Le cuir épongea son front brillant. Ces morts étaient foutrement resistants ! Par la barbe du Général, jamais il n'avait vu ça. Des adversaires qui se battaient avec un bras en moins, la gorge ouverte, le crâne brisé et les tripes qui venaient se prendre dans leur jambe. S'il n'y avait pas cette atmosphère toute particulière du combat — détourne l'oeil un instant et sombre dans les bras de la mort, il aurait certainement pris le temps de cracher tous ces relents de buffets froids qui lui emplissaient les narines et lui tapissait la bouche. Tout ceci était contre-nature. La peste ! Si les morts se relevaient, comment pouvaient-ils progresser un tant soit peu au travers des lignes ennemi ?
Le cimeterre qui l'amputa de trois doigts le ramena sur terre. Ses genoux flanchèrent il s'effondra à terre. La poussière s'élevait autour de lui tandis que les plaques qui protégeait ses tibias percutaient la terre aride. Il hurla. Foutredieu ! Trois doigts ! Il pouvait les voir, les compter, gisant à ses pieds, à quelques centimètres de lui dans une rigole de sang qui couvrait aussi bien la main mutilée que celle qui était venue en soutien. Foutredieu ! « Pour le Général » voulut-il beugler. Mais à nouveau l'acier le harcelait. La traitresse mi-morte mi vivante frappait encore et toujours. Sa deuxième main se sépara en deux, aux trois quarts tandis que le reste de son moignons s'envolaient sur sa gauche, dans la trajectoire du coup. Son coeur s'accéléra, le sang lui battait les tempes et lui masquait les yeux. Il tâcha de prier, mais la lame lui perca la gorge d'un estoc, trop tôt.
Le cadavre de Gérudo retira son arme de la trachée où elle s'était logée. Le cou de sa victime devient vite carmin, tandis que le soldat de Llanistar se répandait en une litanie inaudible. Sa main fila jusqu'à la bouche ouverte du gamin, ses doigts froids se fermèrent sur la langue. D'un coup sec et dans un bruit écoeurant, elle tira le muscle en dehors des mâchoires du pauvre homme. Face à la resistance, elle opposa une force inhumaine et avec la langue manqua d'arracher toute sa gorge, sans se soucier de la pique qui s'immisçait dans le creux de ses reins et venait percer sa chaire meurtrie. Elle ne sentait de toute façon plus rien. L'acier continuait de traverser sa bedaine, elle la voyait s'ouvrir pour laisser sortir cet enfant indigne qui tachait de tuer sa mère — sans qu'elle n'éprouve quoique ça. Pas de douleur, pas d'émotions. Juste le devoir qu'elle avait de servir, la responsabilité qu'on avait posé sur son épaule à moitié arrachée et l'autre, en meilleur état théorique.
Lâchant l'épée, elle agrippa à pleines mains le fer de la lance, réduisant ses doigts à une charpie infâme. Et pour mieux ramener l'homme qui se tenait au bout de la hampe, elle tira à nouveau. L'arme gagna presque un mètre, avant que l'autre ne réagisse. Elle l'entendait murmurer des mots qui n'avaient plus de sens. Elle fit fi des risques qui ne l'effrayaient plus – plus rien ne le pouvait, sinon retourner dans le Royaume-d'En-Dessous, peut être – elle pivota quand il fut dans son dos. La lance toujours fermement maintenue dans son estomac lui arracha la moitié du flanc. Et son poing à elle décrocha la tête du militaire sans autre forme de procès. Puis, elle brisa l'immense hallebarde, ignorant ce qu'elle avait fait de l'arme qui lui avait été si propre et si proche du temps où elle avait servi l'Exaltée.
Ses yeux morts et dorénavant aveugles se posèrent sur une silhouette qui tachait de pénétrer l'enceinte du Bastion du Désert. Elle avait pour mission d'empêcher ceci. Quand une flèche se ficha dans son genoux, elle ne se retourna même pas pour châtier l'auteur de cette ignominie. Sa course débuta ; et à chaque pas elle semait un organe de plus. Chacune des portes avait été barrée, et il serait de toute évidence incroyablement complexe de parvenir à faire bouger d'un iota n'importe lequel de ces obstacles, tant chacune d'entre elles n'avait d'autre priorité que d'empêcher les ennemis du Seigneur d'entrer.
Quelque chose lui défonça la colonne vertebrale. Elle ne savait quoi. Avant qu'elle n'ai pu comprendre, son visage s'explosa contre les portes renforcées qui avaient été installées sur chaque entrée, après la prise de la Forteresse par le tristement célèbre Mandrag. Le cartilage s'enfonça dans son crâne et la dépouille de son nez lui déchira le cerveau, sans qu'elle n'en meurent une seconde fois.
«
ALLEZ ! POUR ZELDA, POUR HYRULE ! »
Le cri lui parvint, et ce qui la maintenait contre le mur s'éloigna une seconde. Suffisamment pour se décoller, trop peu pour chuter. A nouveau, elle s'écrasa contre la pierre quand le bois lui percuta le dos et lui enfonça les intestins. Elle se délitait, partait en miette. «
POUR NOTRE BONNE TERRE ! TENEZ BON ! ENFONCEZ MOI CETTE FOUTUE PORTE ! »
Le bélier revint une troisième fois à la charge, brisant tout ce qu'il restait à briser. Sa conscience s'envolait doucement, à mesure que le mur ne se teintait de ce qu'il lui restait de points vitaux. Elle suffoqua quand ses poumons traversèrent sa cage thoracique, et que l'immense pièce de bois perçait son torse. Son appareil respiratoire resta accroché à la tête sculptée qui venait de l'éventrer avec une violence sans nom. «
DU NERFS SOLDATS ! ENFONCEZ MOI CETTE SATANÉE PORTE ! IL Y A ENCORE DES SALOPES À ÉGORGER LÀ DEDANS ! »
La bouillie que formait désormais ses os, sa chair et ses bronches maculait le fier faciès d'ormeau. Sa luxuriante toison s'était teintée d'un vermeil-rosé repoussant. Mais ça ne les arrêtait pas. Une dernière fois son visage rencontra la pierre. Elle n'y survivrait pas.
... Alea Jacta Est ...
Chacune des portes du premier palier a été barrée, en prévision de l'assaut qui devait de toute évidence frapper la Forteresse. En raison de quoi, l'entrée dans la place forte est devenue particulièrement complexe et les soldats de Llanistar ont du s'armer de béliers pour tenter d'emboutir les portes-devenues-murs du Bastion qui appartenait auparavant à l'Exaltée. Cependant, manoeuvrer une pareille machinerie de guerre (soyez rassurés, il ne s'agit que de tronc taillés !) nécessite un nombre conséquent d'hommes qui se retrouvent incapables de se défendre. Ils sont donc à la merci de potentiels assauts de la part des troupes Gérudos, qui mettent en péril leur entreprise. Un Dé 3 sera lancé pour clarifier la situation, à l'heure ou Orpheos et Endë tachent de gagner la forteresse.
D3
Si le résultat est 1 :
Les encouragements du sous-officier cessent aussitôt qu'une flèche s'enfonce dans sa bouche. Une nouvelle pluie de flèches s'abat sur les hommes qui tente d'ouvrir une brèche à coup de bélier. Un à un, les soldats tombent, criblés de fer et plombés par les tir. L'engin retombe au sol, le mur est tout juste abimé. Pas d'entrée possible dans la forteresse, néanmoins le nombre de troupes affiliées à Ganondorf augmente et ne cesse de faire pleuvoir les carreaux sur les troupes royalistes présentes dans la cour.
Si le résultat est 2 :
Les encouragements du sous-officier cessent aussitôt qu'une flèche s'enfonce dans sa bouche, mais ses hommes semblent être bénis des Déesses, et tiennent bon. Malgré l'acharnement dont les troupes du Gérudo font preuve, ils parviennent à créer une brèche dans le mur au prix de leurs vies. Ce sacrifice héroïque permet néanmoins à Endë et Orpheos de gagner l'intérieur de la Forteresse, et d'investir ses salles tant convoités. Cependant, ils ne peuvent recevoir aucune aide de l'extérieur (non-joueurs ou joueurs) jusqu'à la prochaine vague d'entrée et le nombre des troupes de Ganondorf augmente de la même façon que dans le cas 1.
Si le résultat est 3 :
Le mur croule sous les coups du bélier, et les hommes du sous-officier investissent la forteresse avant que les archers de Ganondorf n'aient pu se mettre en place. Endë comme Orpheos peuvent gagner la forteresse et sont épaulés par une quinzaine d'hommes au total (pour deux), qu'ils peuvent jouer selon leur guise. Aucun autre joueur ne peut entrer pour le moment.
[NOTA BENE : Merci de ne pas poster sur ce topic ; il sera entièrement dédié aux interventions du Narrateur concernant les tentatives d'entrées dans la Forteresse. Si le résultat vous est favorable, vous êtes libres de poster au sein des murs qui accueillaient jadis Nabooru, et qui sont dorénavant la propriété des Dragmires. Restez sur vos gardes, Pavois de Justice et défenseurs du Royaume !]
Cependant, ça n'est néanmoins pas le seul événement qui sera sujet à un lancer de dés dans ce post : les hommes de Thor chargé de tenir la Prêtresse de Nayru en otage (ou du moins le seul valide qu'il en reste) emmène l'Avatar de Nayru, conformément aux ordres de son maitre, au sein de la Forteresse. Puisque toutes les portes sont bloquées, il est impossible de rejoindre sans passer par un de ces passages connus des Gérudos seules. Et puisque les Gérudos n'ont que peu d'affection pour les étrangers et ceux qui ne sont pas de leur peuples, le risque pour Flora est de se voir malmenée. Un Dé 2 est lancé pour clarifier la situation.
D2
Si le résultat est 1 :
Flora et son geôlier ont la malchance de rencontrer une troupe de Gérudos qui se préparait au combat. Le geôlier est tué d'un coup de lance dans la gorge, et la Prêtresse capturée par les femmes du Désert. Navi, enfermée dans un bocal de verre et accrochée à la ceinture de l'homme est laissée sur sa dépouille. Flora est conduite par les Gérudos jusqu'aux autres prisonniers, pieds et poings liés. Il lui est impossible d'intéragir avec le reste de l'environnement tant qu'un RP avec les prisonniers n'est pas lancé (ce qui implique que quelqu'un tente au moins de les retrouver).
Si le résultat est 2 :
Flora et son geôlier sont exempts de toute rencontre ave les Gérudos. Il la conduit jusque dans une cuisine désertée et la jette contre le mur, l'oeil lubrique. Sans attendre, il se rue sur elle avec des intentions relativement évidentes. Flora est libre d'intéragir avec son environnement mais conserve le « privilège » du premier post du topic.
[NOTA BENE : Merci de ne pas poster sur ce topic ; il sera entièrement dédié aux interventions du Narrateur concernant les tentatives d'entrées dans la Forteresse. Si le résultat vous est favorable, vous êtes libres de poster au sein des murs qui accueillaient jadis Nabooru, et qui sont dorénavant la propriété des Dragmires. Restez sur vos gardes, Pavois de Justice et défenseurs du Royaume !]
[Dernière précision : il est manifestement impossible d'ouvrir un topic avec un jet de dé d'office. Ne vous souciez pas du double post, il ne s'agit que de pouvoir laisser le hasard faire son office !]
Ce compte est un compte narrateur : les personnages joués par le narrateur ne peuvent pas être utilisés par les joueurs ou joueuses dans leur post (sauf autorisation d'un admin) et les jets de dé du narrateur sont contraignants.