Posté le 23/01/2011 21:45
Le jeune blond avait pu, de ses propres yeux, assister aux cicatrices que portait encore la nation Hylienne. L'air accablé, il marchait, lentement, vers le château. En quittant la place, il avait opté pour une attitude déterminé, car énervé par le discours que tenait cet homme, en noir. Maintenant que la colère était retombée, il ne faisait que réaliser à quel point les propos de cet inconnu étaient véridiques. Partout restait la trace d’un récent assaut sur le Royaume d’Hyrule.
Ses pas, si petits soient-ils, finirent par le mener devant le soldat qu’il avait berné, dans un autre passé, qui remontait loin. 7 ans, qui n’avaient pas eu lieu, et qui, dans un même monde avaient eu lieu. Une sorte de paradoxe temporel, qui avait de lui-même brisé le sceau retenant prisonnier son ennemi de toujours.
Le garde le fixait, l’air dur. Peut être se souvenait-il du garçon de la forêt, mais il ne le reconnaissait pas. Comment le reconnaitre, après tout ? Caché par une épaisse cape de voyage, ne laissant voir que ses bottes, et encapuchonné, il n’avait plus rien de commun, avec le Héros qui avait sauvé les contrées Hyliennes. En apparence, du moins.
L’or incrusté dans l’armure d’acier brillait, attirant tout de suite l’œil sur la triforce représentée. Sa lance -rutilante- rappelait la richesse, et la force de la nation. Ou tout du moins celle dont elle avait –jadis- fait preuve. Il y a bien longtemps. Voyant que le mendiant s’attardait sur son attirail, le garde se donna une expression plus sévère encore, si c’est possible. Agitant sa main libre dans un geste qui signifiait « déguerpis ! », il lança, hautain et méprisant ; quelques mots à l’homme qui lui faisait face.
"Allons, mon pauvre, va-t-en ! Ici, les gueux sont mal vus ! Il fit une courte pause, avant d’ajouter, en réprimant un rire qu’il avait de plus en plus de mal à contrôler. Tu risquerais de t’abimer les yeux à contempler ces choses que tu ne pourras jamais posséder… ! "
Link lança un regard tout autour de lui, scrutant les lieux. Il était conscient que le lierre ne supporterait pas son poids, cette fois-ci. Aussi, il avança, droit sur le garde, répugnant déjà ce qu’il allait faire.
"Tu peux rêver ! Personne ne passera ! Pas même une souris ! Je ne laissera… Humpf !"
L’Hylien massa son poing, un peu douloureux, en regardant le soldat s’effondrer, assommé. Ce n’était pas dans ses habitudes, mais il ne souhaitait surtout pas perdre le couvert de l’anonymat pour le moment. Discrètement, il bâillonna l’homme, avec ce qui restait d’un vieux chiffon lui ayant servi autrefois à panser ses plaies. Puis, il cacha sa victime, dans un buisson, non loin. Ensuite, il passa la grille.
Comme il s’y attendait, après une attaque du Malin, la sécurité avait été particulièrement renforcée. Partout, des gardes surveillaient. Il allait devoir ruser. Assommer tous ces gens n’était pas une solution. Il observa depuis sa cachette les mouvements des troupes, et en conclut rapidement qu’il ne pourrait pas passer comme il l’avait fait plus tôt dans sa jeunesse. En fait, il n’était pas sur de pouvoir passer sans donner son identité. Mais bon, il devait tenter.
Se ruant hors de là où il se terrait, il eut à peine le temps de se jeter dans une autre cachette, avant qu’un binôme de soldats ne passe, marchant dans ses propres traces. Sans pour autant remarquer quoi que ce soit.
Néanmoins, l’Hylien préféra attendre, que le temps passe et que le soir tombe. Il était entré, maintenant il n’avait plus à craindre une éventuelle hausse des effectifs devant la grille, pour la nuit. Aussi, il prit une position pas trop inconfortable, et attendit. Plusieurs gardes passèrent, tandis que défilaient les heures. Le ciel finit par s’obscurcir. L’astre diurne n’allait pas tarder à laisser place à sa sœur. Link se releva, camouflé par sa cape.
Il prit toutefois maintes précautions, et parvint à arriver jusqu’aux douves. Là, il se glissa dans l’eau -le plus silencieusement possible – non sans un gémissement, celle-ci étant glaciale.
Avisant une fenêtre ouverte, il commença l’escalade, mais, trempé, il eut beaucoup de mal, et ce ne fut qu’une fois arrivé en haut qu’il s’autorisa une minute pour prendre son souffle.
S’infiltrant dans la pièce, il constata qu’il s’agissait d’une chambre, richement meublée, quoiqu’un peu vide, si l’on retirait le lit à baldaquin, et le bureau, sur lequel trônait une tonne de paperasse ; sans doute administrative. Il ne perdit pas son temps, et quitta la chambre assez vite, se rendant dans le couloir, qui semblait vide de gardes. Chance pour lui. Il se mit à courir, dans l’espoir de tomber sur la Princesse Zelda, avant de s’arrêter, entendant un bruit sourd. Une des armures qui décorait le château venait de s’effondrer avec fracas. Derrière lui, il devinait la présence d’au moins un individu. Il était pris.