Retrouvailles impromptues [Terminé]

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Aurore


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Le soleil déclinait lentement en cette fin d’après midi, et ses rayons se reflétaient dans l’eau claire du Lac Hylia. Les divers animaux qui peuplaient les berges du lac Hylia commençaient à regagner leurs abris disparates. Surement qu’ils sentaient la menace pointant avec la nuit.
La nuit. Le moment parfait pour croiser un âme maléfique ne se gênant pas pour arracher le cœur de tous bestiaux pour peu qu’il fut sur son passage.
Au cœur de ce paysage féérique, Tsubaki régnait en maître sur le lieu. Seule, elle attendait un potentiel sbire de Ganondorf. On l’avait choisit afin d’éprouver ce dernier.
Un jeune homme bien taillé disait-on. Peut être la tâche ne serait-elle pas si rébarbative, si un bel étalon se présentait… Si toutefois, il se présentait car cela faisait déjà quelques temps que la Dame louve attendait et la patience commençait à lui faire défaut.
Comme à son accoutumé, elle avait revêtu sa cape grise. Encapuchonnée comme elle l’était, on aurait difficilement pu la reconnaître. Cet effet était voulu. La majorité de la populace Hylienne n’avait pas spécialement envie d’aller ennuyer une personne de l’allure de la Croisée. Ceci même sans savoir son appartenance au Seigneur noir.
Pourtant il semblait bien que quelque chose allait la sortir de son ennui. Au moment où elle prenait la résolution de tourner les talons afin de rentrer chez elle, deux silhouettes se dessinèrent au loin. Après tout peut être le mystérieux inconnu avait-il apporté une deuxième recru. Mais si à première vu cela aurait pu être vrai, les badauds se rapprochant, Tsubaki réévalua son jugement.
C’étaient deux hommes à en juger par leur façon de se déplacer, l’un se tenait le bras comme ci ce dernier fût en verre tandis que l’autre même à la distance où il se trouvait répandait une odeur de chair brûlée.
L’histoire aurait pu s’arrêter là avec d’autres protagonistes, mais Tsubaki était d’un naturel curieux et en cette soirée elle était d’humeur taquine.
Accabler deux estropiés que demander de plus ?

Elle attendit que ces derniers arrivent à sa hauteur et leur lança d’une voie perfide :

« Alors messieurs, comme ça on fait mumuse avec le feu ? »


Astre


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La nuit était désormais tombée, jetant une sombre couverture sur le corps endormi d’Hyrule. Le lac semblait fait d’obsidienne fondue ; le ciel noir se reflétait sur les eaux épaisses et empêchait ainsi le regard humain de percer l’armure opaque. La mélodie du vent était seul son en ce territoire pacifique.
Astre avait posé son frère contre un chêne, à en croire ces feuilles aux extrémités arrondies et ces glands sans vie. Il tâta de sa botte le corps inconscient du malandrin, mais celui-ci ne réagissait pas ; le sommeil l’avait vaincu. « Fin de race », grogna le benjamin. Il guetta les alentours, l’œil félin semblant s'être libéré des chaînes de nerfs dans cet orbite tant il roulait dans tous les sens de manière indécente. Il cogna dans un caillou, l’envoyant valser dans le vortex aquatique. La voix du lac lui répondit de manière très brève. « Pas cocasse, la vieille… ». Il avait très chaud dans ses couches de vêtements ; l’épreuve qu’il avait subie le laissait croûteux et fiévreux. Il contempla le domaine des poissons avec un regard assoiffé. Non pas qu’il avait envie de soulager son larynx irrité, mais plutôt qu'il avait le désir d’hydrater son anatomie bien grillée.
Des bruits suspects lui firent tourner brusquement la tête ; une silhouette fine s’approchait, non loin. Un rayon de lune éclaira en un éclair un pan de sa chair faciale. Un sourire de prédatrice, trop élégant pour être celui d’un mâle.

« Alors messieurs, comme ça on fait mumuse avec le feu ? » demanda une voix douce nonobstant la malicieuse intonation dans la gorge. Une cloche tonna dans l’esprit d’Astre ; l’accent familier des sons vocaux avait réveillé quelque chose à l’intérieur de ses souvenirs. Difficile de savoir quoi. Connaissait-il cette dame qui se moquait naïvement d’eux ?

« Alors ma dame, comme ça on fait mumuse avec des inconnus ? ». Ses lèvres s’étirèrent en un rictus déplaisant ; sa hargne et son système d’autodéfense naturel le poussaient à provoquer. Il ne savait pas qui était cette personne qui ne se dévoilait pas, enfouie dans de sombres vêtements. Puisqu’elle ne faisait pas preuve de courtoisie, lui non plus n’en témoignerait d’aucune. Il ne savait pas si, à présent, Arkhams était réveillé ; il n’en avait cure et était prêt à en découdre malgré la fatigue immense qui assoupissait son cerveau et relaxait ses muscles. Monstre nocturne. Face à un chevalier maléfique. Une situation bien trop anormale.

Astre extirpa son épée neuve d’un fourreau lui aussi neuf, montrant ainsi son agressivité et sa volonté de punir l’impertinente femelle qui osait avoir assez de prétention pour vaincre deux grands démons. Deux grands démons exténués et faibles comme jamais, certes… mais deux grands démons tout de même. Il cracha par terre, patient.


John Doe


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En aucun cas Arkhams ne put décrire le voyage. Il ne se souvint que d'un ballotement inconfortable, d'une odeur de souffre et d'aisselles nauséabondes. Il quitta son véhicule de transport, il ne savait comment, passant d'un siège chétif mais moelleux à une banquette dure et froide. L'inconfort lui rappela ses douleurs : bras tordu, presque autant que son esprit. Il ne pouvait bouger et une migraine d'énervement chauffait à blanc l'arrière de ses yeux. Il aurait eut des membres valides qu'il se serait arracher ses propres globes oculaires afin de se débarrasser de cette impuissance à se mouvoir.

Le filtre de ses paupières ne laissa plus passer un soleil orangé. La nuit et la fraicheur firent trembler son corps d'un spasme indigne. Il se réveilla et constata avec dégout qu'Astre avait trainé sa carcasse putrescente sur son épaule et l'avait déposée contre un arbre, comme un gibier fraichement traqué. Humilié par un gosse puis par un semblable, sale journée. Il crut qu'il allait vomir de honte. Ce qu'il fit lorsqu'il tenta de se lever. Il avoua sa faiblesse et, défaitiste, se laissa tomber dans l'herbe duveteuse. Les yeux au milieu d'une constellation d'étoiles à la forme mythologique, il déclara d'une voix chevrotante et éraillée :

« Vous allez me le payer Sénéchal. J'ai sauvé votre existence grotesque et vous me récompensez en me déshonorant au champs de bataille. L'Illusion n'est plus dépravée mais lâche, ce soir. »

Seul le vent lui répondit. Rares étaient les fois où Astre se vexait d'un quolibet ! Arkhams décida avec autant d'héroïsme que de masochisme de relever son torse pour voir ce que son collègue trafiquait. Ses abdominaux se tendirent péniblement et frottèrent contre ses premières côtes. Une femme encapuchonnée aux yeux perçants toisait avec arrogance le Démon, le fourreau vierge de son arme. Arkhams soupira pour lui même, las que son ami cherchât les embrouilles. Le Vil Larron n'aspirait qu'au repos. Il se laissa de nouveau choir sur la pelouse.

« Enfante cette nonne, Astre. Et laisse moi dormir ! »


Aurore


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Il y avait quelque chose dans cette voix quoi qu’elle fût légèrement plus roc … qu’autrefois ? Une nuance quasi imperceptible, également indescriptible mais familière à Tsubaki. Qui était ces deux hommes ? Sa mémoire lui faisait-elle défaut ? Ou… avait-elle effacé certains aspects de sa longue existence pour lui éviter de souffrir ou pire… de sombrer dans la folie. Si tel était le cas la femme fragile qu’elle était -en dépit des apparences- ne souhaitait pas reconnaître ces deux individus. Qui sait ce qu’ils avaient pu lui faire subir…
Oui. Si ces personnes l’avaient peiné elles ne méritaient qu’une chose… la haine. Sa langue perfide se ferait une joie de les railler. Toutefois une question subsistait, pourquoi diable la voix de ce débris ne lui avait-elle inspiré que nostalgie et non de la colère ?
Cette suite ininterrompue de réflexions c’était précipité dans sa tête.

L’instant d’avant elle ne pensait qu’à s’amuser. A présent elle était préoccupée et une nouvelle forme de curiosité avait jailli dans son esprit.

Ses réflexions s’arrêtèrent là. Elle faillit vomir lorsque l’autre se déplaçât. Il rependait une odeur nauséabonde et il était tant que quelqu’un lui fasse remarquer.
Il ouvrit la bouche afin de parler ou plutôt de beugler ce terme convenait mieux à cet individu et ça n’en fut que plus méphitique. Quelle était cette chose qui osait parler ?
Ce qu’il dit alors la fit éclater d’un rire sec et cassant.
Ramenant alors son regard sur celui à la chair brûlé elle prit conscience que ce dernier avait dégainé les armes. Son rire repartit de plus belle.


Qui était donc ces deux personnages et d’où sortait-il pour croire qu’ils pouvaient la menacer ?

« Penses-tu pouvoir éventrer une louve dans l’état dans lequel tu es ? » dit-elle au premier mettant dans sa voix toute la facétie qu’il lui était possible.

« Quand à toi bête infâme, sache qu’un « homme » ne peut engrosser une louve. » ajouta-t-elle au second avec répugnance à l’idée de s’adresser à un sous homme.

Tsubaki raidit sa main et frappa d’un coup sec au niveau de la jonction de l’avant bras et de bras de l’homme à l’odeur moins fétide.
Elle planta l’arme derrière elle et fit face aux deux poltrons leur barrant ainsi le passage si jamais ils avaient eu envie de continuer leur route sans plus de bavardages.


« C’est votre jour de chance on dirait. Je vais abréger votre vile existence inutile. » son ton était devenu péremptoire.


Astre


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Son épée, tendue par un bras bandé, ne semblait qu’orner sa main de pacotille. Car l’inconnue, dans des mouvements qu’il jugea bien trop vite pour être ceux d’une femme, le désarma avec facilité. Il grogna de mécontentement. Arkhams, dont l’ex-Sénéchal s’était habitué à l’odeur fétide, semblait provoquer le mépris teinté de dégoût de cette étrange créature. Ses gestes ne concluaient que ses remarques, qui avaient été tout aussi violentes. Leur acidité avait flanqué des gifles aux deux comparses, mais si elle se débrouillait bien dans l’art de la palabre assassine, ils en étaient les chefs incontestés.

« Penses-tu pouvoir éventrer une louve dans l’état dans lequel tu es ? » Astre avait souri ; ses côtes lui faisaient mal, ses jambes pliaient sous son poids et son épiderme était à vif. Pourtant, voilà bien longtemps qu’il n’avait pas fourré son instrument dans quelque repaire sordide. « J’enfanterais même une noire. » Et il avait éclaté d’un rire sordide, pensant à son épopée aux côtés d’un peuple du sud profond.

Aussitôt dépossédé de sa meilleure protection, le sénéchal déchu de ses privilèges et maintenant de son arme grimaçait de haine ; ses traits hargneux semblaient jumeaux à ceux de son aîné. La fille se plaça devant eux, rictus cruel sur sa face pâle.
Astre dodelina de la tête ; combien pouvait-il être dangereux lorsqu’il en venait à ce tic meurtrier. Sa main plongea subitement vers le ventre de la femelle, poing en avant. Il avait envie de faire mal, il avait envie de se venger, mais surtout, ô surtout, il avait envie d’aller dormir. Et ce n’était pas cette garce avide de perversité qui allait l’en empêcher. Et si le combat devait durer plus longtemps, tout en tournant à son propre avantage, il ferait durer le plaisir et offrirait à son serpent le loisir de ramper dans d’étroits tunnels. Son visage n’était plus qu’un ramassis de morceaux brouillé par la colère. Une colère à l’état pur, une colère dévastatrice qui emportait par le passé tous ses ennemis.

Sa main s’abattit ; il en avait mal aux doigts. L’adversaire au féminin était bien plus blindée qu’elle ne le paraissait. Elle avait beaucoup plus de réflexes qu’eux et son aura semblait en bonne santé. Elle dégageait une impression de chaleur, beaucoup plus agressive que celle générée par le Phénix de tout à l’heure. Et en même temps elle lui faisait penser à quelqu’un, avec cet orgueil digne de reine et ce discours étrange. Une louve. Une reine louve. Une amie, une sœur. Ses yeux s’écarquillèrent de surprise sous la compréhension. Il ne s’était toujours pas rendu compte si son coup avait porté ses fruits en blessant la jeune femme ou si elle s’était rétablie promptement. Il s’en fichait, il était trop surpris par cette rencontre inattendue.
« Tsubaki ? » souffla-t-il, comme s’il avait lui-même reçu son propre poing en pleine panse. Il espérait se tromper. Il n’avait nulle envie de voir surgir une disparue, encore moins qu’elle ne les voit Arkhams et lui dans un état de faiblesse absolue.
Abasourdi.


John Doe


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Arkhams vadrouillait paisiblement à travers les perles célestes. Ce n'était pas la saine fatigue du paysans en fin de journée qui le tiraillait, mais celle d'un corps qui criait grâce et menaçait de se disloquer. Son membre droit eut tôt fait de donner un avant goût à cette menace. Seuls quelques sons mates et stridents percutaient les oreilles cireuses du Larron abjecte. Bien que peu violents, ces bruits faisaient vibrer sa vision déjà bien brumeuse.

" Tsubaki ? ". Mirage sonore, Arkhams devenait bel et bien sénile et irrécupérable, il ne parviendrait jamais à revêtir la posture de Sire d'autrefois. Mais le silence qui suivit ôta toute folie à l'esprit du noble déchu. Il ne délirait pas. Son cerveau émit une décharge électrique qui se répandit dans ton son corps et à son grand dam, dans son bras détruit. Il hurla puis soupira. Cette énergie venue des tréfonds de son âme torturée menaçait d’éparpiller ses muscles et tendons. Qu'importe ! Arkhams bondit sur ses jambes et observa la Dame Louve. D'un réflexe nerveux, sa main gauche chatouillait la garde de son glaive d'acier. Il s'approcha des deux acteurs, alliés dans le passé et rivaux dans le présent.

Il se serra enfin le torse d'une poigne de fer qui abritait un coeur qui sursautait autant de fatigue que de haine et de surprise. Encore une attaque cardiaque, soupira t il. La vie était devenue torture ...


« Astre, fit il d'un ton impérieux, recule. »

Malgré sa supplique autoritaire, Arkhams n'attendit pas l'obéissance de son frère. Il avança vers sa compagne de jadis, les jambes tremblantes car prêtes à bondir. Sa bouche laissait entrevoir des dents avides de déchiqueter cette délicieuse femme qui lui appartenait.
Sur ses gardes, Tsubaki restait impassible. Elle allait probablement réagir à la perfidie qu'Arkhams préparait. Ce dernier tendit sa main vers sa fiancée d'une autre époque, un sourire accueillant sur son visage.


« Rejoins nous, ma Promise. » Chantonna t il, le ton cajoleur et amoureux.


Aurore


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Le visage de son adversaire se tordait en tout sens laissant voir la haine profonde qui abritait cet être. Et tout à coup sans crier gare, la pourriture tendit son poing fermé vers le ventre de Tsubaki.
Elle reçu le coup de plein fouet, se penchant sous l’effet du choc et crachant même quelques gouttes de sang. Lorsqu’elle se redressa, sa capuche retomba délicatement sur ses épaules découvrant ainsi son visage pâle et ses cheveux sombres. Son parfum jusque là gardé par son vêtement se rependit dans l’air ambiant.
Rien n’était plus puissant que la colère d’un homme froissé.
Tsubaki essuya le sang qui avait coulait le long de son menton. Un rictus mauvais étirait ses lèvres fines comme si se prendre un coup l’emplissait de bonheur.


« Cela faisait bien longtemps que l’on ne m’avait pas donné le loisir de gouter mon propre sang. » murmurât-elle plus pour elle-même que pour les deux individus.

La scène se figeât. L’homme qui venait de lui assener un coup ne bougeait plus. Seules ses pupilles conservaient un mouvement frénétique. Tsubaki ne savait si quelqu’un avait prononcé quelque chose.
Le deuxième homme entra alors en scène ayant recouvré quelques forces par elle ne savait quelle moyen. Il écarta son comparse et lui tendis la main et lui prononçât des mots qu’elle ne compris pas tout de suite :


« Rejoins nous, ma Promise. »

Pire encore, il lui souriait de toutes ces dents dont la plus part étaient soit jaunies, soit pourries. Elle le dévisageât quelques instants avant de reconnaître cet entité qui autrefois l’avait épousé. Il ne lui fallut que peut de temps pour conclure que l’autre personne n’était autre que son ami Astre. Si elle était heureuse de savoir ce dernier en vie il n’en était pas de même pour Arkhams qui l’avait trahie et humiliée.
Faisant mine de ne pas comprendre elle répliqua sèchement :


« Je ne suis aujourd’hui la « Promise » que de mon maître. Celui là même qui ne m’a jamais abandonnée… »

La douleur se réveilla alors dans son âme, celle là même qui l’avait fait se terrer au fond des bois pendant plusieurs mois. Elle faillit tomber à genou sous le poids de cet abime mais se retint fermement. Comment osait-il lui tendre la main après des mois de silence ? La pensait-il si naïve et soumise ?
Non, elle serait forte. Ce n’était plus la jeune femme frêle et faible d’autrefois. Dans son regard se lisait à présent la détermination.


John Doe


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La réaction fut tranchante mais néanmoins prévisible. Comme un chiot qui aboie face à un Cerbère. Arkhams ne comptait pas s’arrêter en si bon chemin et la torture psychologique était la seule arme qu'il lui restait. Il ouvrit enfin les deux bras, véritable invitation au péché de la chair ou simple proposition de franche amitié. Le sourire toujours étincelant, il fit un pas vers Tsubaki, plus fragile que jamais, tout crocs dehors.

« Ton Maitre ? Tu veux dire l'homme, Arkhams insista sur ce mot comme une insulte envers un être qui se prétendait dieu, assez lâche pour laisser deux traitres comme le Sénéchal et moi même en vie ? L'homme qui récompense un pleutre infidèle : Valheim ? »

Il laissa en suspend ses reproches et baissa les bras, bredouilles du corps chaud de la jeune femme. Il est vrai que cette viande séduisante lui manquait cruellement. Bah ! Il y avait d'autres Belles de Nuit à Hyrule, soumises aux rubis et aux coups. Il se satisfaisait de cela. Arkhams continua son discours, où chaque mot était calculé et enrobé de miel.

« Allons, ma Tendre. Il n'a pas besoin de toi. Il assouvit ses pulsions corporelles avec ce Prince efféminé. Regarde moi, Tsubaki la Grande, je ne suis plus que détritus sans toi. Reviens et nous te ferons Reine. »

Arkhams simulait à merveille le désespoir amoureux. Il décida de ne point en rajouter, il préférait que le temps et le doute fasse son oeuvre. Planter une graine de regret dans l'esprit de cette Louve intelligente et attendre qu'elle grandisse était un subterfuge bien plus subtile et efficace. Après ceci, Astre allait devoir mater ce chien désobéissant, qu'il rentre au terrier, penaud. Le Vil Larron croisa les bras puis se détourna de Tsubaki. Il marcha vers le chêne puis s'y adossa. Il fixa enfin le ciel, mélancolique. Il faisait le paon qui déployait sa queue colorée. La Louve n'avait jamais su résister aux comportements poétiques d'Arkhams. Elle était sienne, à jamais.


Astre


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Elle avait craché du sang ; son poing s’était abattu sur un point vital pour qu’elle puisse ainsi expédier aussi vite un flot d’hémoglobine. Elle souriait pourtant. La douleur était soit source de plaisir pour cette chienne enragée, soit l’avait-elle reconnu et témoignait-elle sa joie de revoir les deux compagnons. Astre en doutait sérieusement. La surprise le clouait au sol. Lui qui d’habitude ne se laissait pas avoir si facilement, la simple apparition de ce spectre tout droit venu du passé lui donnait des frissons.

Le mot « Tsubaki » avait été une véritable décharge électrique pour le vieux tas de chiffons crasseux qu’on nommait Arkhams. Il s’était levé d’un bond à la seule appellation, et avait poussé le Sénéchal.

« Astre, recule », lui avait-il sèchement parlé, ne voulant souffrir d’aucune réplique. Astre obtempéra. Il n’était pas courant de voir l’Illusion Dépravée autre qu’ironie et sarcasme sardonique. Le voir ainsi, le visage voilé d’une tristesse inhabituelle, laissait l’ex-propagandiste du Sire du Malin plus que perplexe : non convaincu. Non pas qu’Arkhams ne soit pas crédible à souhait, mais justement parce qu’Astre le savait maître dans l’art de singer tout type de comportement. Il s’éclipsa légèrement, obéissant à son aîné.

« Rejoins-nous, ma promise » avait glissé le seigneur des abysses d’une voix langoureuse et passionnée. La louve n’était pas dupe ; ses traits crispés trahissaient une colère sourde. Elle rétorqua non sans violence : « Je ne suis aujourd’hui la « Promise » que de mon maître. Celui là même qui ne m’a jamais abandonnée… ». Astre réprima un rire à ses mots ; Dragmir Ganondorf s’était exilé dans les affres du Mal, et le voilà qui revenait, insouciant, les Profondes Ténèbres dissoutes sans qu’il n’ait rien pu faire. Il ne put que récupérer les miettes et tenter d’en reformer à partir d'elles un semblant d'organisme.
« Ton Maitre ? Tu veux dire l'homme assez lâche pour laisser deux traitres comme le Sénéchal et moi même en vie ? L'homme qui récompense un pleutre infidèle : Valheim ? »

Le Chancelier des Propagandes de feu les Profondes Ténèbres décida de se taire face à cette injure ; lui, un traître ? Au grand jamais… Un homme se devait de suivre ses principes, et si son maître avait disparu subitement sans prévenir quiconque -pas même ses légionnaires les plus zélés- et que par la suite le destin avait voulu qu’Arkhams s’éclipse à son tour avant qu’Astre ne se fasse bannir injustement du royaume des Trois déesses, ce n’était pas de leur faute à tous deux. De plus, Ganondorf n’avait visiblement aucun scrupule ; il recrutait le premier qui l’avait trahi de manière abjecte il ya de cela bien des années, pour en faire son bras droit. A provoquer des crampes intestinales virulentes.

L’Illusion Dépravée, faisant tout pour tenter de reconquérir son âme sœur, la seule qui ait pu par le passé bercer son âme meurtrie et altérée, se dandinait à présent prèsdu chêne, dans une situation de gêne qui lui convenait parfaitement vu qu’il l’avait déclenchée. Astre sourit ; son frère était un stratège né. Il regarda Tsubaki d’un œil aussi noir que l’iris rouge le permettait.

« Douce amie… il semblerait que ton mari d’antan soit dans le vrai. Tu fais partie d’une guilde de scélérats, indigne d’exister. Le Sire Ganondorf si l’on peut continuer à le doter de ce titre de noblesse, agit de la même façon inconsidérée qu’il y a de cela deux années. Je ne voyais pas nos retrouvailles autour d’une conversation mêlant amour, brutalité et palabres de guilde. Je ne voyais pas nos retrouvailles du tout, en fait. Te voilà prompte à réagir en tout cas ; mon bras n’en finit pas de souffrir. » Il tenta un gentil sourire, chose toute aussi rare que de le voir pleurer. Inexistant, à cette exception près.


Aurore


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Arkhams tentait de la manipuler et cela la mettait hors d’elle. Même si au fond… un espoir persistait qu’il soit sincère dans ses paroles.

« La reine des détritus c’est cela dont tu veux m’honorer ? » Un rire frénétique s’empara d’elle. « Mieux vaut être le larbin d’un grand seigneur que la reine d’un déchet abjecte. »
Elle fit une courte pause puis repris avec une allure démesurée.
« Cela ne t’a t-il donc pas suffit de te moquer de moi en t’en allant sans même m’entretenir avant ? Tu es pitoyable. Crois tu que je puisse avoir encore un cœur après ce que tu m’as fait ? Pourquoi essayes-tu de jouer avec quelque chose qui n’existe plus chez moi ? Tu perds ton temps. Tu n’es devenu qu’un déchet que par ton propre souhait. Et si encore tu avais ne serait-ce que quelque explication à me fournir. »

Elle pleurait presque tellement la douleur qui sourdait en elle la torturait.

« Tu n’as donc jamais compris qui j’étais. Non, au grand jamais. Que ne serait-ce qu’une petite reconnaissance suffisait à m’obtenir comme allié pour la vie ? »

Il se retira alors de sa vue brisant ainsi le contact. Elle se dévoilait sous leurs yeux. Elle qui avait pour habitude de garder ses émotions en elle.

Astre avait toujours su bien s’exprimer et son sourire ne faisait que plus de mal à Tsubaki car elle le savait sincère. Elle se tourna vers lui et après qu’il eu fini de parler elle lui rétorqua aussi vive :


« Astre mon ami. Je n’hésiterai pas une seule seconde à te rejoindre mais voilà que tu traine avec ce traitre, ce pleutre. C’est comme si tu cautionnais l’injure qu’il m’a fait.
Si encore il était parti en long périple pour te ramener parmi nous soit assuré que je l’aurais accueilli comme il se doit mais au vu de son allure j’en doute.
»

Elle fixa un point sur le chêne derrière Arkhams et s’adressant à tous les deux elle déclara :

« Vous traitez le maître qu’autrefois vous m’avez fait servir. Oui c’est grâce ou à cause de vous que j’ai servi ce nom.
J’étais seule. Meurtri, peiné mais je n’avais pas assez de force pour me vider de mon sang moi même. Alors le Maître est apparu dans toute sa gloire et malgré le fait que je m’étais détournée de lui il m'accueillie comme une fidèle de longue date.
Qu’aurais-je dû faire ? Attendre des cadavres ? Même Withered c’était rangée de son côté.
Que m’offrez-vous au juste ? Une amitié prête à être trahie à la moindre difficulté ? ou qui acceptera qu’on me maltraite sous prétexte que l’auteur de cette ignominie n’est autre qu’un ami ?
Je préfère que l’on ne m’offre rien. Rien qu’une once de reconnaissance. Je pensais que vous le saviez mais je me trompais à l’évidence…
Et maintenant voilà que vous osez me blesser plus que je ne le suis. Me demandant de choisir entre cœur et raison.
»

Son discours était décousu et à présent des larmes de colères autant que de peine roulaient sur ses joues, tels des preuves impitoyables de sa douleur. Et pourtant elle poursuivait son long monologue :

« Savez-vous au moins combien de fois j’ai prié pour vous retrouver sain et sauf tous les deux ? Combien de fois j’ai espéré que tout redeviendrait comme avant ?
J’avais imaginé toute les façons possibles dont on pourrait se retrouver et me voilà aujourd’hui obligée d’admettre que je préférerais peut être que vous soyez mort.
»

Le tranchant de ces derniers mots n’avait pour but que d’ajouter à la tragédie qu’elle était en train de leur jouer.
Le chagrin la prenait, la folie se répandait en elle tel en raz de marrez. Il lui fallait choisir elle le savait. Et, à bien y réfléchir, ces hommes l’avaient trahie tous autant qu’ils étaient. Ganondorf était parti sans crier gare, Arkhams l’avait imité, quand à Astre, il acceptait l’amitié de l’homme qui l’avait humiliée. C’était sans doute à ce dernier qu’elle avait le moins de raison d’en vouloir. Peut être ne savait-il pas ce qu’Arkhams avait fait… Elle sécha ses larmes. La démence s’emparant un peu plus d’elle, elle leur dit résolument :


« Il faut que quelqu’un meurt aujourd’hui. Soit ce sera vous, soit ça sera moi. Je n’ai ni l’envie ni la force de choisir entre mon honneur et mon cœur, à moins que vous ne me donniez une bonne raison de vous épargner. »

« Vous aviez raison. Sire Ganondorf n’aurait pas dû vous laisser en vie. Mais peut être était-ce là son plan ? Peut être savait-il que ma loyauté envers lui vous tuerait tous deux ? Quelle meilleure preuve pourrais-je lui fournir de ma fidélité ? Et maintenant vous voilà assez sot pour croire qu’il n’avait pas déjà prévu tout cela. Peut être sous estimez vous ses pouvoirs… »

Elle avait craché ces derniers mots car ils insultaient son Seigneur.

Le chemin qui mène vers la haine est un chemin épineux, douloureux, mais c’est sans doute en passant par l’amour qu’on y parvient le plus rapidement.
Tsubaki le savait… il s’en faudrait peu pour que sa résolution s’en aille… La main d’un ami sur son épaule… L’étreinte sincère d’un ex-mari aujourd’hui repenti.
Il fallait agir vite. Elle glissa sa main tremblante dans sa poche saisissant son poignard et le serrant de toutes ses forces. Elle n’avait aucun plan et n’attendais que la suite des événements pour agir. Elle se sentait la force de les abattre tous les deux. Pire, elle savait qu’à tout moment elle pouvait faire appelle à son maître pour qu’il finisse le travail…


Astre


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Visiblement, Arkhams n’avait pas été assez délicat avec sa moitié car celle-ci se lança dans une tirade sanglante où la dignité de l’ex-chambellan fut plusieurs fois contestée. Entre les insultes qui tournaient autour du thème pourriture –et on ne pouvait pas vraiment en vouloir à Tsubaki- et ses déceptions, il n’y avait que peu de place pour faire l’éloge d’un vieux loup comme Arkhams. Elle lui prouvait son amour passé par des fidélités éternelles au conditionnel, s’il n’avait pas, s’il avait. Et si et si…
Elle s’adressa ensuite à Astre, qui légèrement dépassé par les attaques personnelles à l’encontre de son ami s’était placé en retrait. Il ne pensait pas qu’elle serait un jour aussi vindicative contre cet homme qui fut son mentor, son amant, son but dans la vie.

« Astre mon ami. Je n’hésiterai pas une seule seconde à te rejoindre mais voilà que tu traine avec ce traitre, ce pleutre. C’est comme si tu cautionnais l’injure qu’il m’a fait.
Si encore il était parti en long périple pour te ramener parmi nous soit assuré que je l’aurais accueilli comme il se doit mais au vu de son allure j’en doute.
»

L’homme de lettres, si l’on pouvait le considérer comme tel en raison de son passé d’écrivain et de rédacteur-en-chef de la feuille de choux nationale d’Hyrule, prit son temps avant de répondre.

« Je ne comprends pas ta colère, ma chère Tsubaki. Je ne sais rien des voyages qu’il a pu exécuter durant mon absence. Je sais juste que j’ai subi de nombreux sévices et injustices de la part d’un état qui s’est dit généreux et très juste. Ce même état qui a abandonné son laxisme répugnant contre un ennemi de pensée. Les meurtres qu’on put m’attribuer n’ont jamais été prouvés ; j’ai donc été exilé comme un malpropre, pour le seul crime d’avoir exposé tout haut et tout fort ce que je pensais. Je suis revenu en ces terres après près d’un an de malheurs. Ce n’est pas pour me confronter à des amis qui tournent le dos à tous les principes qu’ils respectaient hier. Sache que je puisse admettre ton adhésion à la division du Malin. Encore que ce maître nous ait tous abandonner en cours de route pour revenir, imprudent, et ramasser à la pelle les bandits de grands chemins qui traînaient sur la route, ignorant complètement l’aide que je pus lui apporter. Il n’a pas cherché à me retrouver, moi, son plus fidèle allié… ». Ce n’était que le début de la harangue. Il cracha par terre pour expulser un peu de cette bile devenue sèche, et qui encombrait maintenant sa bouche en empêchant les mots de sortir.

« Tu as été délaissée. Crois bien que j’aurais préféré rester auprès de toi plutôt que d’être exclu avec violence. Sans reconnaissance… Tu es une âme sensible, dans le fond, ma douce Tsubaki. Et je comprends ta rancœur… Mais ta colère contre ton mari me semble injustifiée ; s’il est à présent dans un état si déplorable, c’est bien parce qu’il a erré tel le parfait vagabond à ma recherche, à ta recherche, avant de comprendre qu’il n’avait plus aucune chance de nous retrouver. Et je ne peux le blâmer pour cela. Néanmoins, ta place aux côtés du Seigneur Noir a dû l’interpeller. Et à ce moment là, il a dû se dire : Je suis trop misérable pour qu’Elle me voie ainsi. »

Astre parlait calmement, malgré la fatigue extrême qui menaçait de le faire tomber dans le gouffre onirique. Cauchemardesque, étant plus probable.

« Savez-vous au moins combien de fois j’ai prié pour vous retrouver sain et sauf tous les deux ? Combien de fois j’ai espéré que tout redeviendrait comme avant ?
J’avais imaginé toute les façons possibles dont on pourrait se retrouver et me voilà aujourd’hui obligée d’admettre que je préférerais peut être que vous soyez mort.
»

Ces mots ne plurent pas au sénéchal ; il n’était pas habitué à des séquences émotionnelles aussi longues et aussi fortes. Cela le tourmentait de voir ainsi sa sœur blessée dans les tréfonds de son esprit. Pourtant, il ferait tout pour la raisonner, dusse-t-il se défendre et la heurter physiquement.

« Il faut que quelqu’un meurt aujourd’hui. Soit ce sera vous, soit ça sera moi. Je n’ai ni l’envie ni la force de choisir entre mon honneur et mon cœur, à moins que vous ne me donniez une bonne raison de vous épargner.

Vous aviez raison. Sire Ganondorf n’aurait pas dû vous laisser en vie. Mais peut être était-ce là son plan ? Peut être savait-il que ma loyauté envers lui vous tuerait tous deux ? Quelle meilleure preuve pourrais-je lui fournir de ma fidélité ? Et maintenant vous voilà assez sot pour croire qu’il n’avait pas déjà prévu tout cela. Peut être sous estimez vous ses pouvoirs…
»

La colère gronda de chez Astre comme le tonnerre lointain d’un titan qu’on réveille.
« Ganondorf n’était pas aussi prévoyant ! Il était certes vil et plongé dans les limbes les plus éloignées de la noirceur humaine, mais en aucun cas il n’aurait pu prévoir que ses lieutenants feraient mieux que lui, osant se montrer plus qu’il ne l’a fait lui-même, osant proclamer un règne qui ne vint jamais ! J’ai foi en ma personne, j’ai confiance en Arkhams, et j’espère pouvoir te redonner ma confiance, car à t’entendre déblatérer de manière si enfantine, il me vient des envies de frapper. » Le jeune homme avait le regard flamboyant, et les jointures de sa dextre venaient cogner la tempe du même côté. Il n’était plus tout sourire, tout mielleux. Il était sorti de ses gonds, prêt à bondir sur la jeune femme pour lui asséner la vérité à coups de poing et de pieds.

« Nous sommes là, maintenant, c’est tout ce qui compte. » Par précaution, il avait extirpé une aiguille de sa manche. Piètre défense face à une arme courte comme longue, mais au moins ne risquait-il pas de mourir mains nues.


Kuro


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(vide)

Kuro avait passé son après-midi dans la forêt Kokiri où il avait pu, par le biais de serpents volontaires contre leur gré, réapprovisionner ses fioles d'hydromel permettant la traversée du Styx. L'astre du jour était en train de disparaitre au loin quand sa tâche fut terminé. Il s'assit alors sur un rocher non loin là en soupirant. La louve lui avait entretenu d'une rencontre à proximité du Lac Hylia avec un potentiel sbire de Ganondorf : cette dernière avait précisé avec la "gentillesse"qui était sienne, qu'elle n'avait aucunement besoin d'escorte. Le jeune homme avait cependant une curiosité maladive concernant cette entrevue d'autant plus qu'il devrait bientôt lui aussi se prêter à l'exercice dans les jours à venir :

"S'y rendre aurait plusieurs avantages : découvrir l'identité de ce sbire potentiel... peut -être pouvoir apprécier à nouveau la blancheur de la fourrure de mon très cher mentor... hum... sans compter le fait de pouvoir savourer une délicieuse ballade nocturne aux abords d'un lac... " pensa-t-il.

C'est ainsi que le sourire aux lèvres, il ignorât les instructions de Dame Tsubaki et prit la direction du Lac Hylia.

Arrivé à destination, Kuro fut accueilli par l'image éclatante de la lune qui se reflétait dans l'eau noir du lac. Cette vision accompagnée par le silence de mort qui régnait, semblait avoir arrêter le temps en ce lieu. Son maître attiser par la nuit, avait du une fois encore, laisser ses travers de louve instaurer la peur dans la faune environnante : ces derniers, sentant la faux leur caresser le collet, avaient du décamper. Il fut conforté dans son hypothèse quelques secondes plus tard, lorsqu'une brise vint porter à son odorat le parfum du mentor recherché, lui révélant ainsi sa position.

"Le maitre a donc jugé utile de retirer sa coiffe... et... oh...l'autre "parfum"... devrait être celui de son interlocuteur. Quel étrange effluve ! - puis, engageant le pas dans la direction d'où était venu la brise - Mon cher Kuro, il semblerait que l'ennui ne sera pas des convives ce soir !"

Pas à pas il se rapprochait de la position hypothétique de son maître. Le jeune homme avait pris soin de se déplacer le plus discrètement possible : la louve avait les sens aiguisés, se n'était plus à prouver. Il s'était caché derrière un arbre à distance raisonnable de la scène qui était pour le moins inattendu : "le sbire potentiel" était accordé au pluriel et l'un des deux avait prononcé ces mots :

« Nous sommes là, maintenant, c’est tout ce qui compte. ».

Il avait une sorte d'aiguille dans la main et semblait habité par une motivation qui tenait plus d'une possession démoniaque que de la détermination : il dégageait d'ailleurs des effluves de chaires brulées. La tension était palpable entre la louve et les deux hommes qui lui faisaient dos.
Le deuxième homme lui aussi dégageait une odeur des plus particulières. Une odeur que Kuro connaissait très bien et qu'il reconnut immédiatement : ce froid,cette sensation... le doute n'était plus permis, c'était celle de l'être qui avait tenté de lui ôtez la vie quelques années auparavant.
Le sang du jeune homme se mit à bouillir au dedans de lui-même. Et comme si la raison lui faisait défaut, il laissât bientôt apparaître un sourire de satisfaction qui semblait venir tout droit de la géhenne.
Il bondit alors de derrière sa cachette pour fondre sur sa cible. Durant sa course, il sortit une de ses dagues de son fourreau puis tout en assenant un coup de pied plein de rage à l'homme au niveau des côtes :

"Son corps connaitra une douleur égale à celle qu'il m'a octroyé avant de quitter ce monde !" pensa -t-il.

Le premier coup n'avait pas encore fait mouche qu'il abaissait déjà son bras, armé de la dague, sur le malheureux.


Aurore


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« Nous sommes là, maintenant, c’est tout ce qui compte. »

Tsubaki laissât un silence de plomb s’installer entre eux. Peut être son vieil ami n’avait-il pas tord… Peut être la mélancolie et la tragédie qui berçait sa vie avaient-elles finalement rendu pire qu’ils ne l’étaient les actes qui avaient été commis. Elle n’avait pris en compte que son point de vue, sa souffrance dans cette histoire. Comme transportée par le vent qui commençait à se lever sur le lac, elle se remémora les derniers instants en compagnie de son ex-mari. Et maintenant qu’elle y songeait, elle se rappelé très bien l’allure cadavérique qu’il avait pris après la disparition de son frère.
Pouvait-on le blâmer de s’être égaré en recherchant –peut être sans le savoir- un être cher ?
Elle ouvrit la bouche quelques secondes puis la referma, n’osant pas s’engager, ne sachant se qu’impliquerait l’aveu de son emportement.
Ne fallait-il pas tout simplement accepter cette jolie tournure du destin plutôt que de blâmer ceux qui semblaient revenir d’un au-delà infernal ?

Ainsi perdu dans ces réflexions, la Dame louve ne voyait plus qu’à demi ses anciens compagnons. Ses sens l’avertirent alors d’une nouvelle présence qu’elle connaissait bien. Relevant les yeux vers le nouvel arrivant, son cœur faillit s’arrêter devant l’horreur de la scène qui se déroulait sous ses yeux…


« Nooooooon ! » cria Tsubaki tout en retenant de justesse le coup de Kuro. Puis elle plaquât une main sur sa bouche comme si elle venait de dire une atrocité.
Il ne faisait aucun doute que le sénéchal avait déjà dû comprendre une partie des réflexions qui c’étaient déroulées dans l’esprit de la Dame fragile. Son visage avait dû exprimer le conflit qui se jouait en elle, mais par ce geste elle venait définitivement de trahir son maître. Ainsi que… de prouver son attachement au Vil Larron qu’était devenu son amant. Elle espérait sincèrement que Sire Ganondorf était trop occupé pour regarder la scène par ses yeux. Sans doute était-ce le cas car elle ne doutait pas qu’il eu pris possession de son corps sachant ce qu’il se passait.
Bouleversée elle ne savait plus ce qu’il convenait de faire. Elle tenait toujours fermement le bras de Kuro qui n’opposait cependant aucune résistance. Sans doute ne pouvait-il pas se permettre de décevoir son maître aussi tôt dans son apprentissage. D’autant que cette scène devait lui paraître très étrange après qu’elle n’ait pas hésité à l’agresser alors qu’il n’était qu’un inconnu.


Ôtant la main de sa bouche elle dit « Je… » et se fut tout ce qu’elle pût dire en cet instant.


John Doe


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Des yeux, Arkhams cherchait toujours à relier les astres entre eux mais sans le succès des astronomes. Aucune figure ne prenait une forme particulière. Les hommes de sciences étaient donc soit des rêveurs, soit des gens dont le seul travail était de dessiner dans la nuit. Il était en tout cas extérieur au spectacle qui se jouait devant lui, à quelques pas ; jolie drame théâtrale. Il savait qu'Astre ne partageait pas son opinion sur Ganondorf. Plus lucide sur le comportement de ce dernier, l'ancien bras droit ne s'était jamais leurré sur la noblesse de leur maitre d'antan. Ganondorf ne possédait aucune sorte de fierté, il était comme l'un de ces roquets de la Princesse. Il se mêlait aux sangs indignes pour l'aider.

Arkhams cracha.

La Lupine luttait contre vents et marées aux arguments d'Astre, tous plus pertinents les uns que les autres. Ce coquin était habile. Et c'est lorsque le Vil Larron voulut partir, purement et simplement, qu'un homme à peine mature bondit sur eux. Tel un faucon sur deux souris, il aurait pu les briser d'un coup de bec. Mais Tsubaki intervint. La scène se passa avec une telle rapidité qu'il fallut plusieurs secondes pour qu'Arkhams ne comprît la scène. Il était fatigué, il voulait partir. D'autres fractions de minutes furent nécessaires pour tirer des conclusions.

L'Illusion Dépravée leva un sourcil, circonspect. La Louve avait arrêté une intention mortelle, elle qui voulait offrir les âmes de ses anciens compagnons au Seigneur du Malin. Arkhams éclata d'un rire dément. Il cessa net et ordonna :



« Décide toi ! Met un terme à notre agonie et part lécher le croupion du Gérudo, ou disparais. »

Arkhams doutait. Il pensait que ce réflexe protecteur n'était qu'une réminiscence de fraternité, rien de plus. Tsubaki avait déjà renié ses principes en les abandonnant à la première occasion. Son triste récit ne valait pas un rubis. Astre et Arkhams, eux, avaient souffert et avaient ramper pour un destin meilleur. Elle, s'était contentée de se soumettre. Le Larron ne supportait plus la vue de la chienne, irrécupérable animale. Quand une bête mord une fois, il faut l'abattre. La louve avait trahi, il fallait la pendre.

C'est en attendant une réponse, sans doute inutile, qu'Arkhams examina enfin l'auteur de l'attaque. Il avait oublié ce ... détail. Le teint blanchâtre, les mains gantées, chaussées élégamment et à la silhouette fine et gracieuse, le nouveau venu ne lui était pas étranger. Il réprima un frisson. Il y a des Lunes, alors qu'il survivait, moins qu'un homme, il avait attaqué une jeune personne sous un accès de rage sanguin. Arkhams rejeta ses souvenirs trop humiliants. Il reprit la parole.


« Le Seigneur a laissé crever ses plus fidèles. Je l'ai éveillé au prix de ma dignité et Astre l'a ramené sur son trône qu'il ne mérite plus. Et toi, Tsubaki, tu sers cette homme qui a détruit ton mari et ton meilleur ami ? »

Arkhams fit tordre son visage. Et c'est avec une théâtralité que tous les tragédiens auraient enviée, il pleura. Des larmes de comédiens roulèrent et nettoyèrent ses joues crasseuses, elles moururent sur son menton maigre. Lorsque les gouttes tombèrent, le Larron releva la tête, la mine grave bien qu'humide. Une obscure volonté ravivait le vert de ses yeux pâles. L'air autours de son corps chétif trembla et perdit de sa tiède chaleur. De nouveau, une brume glacée l'entoura. Son visage n'exprimait plus rien, vide d'émotion. Le serpent allait frapper sa proie.

« Je suis déçu. »

Fit il simplement, sans qu'aucun sentiment ne colore sa réplique.


Astre


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A peine avait-il lancé ces mots d’espoir qu’un vagabond avait jailli du noir, sans prévenir, pour porter quelque atteinte physique à Arkhams. Mais le bras de Tsubaki avait frappé l’air pour bloquer le coup du jeune homme –car cette créature nocturne, malgré son air de dadais efféminé, semblait appartenir au genre masculin-, en hurlant un « Non » avec une note subtile de désespoir. Elle fut la première surprise. Horrifiée, elle plaquait sa main droite sur sa bouche comme si elle allait vomir. Ses yeux exorbités témoignaient de son désarroi. Cette pauvre âme était en détresse. Elle tenta une phrase, finalement opta pour le silence qui bien souvent parle mieux qu’une femme, il fallait bien l’avouer.

Arkhams semblait avoir délaissé son habit d’héros frappé par un cruel destin ; il expulsa un peu de salive avec un air de mécontentement royal. Son expression concentrée trahissait son désir de parole ; il allait discourir. L’intrus était balayé de la scène, comme si son geste déplacé semblait faire partie de la pièce. La tirade du personnage que jouait Arkhams commençait mal :

« Décide toi ! Mets un terme à notre agonie et pars lécher le croupion du Gérudo, ou disparais. »

Astre hésita à s’immiscer dans le déchaînement de cet ami qui laissait l'homme d’armes peu à peu remplacer l’homme de cœur : l’amant. Son regard se posa sur l’agresseur qui ne savait plus où mettre les pieds. Le visage crispé d’Arkhams reflétait des souvenirs désagréables, honteux. L’ex-sénéchal n’osa pas troubler ce silence qui, il le sentait, serait bientôt brisé.

« Le Seigneur a laissé crever ses plus fidèles. Je l'ai éveillé au prix de ma dignité et Astre l'a ramené sur son trône qu'il ne mérite plus. Et toi, Tsubaki, tu sers cet homme qui a détruit ton mari et ton meilleur ami ? »

Tsubaki était cramoisie. Astre avait envie d’applaudir, incertain d’avoir tout compris dans cette œuvre burlesque et tragique à la fois.

« Je suis déçu. » L’Illusion Dépravée tourna son dos à la petite assemblée, digne dans la colère. C’est alors que son allié le plus fidèle prit la parole.

« Tsubaki, tu ne peux pas prétendre être fidèle au Seigneur quand ce dernier peut te jeter à n’importe quel instant. Tu es l’un de ses plus précieux lieutenants, c’est vrai. Sans toi, il perd un gros atout. Mais dis-toi que tu ne lui dois rien ; le Sire du Malin a abandonné son puissant quatuor au profit d’une troupe de ménestrels à l’air patibulaire. Il t’a reprise au risque d’avoir une ennemie de plus. Par lâcheté. Voilà ce qu’est le Seigneur du Malin… Un lâche. » Astre à présent tremblait, les yeux brillant et pétillant, emporté par la fougue de sa harangue. C’est comme s’il tentait de reconquérir des anciennes terres et qu’il lui fallait utiliser tous ses talents diplomates pour le faire. En un sens, c’est ce qui se passait.

« Arkhams et moi-même avons été placés sur ton chemin il y a de cela des siècles, non pas pour entraver ton avancée mais pour l’accélérer. N’oublie pas… tu ne dois allégeance qu’à tes principes, et lorsqu’un homme passe au dessus, il ne mérite plus ton respect. C’est le cas de Ganondorf. Peut-être un jour se rendra-t-il compte de ce qu’il a perdu. Non… de ce qu’il a lui-même jeté. »

Une veine épaisse palpitait dans son cou, signe qu’il était décidément bien vivant et de retour dans les magouilles courantes d’Hyrule.


Kuro


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« Nooooooon ! »

Ce cri avait littéralement stoppé l'attaque du jeune homme. La seconde suivante, son maitre lui faisait face avec une main retenant son propre bras qui l'instant d'avant, avait eu rôle de messager funeste. Comme si il se réveillait d'un cauchemar, l'esprit de Kuro apaisé par le parfum de son maitre redevint clair. Son mentor réduisait peut être, sans le savoir, la présence de l'odeur fétide de sa cible : son sang bouillonnait toujours mais sa raison était définitivement revenu. Et bientôt une avalanche de questionnement se déversait dans l'esprit du jeune homme : Pourquoi cet homme se trouvait-il en ce lieu ? Pourquoi la louve l'avait-elle arrêté ? Pourquoi avait-elle hurlé d'angoisse alors que quelques seconde auparavant, le comparse de son assassinat manqué était prêt à l'envoyé,elle, auprès de ses ancêtres ?
Ce n'est qu'en réalisant le nombre de question qui l'accablait qu'il se rendit compte de son action plus qu'insensée. Il ne connaissait manifestement rien à la situation actuelle ce qui pourtant ne l'avait aucunement dérangé lors du passage à l'acte. Certes, ses raisons étaient plus que suffisantes mais il avait tout de même agis sous l'effet d'une pulsion. Le contact avec la peau de son maitre lui interdisait toute forme de violence ou de tension : c'était son maître. Il ne lui restait plus qu'a écouter, attendre et surtout comprendre :

« Le Seigneur a laissé crever ses plus fidèles. Je l'ai éveillé au prix de ma dignité et Astre l'a ramené sur son trône qu'il ne mérite plus. Et toi, Tsubaki, tu sers cette homme qui a détruit ton mari et ton meilleur ami ? »

"Mari ... meilleur amis... ?" Kuro connaissait très bien ces mots, leur définition et même leur étymologie. Mais entendre ces derniers dans la situation actuelle leur conféraient les qualités d'une poursuite du vent plutôt que celles de révélations sincères et passionnées.

« Je suis déçu. »

Cette dernière phrase vint attiser le feu qui brûlait en lui comme de l'huile que l'on jetait sur le feu, il voulut en un instant lui trancher le corps de haut en bas mais, son maître se tenait toujours devant lui, semblant prévenir ses desseins.

Le comparse commença alors un monologue semblable à un serpent crachant son venin à tout-va :

« Tsubaki, tu ne peux pas prétendre être fidèle au Seigneur quand ce dernier peut te jeter à n’importe quel instant. Tu es l’un de ses plus précieux lieutenants, c’est vrai. Sans toi, il perd un gros atout. Mais dis-toi que tu ne lui dois rien ; le Sire du Malin a abandonné son puissant quatuor au profit d’une troupe de ménestrels à l’air patibulaire. Il t’a reprise au risque d’avoir une ennemie de plus. Par lâcheté. Voilà ce qu’est le Seigneur du Malin… Un lâche. Arkhams et moi-même avons été placés sur ton chemin il y a de cela des siècles, non pas pour entraver ton avancée mais pour l’accélérer. N’oublie pas… tu ne dois allégeance qu’à tes principes, et lorsqu’un homme passe au dessus, il ne mérite plus ton respect. C’est le cas de Ganondorf. Peut-être un jour se rendra-t-il compte de ce qu’il a perdu. Non… de ce qu’il a lui-même jeté. »

Le jeune homme était bien trop confus, il le sentait : une éruption de colère se préparait dans son âme comme le magma qui s'amasse tranquillement sous terre. Sa décision était prise : il laisserait la louve parler, pour l'instant, mais au moindre mouvement suspect de ces deux interlocuteurs, ces derniers se retrouveraient l'instant d'après sur la place principale du Pandémonium.


Aurore


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Elle avait lâché le bras de Kuro et c’était approché d’Arkhams.
Réprimant un sentiment de tristesse à la vue des larmes qui coulaient sur ses joues, elle s’approcha un peu plus de lui comme pour lui imposer sa présence.
Astre poursuivit le discours de son bien-aimé sur un ton plus léger. Il insinuait que le Seigneur du Malin n’était autre qu’un imposteur, qu’il se moquait d’elle. Et Arkhams ? Ne se moquait-il pas d’elle ?
Astre avait bien des talents et parmi eux l’art d’apaiser les cœurs semblait-il. Mais au contact de ces deux individus Tsubaki était devenue orgueilleuse et hautaine, elle n’acceptait pas de s’être trompée dans son jugement. Si Astre semblait vouloir lui offrir une amitié sincère, Arkhams lui paraissait plus enclin à ce qu’elle disparaisse. Elle ne pourrait définitivement pas rester auprès d’un homme qui n’hésitait pas à l’insulter quand bien même cela lui permettrait d’avoir l’amitié d’Astre.
Choisissant la facilité elle répondit froide et fière s’adressant principalement à Arkhams qui n’avait de cesse de la blesser:


« Peut être que… je ne suis plus mauvaise que vous deux réunis. Puisque tu dis que je n’ai pas hésité à vous trahir ? Quelle ironie du sort ! L’élève qui surpasse le maitre. Tu n’as toujours été qu’un calculateur et aujourd’hui te voilà obligé d’admettre que tu t’es fait doubler. Et par qui ? Ta femme celle là même qui t’avait juré fidélité. Oh que le sort et cruel de t’infliger cette vision ! Oui tu m’as donné une soif de pouvoir intarissable petit Arkhams. Tu ne doutais alors pas de ce qui suivrait n’est ce pas ? Bientôt Ganondorf me reconnaîtra comme étant fidèle d’entre les fidèles, il ne pourra plus ignorer que je suis celle qui le sert le mieux. Mais pour cela il faut que ça soit moi qui te tue. Moi seule et personne d’autre. Voilà pourquoi j’ai arrêté le geste de mon disciple.
Tu peux pleurer autant que tu veux, être déçu. Je te pensais plus digne que cela. Je pensais que tu serais fier de moi. D’avoir vaincu ces stupides sentiments d’amitié et d’amour qui entravent les plus sombres desseins.
»

Elle mentait. Non elle n’avait pas surpassé son maître qui au final n’avait toujours été qu’Arkhams et personne d’autre. Elle avait servit le maître de son maître. C’est aussi pour cela qu’elle c’était rangée dans ses rangs malgré la disparition de son époux. Elle avait cru que cela aurait pu être sa dernière volonté et elle c’était trompée.
Elle imitait parfaitement son mentor ce comédien talentueux. Et, après les années qu’elle avait passées auprès de lui, elle avait acquis un savoir tout particulier.

Peut être ces quelques mots suffiraient à donner du répit à son âme. Le sénéchal ne désirait assurément pas rester seul en cet immonde pays. Il n’hésiterait pas à la tuer. Elle n’aurait qu’à faire semblant comme depuis le début de cette rencontre.
Il restait cependant un obstacle. Maintenant que Kuro était là, il ne la laisserait certainement pas mourir.
Encore une entrave à ses plans. Elle c’était prise d’amitié pour son jeune disciple et encore une fois cela l’empêchait d’accomplir ce qu’elle voyait comme son destin. Pourquoi diable arrivait-elle encore à aimer ? Ne pouvait-elle pas simplement le laisser mourir avec elle de la main de ces malfaiteurs ?
Elle ne lui avait jamais demandé de s’intéresser à elle après tout. Elle n’avait qu’à lui demander de reculer il obéirait.


« Kuro, recule et soit témoins de ma loyauté envers mon Maître. »

Personne en cet instant ne savait à quel points ces mots étaient vrais, personne ne soupçonnait de quel maître elle parlait, mais bientôt ils le découvriraient pour leur plus grand effroi.
Elle saisit son poignard, le pointa vers Arkhams, sa main effleura sa joue mais le tranchant ne coupa qu’une mèche de cheveux de celui qu’elle ne cessait d’admirer. Une douleur intense la prenait déjà. Elle ne savait qui avait réagit le plus rapidement - Arkhams, ou Astre.
Et en un chuchotement elle dit « Merci » avant de ne rien plus pouvoir dire sous l’effet de la douleur. Elle ne savait pas si un point vital avait été touché mais elle ne doutait pas que la partie serait surement terminée et pour une fois … elle avait gagné…
Une dernière pensée lui vint. Encore une fois elle n’avait fait que suivre les ordres de son véritable Maître : elle disparaissait.
Le visage de son soupirant devient flou, puis les bords de sa vision devinrent noirs, son corps s’affaissa et elle sombra dans l’inconscience.


Astre


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Tsubaki s’était éloignée de Kuro pour être bien en face de son mari d’antan. Arkhams avait les yeux embués ; cet acteur méritait réellement une ovation générale. Elle déclara d’une voix assez maîtrisée à ses deux anciens partenaires :

« Peut être que… je ne suis plus mauvaise que vous deux réunis. Puisque tu dis que je n’ai pas hésité à vous trahir ? Quelle ironie du sort ! L’élève qui surpasse le maitre. Tu n’as toujours été qu’un calculateur et aujourd’hui te voilà obligé d’admettre que tu t’es fait doubler. Et par qui ? Ta femme celle là même qui t’avait juré fidélité. Oh que le sort et cruel de t’infliger cette vision ! Oui tu m’as donné une soif de pouvoir intarissable petit Arkhams. Tu ne doutais alors pas de ce qui suivrait n’est ce pas ? Bientôt Ganondorf me reconnaîtra comme étant fidèle d’entre les fidèles, il ne pourra plus ignorer que je suis celle qui le sert le mieux. Mais pour cela il faut que ça soit moi qui te tue. Moi seule et personne d’autre. Voilà pourquoi j’ai arrêté le geste de mon disciple.
Tu peux pleurer autant que tu veux, être déçu. Je te pensais plus digne que cela. Je pensais que tu serais fier de moi. D’avoir vaincu ces stupides sentiments d’amitié et d’amour qui entravent les plus sombres desseins.
»

Malgré son assurance impeccable, la jeune femme tremblait légèrement, comme si elle se forçait à être désagréable avec cet homme qui avait gagné son cœur avant de le larder de coups de couteau. Ses yeux à présent reflétaient un désespoir farouche que rien ne pourrait vaincre, Astre le sentait. Allait-elle s’abandonner aux deux frères, ou choisirait-elle la voix la moins louable, celle de rester aux côtés de son maître et d’assassiner le vicieux binôme ? Dans tous les cas, le docteur es tortures qu’était Astre conservait une certaine dignité, et se tenait prêt à réagir aux sautes d’humeur de la princesse damnée.

« Kuro, recule et sois témoins de ma loyauté envers mon Maître. »

Elle se rapprocha du sombre sire à la triste mine, kokiri décrépi au sang vicié. Un pâle sourire éclairait son visage délicat. Dans sa main apparut une lame qui semblait efficacement aiguisée. Elle darda l’arme vers Arkhams. Astre tint fermement l’aiguille qu’il avait dans la dextre.
Les doigts effilés de la croisée vinrent caresser la joue râpeuse d’Arkhams. Une mélancolie s’emparait des trois protagonistes, quand le poignard jaillit de nulle part vers les yeux délavés de l’Illusion dépravée. Astre n’attendit pas pour réagir ; son poinçon vint se planter dans la panse peu épaisse de la donzelle. Elle s’effondra, dans les bras de son homme, laissant un Astre tétanisé par le meurtre qu’il venait de commettre. Il lâcha l’arme au son du « Merci » qu’elle leur lança, avec un visage brouillé d’où la vie s’enfuyait. Le sénéchal restait pétrifié ; ses réflexes pour sauver son frère avaient été plus forts que sa capacité de raisonnement. La bête qui triomphe sur l’homme. L’intrus lui aussi semblait figé telle une statue, mais probablement agirait-il rapidement sous l’emprise d’une colère froide ; auquel cas il faudrait l’abattre rapidement. Astre malgré l’acte fratricide restait un prédateur, et ses sens lui dictaient de rester réactif.


John Doe


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La niaiserie, celle qui teinte les paroles des pucelles qui infestent les places de marché, colorait de rose les paroles sans intérêt de la Dame Louve. Sa guimauve était difficile à mâcher pour les dents d'Arkhams, aussi usées que sa patience. Il attendit la fin de ce mélodrame dont il connaissait la fin. Tsubaki était sienne à jamais. Soudain elle s'approcha, bravant la nuée de pestilence qui entourait Arkhams, la lame en avant pour percer ce nuage verdâtre. Elle trancha son discours, ainsi qu'une mèche épaisse et graisseuse. Ses poils poisseux se répandirent dans l'air. Une émotion dégoutante parfumait l'atmosphère. Le Vil Larron avait les yeux écarquillés par l'étonnement et la main tremblante. Le sourire mélancolique de la Reine Lupine était insupportable.

Et c'est alors, sous un réflexe de conservation primale, qu'Astre intervint. Il percuta la prétendue agresseur et perça sa chair. Des images insoutenables imprimèrent les yeux et le cerveau d'Arkhams. Encore aujourd'hui, il a du mal à rassembler ce film dramatique, les scènes étaient au ralenti et dans le désordre, conséquence du choc. Le corps chaud et délicat de Tsubaki s’effondra sur la masse pouilleuse de l'Illusion Dépravée. Jamais il n'avait aussi bien porté ce nom, il n'était plus que fantôme, son âme séparée de son corps sous le traumatisme. Son divine esprit réintégra sa viande gâtée. Arkhams se souvint avoir sourit. Bouleversé il perdait la tête mais aux tréfonds de son âme pervertie il savourait sa victoire. Il trancha avec sa langue de vipère le silence et l'immobilisme. Astre était toujours présent dans la chair de Tsubaki.


« Damnée petite sotte. »

Fit il, sans coeur, impavide. Il prit dans ses bras la coquille charmante de la chienne de garde de Ganondorf. Il déposa ce corps dont la vie s'échappait dans l'herbe rayonnante de santé et abreuvée par un lac d'une pureté insolente. Par habitude, Arkhams réfléchit aux enchevêtrements de possibilités. Ses machiavéliques magouilles pour reconquérir pouvoir et force ne seraient pas contrariées après tout ceci. Bien au contraire.
Il plaqua ses deux mains sur le dos de la victime. Sa brume givrée se condensa dans la paume de ses mains. La Louve bleuit et son teint de pêche devint d'albâtre. Le froid rongea l'air et un cercueil de glace emprisonna Tsubaki dans une gangue arctique.
La santé instable d'Arkhams cria grâce après cette journée de larcin, de fuite et d'affrontement. C'est le mental chamboulé et le corps épuisé qu'il posa un genou à terre. Il savait qu'il ne se relèverait pas avant plusieurs jours voire semaines. Il était trempée de sueur alors que sa vitalité était asséchée, pressée comme un agrume juteux. Les yeux vitreux, il était immobile, les muscles sclérosés par l'effort.


Kuro


Inventaire

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(vide)

« Kuro, recule et soit témoins de ma loyauté envers mon Maître. »

Kuro ne le savait pas, mais se serait probablement les derniers mots que son mentor lui adresserait. Il avait obéit, il s'était reculé, mais il allait le regretter.

Il est dit que dans un cas extrême de stress ou de danger de mort, le cerveau permettrait une vision au ralentit d'évènements se produisant pourtant de façon tout à fait normale : ce phénomène est couramment appelée illusion d'optique. Ce phénomène peut être vécu par n'importe qui même par jeune disciple trop obéissant.

Elle tombait. C'était indéniable : son corps chancelait, semblable à une fleur qui se fanait. Elle tombait, le corps entaillé par l'arme du comparse. La chute interminablement longue prit fin lorsque son corps rencontra celui de l'homme qui avait été la cible de Kuro. Ce dernier, comme si l'horreur de la scène n'avait pas encore atteint son paroxysme, avait insulté la muse de cette tragédie avant de la figer dans un cercueil de glace semblant vouloir "conserver " son trophée.

La rage immense qui sommeillait dans le corps du jeune homme s'éveilla. Et c'est la tête baissée, les cheveux devant les yeux, étrangement avec une voie aussi monotone que le ruissellement de l'eau qu'il prononça :

" Shoumei !"

Le jeune homme disparu sous les yeux des deux hommes, dans la nuit, comme un rêve s'évanouit dans l'esprit. Mais sa rage, elle, demeurait et devait trouver un exutoire, exutoire qui avait été naturellement désigné.
Il réapparut au coté de l'homme au pouvoir de glace, son regard n'exprimant que la haine et, faisant fi des réactions variés des spectateurs, frappa alors l'homme au torse avant de disparaitre à nouveau. De cette façon, il pouvait torturer sa cible à sa guise. Il ne voulait en aucun cas que le comparse intervienne: il restait vulnérable dans un combat contre deux opposants surtout quand sa concentration était entravé par des sentiments aussi fort. Kuro réapparut à nouveau aux cotés de sa cible, la frappa et disparut à nouveau. Le disciple recommença l'opération deux fois...trois fois... encore et encore, réapparaissant et disparaissant à souhait, semblable à un démon tourmenté qui ne trouverait l'apaisement qu'en oyant le doux son des os se fracturant et de la chaire se déchirant sous les coups. A chaque fois, il redevenait visible aux yeux de tous, comme s'il voulait graver encore et encore son reflet sur les pupilles de sa victime : que cet homme n’oublie jamais le visage de l'auteur de cette danse macabre qui aura causé sa fin. Chaque assaut était effectuer avec une précision chirurgicale, lui brisant une cote après l'autre et seulement une : il fallait qu'il soufre, qu'il souffre le plus longtemps possible.
Mais la fin de l'acte vint plus tôt que prévu. Après avoir brisé la dixième de ces cotes, l'homme ne réagissait plus, il s'était évanouit. Déjà mal en point et cela avant même que Kuro ne déverse sa haine, ce dernier avait succomber à la douleur. Agacé, le disciple prit sa dague pour mettre un terme à l'existence de cet être qui le répugnait en tout point . Il arma son bras....puis il s'immobilisa. Une image revint à l'esprit du jeune homme : celle de son maître déviant la trajectoire de son coup volontairement pour ne pas toucher sa cible. Il l'avait clairement vu mais ne voulant y croire, ce dernier avait refouler cette vision au plus profond de son être. Mais l'image était bien là, elle ne le quittait plus et surtout retenait son bras qui pourtant était animé par une volonté réelle d'en finir. C'est après un grand combat intérieur que, sans qu'elle ne rencontre aucune chaire, l'arme du jeune homme se baissa.


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