« Entends nous rugir. » — To lord and land !

Deuxième partie du RP Event

Début de l'hiver - 1 an 3 mois avant (voir la timeline)

Link

Héros du Temps

Inventaire

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(vide)

Dans un chaos innommable, au plus profond d'une nuit de suie, dansaient les flammes or et sang. Les longues langues de feu suçotaient avidement des cieux jadis joyeux. En dehors des chatoyantes couleurs que renvoyait l'âtre de la destruction, plus rien ne suintait sinon la tristesse morne, la désolation, la mort. Les corbeaux ne piaffaient plus. Les chacals ne jappaient plus, les hyènes ne ricanaient plus. Les Grands-Ducs ne s'élevaient plus, et les charognards eux-mêmes s'étaient tus. Il n'y avait guère que le silence pour hurler l'écho morbide des ravages d'autrefois. L'acier des cadavres semblait raisonner sans cesse, leurs larmes – mortes elles aussi – traçaient encore et pour jamais des sillons dans la chair desséchée de leurs joues. Chacune des tranchées qui se creusaient sur leurs visages décharnés criaient leurs souffrances d'autrefois. Inlassablement. Et malgré le brasier qui rongeait sans mal les murs de la Cité devenue ville fantôme, la faucheuse avait su draper l'ensemble des lieux de ce froid malsain ; ce givre qui fissurait les pierres et brisait les tombes avec plus de facilité que les Dieux ne brisent les hommes.

Le froid. Milles âmes égarées, ce qu'il avait froid. Il se retourna, trahissant le mutisme macabre de ces lieux qu'il ne parvenait toujours pas à percevoir. Où qu'il se tournât, le gel se refermait sur lui, le compressait. Partout autour de ce petit être qu'il était régnait, en Empereur invisible et tout puissant, ce trio pervers. Le silence mortuaire – qui savait broyer les tympans mieux qu'aucun cri –, le brasero élevé en l'honneur du Carnage, et.. — le Froid. Le monde, comme à chaque fois, se prit à tourner. Il n'essayait plus de lutter. Il l'avait compris, bien avant déjà, qu'il n'y pouvait rien. Les lignes, toutes, se floutèrent une à une à mesure qu'il ne partait en vrille. Il était sourd ? Le voilà qui devenait aveugle. La crainte s'emparait une fois de plus de lui, alors même qu'il savait pertinemment qu'il n'y avait aucun moyen de s'opposer à cette torture-ci. Alors, ce point sans consistance – aucune – qu'il était s'empara du peu de volonté qu'il lui restait et tacha de se recroqueviller. S'il ne pouvait se soustraire à cette emprise dont il ignorait tout, au moins pouvait-il essayer de la rendre un peu moins pénible, un peu moins douloureuse. Et au moins était-il encore en état d'espérer.

Cette chose désincarnée qu'il était s'effondra alors – pour la première fois – dans le sable gelé. Ses lèvres auparavant cousues se déchirèrent en ce râle qu'avait du pousser l'ensemble des soldats tombés. Il n'était pas un grain qui ne perçait pas cette peau fraichement composée ; comme s'il récupérait un corps, une enveloppe charnelle. Ses joues se scindèrent, ses mâchoires se morcelaient et la chair de son visage s'écartelait. Sa voix s'éraillait dans un cri aussi atroce qu'effrayant, alors que ses mains ne plongeaient dans la dune.

Il devait se lever. Il n'avait certes pas de conscience, mais l'instinct lui intimait de ne pas rester ici. Le sable fuyait ses mains frêles et maladroite, refusait de se faire son appui. Et bien qu'il avait su refermer la bouche, avant que ne s'en échappe l'ensemble de ses viscères, le silence n'était plus. Il avait tué le silence. Le roi avait connu la mort, sous ses vociférations. Il ne savait comment ; mais il le savait ; il allait payer. Sa toute nouvelle épine dorsale fut prise de tremblements féroces tandis qu'il glapissait, incapable de s'arrêter. La terreur avait su jeter à bas l'once de volonté qu'il avait jamais su conserver comme elle savait lui faire avaler le sable par centaines de grains. Le piège se refermait doucement sur lui, et sans qu'il ne saisisse la portée de ses gestes. Le noeud de pendu qui maintenait ses poignets l'empêchait de se tirer de ce pétrin. Et plus le sable se faisait dense, plus il tirait sur ses bras pour s'en débarrasser... — plus il renforçait le piège-à-loup dans lequel il avait posé le pied.

Un souffle froid lui congela la nuque. Il cessa aussitôt de s'époumoner, comme figé. Son visage, déjà livide, se décomposa (dans la mesure où il est possible, pour un visage sans faciès de se décomposer). Les naseaux de l'animal se posèrent dans le creu de son cou. Il hurla. La bête s'éleva, se dressa sur ses deux pattes arrières et hennît tout du long de sa ruade. Sa voix se mêla avec celle du badaud, puis avec le rire presque diabolique qui secouait le cavalier noir. Puis la gravité reprit ses droits.

Il vit le destrier s'affaisser. A travers ses yeux vitreux et translucides, il distingua sans mal les sabots qui s'approchaient et la lance que tenait la Mort en personne. Ce fut froid. Et ce fut noir.

***

Les suaires qui recouvraient ses yeux se consumèrent à l'instant même où il se redressa. Il haletait. La mince étoffe qui servait de couverture fut balayée et tomba sur son bassin, exposant son torse nu et humide à la morsure d'un vent un peu trop frais à son goût. L'Hylien était trempé. Les sueurs froides laissaient sur sa peau une pellicule aquatique fine, mais bien réelle. Et les braises du feu de camp qui rougeoyaient encore à sa droite ne parvenaient guère à le réchauffer. La température lui arracha un frisson. L'Hylien ramena sa main gauche sur son visage tant pour l'essuyer que pour se frotter les yeux. Le réveil avait été rude, et la nuit était à peine entamée. Il jeta un oeil par dessus les restes du feu qui avait servi à cuir un fond de potage. La Prêtresse dormait, toujours allongée dans la même position, en dépit des heures qui s'étaient écoulées.

Sa gorge était aride, malgré l'humidité qui régnait sur le reste de son être. Rejetant complètement le tissu, l'Enfant-des-Bois s'extirpa de sa couchette improvisée, pratiquement nu. Une nouvelle bourrasque le laissa grelottant. La peste que ce froid..! Il avait l'impression de revivre ce cauchemar à chaque fois ; de le rêver chaque nuit. Et à chaque fois, le réveil lui apparaissait plus ardu. Comme si une force sur laquelle il n'avait pas la moindre emprise se refusait à le laisser s'échapper du domaine des songes. L'espace d'un instant, le blond repensa à cette vieille comptine. Celle qui évoquait un marin – promis à une princesse Hylienne de jadis – perdu en mer (une époque de faste, à en croire les légendes, Hyrule n'ayant plus d'accès aux côtes depuis bien longtemps). Le radeau du jeune homme, derniers restes de son flamboyant navire hélas brisé sur les récifs, fut frappé par la foudre et il finit par dériver inconscient jusqu'à une île étrange. Celle du Poisson-Rêve, disait-on, un cétacé volant, Roi parmi les chimères et les spectres de la nuit. L'espace d'un instant, il fut tenté de croire à cette légende, et de se demandait pourquoi cet animal mythique – presque divin – se plaisait tant à se jouer de lui.

Le Faux-Kokiri s'était mis en quête d'un peu d'eau et, préventif, s'était assuré de faire bivouac aux abords d'un cours d'eau. Il se pencha au dessus du ruisseau au roulis apaisant, et trempa ses mains dedans, avant de s'en asperger le faciès. L'eau clair ruissela sur son visage, agréable, comme un contact rassurant qu'il l'éloignait un peu plus de ce mauvais rêve qu'il n'avait que trop l'habitude de faire, ces derniers jours. S'il ne se sentait pas sale, la sueur lui laissait cette impression d'être aussi poisseux que les intestins du Grand Jabu-Jabu ne lui avaient paru visqueux. Récupérant un peu plus d'eau, dans la coupole que formaient ses mains, il plongea sa figure dans le semblant de bassin qu'il avait recréé. Peu après s'être débarrassé de cette couche sirupeuse qui le couvrait, le Garçon-des-Bois fut tenté de boire à la source. Avant même que sa main ne perce la surface celle-ci se troubla de façon surprenante. Interloqué, le vagabond se stoppa et laissa loisir aux courants bercés par une petite brise de dessiner un visage sur le ruisseau.

Cherchant son coutelas, dans un réflexe qui lui avait déjà trop souvent sauvé la vie, il se retourna brusquement. La lame était restée au camp, aussi se retrouvait-il complètement désarmé pour faire face à... l'absence la plus totale qu'il avait jamais eu loisir de contempler. La nuit et l'obscurité seules se faisaient ses compagnes de la soirée. Le souffle court, Link se retourna vers la rivière. Rien. Il n'y avait plus rien de ce visage qu'il avait pourtant clairement distingué quelques secondes plus tôt. D'un bleu clair presque translucide, fantomatique, mais néanmoins bien réel. La peste soit ces nuits ! Était-il encore en train de dormir ? Un rêve dans un rêve ? Foutu baleine ailée ! Tout lui semblait si... Exact. Il aurait été capable de décrire le visage sans le moindre mal. De longs cheveux qui partaient en queue de cheval (et qu'il soupçonnait descendre au moins jusqu'au creux des reins), un nez plus prononcé que la moyenne, des yeux fins, comme habitués à être plissés régulièrement — bien qu'un orbite fut vide, explosé. Le crâne brisé de cette jeune femme – de tout évidence il ne s'agissait pas d'un homme – lui évoquait (sans qu'il ne mette réellement le doigt sur le pourquoi) le désert. Il était persuadé de l'avoir déjà vue.

Trop méfiant pour boire dans ce cours d'eau, l'Hylien s'éloigna, la gorge toujours aussi sèche, mais l'oeil vif. Après quelques toises, il avait déjà rejoint les braises à l'agonie des restes de leur feu de camp. Qu'il soit ou non en train de délirer importait peu en réalité : il avait l'intime conviction que quelque part, le soleil serait rouge. D'un rouge aussi brûlant et chaud que celui des cendres moribondes, cachés dans un petit cercle de pierre. Et plus il s'acharnait à lier toutes ses impressions les unes aux autres, plus le théâtre où se jouait ce drame devenait clair. Du moins... Il lui semblait qu'il saisissait un peu plus la tournure que prenait les événements.

Depuis des nuits et des nuits, il ne rêvait que de calvaires et de sable. De flammes, aussi, et d'un cavalier. Si le guerrier ne lui était guère familier, la scène lui rappelait furieusement ses cauchemars d'enfants. Et le corps qu'il empruntait pour visiter l'univers onirique... Plus il y pensait, moins il parvenait à s'ôter du crâne qu'il vivait les derniers instants d'une femme. Une femme traquée et effrayée. Une femme qui.. —

Isolés, aucun de ces éléments n'avait fait sens à ses yeux, et maintenant, à la lueur de la lune, les questions qu'il se posait différaient de toutes celles qu'il s'était posé jadis. Se saisissant d'une chemise noire, le Héros enfila l'étoffe qui lui retombait un peu plus bas que le bassin. Il enjamba les tas d'affaires qu'ils avait laisser trainer et s'abaissa près de l'Enfant de Foi, endormie.


"Flora.. Flora.. —" Fit-il doucement, en posant une main sur son épaule et la secouant légèrement, comme un grand frère réveillerait une petite soeur. « C'est l'heure. Debout, Flora. On doit partir. » Conclut-il, avant de laisser loisir à la demoiselle de s'éveiller pleinement. Il avait de toute façon à faire aussi, avant de lever les voiles. Il passa ses mailles, puis sa tunique, avant de jeter sur sa tête ce sempiternel bonnet qui l'accompagnait depuis si longtemps. Sans transition, il chaussa ses bottes, puis se mit à attacher les lacets de cuirs qui maintenait Excalibur, et l'écu de Zelda, dans son dos.

Link se dirigea ensuite vers Epona. Posant son front sur celui de la jument, il tacha brièvement de la rassurer, avant de lui souffler quelques aux revoir. Il ne savait quand il la reverrait, ni même s'il la reverrait. Personne n'était à l'abris de la faux, moins encore sur le champ de bataille. Le dernier adieu entre les deux amis fut rapide. Il n'avait guère le temps de s'attarder, mais il en avait moins encore l'envie.

Passé, présent, futur... —

Lâcha-t-il, dans un presque murmure, tout en cherchant des doigts l'objet le plus précieux qu'il lui avait jamais été donné de posséder.
L'épée de Légende est un esquif voguant sur les flots tumultueux du temps,

Reprit-il en choeur, alors que les images de son vieil ami défilaient sous ses yeux. Et quand, dans son esprit, sonna la première note, il ferma le poing sur le petit Ocarina aux légendaires reflets bleutés.
Entends le Requiem des Esprits, cette mélodie qui conduit un enfant aux portes du désert.

Souffla-t-il enfin, avant d'entonner immédiatement l'Ode aux Esprits. La Prêtresse l'avait rejoint, et de toute façon sa volonté avait été claire : elle partait avec lui. Le charme débuta, comme toujours, par ses pieds. Il se sentit se décomposer, parcelle d'être par parcelle d'être et hurla en silence, contraint de jouer le Requiem jusqu'à ce que ne cesse la téléportation. L'affaire de quelques minutes, sans nul doute, mais quelques minutes qu'il n'avait plus l'habitude de vivre. Il avait toujours préféré les randonnées équestres à ces méthodes obscurs, pourtant il ne pouvait pas y couper en permanence. Et lentement, note par note, son être se reforma. Il n'ignorait pas le craquement malsain des os qui se remettaient en place. Pas plus que la douleur. Tout s'estomperait quand ses lèvres quitteraient l'embout de l'instrument. Tout. Il n'avait de risques que s'il cessait de jouer avant d'avoir accompli le sortilège.

À présent, il redécouvrait ce sable qui n'avait de cesse de hanter ses rêves depuis trop longtemps. Dans son dos se tenait la Femme-de-Pierre, droite et austère. La lune brillait bien haut, au dessus de ces pauvres nuages qui paressaient encore dans les nuées.
Ignorant tout, jusqu'à Flora, l'Hylien s'accroupit et plongea sa main dans le sable. Tout semblait si calme... — Le Désert n'avait jamais été très bavard et pourtant une certaine angoisse s'emparait de lui ; un peu plus à chaque grain qui filait entre ses doigts.

Tout cela avait quelque chose de presque irréel. A son propre mutisme faisait écho le silence du Désert. Il avait cette désagréable sensation que lui procurait parfois les hautes tours et les larges murs du Castel, en l'absence de Belle. Comme si Nuit et Néant se liguaient pour lui murmurer d'affreux mots doux, lui inspirer le suave fumet de la Mort, en laisser le goût sur le bout de sa langue. Et cette Déité qu'il se prenait parfois à prier, sans qu'il sache quoique ce fut à son égard – car il en était persuadé, il s'agissait d'un être à l'origine divine –, savait que le Désert n'était, au trépas du Seigneur-Soleil, que Nuit et Néant. Il se releva doucement, ignorant jusqu'à la teneur du fléau qui s'était abattu, mais conscient que rester sur place ne changerait rien.
Le Sans-Lignage porta la main à sa ceinture, à la recherche de son fidèle monocle. Et bientôt, il pesta contre lui même, tandis que ne lui revenaient les images de la Citadelle. L'artefact était entre les plis de sa bure, laquelle était entre les mains du Premier des Chevalier du Phénix, après Conan-aux-Plumes-d'Or. Le Garçon-de-nulle-part conserva le silence, tandis que son visage se fermait. Sans grappin, traverser les Sandlands n'était pas à la portée du premier venu mais en dépit de la difficulté de l'épreuve cela restait faisable. Déjouer leurs fourberies et les vilains plaisirs d'âmes égarées devenait autrement plus ardu. Le poids de l'épée qui lui barrait le dos ne fit qu'amplifier sa détermination. Sans le moindre bruit, il se retourna sur la sacerdoce, portant sur elle son éternel regard de givre. Un instant, il pensa à la laisser là, sur le parvis du Temple à la structure de vierge. Un instant, seulement. Ses doigts agrippèrent ceux de la jeune fille.


"Viens." Souffla-t-il, ferme et sans appel. Il s'avança ensuite ; immédiatement et sans même savoir comment il ferait pour venir à bout de cette mer de sable. Il avait toujours procédé ainsi, de toute façon. Sans être écervelé, il avait – depuis bien des cycles – compté sur cet instinct qui l'avait toujours et en tout temps sorti de la pire des situations possibles. Et puis... Ne l'avait-il pas déjà fait ? Frappé d'amnésie, il avait su trainer sa carcasse mutilée depuis le Bastion du Malin jusqu'au domaine de l'Exaltée. Il était temps de renouveler sa performance. Ses bottes s'enfoncèrent à peine dans le sable que la température chuta et il maudit les esprits qui sévissaient sur les dunes. Pourquoi diable n'avait-il pas cette lourde cape brune pour s'emmitoufler dedans ? Tant pis, il ferait sans. « N'aies pas peur. Ils ne te feront rien. » Lança-t-il à l'égard de Flora del Carmen, en serrant un peu plus fort sa main. Leurs deux silhouettes s'enfoncèrent, ignorant nonchalamment la colère des sables. Ce qu'il aurait aimé avoir un chèche semblable à celui de Sheik ! Ainsi le désert n'aurait pu gifler aussi impunément ses joues.

Guidé par l'enfant, ils s'approchèrent au plus près des premières pierres, posées dans le sable. Derrière les premiers remparts de la Place-Forte de Nabooru raisonnaient encore les armes. — Non pas dans un cri éternel et plaintif comme dans ses songes, mais comme l'acier sait chanter une fois tiré au clair ; prêt à tuer. Ses doigts effleurèrent silencieusement le minéral poreux, cette première et unique ligne défensive dont disposaient les Gérudos. La fougue qui perçait jusqu'ici, l'anarchie qui régnait sur la Forteresse... Autant d'éléments qui confirmaient ce dont il avait rêvé, et qui n'avait d'égal que la sérénité qu'il émanait. Le Vagabond se retourna sur son amie, et posa délicatement un doigt sur ses lèvres, lui intimant le silence le plus parfait. Il s'approcha jusqu'à son oreille, jusqu'à lui susurrer de ne pas bouger. Pas un geste, pas le moindre.


"Je viendrais te chercher dès que possible." Ajouta-t-il, avant de venir coller sa propre oreille pointue sur le mur d'enceinte. Il savait ça très approximatif, cependant il comptait sur cette prétendue ouïe qu'on attribuait à ceux de sa race. Ils étaient deux. Peut être trois. Incapable de donner un nombre précis et définitif, le Fils-de-Personne glissa la pulpe de ses doigts entre les fissures de la paroi et débuta son ascension. Les enceintes de la Sage de l'Esprit avait cet avantage (présentement, du moins) de n'avoir jamais été particulièrement entretenues : loin des tours lisses du Castel-Royal, la voie comportait un nombre étonnant de prises – peut être plus que certains arbres sur lesquels il avait tant joué, gamin –, tant et si bien qu'il n'avait aucun mal à la gravir. Et enfin, ses mains accrochèrent la petite corniche typique des créneaux, sans même qu'il ne fut réellement essoufflé. Glissant un oeil, il repéra un homme, la corpulence le trahissait sans mal, qui bandait un arc.

Link joua des épaules et se hissa aussi souplement que discrètement sur le chemin de ronde. Ses bottes de cuir claquèrent à peine contre les vieilles dalles, mais le son fut couvert par la rage des combats. L'enfant-de-nulle-part se baissa, ployant les genoux et courbant le dos. Sa main gauche monta jusqu'à la gaine de cuir, accrochée à sa ceinture. L'Hiver qui dansait au fond de ses pupilles de glace n'ignora pas le moindre des deux gardes présents sur la muraille. L'un ; le premier, s'apprêtait à tirer une flèche, tandis que le second s'éloignait au pas de course, leur tournant le dos.

Le Héros s'avança en silence. Chacun de ses pas semblait calculé, comme si tout avait déjà été prévu. Sa main refermée sur l'acier, il se glissa comme une ombre dans le dos du premier soldat. De toute évidence, et au vu de son blason – il était maintenant suffisamment proche pour discerner son armure, composée d'équipement hétéroclites – l'homme était affilié à son ennemi. Ganondorf ? Peut être. Loireag ? Sans doute. On dit parfois du Loup qu'il peut mordre, même la tête coupée et si la trahison du Prince l'avait rendu coupable aux yeux de l'extrème majorité de la population, l'autrefois Champion de Farore n'aurait pas été étonné qu'il en fut encore capable de trouver des hommes pour lutter à ses côtés.

Le Sans-Lignage détendit soudainement sa jambe. Son pied percuta avec violence l'arrière du genoux de son ennemi, le brisant certainement. Et alors que l'homme s'effondrait en arrière, il l'attrapa à la nuque, avant de se déporter sur son flanc, dorénavant debout. Prompt et exact, l'Hylien lui asséna un unique coup de couteau. L'acier déchira silencieusement la gorge du pauvre homme. Bientôt, le sang maculait les doigts de l'Enfant-des-Bois tandis qu'il allongeait sa victime au sol, s'épargnant ainsi le vacarme d'une chute qui aurait alerté son compère. Dès lors qu'il fut délesté de l'archer, il prit son compagnon en chasse. La main toujours rouge, il bâillonna ce qui semblait être un meneur, avant d'inciser au niveau de l'épaule. La lame sectionna de son point de départ jusqu'à la hanche opposée.

Un second guerrier sans blason s'effondra.



[HRP : Chronologiquement, Link et Flora arrivent après les troupes Royales et ne sont pas au courant de l'offensive menée par Llanistar. La bataille a déjà commencé.]


La nuit était froide. D’un froid à vous geler les os, à les transformer en verre, pour qu’ils se brisent au moindre frôlement. En plus de cela, un vent tout aussi glacé s’amusait à souffler sur les deux voyageurs assoupis.

Enfin, l’Enfant de Nayru ne dormait pas. Recroquevillée sur sa couverture, le dos tourné aux flammes, le visage offert à la nuit, elle frissonnait, les bras serrés autour d’elle. Mince, quelle belle affaire, que de partir pour l’aventure, si c’était pour périr, congelée, des la première nuit. Pourtant, pas une plainte, pas un son ne franchisèrent ses lèvres, pas un gémissement n’émana de sa gorge. Avec leur trêve de Cocorico, Flora se gardait bien d’entrer à nouveau en conflit avec le Héros du Temps.

Cependant, elle ne pouvait s’empêcher de vouloir se lever, car dans son dos, a l’opposée du camp, elle entendait des soupirs et le bruit d’un corps en train de s’agiter. L’aveugle s’approcha même, une fois, pour s’enfuir bien vite quand le jeune homme la repoussa brusquement, prisonnier de ses cauchemars.

Finalement, Flora parvint à trouver le sommeil, alors que Link, se levait derrière elle. Un sommeil superficiel et qui ne repose pas. Quand bien même Flora aurait pu dormir toute la nuit d’une traite et comme un nourrisson, le sort dont elle avait fait usage a Cocorico pour soigner son ami, ajouté aux autres soins dispensés dans les deux jours auparavant avait vidés ses forces. Parfois, la jeune fille pensait que sa magie ne reviendrait pas … pourtant ce matin, alors que Link lui secouait gentiment l’épaule «
Flora... Flora… C'est l'heure. Debout, Flora. On doit partir. » La prêtresse eu l’impression que la glace dans l’air s’était infiltrée dans son corps pour se transformer en cette Eau dont Flora se servait pour soigner. Néanmoins, elle gémit quand même, avant de se redresser en grelottant. Elle ramassa la couverture que Link lui avait prêtée, la secoua pour en ôter les souillures et la replia, alors que son ami préparait la suite de leur voyage. Elle lui rendit son bien et le laissa dans son intimité alors qu’il renvoyait Epona au loin. Un pincement au cœur la prit, car quand bien même chevaucher n’était pas dans ses préférences, il fallait souligner que l’immense jument était placide et douce.

Quand ils furent enfin prêts, Flora s’approcha du Héros. Ses doigts se cramponnèrent à la ceinture, fixée autour de la taille du jeune homme, alors que celui-ci embouchait son instrument, dont le son, plaintif et mélancolique, d’une tristesse à faire pleurer les pierres et pourtant si beau aux oreilles de l’avatar résonnait sur la plaine autour d’eux. Et tandis que le sortilège se déclenchait et emportait les deux voyageurs, Flora eut l’impression que c’était la main de Nayru, tendre et bienveillante, qui les attrapait aux creux de sa paume, pour les déposer ailleurs. Et bien qu’elle eu ressentit le trajet sans la moindre douleur, habituée aux dîmes de la magie, Flora ne put s’empêcher de tomber sur ses genoux quand, enfin, le tourbillon de lumière bronze s’éteignit, étourdie.

Machinalement, sans même y prêter attention, la prêtresse appela à l’Eau alentour… Pour se rendre compte qu’il n’y en avait pas. Pas de liquide salvateur et défenseur. Pas de magie pure dans l’air, ni dans les sols ou dans la végétation quasi inexistante. Rien, sinon sa propre Eau, retrouvée à l’aube, et cachée dans son corps à elle.

La prêtresse ne put retenir son murmure étonné, elle qui ne connaissait pas le Désert, qui ne pouvait l’imaginer, qui ne l’avait jusqu’alors pas connu. «
Il n’y a pas d’Eau ! »
Déjà, ses lèvres se craquelèrent, asséchées et sa langue se recouvrit de sable. Elle leva le visage dans la direction d’un son, celui du dit sable en train de couler en pluie fine. Toujours à genoux Flora écouta les sons nouveaux de ce lieu. Puis le crissement des pas dans sa direction et le «
Viens. » sans équivoque de Link la firent réagir. Flora leva des yeux aveugles et affolé vers son interlocuteur avant de glisser sa main dans la paume gantée de cuir et de murmurer encore une fois « Link, il n’y a pas d’Eau. » et plus bas encore « Je ne connais pas ça, ça m’effraie ! » Pourtant il l’entraina inexorable, vers les dunes chaudes.

Durant leur marche, jusqu’aux limites du temple, du sable, déjà brulant se glissa dans les chaussures plates de la jeune fille, qui s’en débarrassa en deux pas, et continua sa route pieds nus. Cela l’aida aussi à trouver ou poser ses pieds dans ce monde inconnu et instable, ou le sol n’était pas ferme. Plus d’une fois, elle dut se rattraper d’urgence aux bras de son compagnon, pour ne pas tomber le nez le premier dans l’or en grain. Mais, alors qu’ils atteignaient les frontières protégées par la déesse des Sables, le vent se fit violent, frappant les peaux a l’air libre et s’engouffrant dans les bouches entrouvertes et haletantes. Bien vite, Flora remonta la capuche de velours bleue de son manteau, accentuant la sudation de son corps, qui perdait déjà trop d’eau à son gout. Et tout de suite après, l’air brulant devint aussi polaire que la caverne de glace et des nuages de buée blanche s’élevèrent devant eux. Des voix les accompagnaient, ainsi que les ricanements des Esprits, perdus dans les limbes entre ici et là bas. Des guides, des lâches, des meurtriers, toutes sortes de gens qui étaient morts ici et dont l’âme courait le désert en quête de rédemption ou de châtiment.

L’aveugle en trembla et dans un mouvement purement défensif fit un pas en arrière, comme pour retrouver la quiétude étouffante du Temple du Désert. «
N'aie pas peur. Ils ne te feront rien. » La pression sur sa main, l’encouragea à faire face, et alors que Link allait les jeter dans le Sable, en pâture à ses monstres, Flora perçut un son.
Elle tira sur la main qui gardait la sienne prisonnière et cria «
Attends !! », avant de tourner la tête de droite à gauche. Oui, il y avait quelqu’un là, à la limite de son audition qui lui parlait. « Nayru ? » murmura l’enfant divin, de plus en plus étonnée. Elle ressentit comme un acquiescement, et son pied nu esquissa un pas dans le sable du désert. Sa main, cramponnée à celle de Link se tendit vers l’arrière, et quand elle ne put plus avancer, elle se retourna, sa voix venant presque d’outre-tombe murmura : « Nayru me guide … » Avant de s’offrir au Désert. Un pas à la fois et a la foi, Flora guida le duo au travers des dunes, alors que le vent griffait et secouait leurs cheveux et leurs joues.

Combien de temps cela dura ? Elle n’en sut rien et n’en saura jamais rien. Pourtant, bientôt les vents se turent autour d’eux et Link lui parut soulagé à ses côtés. Quand sa main rencontra un mur, Flora sut qu’ils étaient arrivés. Un doigt se posa sur ses lèvres, pour lui faire comprendre de ne pas faire de bruit, une promesse fut murmurée sur le plus inaudible des souffles à son oreille. Elle tendit la main, pour accorder une bénédiction, mais le Héros fut trop rapide et s’échappa de ses doigts avant qu’elle ne pût faire quoi que ce soit. Une petite présence, en la personne de Navi vint se presser contre la joue de la prêtresse, comme pour la rassurer dans cette solitude soudaine, quand elle venait de passer ses derniers jours à discuter et palabrer joyeusement d’abord, puis le jour précédant, a procéder en silence, mais avec les doigts fermes et rassurants du Héros mêlés aux siens. La fée resta en silence avec la jeune fille, alors que le Héros s’en allait grimper les murailles.

Trempée de sueur Flora alla a s’appuyer contre le mur de pierre, qui par comparaison a l’air brulant était glacé, avant de se laisser glisser au sol, fesses dans le sable. Ses yeux se fermèrent, la fatigue se propageait dans ses os, en une douce langueur. La nuit avait dû se refermer sur eux, après une journée perdue dans le dessert. La jeune fille savait que la magie dont elle avait usé (car au fond de son cœur, il n’y avait pas de doute, elle avait fait usage de magie) prendrait bientôt son dû, la laissant à la merci de ses gens dont Link ne voulait pas se faire remarquer. Des bruits sourds d’un combat lui firent dresser les oreilles. En même temps, elle percevait les bruits étouffés de pas… Vers elle, suivit d’un grondement sourd. Navi s’agita en silence et la prêtresse se releva. Ses doigts s’agitèrent et la magie s’activa en son cœur, cette petite réserve offerte par la Nuit de Glaces.

«
Qui est-ce ? » murmura l’enfant de Nayru, alors que la magie coulait vers sa main, prête à se défendre contre un ennemi.

Ce compte est un compte narrateur : les personnages joués par le narrateur ne peuvent pas être utilisés par les joueurs ou joueuses dans leur post (sauf autorisation d'un admin) et les jets de dé du narrateur sont contraignants.



[hrp]Ce post se déroule pendant la première partie du post de Link, avant qu'il ne soit arrivé.[/hrp]

"Un enfant sans coeur..."

Ganondorf rouvrit les yeux, le souffle coupé, une goutte de sueur perlant sur son front. Depuis plusieurs heures, il se tenait assis dans une grande salle, plusieurs feux imposant embrasaient l'air et diffusaient de fortes vapeurs d'encens. Presque nu pour ce cérémonial traditionnel, le gérudo se concentrait sur la bataille à venir et purifiait son corps avant de vêtir son armure et d'aller semer la mort chez ses ennemis quand il avait entendu ces mots. Un rapide regard autour de lui suffit à lui confirmer l'impression qu'il avait déjà : le lieu était vide de toute autre présence que lui même. Il se demanda un instant si les Hyliens pouvaient être déjà parvenus à la forteresse elle même et un de leur magicien être à l'origine d'un tel tour, mais un simple contact avec son Traqueur le démentit. La bataille n'en était pas encore là.

"Une âme maudite..."

Cette fois, le Roi fut tenté de se relever et il serra les poings. Il ignorait qui avait ainsi le pouvoir de se camoufler à sa vue mais il se sentait prêt à lui offrir une fin brutale ! Néanmoins, il n'avait pas  pu situer cette voix et il observait attentivement chaque recoin de la pièce, s'attendant à en voir surgir un assassin à tout instant. Mais toujours, les seuls mouvements étaient ceux des flammes qui diffusaient l'encens. Le silence s'imposa, assourdissant, tandis que Ganondorf refusait de répondre à l'intrus. Au bout d'un moment à observer sans oser un mouvement, il envisagea la possibilité que les vapeurs ne lui ait fait imaginer cette étrange voix, mais c'est alors qu'elle reprit,

"Un Roi au désir infini... Et à la haine brûlante."

Le gérudo vit alors chacun des foyers s'éteindre les uns après les autres, plongeant la salle dans une obscurité grandissante, jusqu'à devenir totale. Ganondorf refusait de se laisser impressionner par un tour de passe-passe, d'autant qu'il n'était pas le maître des ombres pour rien. Même dans le noir complet, il ne manquerait rien de ce qui allait se produire. Car l'intrus était bien venu pour lui, il en était à présent certain.
Mais soudain, une lueur aveuglante jaillit de sa main droite. Le conquérant se masqua un instant les yeux avant de réaliser que la lumière venait du symbole de la Triforce et de l'observer. Un détail lui sauta aux yeux : le fragment du courage brillait plus fortement que celui de la force, qui semblait presque éteint à côté. Plongé dans l'incompréhension et dans le sentiment d'impuissance, Ganondorf entendit la voix reprendre,


"Erreur. Il n'y a pas de Courage dans la Haine."

Dés que le dernier mot eut résonné, et avant même le gérudo ne capte le sens de la phrase, une douleur fulgurante s'empara de lui, venant du symbole et irradiant à travers tout son corps et son esprit. Le Roi poussa un hurlement non pas de souffrance mais de rage. Devant un ennemi invisible, et confronté à son impuissance, il laissait libre court à sa colère. Dans un vain effort de décharger la souffrance, il frappa d'un coup puissant du poing sur un mur, qui se fissura, mais sans le soulager pour autant. Dans un état de rage incontrôlée, il s'était relevé et cognait tout ce qui arrivait à sa portée, mais la douleur persistait et même s'amplifiait. Finalement, le souffle court, il répondit pour la première fois à son tourmenteur.

"Qui es tu ? Où es tu ? Montre toi !"

Il avait hurlé vers le plafond, ignorant même si cet ennemi l'entendait.

"Je suis toi."

Alors, Ganondorf sentit sa rage se muer en un sentiment qu'il n'avait connu qu'une unique fois. Une haine si violente et si grande qu'elle semblait menacer la demeure de son esprit même, dirigée contre tout ce qui existait, avait existé et existerait. Une haine dont un mortel n'était pas capable... Mais que lui avait déjà connu. Comme la première fois, la souffrance s'emparait de son être tout entier et il dut lutter pour garder conscience. Il aurait été simple de s'effacer, de lui laisser la place. Mais il y avait chez le mortel une volonté telle qu'il s'y refusait et trouvait la force de s'imposer, à mesure qu'il revenait.
La peau du bras droit noircit, se calcina. En dessous, il semblait qu'un feu brûlant avait envahit les veines du gérudo tandis que le membre avait décuplé de taille et apparaissait comme une anomalie absurde accroché au corps humain du Roi. Ganondorf sentait cette souillure gagner du terrain sur l'humain en lui, remontant son épaule, rejoignant sa nuque... Puis soudain, ce fut le coeur. Et la voix lui vint à nouveau.


"Laisse la haine te consumer. Laisse la brûler et tout détruire. Accepte moi."

"JAMAIS !"

Ganondorf se battait, luttant contre cette force qu'il sentait provenir de lui même mais qui restait si étrangère. Comme une maladie, il la percevait ramper dans son corps et attaquer son esprit. Son bras n'était déjà plus celui d'un homme mais celui d'un démon. Cette puissance, il la désirait mais il refusait d'être le vaincu, celui qui doit s'effacer pour laisser l'autre agir ! Il sentait la haine du démon mais refusait de se laisser enfermer ! L'élu de Din, le conquérant du monde ne tolérait pas de se faire voler la gloire de son destin.
Et comme il ne lâchait pas, la présence infecte finit par reculer, elle. Tandis que la corruption le quittait, l'esprit du gérudo cessa de subir les assauts de son tourmenteur. Celui ci s'effaça, jusqu'à ce qu'il ne reste de lui que la peau du bras droit couleur noire d'ébène qui persistait encore. Manquant de tomber à genoux, Ganondorf prit conscience que la douleur s'était elle aussi évanouit. Pour autant, il se sentait changé. Comme si il se réveillait d'un long sommeil dans une forme éclatante. En lui avait naquit un feu si puissant que jamais le Roi ne s'était sentit aussi assuré de sa force. Il regarda avec une méfiance nouvelle le triangle du courage qui s'était éteint. A présent, il le savait : de ce fragment était venu cette crise inédite. Le Courage ne l'avait pas encore accepté.

Soudain, et comme un coup du destin, Ganondorf sentit une présence qu'il ne reconnaissait que trop bien. Devant l'ironie de la chose, il partit d'un rire éclatant et se dirigea vers la porte scellée de la salle du rituel. D'un simple coup de poing, il détruisit le sceau et la porte de fer elle même, qui explosa en une multitude de morceaux sur le sol. Bien que sans armure, le Roi se sentait mieux que jamais.

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Thor Odinson


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(vide)

[Dans ce RP Thor porte son armure d'origine il n'est plus caché et je se bat donc à decouvert]

Tracassé par ce qui l'attendait, il s'était replié dans l'imposante battisse de pierre. Il méditait. Mais les murs de la pièce lui semblant trop proche de lui pour lui permettre une concentration suffisante, il sortit par l'une des « sorties » -si on pouvait appelés ses trous ainsi- pour se gravir la pierre et se retrouver en hauteur.


En dessous de la plate-forme de terre et au dessus de la place forte, il avait adopté une position en tailleur. Le fessier posé au sol -qui servait de plafond- froid, ses jambes se recroquevillèrent joignant ainsi les mollets aux ischios tandis que les talons de chaque pieds passaient en dessous des cuisses opposées. Il avait retiré son casque ailé, ainsi que son marteau et les avait déposés à ses cotés, comme pour se sentir plus détendus. Les exercices physiques et les entraînements qu'il s'était infligé lui suffisait, mais il fallait qu'il se détende avant de combattre : tendu, il n'aurait été qu'un poids, un poids en plus.


Il ferma ses yeux et joignit ses mains. Une grande inspiration, qu'il retint quelques secondes, puis relâcha le tout dans une expiration aussi longue. Son esprit voyageait quelques instants -qui se comptaient par années en lui- dans les souvenirs de son passé et dans les questions de son futur.


Le vent tournait, le temps passait et il restait plongé dans ses esprits. Mais finalement, ses paupières se rouvrirent et il se mit debout. D'un instant à un autre, la bataille pourrait débuter et il fallait qu'il parle à ses hommes. Nullement doué à l'oral, le blond pensait qu'il pourrait se débrouiller. Il descendit de son perchoir et alla trouver ses hommes, qui comme l'attendait.


Le boucan régnait, les voix rauque et portantes des soldats l'était assez pour remplir tout l'endroit. Lorsque son visage traversa les yeux des hommes, ceux-ci eurent le réflexe de baissé le ton de leur voix. Il scruta les alentours, puis se dirigea vers une caisse de bois qu'il déplaça avant d'y poser les deux pieds. « Mes amis... » commença t-il en les regardant chacun, un par un dans les yeux. En vérité, il ne savait pas quoi leur dire, il suivait simplement son instinct « vous savez tous comme moi pourquoi nous sommes ici. L'ennemi est à nos portes et nous nous devons de protégé ce territoire... qui est le notre ! » Le silence était maintenant installé, les mercenaires, semblaient tous concentrés « Si nous réussissons, nous toucherons une récompense digne de se nom, alors du nerf ! Conduisons aux assaillant les portes de l'enfer » Les applaudissements, comme il s'y attendait, se firent entendre malgré ses paroles dignes des meilleurs livre fantastiques narrant une guerre imminente. Ce genre de chose il en avait fait très peu et pourtant, ils devaient leur trouver une motivation encore plus grande que celle qu'ils avaient déjà, c'était chose faite !


Il prit avec lui une dizaine de soldats et en posta deux sur le coté droit du chemin de la ronde par rapport à la herse, et deux autres de l'autre côté. Il en garda huit avec lui et commanda au reste des hommes de n'obéir qu'à Swann et rien qu'à elle, ils étaient libres d'agir à leur guise jusqu'au prochain ordre.


Entra ensuite dans la forteresse quelques instants pour en ressortir quelques heures plus tard. Il suivait celui qui se faisait appeler « chien de Ganondorf » ainsi que la femme qu'il croyait etre un homme, en armure. À l'attaque sur les redempteur !

***


Il revint en trottinant, il s'avait très bien que leurs attaques ne les avaient pas tué, ni même suffisamment blessés pour les empêcher de combattre. Le Nordique éprouvait néanmoins une sensation étrange, mélangeant deux sentiments pourtant incompatible. Rage. Joie. Il était partagé et ne savait lui même pas définir ce qu'il ressentait. Etrange, mais peut d'importance, le combat avait déjà débuté, depuis assez longtemps, il avait débuté. Et pourtant il restait confiant, sûr de lui, peut etre un peu trop.
À la différence de ses fous se jettant dans la mêlée, lui restait au abord, sur le toit du second palier. Il regardait. Il y avait un moment qu'il n'avait pas combattu dans une guerre !

De sa hauteur il vit deux femmes qui se battaient ensemble face aux Gerudos. «Folie! » s'ecria t il, avec derriere lui ses mercenaires qui devaient sans doute le regarder etrangement « elles sont si préssées de mourir?» s'exclama t'il à nouveau. Mais ses exclamations et le sourir de son visage, disparurent lorsqu'elles commencaient a multiplier les victimes... du mauvais côté. De plus il remarqua une silouhette se mouvant et tirant des flammes. Cette silouhette il ne la connaissait que trop bien. Il serra les dents comme le poing et voulu se deplacer personnellement vers lui jusqu'à ce que son sol ne tremble. Que se passait-il ? Soudain un bruit semblable à une exlosion se fit entendre. Il se retint de tomber sous la violence du choc en prenant des positions ridicules dans le but de retrouver son equilibre. Cela fait il chercha quelle partie de la forteresse -car il s'en doutait- avait cedé à l'attaque lorsqu'il vit le Seigneur du desert, le roi Gerudo. Il se dressait fierement sur l'un des paliers, puis d'un saute impressionnant, arriva devant l'une des deux filles . Le Nordique retrouva son sourir. Enfin il pourrait s'occuper de Roshu Aaron sans se soucier du reste.Il en etait content, aussi fit-il signe a ses compagnons de descendre par le lier à leur pieds.

«Euh.. Thor?» lacha l'un des soldats tout en montrant le haut des remparts les separants du desert « Il n'y avait pas des hommes là-haut?» Il regarda vers le chemin en ronde mais ne vit effectivement personne « Allons-y»
***

Il arriva devant le mur avec ses hommes. Bien vite il demanda une echelle -non loin- et se mit a gravir les echelons. Au bout il se hissa avant de se lever. Il commenda a deux hommes de rester en bas. En trotinant il appercut un cadvre, puis un deuxieme, un peu plus loin. «Non... dit il en s'approchant, le pire etait arrivé, ses deux hommes avaient trouvés la mort...

Les huits hommes s'étaient repartis en deux et constataient les degas. «Ils sont bien... demanda Thor comme pour en etre assuré, mais il lui suffit de voir leur tete pour comprendre « Raah

Il s'abaissa pour en observer un puis se releva aussitot. L'instant suivant il repera une personne. Une femme qu'il connaissait tres bien, sous ls nom de Flora Del Carmen. Elle n'etait certainement pas venue seul, c'était impossible ! Et ce quelqu'un ne l'aurai pas laissé là toute seule s'il ne comptait pas revenir. Ah loin il reperra une personne qui parcourait le chemin de ronde. Rapidement il fit tout le lirn. Il tourna les talons et commenda a trois soldats de le suivre et aux trois autres d'immobilisé la pretresse de Nayru et de la prendre en hotage. Ils leur fallut peu de temps pour approcher l'homme qui leur tournait le dos. Il etait habillé d'une tunique verte et un magnifique bouclier de fer attaché dans le dos. Aussi d'un mouvement de bas en haut il decrocha son marteau et visa le bouclier, esperant le faire tomber et rappela tout de suite apres. Il commenda aux homme de rester en arriere.

« Toi en vert !» il le regarda «Tu as l'air tres fort et tu as un joli bouclier.» Puis en lui souriant «Tu connais Flora? Eh bien je l'ai tué. Aussi durement et aussu lachement que tu l'as fais pour mes homme ![/» il pointa son marteau vers lui « Mais il me faut une autre vie pour que l'on soit a egalité. Et c'est la tienne que je vais prendre !» Il je jetta sur lui cherchant d'un mouvement de bas en haut, à toucher le ventre de son adversaire qu'il n'avait toujours pas reconnu.

[HRP] Je vous prie de m'excuser pour les innombrables fautes, il est plus facile d'ecrire que de corriger sur un smartphone :p. La premiere partie du RP ce deroule avant l'attaque qu'ont lancés Swann, Le Traqueur et Thor, contre RA[/HRP]


Link

Héros du Temps

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(vide)

Les plumes soyeuses de l'empennage caressaient doucement l'infime partie de sa main qui n'était pas recouverte de cuir. Le bois gémissait en silence, la corde grinçait entre ses doigts. Il retint sa respiration, attentif, alors qu'une petite lueur attirait ses yeux à l'Ouest. Les deux cadavres qu'il avait laissé derrière lui auraient pu témoigner, s'il ne les avait pas tués : il était aussi immobile qu'un arbre. Il n'y avait guère que sa tunique et son éternel bonnet pour danser vaguement, au rythme de la brise. Les cris parvenaient à ses oreilles, mais ils lui semblaient si lointains. Comme s'il avait posé le pied dans une espèce d'univers fermé, indépendant du reste de la Place-Forte du Désert. L'Hylien laissa ses poings bardés d'un vélin usé par les ages et les batailles crisser à mesure qu'il ne tendait un peu plus le filin.

Le Sans-Lignage n'ignorait pas que des hommes se dressaient dans son dos, et pourtant il n'esquissait aucun autre mouvement que celui qui consistait à armer l'arc qu'il avait dérobé au mercenaire dont il avait déchiré la gorge, d'un coup de coutelas. Ce qu'il ne savait pas, cependant, c'était leur nombre. Ils pouvaient être cinq, dix ou quinze, il aurait été incapable de le déterminer. Néanmoins, il était persuadé qu'ils ne pouvaient être plus nombreux qu'une grosse douzaine : la largeur du chemin de ronde interdisait tout type de bataille rangée et il aurait fallu qu'ils soient fous ou stupides pour ainsi sacrifier un pareil avantage du nombre. Il ferma les yeux, presque serein. En réalité, il n'avait aucune envie de tuer à nouveau, mais savait qu'il y serait contraint. C'était eux ou lui, après tout. Les voiles se relevèrent sur des pupilles givrées par la détermination. Ceux qui devaient tomber ce soir n'étaient rien d'autre que des traitres et des voleurs.

A nouveau, la lueur s'éveilla. Elle n'avait plus ce teint blanc lumineux d'un instant plus tôt, et semblait drastiquement diminuée. Un jaune pâle, en fin de vie, comme si une espèce d'écran de fumée – ou de geôle de verre – barrait la route de la lumière. Pour autant, l'Enfant-des-Bois savait pertinemment ce que signifiait ce message. Et quand bien même sa petite compagne ailée avait peut être été capturée, il ne pouvait être dupe : ils étaient plus nombreux qu'il ne l'aurait pensé, et répartis sur les deux niveaux.

La semelle de sa botte s'ancra furieusement entre les dalles de pierre qui pavaient l'allée de guet, pour mieux servir de pivot quand l'air se mit à siffler. C'était presque comme s'il était monté sur un ressort. A peine le projectile partait qu'il avait déjà entamé une rotation sur la gauche. Sans même avoir eu le temps de réaliser ce qui venait de lui passer sous le nez — une dague ou une hachette, de toute évidence, il leva l'arc qu'il avait bandé depuis quelques minutes déjà. Avec le demi arc de cercle qu'il avait tracé, le jadis-Champion de Farore s'était offert un angle de tir presque parfait. Ramenant à sa joue les petites plumes blanches qui courraient un peu plus tôt sur la pulpe de ses doigts, il décocha.

Le trait traversa la nuque d'un des agresseurs qui s'en prenait à l'avatar de Nayru. Précis et mortel, l'acier finit sa trajectoire en dehors de la gorge du pauvre homme dont la pomme d'Adam avait été percée, à l'instar de celles qui servaient parfois de cible dans les festivals. Link encocha une seconde flèche, mais avant de pouvoir armer l'arc, il constata avec surprise que la lame qu'il avait évité un peu revenait sur sa droite.
« Qu'est-ce que... — » Souffla-t-il, les yeux rivés sur cette étrange magie face à laquelle il apparaissait plus démuni que jamais. La peste prenne ces sorciers ! Ses dents claquèrent les unes contre les autres, ses sourcils se froncèrent. Enfin, il distingua le marteau. Un marteau ? Par quelle sorcellerie un marteau pouvait-il léviter de pareille façon ?! Ses mâchoires grincèrent à mesure qu'il ne se laissait aller à des reflèxes parmi les plus primaires et instinctifs. Et plutôt que de bondir en arrière comme l'eu fait n'importe quel ingénu soucieux de garder ses cotes, l'archer tira dans la précipitation. Là où le premier coup avait été aussi millimétré que fatal, le deuxième vint se ficher dans le genoux d'un autre homme.

Sans prêter attention aux divers hurlements, il se prépara de façon à amortir l'inévitable. Cette arme douée de magie était bien trop proche pour qu'il puisse y échapper une seconde fois. Sans lâcher l'arc qu'il avait volé, il se retourna brusquement pour faire face à ses ennemis — et user d'un stratagème qui lui avait maintes fois sauvé la vie, enfant, quand il était encore trop jeune pour porter l'écu de la Royauté. Sous ses yeux se tenaient six hommes. Six hommes contre qui il allait devoir lutter pour sa survie. Le premier, qu'il soupçonnait d'être le chef, portait une barbe blonde, une cape rouge et un casque ailé. Derrière lui, un ancien boucher à en juger par le hachoir qu'il tenait, un piquier, et quatre hommes d'épées dont les lames allaient de l'épée à double tranchant au cimeterre recourbé. Aucun ne portait la moindre marque qui eut permis de l'identifier.

La douleur le prit à l'épaule, fulgurante. Il avait beau s'y être préparer, l'avoir attendu et s'être positionné en conséquences, le choc fut suffisamment violent pour lui laissait le bras tout engourdi. Bénie soit Zelda de lui avoir offert pareil pavois que celui sur lequel le marteau avait cogné. Il monta sa main gauche jusqu'à l'épaule meurtrie, pour mieux la soutenir un instant. De toute évidence, il n'aurait guère l'occasion de se reposer et récupérer avant un moment. C'est ; la main sur la première source de peine qu'il comprit a quel point la blessure était superficielle, même si elle n'en était pas moins douloureuse. À nouveau, il pesta intérieurement contre cette magie qu'il ne supportait définitivement pas. C'était l'apanage de fourbes, comme Ganondorf ou les Crochues.

Haletant, il dévisageait le buffle à la crinière blonde qui réceptionna la masse d'arme miniature. Une carrure de boeuf plus que de taureau, aurait sans doute dit Navi, mais la petite Fée n'était pas là. Et le mastodonte prit une pose des plus théâtrales avant de l'apostropher. Cette mise en scène lui évoqua immédiatement et furieusement celles que le Roi Gérudo affectionnait tant, celles dans lesquelles le Prince déchu et parjure avait toujours montré qu'il excellait. Avant même que le meneur n'ai commencé sa tirade, ses mains étaient redescendues. La droite gagna ses reins et s'empara discrètement d'une tige de bois. Ses doigts compressèrent un peu plus la hampe à chaque terme qu'utilisait l'inconnu. Chacun des propos de son ennemi lui faisait l'effet d'un coup de poing en plein estomac. S'il ne croyait  pas un traitre mot de ce qu'il entendait, l'idée que l'on puisse tuer une innocente de plus ; aussi jeune, et sereine que Flora ne l'était... — Et puis... La simple idée qu'il s'agisse de son amie faisait naître en lui les flammes d'une colère qu'on ne lui connaissait que si rarement. Un étrange masque avait eu à l'affronter, le Seigneur du Malin n'avait su que ployer.

L'ennemi chargea. Link tira la flèche du carquois aussi vivement que l'aspic ne s'éveille et mords. Quand le maillet commença son ascension, il avait déjà bougé, de telle façon que son épaule se retrouve parallèle à la sienne. Brusquement, alors que le nordique – bien qu'il ignorait les origines de son adversaire, certains traits du visages lui rappelait le peuple du Jarl – se laissait emporter par la force d'inertie, le Fils-de-Personne asséna son premier assaut. Se servant de la pointe de fer comme d'une dague, il frappa à plusieurs reprises, prestement. L'acier cherchait l'épaule, le cou, les muscles. Bien évidemment, la possibilité de tuer l'homme sur le coup était particulièrement faible, mais la souffrance qui résulterait de ses coups s'ils transperçaient le mastoïde ou le trapèze serait largement suffisante pour lui donner un avantage considérable. Sans oublier la gêne qu'occasionnerait pareille blessure.

Sans attendre, il récupéra le carreau, et décocha une troisième fois. Le lancier s'effondra, le crâne percé et le front orné d'un troisième oeil. De sang. Et tandis qu'un autre de leur compagnon chutait, les autres se mirent en marchent. Ils étaient trop nombreux pour pouvoir se battre convenablement dans un espace aussi restreint. Les yeux de givre scrutèrent la moindre ouverture. La hache manqua de s'abattre sur son avant bras. Dans l'urgence, il leva son arc en guise de protection. Le fer brisa le bois dans un craquement sinistre, mais le vagabond profita de cet instant de répit pour frapper du genoux. L'ancien bucheron – ou boucher, il ne parvenait pas à l'identifier – se plia en deux. Un coup d'épaule l'aida à passer par dessus les créneaux, pour mieux se fracturer la nuque en deçà des murailles.

Enfin, le Héros tira le fer au clair. La bataille n'avait pas commencé que quatre hommes étaient déjà morts de sa main. L'Hiver éternel qui dansait au fond de ses yeux se posa sur celui-issu-des-snowlands, qui lui tournait presque le dos, offrant un profil de trois quart. Excalibur chanta quand Link l'amena à hauteur des genoux, vers l'intérieur. Si le pauvre ne réagissait pas immédiatement, il serait bientôt incapable de marcher sans une jambe de bois.


Le silence lui hurlait aux oreilles, comme un cri assourdissant. Les quelques rafales d’air chaud n’arrangeaient rien.

Les paumes collées aux pierres du mur, Flora guettait tout bruit, tout son qui aurai pur lui donner une indication quand a celui ou ceux qui s’approchaient d’elle. A leur pas, la jeune fille en compta trois. Amis ou ennemis ? Elle ne le sut que lorsque l’un deux lui agrippa le coude en grognant
« Allez viens la ! L’chef a dis d’t’ram’ner dans une jolie cellule bien sombre. » A ce moment là, la jeune fille poussa un hurlement, qui aurait put être comparé a celui de l’agonie. Les ongles de son agresseur s’enfonçaient si profondément dans sa peau, que Flora crut qu’il allait lui couper le bras rien qu’en serrant. Elle hurla une seconde fois en tentant de se débattre.

Dans ses cheveux, Navi s’agita, avant de s’envoler en quête d’aide. La prêtresse entendit des jurons quand les types autour d’elles virent la petite boule de lumière bleue. Il en eu même un pour tenter de l’attraper ; tandis qu’un autre attrapait les poignets de Flora pour les lui lier dans le dos. C’est à ce moment que la prêtresse réalisa qu’il s’agissait VRAIMENT d’ennemis. Cela attisa la colère de la prêtresse et d’un geste vif, elle lança son talon sur les orteils de l’homme derrière elle, avant de pivoter de toutes ses forces pour lui arracher ses poignets, et tenter de donner un coup dans le tibia d’un autre. Il faut préciser qu’elle frappait un peu a l’aveuglette, car étant infirme et se repérant aux jurons soudains devant sa furie.

Elle agita ses doigts et ses mains entravées. La magie se rependit dans tout son être, mince filet qui lui donnait l’impression d’être vivante, vif, et preste. Sauf, que, les mains liée, cela ne serait a rien d’autre que de l’épuiser pour rien.
D’autant plus que déjà le troisième larron, lui avait décoché un coup de poing dans l’estomac, la faisant tomber a genoux au sol, toussant tout ce qu’elle pouvait.

« Faire gaffe, c’est qu’ca mord en plus ! »

L’homme qui avait frappé la prêtresse de Nayru plongea la main dans la chevelure cyan, et tira dessus pour redresser l’enfant divin. A ce moment, la prêtresse entendis un sifflement, suivit du choc sourd et du bruit mat que fait une flèche quand elle rencontre un corps, suivit par le gargouillement horrible d’une gorge transpercée. Un autre sifflement survint, et lui, il déclencha un hurlement à donner la chair de poule aux pierres.

« Pu’… de sa… ! Ma jambe ! Il m’a démoli la jambe ! »
« Ta gueule ! Choppe la gamine ! Faut qu’on se tire d’ici ! »
Flora sentit ses épaules craquer quand chacun des deux lui passèrent un bras sous les aisselles et se mirent à la trainer en direction de la herse. Luttant contre les deux Flora jeta la tête en arrière et cria : « A l‘aide ! »
Elle s’arque bouta contre ses kidnappeurs et cria encore une fois : « Liiink !!! A L’aiiiide !!!! »
Mais elle ne sut pas si on l’entendit, car le vent choisi pile ce moment pour se remettre à chanter.

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Thor Odinson


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(vide)

Il avait effectuer une première esquive. L'homme en vert avait, par il ne sait quel moyen, réussi, quelque chose d'improbable et cette esquive déséquilibrée, lui permis de décocher une flèche qu'il avait chargée sur son arc, au préalable.

Il écarquilla les yeux, a la vue de cette flèche qui avait, si elle leur était destinée, complètement loupé sa cible. Il n'en était rien, cette flèche ne leur était pas destinée. D'un bref coup d'oeil il regarda dans la direction de la flèche qui avait touché un de ses hommes. Alors il les avait vus ? Mais comment ? Lorsqu'il porta son regard à nouveau vers le pseudo archer, il rechargeait à nouveau, puis décocha. Un même bref petit coup d'oeil et la voilà à présent dans le genou du deuxième homme.


« Ça suffit » se dit il, en se jetant sur le vert. Pensant, l'atteindre, il fut surpris part la nouvelle esquive de l'épéiste. La force de son élan lui fit faire des gestes incontrôlés et poser de lourd pas sur le sol, se servant de sa musculature pour ralentir son poids. Le dos courbé, facilitant le ralentissement, le nordique sentit bientôt des chocs dans son dos, bien que très faible, ses secousses étaient dérangeante et il se demandait de quoi il s'agissait, puis il compris que le fer d'une flèche tentait en vain de percer son armure. « Fou, tu penses que de simples flèches peuvent percer l'armure d'Odin ? »

À quelques mètres de sa cible seulement, il se redressa et lâcha un cri, -qui se rapprochait plus de la voyelle O- comme impressionné. L'homme s'était débarrassé de tous ses mercenaires et jetait le dernier par-dessus le carreau. Celui-ci avait brisé son arc, mais il lui restait son fourreau dans le dos ainsi que son écu.

D'un geste vif il sortit son arme, se déporta au niveau des trois-quart du Nordique et l'envoya de l'intérieur vers le genou du Nordique. Il eu le temps de voir l'attaque venir, aussi sauta tout en pliant les genoux, esquivant le coup de l'épée. Cette épée... À la vue de son arme, il avait finalement compris à qui il avait affaire.


« Eh bien, voilà que j'en affronte un deuxième ! » se réjouit il sans le cacher. Il serra le manche du marteau avant de le lâcher. Le bruit sourd du choc avec la pierre se fit ressentir. Il porta sa main aux niveaux des attaches de sa cape et la décrocha, mais ne la laissa pas tomber. En effet il la tint avec sa main gauche et la tira par-dessus son épaule droite. Il n'y avait heureusement pas de vent, ou du moins il s'était calmé.

Il lança son vêtement en l'air, verticalement. Le marteau revint dans sa main et au moment où il retomba, il envoya le marteau entouré par la cape, vers celui qu'il avait reconnu comme étant l'elu des déesses, le porteur d'Excalibur. Le marteau fila accompagnée de la cape, s'il esquivait il serait enseveli par l'imposant vêtement et s'il paraît, nuls doutes que son bras serait engourdit pour un court instant. Pendant ce temps le Nordique se déporta en direction des cadavres de ses frères d'armes.

Arrivé, il se concentra et rassembla ses forces magiques pour faire appel à la foudre, un nuage magique et noir et imposant se formait au-dessus de leur tête, menaçant de distribuer sa colère à l'ennemi. L'instant d'après, il rappela à nouveau son marteau, en garde, prêt à l'utiliser comme un bouclier !


[Mille excuses pour le retard, j'espère que le post conviens tout de même ^^]


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Son bras revint immédiatement. Le premier assaut avait été porté vers l'intérieur de la jambe et la vérité était qu'il aurait été surpris de faucher aussi tôt cet adversaire. Si ces hommes qu'il avait tué lui obéissaient au doigt et à l'oeil, ce ne pouvait être que pour des raisons évidentes. Peut être était-il simplement plus fort que les autres, ou peut être Ganondorf lui même l'avait ainsi placé à la tête de cette troupe réduite. Dans tous les cas, il représentait un danger plus conséquent que les autres. L'homme ne s'inclinait que face à la supériorité indéniable ; et le Gérudo avait toujours eu ce soucis de bien faire. C'est pourquoi, avant même d'armer son premier coup, l'Hylien préparait déjà le second.


Son bras revint immédiatement. Il avait frappé par l'arrière, et l'ours qu'il affrontait avait eu la bonne idée de bondir ; pour autant, la lame revenait vers l'avant de ses genoux. Là où le tourne-casaque avait du sur-elever sa carcasse alourdie par une armure de fers et de plaques, le Garçon-des-Bois n'avait eu qu'à ramener le tranchant de son épée en arrière pour frapper à nouveau. Il n'avait même pas fallu changer la trajectoire : juste patienter que son ennemi retombe pour mieux le cueillir. Sa poigne se fit de fer sur la fusée de son épée tandis que l'acier chantait à nouveau. Et tandis que son orgueilleux et arrogant adversaire semblait s'émerveillait, hurler son plaisir, il préféra lui décrocher un violent coup de bouclier en plein nez plutôt que de lui répondre aimablement. Peut être parlerait-il moins, une fois le cartilage enfoncé au plus profond du visage ? L'heure n'était de toute façon pas aux suppositions et l'Enfant-sans-Fée savait pertinemment qu'un coup d'écu, tout aussi brutal qu'il puisse être, ne suffirait pas à arrêter un mastodonte pareil. 


En un bond autrement plus léger et vif que celui de son adversaire, le bretteur installa une distance raisonnable entre l'homme de main et lui même. La portée de son arme outrepassait nettement celle du marteau. Il ne parvenait d'ailleurs que partiellement à comprendre pourquoi l'on pouvait volontairement se munir d'un instrument aussi court dans une bataille. Mais, de toute évidence, son opposant ne misait que pas sur son armement — loué soit pour lui. Le Vagabond avait déjà pu remarquer des évènements inexplicables sans magie. Il fronça les sourcils. Pourquoi fallait-il toujours qu'il affronte des mages et des sorciers..? Il écarta suffisamment les jambes pour disposer d'appuis stables et courba le dos de telle façon qu'il était capable de réagir promptement à tout un panel de situation. 


Ses yeux suivirent un instant le drap rouge qui avait été envoyé en l'air un peu après que le choc sourd de la pierre contre la pierre ne retentisse, étouffé par les combats. L'espace d'un instant, une question lui brûla les lèvres. Tous ces apprentis magiciens n'avaient-il d'autre passion que le théâtre ? Toutefois, le Voyageur de Temps soupçonnait que cet impromptu lancer magistral se relève plus hostile et dangereux qu'il ne pouvait paraitre stupide. Et la confirmation eu tôt fait d'arriver, quand son regard s'attarda sur la magie qui ramenait la masse d'arme à son maître. Ses dents grincèrent tandis qu'il faisait le vide autour de lui, s'isolant dans un silence presque affolant. L'Enfant-sans-Origine avait su se focaliser sur une chose et une seule ; voir parfois sur un seul aspect de celle-ci, au point que rien du reste ne semblait lui parvenir. Il conservait en mémoire la situation globale pour se concentrer l'espace de quelques secondes sur une nouvelle menace tout à fait inconnue.


Sa vision se teinta de carmin avant qu'il ne saisisse concrètement l'ampleur de l'attaque qu'exécutait cet espèce d'ours blond que le Roi du Désert avait su charmer. Il ne perdit que trop de secondes à se questionner sur quelle étoffe possédait de pareilles capacités. Le manteau vermeil restait tendu et déplié après avoir été jeté et malgré l'absence de vent pour le gonfler. Cependant, tout magique qu'il puisse être, un vêtement ne pouvait pas consister un réel assaut ; du moins, c'était là quelque chose qu'il lui était impossible de concevoir. Sans attendre plus longtemps, et anticipant ce qu'il lui était interdit de voir, le Héros se jeta au sol, dans un tacle improvisé, après avoir au préalable replacé son pavois sur la sangle dans son dos. 


La cape ne pouvait rien être d'autre qu'une diversion pour cacher un second projectile qu'il avait vu regagner la main du barbare : son marteau magique. Il était temps de parier. Soit le lancer portait vers son torse, soit vers ses jambes et il l'aurait pu voir l'ombre se dessiner sur la pierre.
D'un tranchant à l'horizontale, il sépara le tissu en deux parties se frayant un chemin alors que le reste du manteau et la masse d'arme passaient bien au dessus de son crâne. La parure couleur sang s'effondra un peu plus loin, suffocantes, comme si cette vie contre-nature qui l'avait animée se décidait enfin à la fuir, et le maillet enchanté revenait encore une fois vers ce guerrier aux allures lointaines de Jarl.

Link ramena ses mains vers ses oreilles et poussa sur ses bras (tout en tenant fermement l'acier sacré), démarrant parallèlement à son effort un second mouvement. Ses jambes s'élevèrent brièvement, et depuis le sol il sauta, insufflant depuis ses bras une pulsion suffisante pour se réceptionner sur ses pieds, à quelques pas seulement du minion Dragmire. Un rapide coup d'oeil lui permit de comprendre l'origine de toute l'ombre qui avait envahi le chemin de ronde et ses alentours. Sans y prêter beaucoup plus d'attention, il se reconcentra sur son adversaire et tout particulièrement sur la garde qu'il mettait en oeuvre. Espérait-il sincèrement se protéger avec ça..?!



Le Fils-de-Personne ramena son pied en arrière, comme pour battre en retraite. Un second pas l'éloigna un peu plus de la bête qu'il devait affronter. Le cuir crissa tandis qu'il ne réaffirmait encore sa prise sur le manche de l'Épée de Maitre. Ses semelles martelèrent lestement les dalles de pierre de sable tandis qu'il débutait une course de quelques pieds. Mais quand il  arriva droit sur le mur de fer, de chair et d'os qui se tenait devant lui, il ne recula pas. Aussi subitement que prestement, il souleva son pied jusqu'à rencontrer quelque chose. Il n'aurait su dire s'il prenait appui sur un genoux, une cuisse ou une hanche, mais le fait était qu'il s'inspirait de ce mouvement qu'il avait eu à réaliser dans les couloirs piégés de Belle ; pour ouvrir cette foutue porte. Son deuxième pied grimpa un peu plus haut. Tout allait si vite. Lui même n'avait pas prévu ce qu'il allait faire en commençant à courir.


Sa main droite – qu'il avait encore meurtrie après sa tentative d'esquive passée, en se laissant chuter – vint saisir le haut du casque, pour permettre à l'Autrefois-Champion de Farore de s'appuyer encore, durant son ascension. Et, à l'image d'un gosse jouant à saute-mouton, il hissa ses jambes par dessus l'Ours blond. Sans tarder, profitant de la force d'inertie due à l'élan, l'Hylien frappa. D'un moulinet et d'une coupe vertical, il frappa à l'épaule droite de son ennemi. Il n'eut néanmoins pas le temps de s'attarder sur la réussite ou non de sa frappe : à peine avait-il ramené sa lame qu'il se réceptionnait de justesse dans le dos du mercenaire.


Manquant de chuter à nouveau après un atterrissage un peu aléatoire, il appuya involontairement son propre dos contre celui du nordique. Prompt à réagir il réalisa rapidement dans quel danger il se mettait — si son précédent assaut n'avait pas eu l'effet escompté, uniquement. Dans le cas où il avait fait mouche, le pauvre homme risquait de souffrir le martyr. Dans le doute, il frappa de la garde dans le rein le plus proche, avant de se retourner d'un bond, et de toiser son adversaire du bout d'Excalibur. 

"Par ici, gros balourd." Héla-t-il calmement son adversaire, tandis qu'au fond de ses yeux dansait un de ses enfers polaires qui provoquaient les sueurs froides du Mandrag avant de venir hanter ses cauchemars les plus sanglants.


Link

Héros du Temps

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Bien qu'il ait été inconcevable que son adversaire ignore sa position ; il n'avait toujours pas fait volte face. Un bref regard lui indiqua ce qu'il avait à savoir : son ennemi ne marcherait plus jamais correctement. C'était déjà un exploit qu'il n'ai pas fléchi le genoux, mais la plaie était trop sale pour ne pas s'infecter. De toute évidence, il faudrait au mieux amputer. L'Hylien grinça des dents pour lui, conscient de la douleur qu'il accusait. Le sang coulait entre les jonctions des genouillères qui mordaient dorénavant dans la chair déchirée. L'acier avait su se frayer, au retour, le chemin qui lui avait été interdit à l'aller.


Le bras gauche du mastodonte frappa aléatoirement, le mercenaire ne se référant manifestement qu'à  son oreille. Le coude qui visait l'Enfant-des-Bois passa bien trop loin pour l'inquiéter. Il restait immobile tandis que la large main du Nordique venait soutenir l'épaule qu'il avait tailladé un instant plus tôt. Le grognement sourd qui s'éleva lui laissait présager de l'état dans lequel il avait laissé l'homme de main du Gérudo. Lourdement, il pivota, le visage déformé par un rictus effrayant. Le Vagabond était incapable, en vérité, de discerner ce qui le composait le plus. La peur ? Non, sans doute pas ? Des dominantes, dans ce visage meurtrie, il y en avait. Rage et douleur s'étaient improvisées compagnes, si pas familières — il n'aurait pas pu le deviner d'un seul regard, et ce malgré les rides du lien qu'il discernait sous le casque ailé, au moins présentement.


Le cuir chantait peut être, quand il raffermit sa prise sur la fusée de son épée. Le barbare le couvait d'un regard autrement plus bruyant que n'aurait pu l'être un cri. Il n'y avait pas besoin de mot pour comprendre quel châtiment on lui réservait. Ses lèvres ne tardèrent pas non plus à s'étirer en un petit sourire provocateur alors que son front se marquait tandis qu'il fronçait les sourcils. « Approche un peu. Allez, avance, si tu oses ! » lança-t-il en son for intérieur. Au vu du nez de son adversaire, il doutait de le voir parler à nouveau ou lui répondre.


Son propre regard ne tarda pas à faire son effet. L'homme face à lui était sanguin, comme il le pensait. Mais quand il hurla en armant son assaut, le Sans-Lignage n'était déjà plus sur la trajectoire que suivait le coup. Paumes au sol, le pouce de la main gauche retenant néanmoins sa lame, Link amorçait ce qui semblait être une roulade arrière. Son dos se fit rond, ses jambes devinrent la continuité de l'arc de cercle. Le mur se rapprochait derrière lui, coupant tout échappatoire, quand brusquement il tendit ses membres. L'ensemble des muscles qui composaient ses bras comme ses jambes hurlèrent d'avoir ainsi été lancés à froid, mais il décolla comme il l'avait souhaité.


Ses talons percutèrent de plein fouet le foie de son ennemi qui recula, courbé, la main veillant dorénavant ses tripes. Sans tarder, le Héros se réceptionna, accroupi. Dans l'immédiat son équilibre lui empêchait de se relever. Ses genoux lui tirèrent une grimace, mais il mit tout de même à profit ce roulis dont il était encore victime. Ses doigts se relevèrent un à un de la garde de l'Épée de Maitre, avant de s'y recoucher. Tout cela n'avait pris qu'une fraction de secondes et semblait sans doute dénué de sens aux yeux du néophyte, et pourtant il s'agissait d'un des réflexes les plus primaires de n'importe quel bretteur en herbe. Si la sueur s'accumulait entre la main et la hampe, les conséquences étaient souvent catastrophiques.


Le Fils-de-Personne pivota alors que l'ours qu'il avait plié tentait de s'éloigner. Le fer, légèrement plus haut que les jambières, se teintait de milles reflets irisés tandis que son coup portait une fois de plus les couleurs du cyclone. Cette botte aux allures si simplistes n'était pas moins fulgurante de violence et si elle pêchait sur la précision, sa vitesse suffit à faucher le puissant homme du Nord qui chuta lourdement en arrière. Des rigoles vermeilles naissaient entre les pavés du chemin de ronde de Nabooru.


Le Garçon-de-nulle-part se releva lentement, en posant d'abord sa main droite sur l'un des créneaux de pierre sablée. La tête lui tournait furieusement. Un mouvement brusque l'aurait sûrement poussé à s'effondrer de la même façon qu'il avait jeté l'imposant guerrier à terre. Ses yeux de givre se posèrent sur la gueule de celui qui se revendiquait d'Odin. Le Voyageur de Temps ignorait tout de lui. Il ne savait pas si cet Odin n'était autre que l'homme qu'il avait balayé – l'égo de certains Jarl les poussaient souvent à parler d'eux à la troisième personne –, mais il pouvait encore lire la fureur ardente qui brûlait au fond de ce regard. Un regard pour lequel il ne parvenait pas à éprouver ne serait-ce qu'une once de respect, mais un regard de guerrier, indubitablement.


Cette haine qu'il ne pouvait pas ignorer consumait le ciel injecté de sang qui s'embrasait dans l'oeil du tourne-casaque. « Tu aurais mieux fait de trouver un autre employeur. » Lâcha-t-il, serein mais aussi froid et tranchant que ne l'avait été le coutelas qui avait égorgé l'archer, tout à l'heure. « Ou à défaut, te trouver un autre adversaire. » Sur l'Acier Sacré se reflétait l'aveuglante lumière du Désert, quand l'Hylien leva à nouveau sa lame. Il n'avait aucune envie de frapper, mais il le ferait néanmoins.

Ou du moins, l'aurait fait, si cette femme ne lui était pas apparue. Cette femme au crâne brisée ; comme fendu par un sabot, à l'orbite vite et explosé. Cette Gérudo qu'il ne connaissait pas, mais qui revenait le hanter. Elle se tint l'espace d'un instant, dans le vide, au dessus de la cour ; à quelques mètres de lui. Et tandis que le froid frappait à nouveau — comme au dessus de la rivière avant son départ pour les Sandlands, ce fut son tour de se plier en deux.

"Ugnph... —" Souffla-t-il, alors que sa main droite montait vers son flanc. Le marteau avait été lancé et revenu dans la main de son maître. Un jet porté par le désespoir, sans doute, qui lui apporterait au mieux un bel hématome. L'autre le fixait toujours avec cet air qui ne lui revenait pas. Le Sans-Lignage envoya son pied cueillir le menton de l'Ours Blond, avant de frapper du tranchant de l'épée. La masse d'arme retomba au sol, inerte, tandis que la tête roulait doucereusement.


Thor Odinson


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Ses mollets rejoignirent les ichios-jambiers d'un saut beaucoup trop improvisé pour être groupé. La lame purificatrice passa largement sous ses rotules, donnant naissance à un bref éclat de lumière -aussi bref que l'est la largeur de l'épée- reflet des rayons solaires. Trop lourd pour une réception correcte, c'est sur la pointe des pieds qu'il retomba genoux toujours pliés. Le peu d'équilibre qu'il avait lui permis de ne pas s'écraser lamentablement au sol.

Il finit par se redresser, le dos droit, s'attardant sur vert vêtu quant déjà une douleur à la jambe l'immobilisa net. Le blond sentit le liquide chaud dégouliner, tout le long du mollet avant d'atteindre le talon, puis le sol, tandis qu'une partie glissait dans son armure entre les poils, jusqu'à remplir sa botte.

Il ne savait pas ce qui l'avait touché : la paralysie que lui infligeait la douleur empêchait toute réflexion, son coeur battait à en sortir de la cage thoracique, presque autant que lors du premier assaut de ce démon qu'il avait affronté au sommet du péril. Lorsqu'un bref moment de calme l'enveloppa, le fils d'Odin compris ce qu'il aurait dû voir : deux coups au lieu d'un. Cette grave erreur lui avait coûté les tendons. Pire. Une jambe entière.

Lourdement, lentement, il réalisait qu'il ne serait plus en mesure de se déplacer. La colère devenait rage puis haine, il en voulait de toute son âme à son ennemi, ce qu'il désirait par-dessus tout à cet instant, c'était de se venger... Un désir qui ne pourrait être satisfait en l'absence de son membre inférieur. Une chute aurait tout arrangé. Une simple chute et tout s'arrêterait. Impossible. Il lui était simple de perdre l'équilibre et pourtant sa fierté l'en empêchait. Cette fierté d'Asgardien, celle qui l'avait accompagné depuis toujours, le rendant tantôt sot, tantôt fort. Aujourd'hui elle lui interdisait le repos, elle le forçait à se battre.

Le sang coulait et s'était salement rependu sur le sol sa vision commençait à devenir floue et sa concentration baissait à mesure que les secondes s'écoulaient. Les premières fatigues, résultat de la blessure, devenaient de plus en plus difficile à contrôler, ses respirations étaient celle d'un canasson essoufflé, de petites inspirations aussitôt recraché avec violence et rapidité. Il dévisagea son adversaire, qu'il ne distinguait plus énormément. La vengeance le rongeait !

Ses yeux devinrent rond et il ne put s'empêcher de lâcher un
« Ha » dans un soupir précipité et mélangeant inquiétude et surprise, quand le deuxième blond-au-vêtement-de-la-forêt se rua sur lui. La jambe abîmée servit d'appui à son talon de cuire alors que sa main vain interpeller le casque ailé, lui ordonnant une descente - à son casque mais également à sa tête - suffisante pour qu'il passe littéralement au- dessus du chef-mercenaire. L'impulsion qu'il prit sur sa jambe blessée le fit hurler intérieurement, un écho en son fond intérieur criait à la douleur, mais rien ne sortie de sa gorge autre que le sang. Du sang. Une première fois. Puis une énorme douleur, à nouveau, cette fois à l'épaule. L'arme sacrée aux pouvoirs étonnant, avait su trouver et fendre le deltoïde développé de son bras droit comme il l'avait fait pour ses tendons, plus tôt. Du sang. Une deuxième fois.

Les blanches dents -quelque peu salis, tout de même- du blesser furent marquée par quelques restes du liquide à présent en flaque sur le sol. Plus de doutes, son sang finirai bientôt par quitter entièrement son corps l'entraînant en enfer et il espérait avec ce qui lui restait de conscience, de ne pas franchir cette porte seul.

La force qu'avait utilisé le porteur d'Excalibur l'avait forcé à plier la jambe. La force et la résistance qu'il lui restait, s'assemblèrent pour lui permettre de s'élever une dernière fois sans doute. Ses bras pendouillaient et son dos était courbé comme celui d'un bossu : il économisait inconsciemment sa force. Quand la provocation de son adversaire traversa ses tympans une vibration traversa son corps. Les dents serrées, il trouva la haine pour se tourner péniblement, menaçant à chaque instant de chuter jusqu'à ce qu'il soit en face de son adversaire - situé à une dizaine de pas. Il le dévisageait. Son avant bras vint glisser le long de sa barbe comme pour en essuyer le sang qui s'y était répandu.
«Ha...ha...» Expirait-il tandis que le salopard chargeait à nouveau.

Il le voyait venir et avec lui le coup de grâce... « Non ! » ce disait-il « Pas maintenant ni comme ça » ordonnait son âme. Il redressa son dos armant son poing en arrière tandis que le coureur approchait de plus en plus puis lorsqu'il fut assez prêt Thor hurla avec ce qui lui restait d'air « B...boucle..Boucle-là...GYAH!» Il n'eut guère le temps de finir qu'il se sentait propulser en arrière. Lui ? Projeter comme un énorme rocher ? Quelle ironie. Il ne compris que trop tard que les deux plats de pieds du pseudo-kokiri était à l'origine de cette nouvelle douleur, qui... n'était pas venue seule, non.
D'une rapidité peu commune un tourbillon dont il était le centre et dont Excalibur était le tranchant se forma lui sectionnant d'une rare violence quelques veines proches du tibias aggravant ainsi une jambe, tout en abîmant l'autre. Du sang. Une dernière fois.

Il s’écrasa plus loin sur dos. Son casque roula sur le chemin de ronde. Son corps massif gisait à présent comme un vulgaire cadavre. Cette fois il ne se relèverait pas. Ses bras étaient étendus sur chacun des deux côtés ses yeux bleu brillait à la lueur d'un soleil chaud. Des yeux qui ne cessaient de fixer son adversaire, des pupilles emplis de haine et une iris submergés par son désire de vengeance qui resterait à jamais affamé.

« Tu aurais mieux fait de trouver un autre employeur
Ou à défaut, te trouver un autre adversaire. 
»
Cette réplique résonnait en lui comme une voix lancé depuis le haut d'une montagne. Le guerrier tourna son regard vers le ciel, puis vers Mjolnir, poser sur son côté gauche. Il s'en saisit puis lança pour la dernière fois, ce marteau bannit par son Père lui même, visant le ventre. L'arme siffla dans l'air puis une dernière fois il eu le plaisir d'entendre la souffrance de son adversaire alors que celui-ci s'approchait, d'un pas régulier. «Alors...» Thor empoignait Mjolnir -qui lui était revenu- de la main gauche, puis se mit à sourire, il sourit en regardant le ciel et lorsque Link fut assez proche de lui, il le fixa droit dans les yeux et prononça ses derniers mots.

«Alors... tu penses être un héros... ? »


Enfin sortie.

Après avoir été lâchée par l’autre sotte, restée prisonnière avec une Gérudo folle à lier, la prêtresse avait bien cru ne jamais s’extirper de cette forteresse infernale à force de dédales incessants. Il n’y avait même pas eu une seule garde pour l’arrêter, pas un seul obstacle sur son chemin : tout le monde avait délaissé son poste pour en découdre à l’extérieur. Si bien que la cour intérieure ne ressemblait plus tant à une cour.

Sans parler du trou béant creusé dans les murs de la forteresse, orné de corps humains plus ou moins entiers, la cour était devenue impraticable. Jonchée de cadavres Hyliens et Gérudos qui rôtissaient sous le soleil, le sable qui la recouvrait prenait une couleur désormais plus proche du vermeil que de l’ocre. Le sable, celui-là même qui commençait à se frayer un chemin sur les corps morts, comme pour les masquer des yeux vivants. Car ce paysage était bien celui qu’on aurait pu tirer d’un cauchemar.
La prêtresse haussa les épaules.

Les combats s’étaient presque tous terminés, et le choc de l’acier finissait par se taire… Sauf peut-être dans la partie ouest de la cour. La religieuse y distinguait le Roi du désert qui faisait face à un jeune homme dont la tenue rappelait celle des Kokiris… Quelqu’un qu’elle avait déjà vu…


-…C’est impossible.

Alors il était en vie ?! Comment la prêtresse avait-elle pu ignorer son retour jusque-là ?
Elle se mordit la lèvre inférieure, presque ennuyée de le revoir vivant. Elle avait été soulagée d’avoir rapport à ce chevalier noir, et avait souhaité qu’il soit le nouveau Champion de Farore parce qu’il lui paraissait suffisamment fort pour endosser cette responsabilité. Et cet homme, là-bas, avait beau brandir l’épée de légende… Il n’était qu’un faible dans l’esprit de la prêtresse.


S’éloignant du bâtiment, son regard finit par tomber sur quelque chose de particulièrement étrange : comment se faisait-il qu’une harpe dorée lévite dans les airs, et qu’une ombre se déplace seule juste en dessous… ?
Curieuse, et surtout désireuse de se mettre à l’abri, elle se mit à la poursuite de cette ombre autonome qui se dirigeait vers la herse. Enjambant le cadavre d’un homme blond en lui écrasant passablement les doigts de la main, qui reposaient autour d’une très longue chaîne, elle accéléra le pas pour voir de quoi il s’agissait.

Sauf que, parvenue à la herse, elle dut bien se rendre à l’évidence : l’étrange phénomène avait déjà disparu. D’où cela provenait-il ? Une ombre qui se mouvait seule ne pouvait être issue que de magie noire… Force magique que l’Eglise était censée combattre.

Quand elle voulut se retourner, le pied de la prêtresse buta sur quelque chose d’autre. Un macchabée, encore un…
Mais pas n’importe lequel.


-Comme on se retrouve, mon jeune ami… ricana-t-elle.

Un sourire retroussé jusqu’aux oreilles, la dévote s’agenouilla aux côtés des restes d’un homme bien connu. Son nom et son visage avaient été placardés partout dans Hyrule, dès lors qu’il avait porté la main sur les prêtresses de l’Eglise. Accusé d’avoir tué celle de Din, d’avoir agressé celle de Nayru, et d’avoir tenté de décapiter celle de Farore : il n’aurait pas pu échapper à la justice du pays bien longtemps. Il avait fallu que ce soit la guerre qui se charge de son destin, et qui lui fasse subir ce qu’il avait voulu infliger à la prêtresse. Sa tête blonde gisait à quelques mètres de son grand corps.

Etant à l’origine de son avis de recherche, la prêtresse fut bien satisfaite de le revoir dans ces sanglantes dispositions. S’emparant de sa tête à pleines mains, elle revint vers le reste de son corps pour la repositionner sur son cou tranché.


-Tu ne mérites pas le soin que je vais t’apporter, mais Farore appréciera que tu sois purifié avant que tu n’ailles implorer son pardon à genoux.

La prêtresse se plongea dans le regard mort du nordique. Ses yeux bleus reflétaient presque le ciel nuageux… Regardait-il les déesses ?

-Regarde plutôt en bas, et remercie-moi.

Détournant la tête en faisant battre sa longue chevelure sur ses épaules, la fanatique se dirigea vers la herse d’où elle ramena des gros débris de bois qu’elle disposa sous le corps. Le guerrier du nord était aussi raide que les planches qu’elle traînait. Mais cela ne serait bientôt plus un souci… Après l’avoir prise sur la herse voisine, la prêtresse de Farore déversa tout le contenu d’une lanterne sur le cadavre du profane.

Mais alors qu’elle s’apprêtait à en finir, un grand « BOUM ! » retentit dans toute la vallée. Le sol trembla même un instant alors que les fenêtres du dernier étage de la forteresse s’illuminèrent. Quelque chose qui ressemblât à une silhouette humaine avait jailli du sommet pour s’envoler vers les confins du désert, propulsé à une vitesse vertigineuse par le souffle de ce qui semblait être une explosion. Plusieurs débris de pierre et de bois atterrirent jusqu’à la herse ; déjà brûlés pour les uns, en flammes pour les autres. La prêtresse ne devait définitivement pas traîner… Elle pressentait que la bataille venait tout juste de prendre fin.

Se saisissant précautionneusement d’une planche de bois qui était en feu, la fanatique se dépêcha de la balancer ensuite -sans autre forme de procès- sur le cadavre luisant d’huile.

Le feu prit d’un seul coup. Les flammes coururent sur le bois, noircirent ses vêtements, et déchirèrent sa peau. La fumée noire s’éleva aussitôt du brasier pour rencontrer le ciel, où était destinée l’offrande de la prêtresse à sa déesse. Le feu purifiait ce qu’il détruisait, et l’âme de cet homme ne s’en porterait que mieux là-haut.

Elle prétendrait devant le Calixte avoir agi par foi et abnégation pour son âme.
Mais elle avait agi par revanche.

Laissant le braséro derrière elle, l’avatar de Farore se dépêcha d’enjamber tous les autres corps qu’elle eut à rencontrer, et se hâta de rejoindre l’armée hylienne. Soulagée de pouvoir quitter ce lieu maudit…

…Et satisfaite d’avoir détruit la dépouille de celui qui avait manqué de respect à sa fonction.

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