Invité
Posté le 13/07/2012 21:03
Le désert..un océan d'or qui défiait toutes les beautés de ce monde. La comparer à la huitième merveille ne serait en aucun cas une disgrâce toutefois, ce serait comme ce mentir à soi même, et mentir à la beauté elle même. En effet, le désert ne connaissait guère d'égal en terme de magnificence et cette mer de sable en était la preuve vivante. A travers le temps et les siècles, elle était là, à la fois calme et modérée. Souvent seule et incomprise, elle exprimait sans retenue sa colère, sa haine, qui parfois s'élevait même par delà les cieux austères. Une humeur massacrante qui réveillait rapidement la voix cassante du vent, ultime désarroi de sa tristesse naissante. Ensemble, ils jumelaient leurs tourments et libéraient leurs ressentiments. Une tempête, caprice de leurs maux de cœur, animait désormais pendant sept nuits leurs terres, nouvelles victimes de ce sentiment amer. La robe autrefois chaude du désert ne parvenait plus à contenter ses courbes, souples. Elle était devenues aussi froide que sa maitresse et aussi glaciale que Dame la Mort elle même. Cependant, le chagrin qui demeurait jusqu'ici omniprésent commençait à disparaître, lentement mais surement. La tempête si indomptable s’évanouissait alors dans la nature sur le joug autrefois sauvage d'un vent, un brin lunatique. Le calme olympien qui caractérisait tant ses terres les dominait de nouveau, comme ci tout ces actes n'avaient guère exister. Pourtant, tout ceci s'était bien produit, et c'était surtout à cause de cela qu'a travers le temps, les voyageurs contemplaient cette huitième merveille. Ce fut d'ailleurs à cause de tout cela que, dans leurs cœurs furibonds, elle resterait à jamais la première.
C'est ce que comprit Corbeau lorsque son regard froid se déposa sur les vestiges d'un monument désormais antique aux yeux de tous. Pensif, il dardait d'un œil intrigué les rouages d'une guerre passée qui toutefois semblait encore présente dans la mémoire des grains de sables, uniques témoins de cette scène. Les traces retraçant son histoire demeurèrent explicite malgré le temps qui s'efforçait à tout effacer seulement, le désert ne l'entendait aucunement de cette oreille, lui qui n'était réputé que pour son humeur, massacrante à souhait. Il tenait tant à préserver ses « trophées » que le temps lui même dû se raisonner en enterrant lui même la hache de guerre, qui semblait à moitié avalée par les crocs acérés du désert. Proche de cette dernière gisait un crâne -fissuré par endroits- encore vêtu de son heaume et rongé par la rouille, puis par le sang. Le corps du malheureux, quand à lui, n'était point trouvable cependant, Corbeau pouvait estimer sans mal à quel camp cette personne appartenait. Au camp qui avait remporté cette bataille, c'était un fait indéniable. Toutefois, le prix de cette victoire était beaucoup trop élevé. Le sacrifice de cette victime n'était en rien la seule. En effet, en regardant l'horizon qui se dessinait facilement devant lui, le jeune sorcier put entrevoir des silhouettes : celles des tombés au combat. Leurs ossatures peinaient à entrevoir la lumière du jour et certaines perçaient difficilement l'intérieur des armures, trop épaisses pour ces dernières. Cette vision amusait beaucoup Corbeau. Sa joie animait son visage, quémandant encore de ce savoureux nectar. Ce fut donc plongé dans cette euphorie soudaine que l'hylien pensa tout haut, comme pour extérioriser cette émotion bienfaitrice, proie à le rendre si..sympathique..
« Tous ses cris, ses hurlements, ce sang..et dire que j'ai manqué cet heureux événement.. »[/b] débuta-t-il d'un air faussement triste avant de continuer plus loin ses dires. « Je perçois encore l'aura malfaisante du Dieu Noir planer sur ce champ de bataille malgré le temps passé. Hum, sa force enivrante n'a d'égal et cela me dépasse.. »[/b] conclu l'ébène, impressionné par cet être qui semblait si irréel.
Tout en enjôlant ses nouvelles pensées, le bellâtre continua son inspection des faits. Les traces de la bataille semblaient le diriger vers une ombre plus grande, plus lointaine encore que ses deux prunelles ne pouvait lui permettre de suivre. Sa marche le conduisit rapidement devant l'imposante ombre qui, désormais, prenait la forme d'une cité. Il n'y avait plus aucun doute : des structures noires comme le jais, des murs à la noirceur véritable..Il s’agissait bien là de la Sinistre Citadelle Noire, précédent repère du Seigneur du Mal et de ses troupes. Malgré le fait qu'aujourd'hui cette dernière soit qualifier de Tristement Célèbre, cela ne gâchait en rien le charisme naturel de cette bâtis, digne d'un maître chaotique. Cette splendeur ne laissait en rien insensible Corbeau, facilement impressionnable par les trésors que pouvait garder sournoisement le désert.
« Certains trouvent en la pureté d'un nourrisson une beauté inqualifiable, mais pas Moi. Cette citadelle, sombre à souhait, demeure pour mon être d'une splendeur sans pareil sauf... »[/b] s'arrêta-t-il de dire avant de pointer rapidement son doigt en direction -de ce qui restait la porte d'entrée - du lieu sacré. « ce petit grain de poussière qui enlaidit cette sculpture magnifique ! »[/b] rajouta-t-il, tentant vainement d'intimider son nouvel invité qui l'épiait déjà depuis quelques minutes.