Posté le 16/11/2011 19:17
Le Calicien fourra ses mains dans ses poches déjà bien pleines. Dedans, toute sortes de bibelots, allant du rubis vert au petit briquet en acajou, et en passant par une bonne masse de piécettes sonnantes et trébuchantes. Bref, il n'avait souhaité s'encombrer d'une sacoche et avait complètement oublié de vider ses petites pochettes. Néanmoins, les qualifier de "bien pleines" restait pour le moins assez hyperbolique, puisqu'il lui restait a minima assez de place pour y mettre ses mains.
Renfrogné, le regard rivé sur ses bottes de cuir noir, il suivait la jeune femme, Tsubaki, supposée le mener jusqu'à Ganondorf. Il ne comprenait pas réellement pourquoi celle-ci avait choisi de l'y conduire de nuit, et pourquoi le rendez-vous avait-été convenu comme ayant lieu quelque part, dans la plaine, celle-ci si grande qu'ils auraient bien pu chercher des heures sans jamais se croiser.
Aussi espérait-il simplement que son entremetteuse savait ce qu'elle faisait. Autrement, le soupçon de colère qui grimpait dans son intérieur se verrait vraisemblablement muté en une malédiction de pacotille, prononcée à l'égard du froid venteux qui secouait les landes Hyruliennes.
L'hiver tombait, et avec lui le Royaume s'apprêtait à se parer d'un lourd manteau blanc. Celui-ci encore bien inexistant n'affolait personne -ou presque-, mais en cette sombre nuit régnait un froid mordant, presque surnaturel. Malgré la localisation de sa nation d'origine, malgré les racines dont il disposait, le Nord et l'Ouest, le Calicien s'était paré de fourrures et de cuirs. Sans doute fallait-il éviter de se présenter en haillons, fussent-ils d'argent, devant une telle éminence que son Seigneur Dragmir Ganondorf, maître des Gérudos, et potentiel futur maître d'Hyrule, mais en l'occurrence, il avait surtout revêtit ses atours en raison du froid.
Son lourd capuchon rabattu sur son faciès, légèrement courbé, et entièrement en noir –des cuirs comme des fourrures– Septentrion se confondait presque avec l'encre de cette nuit, qui ne l'éclairait que quand il était touché par l'un de ses rayons lunaire.
Il semblait presque rabougri, recroquevillé –quoiqu'encore une fois le terme fusse fort, peut être trop, mais adapté une fois minoré..!– en raison de ce froid. La neige ne tombait pas et il était presque transi. Par Ibal et ses formes gracieuses, il ne comprenait plus rien ! Lui qui avait connu climats autrement plus rude n'allait pas s'agenouiller avant même l'Hiver tombé, tout de même..! Et malgré l'enseignement croyant qu'il avait pu subir, il ne pouvait que remettre en doute la possibilité que le gel de l'atmosphère provienne d'une supposée aura appartenant au Boucanier des Enfers lui même.
"Raug..." Murmura-t-il pour lui même, pestant contre ce froid. Alors que celle qui s'était faite esclave de l'Obscur ralentissait, et à mesure que la cadence de ses pas se faisait moins preste et moins vive, il se tint droit –instinctivement, presque–, et retira ses deux dextres de ses poches, et rejeta la capuche dans son dos.
La droite prit place sur la courte hampe de Macìl, sa lame. Bien que pourvu de gants –en cuir, toujours, pour une meilleur adhérence– coupés, ces mitaines si appréciées par les combattants, ses doigts étaient plus pales que d'usuel. Mais ceci restait un détail minime.
L'autre ; la gauche, en toute logique, se forma en un poing compact alors que son bras tout entier suivait la ligne verticale formée par son corps. Ainsi posté, il était prêt à attendre.
"Je n'en doute point, Vanimalda Hiril !"
Mais même s'il ne doutait pas ne pas être déçu, il attendait toujours de voir l'homme à qu'il aurait affaire. En lui continuait de grandir cette ambiguïté quand à son ressenti vis à vis du Seigneur Noir.
Il restait mitigé.