De sommeil et d'engelures (2)

[ Hors timeline ]

Tali N. Thorlak


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(vide)

Le soleil commençait à se lever et au loin, la jeune femme pouvait apercevoir la silhouette de la forteresse se dessiner dans les montagnes. Tali avait eu de la facilité à retrouver les drapeaux rouges menant à la Citadelle des Gérudo à la façon du Petit Poucet. La rouquine avait marché à l’Est, toujours à l’Est. Il suffisait de se repérer avec les tout premiers rayons du soleil. À l’Ouest le ciel était d’un bleu aussi profond que l’océan tandis qu’à l’Est, le ciel se colorait de rose, sans que la l'astre incandescent n’aveugle le trio. Si ce n’était qu’elle, voilà un bon moment que Tali aurait déjà passé le portique de sa destination, mais elle lançait de petit coup d’œil à l’arrière, souvent, s’arrêtant, puis reprenant de plus belle : le blessé sur ses épaules ne l’incommodait guère, mais elle ne devait tout de même pas perdre de vu l’homme à la chevelure d’argent et aux pupilles verticales.

Après quelques minutes de marche, Tali se retrouva devant l’imposante barricade protégeant la forteresse du Désert, gardée par deux gardes Gérudo. Il arrivait parfois à la jeune femme de vouloir se mesurer à ces dernières, faire ses propres calculs et théories afin de savoir de quel côté la victoire irait entre une combattante d’Aslzey et une guerrière d’ici. Il y avait tant de différence entre les deux peuples malgré les mêmes racines qu’ils partageaient. L’une des deux gardes s’aventura vers Tali. Un examen de routine, probablement. Et puis, elle avait des « invités spéciaux ».

« Je veux parler à Nabooru. » demanda-t-elle en s’arrêtant, brièvement. Les deux femmes semblèrent sceptiques. L’une ouvrit la bouche, mais Tali la coupa rapidement, reprenant le pas de plus belle, franchissant l’imposant rempart : « Ce sera à Nabooru de décider de ce qu’elle en fera. »

L’une des Gérudo avait arqué un sourcil, regardant tour à tour l’homme sur ses épaules et celui qui suivait à l’arrière, tandis que l’autre s’exécutait à quérir la Dame de la forteresse. Nabooru pourra bien la réprimander ou l’expulser de la Forteresse après cette rencontre, pour l’irrespect d’une des règles de son peuple – déjà qu’elle avait osée profaner des écrits saints dans le Temple de l’Esprit quelques jours plus tôt. De toute manière, tôt ou tard, elle devrait quitter le nid « douillet » du Désert pour se diriger vers les landes vertes, à la recherche de cette fameuse Triforce pour sa Reine.

Les quelques rires moqueurs des Gérudo lui démangeaient les oreilles. On aurait dit un groupe de stupide hyène. Elle avait peut-être l’air d’une nounou accompagnée de deux gamins, mais elle n’aurait quand même pu passer l’occasion de les aider. Si elle pouvait être froide, la Gérudo avait tout de même été dotée d’un cœur généreux. Elle n’attendait absolument rien en retour, ayant cette habitude de faire les choses sans un simple merci par la suite.

Le trio maintenant escorté, traversa une foule curieuse qui s’agrafait au mouvement du groupe. Si les unes riaient, les autres murmuraient entre elle. Héros du temps, parvint-elle à entendre de la bouche de plusieurs, marchant toujours vers la Citadelle. Le temps était encore frais et un vent du nord balayait l’endroit. Il n’était donc pas pressant de se mettre à l’abri de la chaleur, mais il était pressant de donner à boire et à manger aux invités. Mais elle ne pouvait donner des ordres à un peuple qui n’était pas sien. Elle se voyait déjà dardée de regards noirs si elle osait.

L’une des escortes lui demanda d’attendre : les deux hommes avaient déjà bien parcourut du terrain dans la forteresse, trop, peut-être, au goût de certaines. Il faudrait maintenant l’accord de Nabooru. Obéissant, Tali se stoppa net, jetant un coup d’œil à l’homme animal – il en avait tout l’air aux yeux de la rousse – en espérant qu’il suive la cadence, sans trop montrer les crocs, comme il l’avait fait à leur rencontre.

Le poids sur ses épaules commençant à être embarrassant et pénible, la Gérudo déposa l’homme vêtu de vert au sol. Tali resta accroupie près de lui, une main dans son dos, malgré le sang séché, lui donnant assez d’appui pour rester assis. Elle espérait tout de même que cette Nabooru ne soit pas trop loin et ne prendrait pas trop son temps pour venir.

Les murmures n’avaient cessés tout autour. Héros du Temps. Ce surnom lui disait quelque chose. Une légende d’Hyrule ? Tali ne savait trop et d’ailleurs, elle détestait quand sa mémoire lui faisait défaut ! Et lequel des deux, d’ailleurs l’était – si l’un était vraiment ce Héros. La jeune femme jeta un vif regard vers l’homme aux cheveux d’argent, pour finalement fixer le blessé. Son regard glissa lentement au sol, se perdant dans la lune, remontant les années passées à la recherche du livre, de la page, de la ligne exacte où elle avait vu, entendu, dit à haute voix Héros du Temps.


[Les prochains postes sont pour Inuyasha, Link et Nabooru. ]


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Inuyasha surveillait du coin de l'oeil. Il n'avait jamais apprécié qu'on lui force la main, en quoi que ce soit. L'élu, il avait encore la force de le porter, il ne voulait pas qu'on le lui enlève avant qu'il ne soit certain qu'il puisse être remis, capable désormais de se débrouiller seul à nouveau. Aussi du genre à faire très difficilement confiance dès la première rencontre, il restait méfiant, mais avait opiné, bien qu'à contrecoeur, de suivre celle qui se révélait finalement être une gérudo. Au moins, ils sortiraient plus vite d'ici, elle connaissait mieux les environs qu'eux. Mais il surveillait quand même. Dès le moindre faux pas, il n'hésiterait pas, et agirait à sa manière. Il ne voulait pas se laisser croire que le monde était tout gentil tout beau, et encore moins avec les gérudos.

Il n'avait pas toujours été ainsi. Enfant, il cherchait pas mal à aller vers les autres, était du genre avenant, et surtout, naïf et crédule. Mais de douloureuses épreuves étaient passées dans sa vie, et c'était ces épreuves, ces sombres expériences qui l'avaient rendu ainsi. Enfin, pas tout à fait, disons qu'il dissimulait sa véritable personnalité, son fond d'être derrière un grand masque de glace difficile à briser. La solitude n'avait rien arrangé. Mais qui, selon si la personne continuait à démontrer sa façon d'être, Inuyasha se dévoilait peu à peu, selon la proximité de la personne, selon ce qu'on voulait bien lui accorder, bien que tout ceci se faisait avec du temps.

Puis bon...il se demandait pourquoi est-ce qu'il aidait, finalement. Il n'aurait aidé en rien, finalement, et cela l'irritait. Pourquoi veiller sur l'élu encore ? Pourquoi se refusait-il encore à vouloir croire aux bonnes intentions de la gérudo ? Par peur, sans doute, par ce doute qui lui faisait toujours craindre de se faire avoir comme ça lui était arrivé. Et vu que, souvent, quand il se faisait avoir, ça avait des conséquences dramatiques...alors du coup, oui, il s'interdisait de commettre la moindre erreur. Mais comme n'importe qui, il n'avait pas la science infuse. Comment savoir si réellement, il pouvait s'inquiéter...ou pas ? Et puis...pourquoi se casser la tête à aider des gens qui n'en auraient au final rien à faire ? Cette pensée lui faisait mal. Il ne tenait pas vraiment à revivre ça encore et encore.

Ce fut donc silencieux, taciturne, rembrunit qu'il suivit la gérudo, bras croisés sous ses manches, sans broncher, et surtout, sur ses gardes. Il la suivait car il savait qu'ils s'en sortiraient plus vite ainsi du désert.

A la vallée, le caractère qu'on lui avait décrit des femmes du désert se confirma, et par réflexe, lorsqu'elles se rapprochèrent d'un peu trop près à son goût, sa main se posa sur la garde de son arme. Non, il n'avait aucune confiance. En quiconque. Il ne pouvait compter que sur lui-même. Ces gérudos ne pourraient de toute façon jamais le retenir ici, malgré leur dextérité qui dépassait largement la sienne à l'épée, sa force valait celle d'un bon nombre d'humains. Presque autant qu'un goron, même si bon, à la lutte contre un goron, il avait tout de même du mal. Mais contrairement à eux, il était aussi agile et rapide, à défaut d'être aussi fort. Parce que si un goron pouvait défoncer un mur d'un seul coup de poing, avec le même geste, Inuyasha ne parviendrait qu'à faire un gros trou dans le même mur, et devrait frapper de nombreuses fois encore avant de percer une cavité dedans. Non sans avoir le poing rougi après, tout de même, contrairement aux gorons sur qui ça ne faisait rien.

Il apprit rapidement le nom de ce qu'il supposait être la chef de ce clan. Il suivit, toujours en silence, se tenant prêt. Pour le moment, de toute façon, il ne pouvait pas faire grand chose...


[HRP : bon, bah après autorisation/demande de l'admin en question...xD]

Nabooru avait passé les jours suivants après l'attaque à réorganiser ses troupes, reprendre le commandement, ce qui n'avait pas été très simple. Les vols à la Place du Marché s'étaient multipliés, car les femmes, jeunes, enfant, adultes, âgées, bref, toutes celles qui étaient dans l'incapacité de se battre manquaient de vivres, toute l'armée qu'ils avaient accueillie n'avait pas lésiné sur les moyens du bord. Le désert n'offrait que très peu de nourriture, après tout.
Bon, après, évidemment que beaucoup volaient en plus quelques bijoux bien précieux, mais bon, ça, ce n'était pas Nabooru qui ferait des commentaires. Elle-même s'affichait fièrement avec des rubis qu'elle avait elle-même volé à un noble fabuleusement riche et bien garni qui se prenait beaucoup de haut. Du remord ? De la morale ? Que signifiaient ces mots pour des gérudos ? Pas grand chose, c'était un fait. Et Nabooru n'échappait certainement pas à la règle. Seule morale dans tout ceci : ne pas dérober ses amis/alliés. ça, c'était sacrilège, par contre, car cela brisait les liens. Elles ne se volaient donc pas entre elles.

D'ailleurs, si par hasard, des choses avaient été dérobées au différents combattants ayant séjourné ici, Nabooru s'en fichait royalement.

Elle avait mis plusieurs jours, tout en s'inquiétant de la disparition de Link. Elle aurait bien voulu ratisser le désert de fond en comble, mais son statut de chef ne le lui avait pas permit, quitter les gérudos dans un moment pareil lui avait été interdit. Elle s'en était donc remise aux déesses, se rappelant que Link était du genre miraculé. Qu'elle ferait donc bien d'aider son peuple qui ne survivrait pas sans elle, qui n'était pas le genre de chef à donner des ordres tout en restant assis sur son trône sans rien faire, bien à l’abri entre quatre murs. Non, elle, elle allait au front, comme n'importe quelle guerrière gérudo, et prenait les mêmes risques.

Alors qu'un peu agacée entre son inquiétude et le fait de ne pas pouvoir aller à la rescousse du gamin, Nabooru se calmait les nerfs à l'archerie montée, en compétition avec une autre gérudo.
La course était folle, et elle montait le cheval qu'elle avait acquis au Ranch Lon Lon il y a de ça quelques temps. Dans la colère et la frustration, elle tirait tellement fort sur les cordes qu'elle manqua de briser en morceaux quelques cibles, à défaut, les flèches s'enfoncèrent plus qu'elle n'auraient dû.

ça ne servait certes à RIEN de s'énerver, et ça, elle en était consciente. Mais bon sang, qu'est-ce que ça faisait du bien après !

Car arrivant à la fin, elle sauta à terre, respirant d'aise, saluant sa soeur gérudo qui faisait de même, avant de laisser partir son destrier librement. A ce moment-là, une autre gérudo vint lui annoncer la venue de trois personnes...d'une de leur soeur, Tali, et de deux...hommes. Nabooru fronça les sourcils. Aucun homme n'était normalement admis ici, sauf dans leurs prisons. Excepté ceux qui avaient fait leurs preuves, comme Link. Comme...Ganondorf aussi. Qui était à l'origine de ça, finalement. Pas qu'il l'avait instauré, mais à force d'aller dans le Mal, moment où Nabooru, qui était alors jusque-là fière d'être son bras droit et le servir, s'était rebellée contre lui en voyant qu'il laissait les faibles mourir, celles qui ne pouvaient plus se battre ou qui ne le savait pas encore.
Depuis là, en fait, Nabooru avait décidé d'une chose, et qui avait convaincu celles qui l'avaient suivies : ne plus jamais se laisser dominer par un homme. Qui que ce fut. Féminisme à l'état pur, parfaitement exagéré, appliqué d'une façon radicale, et qui faisait désormais parti de la culture gérudo. Il ne faisait pas bon d'être macho même à minima ici...

Bon, d'accord, du coup, cette mesure avait été appliquée d'une façon fort radicale, parce qu'à peine un homme franchissait leurs barrières qu'il était jeté en prison sans ménagement. Link en savait quelque chose par exemple ! Lui et bien d'autres hommes...bon, ils n'étaient pas tués, hein, parce que l'épreuve consistait aussi à voir comment ils se débrouilleraient pour s'échapper, comme un jeu du chat et de la souris, sauf que les souris, c'était les hommes, justement...Link en savait quelque chose aussi, en libérant les ouvriers qu'elles avaient faite prisonnier. Il avait réussi à échapper à leur vigilance, ou presque, car lors des duels, il était parvenu à les affronter. Puis à la fin...une gérudo qui lui avait avoué l'avoir espionné tout le long.

Fourbes ? Oui. Ok, ce petit jeu n'était pas très sympa ni très moral. Mais bon, c'était les gérudos, et leur façon de dire qu'elles n'étaient pas des femmes faciles, du genre à se soumettre facilement au moindre sourire mielleux voulant les charmer. Elles voulaient se montrer dominantes, et quelque part, ce pari était réussi. Merci Nabooru.

Toutefois, Link étant connu ici, un air étonné passa sur le visage de Nabooru. A la fois surprise, mais surtout, soulagée. Il était vivant ! Bon, ça, ça ne l'étonnait pas vraiment. Si bien que toute la pression qu'elle avait accumulé depuis des semaines s'évacua en un fou rire qui dura quelques instants. Il n'y avait rien de drôle, elle le savait. Mais c'était son soulagement qui s'exprimait. Il s'en était sorti !

Elle attendit d'être calmée, remerciant sa soeur gérudo et se dirigeant rapidement vers le grand portail qui menait au désert hanté. Se mettant au fur et à mesure à courir, accompagnée de deux autres gérudos. Elle se précipita, et s'arrêta enfin dès qu'elle vit le trio. Ayant un regard méfiant vers l'être étrange qui se trouvait là et qui osa lui rendre le regard. Mais Nabooru remettrait ça à plus tard. Il y avait plus important pour le moment.

Son regard tomba alors sur Tali, à qui elle sourit, lui annonçant :


- Bienvenue parmi nous, Tali.

Avisant d'un regard Link, en bien mauvais état, elle décida de ne rien montrer de l'inquiétude qu'elle ressentait. Elle était chef après tout, et devant tout ce monde devant qui elle devait se montrer forte et infaillible, elle devait cacher ce genre de chose. Alors elle garda son assurance, ce masque presque infranchissable, pour déclarer :

- Les filles, occupez-vous du gamin. Il a besoin de soin urgent. Je le veux au moins capable de se redresser pour ce soir.

Elles opinèrent, et se dirigèrent vers Link, bien que le monstre eut un mauvais mouvement. Nabooru tira son arme en même temps. Avisant leurs caractères respectifs, elle sut que cela finirait en un jeu de joute verbales entre eux à n'en plus finir. Elle annonça alors, intraitable comme elle devait se montrer pour garder le respect qu'elle avait gagné de ses soeurs :

- Link est comme un membre de notre tribu, nous ayant défiées, ayant gagné. Aussi, nous l'aideront à se rétablir. Toi...tu n'as rien à faire là. Emprisonnez-le.

Bien sûr, elle ignorait le reste. Comment pouvait-elle deviner, après tout ? Les gérudos se lancèrent, l'être gronda et s'échappa, après des sauts plutôt incroyables. Mais Nabooru sentait qu'il resterait encore dans la zone...elle avait bien vu le mouvement cherchant à les séparer de Link. Il reviendrait. Pour le chercher et l'emmener. C'était évident.

- Surveillez les alentours...voyons voir s'il parviendra jusqu'à l'élu de nouveau.

fit-elle juste pour ses soeurs, un sourire malicieux sur les lèvres.

Toujours la même chose. Un homme se devait de faire ses preuves avant d'être autorisé à circuler librement ici. Comme pour Link autrefois, il serait épié. On le laisserait accéder au héros, en surveillant le moindre de ses mouvements. Tout en semant le chemin d'embûches. En revanche, si une seule gérudo se retrouvait blessée ou tuée, là, par contre, ça ne serait plus un jeu, mais une véritable chasse.
Si Link avait pu passer autrefois, c'était parce qu'il n'avait blessé gravement aucune des gardes gérudo qu'il avait affronté.

Mais très peu avaient cette présence d'esprit. Car le tout était si bien mis en scène qu'il était difficile de capter ce jeu dès le départ si on ne connaissait pas la véritable nature des gérudos. Pour tout dire, Link avait été le seul à l'avoir compris, même si tout lui avait été révélé à la fin du "jeu".

Ce compte est un compte narrateur : les personnages joués par le narrateur ne peuvent pas être utilisés par les joueurs ou joueuses dans leur post (sauf autorisation d'un admin) et les jets de dé du narrateur sont contraignants.



Link

Héros du Temps

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(vide)

Une nouvelle fois, l'eau ruisselait sur son visage, bien que cette fois-ci, le contexte n'était plus le même. Il ne s'agissait plus de le réveiller, mais bien de se décrasser.
L'eau – chaude – lui fit le plus grand bien. Il était seul dans les douches Gérudos, et ce n'est qu'une fois nu qu'il put constater toutes les cicatrices qu'il portait. Une partait de son dos, traversait son épaule, et s'arrêtait à son torse, une autre zébrait sa cuisse. Son poignet, à vue de nez était cassé (qu'importe, au vu de l'état de sa main en elle même..), et bien qu'il ne pouvait plus rien voir des autres, il soupçonnait fortement qu'elles n'étaient pas les seules. Par la providence ! Il lui semblait avoir flirté toute une vie avec la guerre, et des années durant, festoyé avec la mort. Pourtant, il ne se souvenait de rien. Trou noir, vide profond, qu'était devenue sa mémoire.

L'eau qui courait le long de son corps et le savon qui lui avait été remis par la garde rousse l'aidèrent à se débarrasser de la sueur, la saleté et le sang qui lui collait à la peau, mais pas de cette impression de n'avoir de passé. Il semblait là que c'était un tout autre épiderme que celui de son histoire, et qu'il ne pourrait pas s'en défaire – ou récupérer ce qu'il avait perdu – si facilement qu'avec un peu de savon, de l'eau et des frictions.

Pour autant, cette douche lui avait fait du bien. D'une part, il se sentait propre, et si pas en bon état, au moins reposé. On était venu le réveiller un peu plus tôt, afin de l'amener ici. Il avait encore du mal à saisir les regards que lui lançaient les jeunes dames qui l'entouraient, et elles allaient parfois jusqu'à le mettre mal à l'aise. Après quarante jours et quarante nuits entières à errer dans les Sandlands, avec pour seule compagnie, le Froid, la Fatigue et la Faim, un retour (réellement ? Un premier contact, en fait, après ce qui venait de lui arriver) à la civilisation avait de quoi le perturber, singulièrement. D'autant plus qu'il n'était entouré que de femmes, l'autre homme qui les accompagnait ayant subitement disparu pendant son sommeil.

Oui, il avait dormi. Sombrant de nouveaux dans un sommeil torturé, sous le toit que représentait la grotte. Il se doutait qu'il avait été transporté ici par la jeune femme et l'autre individu (dont les traits étaient plus complexe à cerner que ceux de la demoiselle à la chevelure rouge) et il leur en était reconnaissants. Mais il ne savait strictement rien sur ce qui était arrivé entre le moment où il s'était abandonné au Poisson-Rêve (lequel tenait plus de Maleficio que de la baleine aux écailles arc-en-ciel et aux ailes lestes.) et l'instant où une dame aussi rousse que la première était venu le chercher pour l'emmener ici.

En sortant des colonnes de pierres brunes qui faisaient office de cabine de douche, il constata que les vêtements dans lesquels il était arrivé avaient disparu. Point de frusques vertes et carmins désormais, juste une serviette pour se sécher. Il ne savait pas quelle heure il l'était et l'absence de fenêtre lui empêchait tout repérage à ce niveau là. Si la nuit était tombée, mieux valait n'avoir pas les cheveux mouillés, en effet. De sa main gauche, il saisit donc le tissu, et s'essuya du mieux qu'il le pouvait sans aller jusqu'à se faire grimacer de douleur : beaucoup de blessures restaient encore vivaces, malgré les soins évidents qu'il avait reçu.

Il fut soudainement frappé de pudeur, quand entra une Gérudo. Au sourire amusé qu'elle afficha, sans doute son visage avait-il trahi sa propre émotion.
« Là. N'aies pas peur, héros. » Murmura-t-elle, sans perdre son sourire et sans qu'il ne comprenne le dernier terme. Qu'était-ce donc que tout ce charabia..? « J'ai là de quoi te panser, et des onguents pour tes plaies, guerrier. Une fois bandé, nous nous occuperons de t'habiller. » Elle continuait sans qu'il ne pipe mot. D'un geste de la tête, elle indiqua la sortie. « Suis-moi. » Fit-elle. « On ne va pas rester ici, tout de même. Et enfile cette serviette ! » Dans un petit rire clair, elle quitta la pièce, tandis que le blond rougissait de honte, avant d'enfiler du mieux qu'il pouvait la dite serviette. Comment être plus gêné que de cette façon-là ?

Il finit par sortir, après ce qui lui semblait être une éternité. Éternité durant laquelle sa gène n'avait que croître, et il était désormais sur qu'il passait le pas de la porte plus rouge que la chair d'une pastèque.


"C'est pas trop tôt !" Lâcha-t-elle, quand à elle, rapide. « Si tu es aussi preste à te passer une serviette autour de la taille qu'à tirer le fer, tu es déjà mort, l'homme ! » Termina-t-elle en lui prenant la main, avant de le mener jusqu'à ce qui ressemblait à une salle de soins. « Nabooru exige que nous te soignons. Aussi détends-toi, et laisse moi faire. » Dit-elle en l'allongeant sur une paillasse de pierre recouverte d'une natte de paille.

La Gérudo commença alors son oeuvre. Elle étala l'onguent sur les bandages – du lin blanc –, et déposa des feuilles, à la vertu médicinale reconnue depuis des générations chez les femmes du désert, sur les plaies, avant de le panser. L'Hylien restait silencieux. Certains onguents piquaient sa peau mais il ne dit rien, n'osant bouger et sans doute de peur de se retrouver dans la même situation que dans la grotte : incapable d'articuler le moindre son. Une fois que l'amazone eut fini, le blond se retrouvait partiellement couvert de lin : toute l'épaule (à la clavicule qui fut fendue), la cuisse droite, le tronc, mais aussi les deux mains. Un pansement plus léger vint orner son nez, et un autre gagna son arcade sourcilière.

"Et voilà de quoi t'habiller." Une tunique de soie, d'un jaune sable, aux extrémités cousues d'or. Le col (cousu de la même façon) adoptait une forme de flèche, qui descendait jusqu'à la naissance des pectoraux, était à lacer pour le refermer. Il tâcha de le récupérer, mais ses doigts restaient bien gourds après les mutilations qu'ils avaient subis, et la jeune femme éloigna la tunique du garçon. « Ttt.. Ttt.. Ttt.. » Fit elle, remuant le doigt de droite à gauche. « Laisse-moi faire, j'ai dis. »

Elle lui enfila la tenue, ce qu'il n'aurait su faire, au fond. Puis, de ses petits doigts fins et adroits, elle laça suffisamment le col pour que ça n'ai l'air ni indécent, ni trop austère. Puis elle le chaussa d'une paire de sandalettes (les bottes n'étaient pas coutumes chez les Amazones), avant de lui serrer la taille d'une ceinture. « Quand à ton épée, Héros... » Commença-t-elle, baissant la tête subitement, « Nulle d'entre nous n'a pu la soulever. Je t'y emmène, puis nous irons voir Nabooru l'Exaltée. Elle a demandé à ce que tu sois présent, ce soir. »

Une nouvelle fois, il suivit la Gérudo, une nouvelle fois en silence. Cette peur de ne pouvoir parler le paralysait presque dans toute tentative d'ouvrir la bouche. « Sois comme le brin d'herbe qui ploie mais jamais ne tombe. » Cette phrase lui revint en tête à l'instant précis où son arme (il la supposait sienne, du moins) entra dans son champ de vision. Et d'un murmure, il lâcha enfin : « Merci. ». Aidé de la jeune femme, il n'eut pas trop de mal à attacher l'épée à son côté, avant de la suivre une dernière fois.

"Nous y voilà, Héros. La demeure de Nabooru l'Exaltée. Entre, elle t'attends."

Il s'exécuta. Dans la salle se tenait d'ores et déjà la jeune femme qui l'avait recueilli, mais il ne trouva point de trace du jeune homme. Ses sourcils se froncèrent. Il espérait qu'il ne lui soit rien arrivé.

"Nabooru l'Exaltée." Lâcha-t-il en pliant le genoux. Il pouvait de nouveau parler.


Tali N. Thorlak


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(vide)

Héros du Temps. Ça lui revenait tout doucement. N’y avait-il pas non plus cette épée mythique dans la légende ? Des sages, un sceau, tout ça pour cette Triforce qu’elle-même voulait récolter ? Elle se souvenait du gros bouquin et de ses pages décorés de triangles jaunes qui s’effritaient entre ses fins doigts. L’odeur de poussière et de veille bique qui parfumait l’air en l’ouvrant, ainsi que la matriarche responsable de la bibliothèque la couper en pleine lecture.

Des pas de courses lui firent relever la tête. Trois femmes. La jeune femme en déduisit que l’une d’entre elle était Nabooru, par les vêtements d’un rose prune, les riches joyaux d’or sertis de pierres qui décoraient ses membres et par l’allure qu’elle dégageait. Elle possédait une abondante chevelure sienne calcinée, comme toutes ses sœurs. Contrairement à chez elle, les Gérudo pouvaient avoir leur tignasses blondes, noires et brunes, en plus de l’éternel roux. Gratitude de leurs sangs mêlés par les âges.

Voyant qu’elle regardait la Dame dans les yeux, Tali rebaissa la tête. Elle ne connaissait pas encore très bien les coutumes de ses Cousines, mais là-bas, à la maison, il était hors de question de daigner regarder les prunelles des Dirigeantes. Et quel ne fut pas l’honneur – et la surprise – lorsque la Reine de la Forteresse la salua, utilisant son prénom. Elle gratifia ce respect par un léger hochement de tête, qui se voulait reconnaissant. Jamais sa propre Reine, loin dans l’Ouest désertique, ne l’avait fait. Elle eut cru se sentir à la maison, le temps que Nabooru n’ordonne à ses sœurs de s’occuper du gosse. Link.

Tali fut hébétée et soulagée, qu’elle ne relâche le blond dans le désert à nouveau. Par chance, elle ne l’aurait pas traînée ici pour rien. Toujours agenouillée au sol, la jeune femme laissa les femmes emporter le blessé, alors que pour sa part, elle tournait seulement la tête en direction du nouvel intérêt de toutes : le second homme. L’homme s’agita comme un animal à la sentence que Nabooru avait prononcée et, de sauts spectaculaires, s’échappa de la portée des Gérudo en peu de temps. Un moment, elle se sentie désolée, de l’avoir mis dans un pétrin comme tel. Évidemment, la Dame de la Forteresse ordonna qu’on le retrouve, ce que Tali fit, comme bien d’autres. Mais elle ne connaissait pas tous les recoins de l’endroit, et faisait une très mauvaise trappeuse. Suivant des groupes formés naturellement par les amitiés et les rivalités, Tali avait l’impression d’être un mouton suivant un troupeau de lionne. Elle n’avait aucune idée dans quelle direction se diriger. De plus, elle n’avait point eut le temps de boire, ni d’avaler quelque chose avant de se lancer à la chasse à l’homme. Son endurance faible, courant dans tous les sens sans être moindrement efficace, la Gérudo de l’Ouest abandonna bien vite la partie.

Cet homme aux pupilles verticales ne méritaient, jusqu’à maintenant, certainement pas d’avoir le passe-droit dans la Cité des Voleuses. Il fuyait. Les Gérudo ne fuyaient jamais. Il n’y avait que les faibles qui fuyaient les combats.

« Une vraie couille molle celui-là. » murmura-t-elle pour elle-même. De toute manière, ce n’était pas dans ses cordes. Elle préférait taper, n’ayant point été touchée du gêne de la délicatesse à la naissance, contrairement à sa mère qui en était la figure même. Ses pieds empruntèrent inévitablement les longs couloirs de pierres descendant vers un semblant de sous-sol. Elle savait là, entreposer dans différents barils, de l’eau tenue fraîche par la température du sol. Il ne semblait y avoir d’esclaves ou de serviteurs ici, et la jeune femme dû se servir elle-même. Sans coupe, elle se désaltéra à même ses mains. Un petit goût de bois et de roche la fit grimacer, mais sa soif l’emporta, trinquant à sa propre santé.

Depuis que l’après-midi était tombé, elle n’avait revu le garçon maculé de sang – ni le disparu. Et si la chasse continuait, pour sa part, Tali ne l’avait pas reprise. Elle avait certes les sens en alerte, mais avait préféré s’occuper en se nettoyant de la tête au pied, rapidement. Dès le couché du soleil, elle avait été demandée dans les appartements de Nabooru, et s’y était rendue sans se faire attendre. En entrant, qu’elle ne fut sa surprise de découvrir des appartements … richement décorés. Décoré de biens volés, bien sûr, cela sautait aux yeux. Des trophées divers accrochés au mur, des coupes brillantes de mille feux déposées sur la table au centre de la pièce accueillaient fruits et légumes, et parfois même des pièces d’argents. La chambre devait se cacher derrière l’entre protégée de rideaux bouffants rouge. La table était d’ailleurs entourée d’une farandole d’oreiller tous différents. Ceux-là, rappelait Abelia. Sa tante les adorait, ses polochons, et n’hésitait pas à décorer le palais au grand complet avec.

Tali eut droit à un repas copieux, non pas en tête en tête avec la Dame de la Forteresse. Une dizaine de femmes du désert les avaient rejointes. Elle profita d’ailleurs de ce repas pour mieux connaître ses Cousines. Un repas qui, en fin de compte, en valut totalement la peine. Elle eut droit à des anecdotes douteuses, amusantes, enrichissantes. Il en fut ainsi jusqu’à la fin de la soirée, quand le soleil tardait à se noyer dans l’océan de sable.

Amusée par l’ambiance de la pièce et les coussins lui rappelant la maison, Tali était toujours présente dans la demeure de la Reine quand la dernière des Voleuses retourna à ses oignons. Couchée, bien à l’aise – comme elle avait vu plusieurs des femmes le faire – elle croquait dans une pomme à pleine dent, une main derrière la tête. À croire qu’ici, les codes de conduites étaient restreints à un seul : respect.

On cogna à la porte, alors que la jeune femme reprenait une bouchée dans le fruit rouge, ne quittant point cette position oh! combien confortable. Tellement mieux que de dormir sur le sable. Depuis qu’elle avait quitté les terres qui l’avaient vu grandir, Tali n’avait eu accès à un lit digne de ce nom. Le bruit typique de sandales qui castagnent le sol en pierre lui fit relever les yeux sur une tête blonde. Il n’y avait pas de Gérudo blonde ici.

Tali s’était redressée, appuyée sur l’un de ses coudes, la pomme à moitié entamée coincée entre les doigts de l’autre main libre, sa curiosité piquée. C’était le blondinet de ce matin. Il lui fallut d’ailleurs un certain moment pour le reconnaître, maintenant propre et bien vêtu. Elle l’avait presque oublié, aussi. À croire que l’estomac plein, la réalité laissait place aux rêveries beaucoup plus facilement. Habillé comme tel, avec ses oreilles pointues, le blondinet lui rappelait Noah. Quoique quelque part, il devait être doté d’une certaine force, ayant le passe-droit dans la Cité des Gérudo. Un guerrier caché derrière cette image de blond naïf ? Ce serait à elle de le découvrir. Voir de ses propres yeux.

« Il a l’air pas mal plus en forme que tout à l’heure. » fit-elle nettement impressionnée, en s’adressant à Nabooru. Malgré le manque de ressources du Désert, elles avaient su à merveille le remettre sur pied, et Tali leur levait bien haut son chapeau. Elle détourna bien vite la tête pour fixer ce Link. De là où il était, sans avoir eut le temps de voir les détails de son visage, il semblait mignon à croquer.


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Inuyasha rageait. Il ne supportait pas cette situation.

Il attendit, avant de passer à l'attaque. Il libérerait l'élu de ces folles. Tout en se promettant de casser la figure à celle qui l'avait pris de haut, en dépit qu'elle soit une femme. Il n'avait pas supporté son air hautain et provocateur, il allait le lui faire payer. Elle était un as au sabre ? Qu'elle le prouve. Qu'elle prouve sa soi-disante supériorité. Il voulait lui faire ravaler son caquet à celle-là ! Les autres semblaient lui obéir, probablement était-ce la chef de cette vallée. C'était d'autant mieux. Inuyasha éprouvait un farouche plaisir à se l'imaginer tomber, perdre l'admiration de toutes ses copines, là. ça porterait un sacré coup. Quand un chef de meute tombait, tout le reste en était déséquilibré. Il allait le lui faire payer.

Inuyasha ignorait l'identité des Sages, à part une, Impa, forcément. Le reste, il n'était pas au courant. De toute façon, même en sachant, ça ne serait pas ça qui changerait la donne. Qu'on soit chef, Sage ou autre chose, il s'en fichait royalement. Tant qu'on avait un minimum de respect, sans pour autant dérouler le tapis rouge, il n'y avait aucun soucis. Par contre, le reste...Inuyasha se fichait de la hiérarchie. Beaucoup le considéraient en-dessous de tout, au plus bas. Il se battrait toujours pour prouver le contraire. Qu'il valait autant que n'importe qui. Et là, les gérudos avaient touché une corde sensible. Voilà pourquoi il était en rogne et avait ce désir de vengeance. Elles allaient payer.

Attendant une accalmie, il se lança. Il ne chercha pas à faire ça forcément discrètement comme l'enseignement Sheikah le disait. Il n'était pas un lâche, il voulait juste calculer son coup, et tout à l'heure, il n'aurait pas pu faire grand chose. Là, il le pouvait.
Plusieurs gardes se ruèrent sur lui. Il les défia, au sabre. Les échanges furent vifs, violents, mais l'hybride ne faiblit pas. Si sa maîtrise de l'épée était loin d'être parfaite, surtout qu'il tenait souvent son arme à deux mains au lieu d'une, ce qui lui laissait une très faible défense, il restait très agile, très rapide, avec une force et une endurance impressionnante.

Femme ou pas, il s'en fichait. Elles étaient fortes après tout, et Inuyasha comprit très vite qu'hésiter parce qu'elles étaient des femmes assurerait la défaite. Il refusait de se laisser avoir. Toutefois, il s'interdit malgré-tout de les frapper et de les blesser. Du moins, avec ses poings. Il se contenterait de les repousser, ou à défaut, de les assommer. Mais pas de les blesser malgré-tout. ça, il ne pouvait pas s'y résoudre. Il n'était pas suffisamment monstrueux pour ça.

En revanche, il se montra sans pitié contre les coups échangés. Sautant, esquivant, parant, attaquant, repoussant, un véritable tumulte résonnait dans toute la vallée. D'un coup de coude dans le thorax, il réussit à s'en débarrasser d'une, tout en exécutant un arc de bas en haut avec son arme pour désarmer celle qui arrivait juste après vers lui, avant d'esquiver la troisième d'un saut périlleux arrière, se ramasser sur une main, l'autre tenant son arme, avant de se repositionner sur ses pieds, avant de s'aplatir au sol, évitant un coupe de lance, juste avant de la saisir et ainsi envoyer valdinguer la gérudo sur trois autres qui arrivaient en courant.

Et encore, il retenait ses coups. Mais voilà le style d'Inuyasha, ressemblant à celui des Sheikahs, ce qui semblait très évident quand on savait qu'il été né et avait été élevé au sein de l'un de leurs clans. Souple, rapide, précis, sans laisser de répit, attaquant là où on s'y attendait le moins, restant imprévisible, insaisissable.

Voyant un peu de répit, il courut jusque dans la forteresse, où était retenu l'élu, espérant qu'il ne lui était rien arrivé de fâcheux. Qu'il le retrouverait quand même vivant, et non encore plus agonisant qu'il ne l'était lorsqu'il l'avait trouvé. Bonnes intentions, sans savoir qu'il se méprenait. Mais comment pouvait-il deviner ? Il n'était pas devin, hein !

La forteresse était...labyrinthique. C'était embêtant. Mais il s'en soucia peu. Il continua à longer les couloirs, défiant les gérudos une à une. Et comme les lieux étaient un peu trop étroits pour qu'il puisse manier son arme, il utilisa les poings et le reste de son corps pour se battre. Ou alors, en s'improvisant des objets comme moyen de défense. Genre des poutres ou des lances arrachées. Dont il s'était servi d'une pour faire trébucher un petit groupe de gérudo.

Ce fut ainsi qu'après ce qui lui sembla une éternité, il arriva dans une salle plus vaste, avec quelques gérudos qui se mirent aussitôt sur leurs gardes, la gérudo qui l'avait amené ici dont il était de plus en plus convaincu que finalement, elle l'avait attiré dans un piège, la chef gérudo trônant au milieu de la salle vers le fond toujours avec son air supérieur qui l'agaçait de plus en plus et...l'élu. Devant.

Il en fut surpris. Il semblait...guéri. Il n'empestait plus autant le sang. Ces quelques secondes de surprise lui valurent de se faire lui-même surprendre, justement, par des gérudos arrivant par derrière, tentant de l'immobiliser, tandis qu'il se débattit férocement, s'énervant :


- Ce n'est pas bientôt fini, oui ?! Qu'est-ce que tout cela signifie ?!


Nabooru était visiblement soulagée. Cela se voyait à ses airs. Link était vivant ! Lui, le symbole de l'espoir ! Tout n'était donc peut-être pas si perdu que ça...

A présent, elle réfléchissait. Etait-il bon d'ébruiter sa présence pour le moment ? Elle craignait que, si elle allait contacter les Sages, elle pourrait se faire prendre, sans s'en rendre compte. Et que si elle quittait la vallée après tous ces débordements, ça mettrait la vie des habitantes en difficulté. Elle ne pouvait pas les abandonner. Envoyer une coursière ? Non...ça éveillerait des soupçons.

Elle était dans une salle richement décorée de trophées gérudo, accompagnée de trois autres gardes, avec qui elle discutait. Avoir le point de vue de chacune était toujours une bonne chose, et ainsi, peut-être qu'avec des avis différents, elle parviendrait à prendre la bonne décision. Contrairement à Ganondorf, elle prenait en compte l'avis des autres, elle ne décidait pas avant tout pour son propre bien, mais de celui de son peuple en priorité.

Tali vint les rejoindre, Nabooru l'accueillit, l'invitant à venir. Link ne tarda pas à faire son apparition aussi. Et comme elle l'avait souhaité : en meilleur état que tout à l'heure. C'était même plus que ce qu'elle avait espéré. son expression se transforma en un ravissement.


- Allons, Link, pas de ça, s'il te plait. Viens t'asseoir plutôt, nous avons à parler de choses importantes.

Ce qui lui était arrivé. Tout le reste. Après tout, le principal concerné, c'était lui. Pas question de prendre de décision à l'arrache, qui pourrait le mettre lui et son peuple en péril.

Cela fait, elle allait donc lui demander de leur faire le récit, tout en s'appuyant évidemment sur la version de Tali qui se révèlerait tout aussi précieux selon elle. Mais un bruit au dehors la coupa dans son élan. Pourtant, Nabooru resta parfaitement calme. Ayant plutôt un air un peu amusé sur le visage. Le jeu avait commencé.

Elle, attendant le dénouement, ne bougea pas, nullement affolée, appréciant une coupe de vin des plus illustre, évidemment ôtés à un riche marchand. Les gérudos étaient toujours fières de s'afficher ainsi, et étaient nullement gênées. Nabooru ne se déferait pas de sa véritable nature. Elle était Sage de l'Esprit, oui. Mais elle restait une fière voleuse Gérudo, comme n'importe quelle autre femme de son peuple. Priverait-on à Impa sa façon de combattre dans l'Ombre parce qu'elle était Sage ? Non. C'était pareil pour les autres peuples.

Enfin, après une demie-heure de fracas résonnant dans les couloirs, le monstre fit enfin son apparition. Pour Nabooru, c'était assez étrange, elle n'avait jamais rien vu de semblable, et ne savait pas trop comment considérer l'être. Mais peu importait. C'était un mâle. Et ici, comme tous, peu importait leurs origines, ils devaient prouver leur valeur avant d'être autorisés à rentrer ici.

Nabooru s'amusa de son air surpris. Surprise qui fit que l'être se fit surprendre, et avant que ça ne dégénère tout de même, Nabooru mit pied à terre, se relevant, ordonnant d'un geste, à la fois sûr et autoritaire, d'un ton qui ne tolèrerait aucune réplique :


- Il suffit ! La partie est terminée.

Elle laissa quelques secondes de silence, durant lesquels elle ne cilla aucunement au regard noir que lui lança l'être, avant de lui envoyer :

- Comme tu le vois...Link est sauf. Nous sommes certes des voleuses. Mais nous ne mentons pas. Ce jeune homme a prouvé plus que ce qu'il aurait dû par le passé. Il mérite donc ce passe-droit. Oui, nous l'avons donc aidé. Maintenant, si nous discutions tous un peu ? Il y a de nombreuses questions qui mériteraient d'avoir des réponses. Laissez-le.

fit-elle ensuite à ses gardes qui relâchèrent l'être, qui demeura tout de même méfiant. Nabooru laissa planer un sourire mystérieux sur ses lèvres, genre "à toi de deviner si tu te méfies à tord ou à raison". Pour elle, la réponse était les deux. Il ne fallait jamais baisser sa garde devant une gérudo. Jamais. C'était la règle d'or pour leur résister.

Enfin le calme revenu, elle se réinstalla simplement, avant de s'adresser à Link, plus normalement, déjà, bien que, vu qu'elle était quand même devant des gardes gérudos, elle resta tout de même sur sa position de "je domine". Continuant d'incarner celle qui ne devait avoir aucune faille, qui devait en imposer. Chez les gérudos, voilà comment se gagner le respect, à chaque fois. Nabooru n'enlèverait ce masque uniquement lorsqu'elle n'était pas dans cette situation, et encore, ça dépendait des personnes.


- Link...nous sommes heureuses de te revoir. Vraiment. C'est un grand soulagement pour tout le monde. Mais avant d'entreprendre quoi que ce soit, je te propose de finir de guérir de tes blessures ici. En attendant...comment est-ce que tu as survécu, encore une fois ?

Ce compte est un compte narrateur : les personnages joués par le narrateur ne peuvent pas être utilisés par les joueurs ou joueuses dans leur post (sauf autorisation d'un admin) et les jets de dé du narrateur sont contraignants.



Link

Héros du Temps

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(vide)

Son regard se porta sur celle que l'on nommait Nabooru l'Exaltée. Il ne savait pas qui elle était, mais visiblement ce n'était pas réciproque. Elle, semblait savoir qui lui était. À la simple moue dont se paraît dorénavant son visage, il lui était aisé de comprendre qu'ils semblaient même bien se connaître, dans un passé dont il ne se souvenait plus un seul des rouages. La peste soit cette mémoire qui se jouait de lui..!

Ses yeux se détournèrent bien vite. Il l'avait compris, cette jeune femme en face de lui, à quelques mètres, était la chef de cette ribambelles de femmes qu'il avait vu tout au long du chemin emprunté avec la demoiselle qui l'avait soigné. Ne regarde dans les yeux un Seigneur que celui qui est Seigneur. Si proche ; et pourtant si lointaine à la fois. Des réflexes subsistaient, et ses capacités cognitives n'en étaient pas amoindries, au contraire. Il pouvait penser clairement, et tirer des conclusions. Il avait par ailleurs toujours été vif. Comment aurait-il triomphé de tant d'ennemis, d'énigmes ou de pièges, s'il ne l'avait été.

Un nom résonna à ses oreilles. Link. Quatre petites lettres, qui formaient une seule syllabe, laquelle devait vraisemblablement être son nom. La question lui brûlait d'ailleurs les lèvres. Quarante jours et quarante nuits, passées à errer dans le Désert, traître et mortel, à lutter contre la fatigue, la faim, et surtout... les excès climatiques du milieu. Entre les tempêtes de sables qu'il avait du braver, les chaleurs incommensurables et la violence de l'Astre diurne ; entre les Leevers crus pour seul repas – frugal et peu goûteux – et les froides dunes assoupies, il n'avait pas eu le loisir de se poser des questions. Simplement de suivre un objectif simple : survivre.

D'aucuns prétendent le Désert mortel pour quiconque s'y avance. Mais l'Hylien n'avait pas plié. Avec ou sans triangle doré sur la paume de sa main, il disposait de ce dont peu pouvaient réellement se vanter, bien qu'il n'en ai pas même conscience : un esprit fort, une volonté de fer. Il avait tenu face aux Sandlands, comme le roc battu par les flots, et prouvé que l'impossible était réalisable. Survivre dans un univers pareil sans provision, matériel, ni connaissance quelconque des lieux pendant plus d'un mois. Mais il restait humain, et tout aussi solide qu'il pouvait être spirituellement (qui n'aurait pas été fou, à sa place ? Sincèrement ? Qui s'est jamais endormi enfant, et réveillé enfant dans un corps adulte ? Après toutes les distorsions mentales qu'il avait eu à subir, il n'est plus rien, je crois pour remettre en cause la résistance de son esprit.), il n'avait pas pu tenir physiquement : déjà bien diminué pour une raison qu'il ignorait, il s'était retrouvé confronté à un choix : marcher ou mourir.

Indéniable avait été la responsabilité de l'homme en rouge et de la jeune femme à la taille parée de sabres dans sa survie. Et sur ses deux sauveurs, il en manquait un. Nabooru s'était déjà exprimée depuis quelques secondes, quand il se releva. Ses yeux bleus parcoururent une dernière fois la salle, sans s'attarder sur les richesses qu'elle exposait.


"Où se trouve l'homme qui m'a sauvé ?" S'enquit-il, sur un ton relativement posé. Le blond n'avait pas mémoire des coutumes et moeurs Gérudo, aussi n'avait-il pas en mémoire que les individus de sexe masculin n'étaient pas autorisés à voyager librement sur ces terres-ci que celles que tenait Nabooru. Comment aurait-il pu s'en douter, avec les attentions dont les amazones avaient fait preuve à son égard..?

Mais avant que quiconque n'ai pu ajouter quoique ce soit, il eu réponse à sa question. L'homme en question déboula en trombe, entrée fracassante au possible, avant de se retrouver avec trois lances pointées sur le torse. Les yeux de l'Hylien sautèrent du Sheikah à la Gérudo, avec cette lueur là qui fit trembler des êtres parmi les plus grands. Et d'une même voix, sans s'être pour autant concernés, les deux hommes parlèrent.


"Que signifie ceci, Nabooru l'Exaltée ?" Il s'était relevé un instant plus tôt, à l'entrée de l'homme-bête. « Pourquoi m'accorder des soins, là où tu menaces mon sauveur ? »

Sans lui répondre personnellement, la Chef Gérudo s'exprima, et clarifia les raisons de cette chasse à l'homme qui semblait avoir eu lieu, tout en lui apportant de nouveaux éléments sur son propre passé. Ainsi, il avait été traqué de la même manière, autrefois ? Et avait gagné le respect de la Tribu, expliquant les privilèges auxquels il avait droit.
La peste cette mémoire. Quand bien même en apprenait-il petit bout par petit bout qu'il restait dans le flou le plus total. Le flou ? Bel euphémisme ! En dépit qu'on le nommait Link, et qu'il était sorti gagnant d'une épreuve dont il ignorait toutes les règles et conditions, il ne savait rien !

Il laissa tomber un lourd voile noir sur sa vision, lassé de tout cela.
Trous noirs. Trous noirs sur fond blanc. Orbites vides de ce crâne poli qui revenait sans cesse, à chacune de ses nuits. Ce crâne gigantesque, qui chaque soit l'avalait tout entier. Pris de stupeur, il rouvrit les yeux, brusquement. Ses doigts, montés naturellement jusqu'à ses paupières (comme pour les masser) s'éloignèrent tout aussi subitement, alors qu'il semblait lui même sortir tout juste d'un mauvais rêve, réveil en sursaut. Sans même qu'il ne s'en rende compte, sa main gauche (celle qui ne souffrait pas d'une brûlure – laquelle étant cachée sous de multiples morceaux de lin –) était descendue s'appuyer sur la hampe de son épée. Acier béni, mais néanmoins scellé, Excalibur avait elle aussi changé d'apparence. Les couleurs s'étaient ternies, la garde autrefois découverte s'était recouverte sur elle même. La lame était un peu plus courte et avait changé d'aspect. Méconnaissable aux yeux de tous, à dire vrai.

Reprenant consistance (en à peine plus d'une seconde, mais une seconde qui avait paru particulièrement longue à l'ancien porteur du Courage), il vint s'asseoir non loin de Nabooru, à côté de laquelle siégeait l'autre femme à qui il devait la vie. Les Gérudos se déplacèrent afin de faire une place à Link en face de la sage, là où les séparaient uniquement une table – basse mais longue, il n'aurait pu en être autrement pour ceux qui mangent sur des coussins –

La question de la Sage de l'Esprit en soulevaient d'autant plus pour lui. Et si toutes lui brûlaient les lèvres au point – presque – de lui faire un peu plus rougir les joues, déjà martyrisées par le soleil, il avait conscience qu'il fallait aller à l'essentiel.


"Pourquoi étais-je dans le désert ?" Demanda-t-il simplement. Question qui pouvait être amusante pour certains, mais son visage trahissait un sérieux à toute épreuve, tandis que dans ses yeux dansait toujours ce regard. Ce regard de héros.


Tali N. Thorlak


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(vide)

Des bruits étranges lui firent relever la tête. Il y avait du tapage à l’extérieur. Et c’est après de longues minutes pendant lesquelles Tali croyait que ses Cousines joutaient avec de l’alcool dans le sang qu’une silhouette fit une entrée fracassante dans la pièce. Habituée aux sons de joute, ne se doutant point qu’il s’agissait d’une réelle bagarre, la surprise lui fit lâcher la pomme qu’elle avait entre les doigts.

C’était l’homme chassé depuis la matinée. Tali s’était redressée. Maintenant assise, les jambes décalées, une main sur l’un des pommeaux de ses sabres, la jeune femme était prête à s’élancer vers le fauve. Mais à peine cette position adoptée que l’Argenté fut maitrisé par les gardes Gérudo. Rapidement et férocement. À croire que ces deux qualitatifs étaient cadeau de leurs ancêtres communs. À Aslzey, cet homme aurait déjà été transformé en brochette, cependant. Et sa tête aurait été présentée sur une pique, aux entrés de la cité pour avertir les hommes qui ne se conformait pas aux règles.

La situation entre de bonnes mains, la rouquine de l’Ouest s’était assise à nouveau sur son polochon aux couleurs carmin, déposant sur la table le cœur de pomme qui, avec toute cette soudaine agitation, était parti à l’encontre du sol. Il était foutu, pas question de manger de la nourriture qui avait touché le sol, aussi propre semblait-il.

Les deux hommes présents dans la salle ne semblaient comprendre ce qui passait, dans chacun des deux cas. Et c’est qu’il avait du caractère, le ptit blond, à prendre ce ton-là. Il n’avait point peur de protéger son bienfaiteur. Cette idée que tous les Hyliens étaient des faibles – merci à ce cher Noah – n’était nullement fondée, il fallait croire. Elle en avait souri, même si la situation ne s’y prêtait guère. Ses doigts virent naturellement cherché une pièce d’or, juchant près des bols d’or. Que sa Grande Altesse ne s’inquiète de ce petit bien : Tali en avait vu assez pour respecter cette Nabooru. Il y avait quelque chose en elle, de puissant. Une sorte d’aura, que la jeune femme n’arrivait pas à cerner. Une force d’esprit surprenante, peut-être ? Elle s’en mordait les lèvres d’incompréhension en regardant sa figure.

Comme de fait, Nabooru avait confirmé les exploits du garçon. N’était-il pas normal, au final, de faire captif les hommes, les forçant à montrer leurs vraies valeurs, car par le passé un homme avait abusé de tout ? Ganondorf n’était qu’un cas isolé, avait-elle semblé comprendre. Ses agissements avaient clairement marqué la vision que toutes ces femmes du Sud avaient des hommes. Mais la trahison des hommes allait plus loin encore, avec ce Roi qui n’avait point répondu à la requête d’un vieillard, qui se trouvait être un Ange. Et le royaume de l’égoïste fut enseveli sous les sables. Ce n’était qu’une légende, disait-on, mais Tali y croyait. Comment expliquer tout ce sable présent en tant d’endroit autre que par une malédiction des Dieux ?

Nabooru avait parlé, telle une Reine, et relâché l’Argenté. Tali avait soupiré, sentant là qu’il ne s’agissait pas d’un mouvement. La jeune femme l’aurait tout simplement jeté en prison. C’était beaucoup plus prudent. S’il s’emportait lors des discussions, au moins aurait-il eut été sous clef. Il devait être plein de ressource, et la prison ne le rendrait certainement pas moins dangereux, mais ses chances de fuites seraient réduites au maximum.

Link vint les rejoindre, après un moment de réflexion intense, et pénible. Il devait être fatigué, même s’il devait avoir dormi toute la journée. La question de Nabooru ne trouva qu’une autre question. Link ne se souvenait pas. Tali avait lancé un regard interrogateur vers Nabooru, avant que ses prunelles noisette ne retombent sur le blondinet. Il ne savait pas ce qu’il faisait dans le désert ? Elle était médusée.

« Ce serait plutôt à toi, de nous le dire. » fit-elle d’un ton un peu dur, se redressant légèrement, ses doigts jouant toujours avec une pièce d’or. On n’allait tout de même pas dans le désert pour faire mumuse avec ces monstres verts étranges dégueulasses. À moins d’être une Gérudo. À croire que son bain de soleil lui avait saccagé les méninges.

« Il semble lui manquer des épisodes. N’auriez-vous pas un antidote pour l’aider à récupérer la mémoire ? » Tali l’avait dit en pensant aux soins quasi miraculeux prodigués au blond au courant de la journée. S’il croyait qu’elles avaient toutes deux réponses à sa question, il serait très déçu. Sauf si l’autre homme avait les réponses. Sous cette pensée, elle releva les yeux vers le concerné aux cheveux ivoirin.

« Je crois que lui, fit-elle en le pointant doucement du doigt, pourra mieux nous expliquer ce qui s’est passé, en attendant. »

Elle ne savait point sur combien de kilomètres l’homme aux cheveux d’argent avait trainé Link et était curieuse d’en entendre le récit. Le sien n’était pas important, elle les avait tout simplement sortis d’une mort certaine et pénible. Elle n’allait certainement pas flatter son ego comme on poli un diamant devant tout ce beau monde. Elle allait le faire seule.

« Enfin, s’il veut bien nous faire confiance un peu, après tout. » gloussa la rouquine.


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Par des coups d'épaule, Inuyasha se dégagea des gardes, et resta méfiant. Bon, au moins, l'élu semblait aller bien, ce qui déjà, le rassurait. Et il n'appréciait vraiment pas l'idée de s'être fait manipuler de la sorte par cette...cette femme qu'il était en train de traiter de vipère dans sa tête, de même que par d'autres termes franchement pas très corrects, du genre "enf*iréé". Cette femme qui semblait avoir une forte influence ici, d'ailleurs, par là, il comprit qu'il devait s'agir de la chef des lieux. Le reste, il ignorait, après. S'il en avait l'occasion, il la défierait pour rétablir son honneur, trop fier pour se laisser marcher dessus de la sorte, se fichant bien s'il s'agissait d'une femme ou d'un homme. Du moment que l'adversaire était à sa taille, il prenait, car Inuyasha avait quand même pour principe de ne jamais s'en prendre à plus faible que lui. Il trouvait ça inconcevable. Mais de son niveau ou plus fort, oui.

Sauf que l'élu semblait...déboussolé. Inuyasha dirigea son regard vers lui, sans vraiment trop s'en rendre compte, cherchant à comprendre. Il n'avait pas vraiment été témoin des derniers événements après tout. Mais s'il pouvait lui apporter son aide...perdre la mémoire, punaise, il était parfaitement bien placé pour savoir ce que ça faisait ! Lui-même en souffrait pas mal, les rares - heureusement - fois où ça arrivait. C'était d'ailleurs à un coup comme ça qu'il avait été banni de son clan sans comprendre, sans se souvenir de ce qu'il avait commis malgré-lui, sans être là, conscient, comme dans un autre monde. Alors oui, le ressentis que pouvait avoir l'élu, Inuyasha pouvait parfaitement comprendre. Et par ce trait commun, qu'il ne souhaitait pourtant à personne vu le mal que ça causait, il se sentait un peu concerné, et cela le motivait à vouloir continuer à tenter de l'aider, de lui apporter son aide, bien qu'à sa manière, Inuyasha étant incapable de dévoiler ses véritables sentiments à des gens qui n'étaient pas ses proches. Et ça, actuellement, il n'en avait pas, alors tout était dissimulé sous un masque qu'il prenait.

Alors qu'il se demandait comment aider Link dans cette histoire de perte de souvenir, il fut interrompu par la gérudo qui les avait conduit ici, affirmant que lui devait en savoir plus. Sauf que malheureusement...Inuyasha avait trouvé Link par pur hasard. Pur hasard ou jeu des déesses, il ne savait pas, mais n'appréciant guère d'être contrôlé d'une quelconque façon, il préférait pencher pour le hasard pur et dur.

Et...là, cette fois, il ne répondit pas énervé. Bien que restant sur ses gardes malgré-tout, prêt à attaquer au moindre geste compromettant. Il répondit...parfaitement calmement, presque d'une manière neutre :


- Non, je ne sais rien de ce qu'il s'est passé. Je vous ai juste trouvé sur le chemin, Elu. Outre votre statut...je ne pouvais simplement pas abandonner lâchement quelqu'un qui avait besoin d'aide. Alors que ça aurait été la meilleure solution. Je m'en serais mieux sorti sans vous, je n'aurai pas eu de problème. Mais...c'était inconcevable.

Restant honnête. Lui-même ignorait comment est-ce qu'il était arrivé ici sous sa forme démoniaque. Constatant au passage la situation qu'il y avait à ce moment-là. Dans un tel endroit, quand on y était pas habitué, une seule chose comptait : survivre. Et ça, Inuyasha savait très bien faire, vu qu'il s'agissait de son quotidien. Mais même. Pour survivre, c'était normalement chacun pour soi, comme il l'avait signifié. Inuyasha vivait certes avec la loi du plus fort dans la nature sauvage d'Hyrule au milieu des monstres, mais cela ne signifiait pas pour autant qu'il était d'accord avec ce concept.

Il avait vu simplement quelqu'un ayant besoin d'aide. Alors il l'avait aidé. Quitte à mettre sa propre vie en jeu pour ça.


[HRP : désolée pour l'attente, comme signifié sur mes profils, pas trop là en ce moment ^^"]

Elle allait répondre à Link, lorsque l'autre énergumène arriva. Link sembla...outré, et son attitude surprit Nabooru, qui ne parvint pas à cacher sa surprise. Il était normalement au courant des pratiques particulières qu'il y avait ici...non ?

Nabooru allait lui ordonner d'arrêter tout de suite de se payer sa tête, car ce n'était pas du tout le genre de chose qu'elle supportait, sauf que...Link ne semblait pas mentir, en fait. Son pouvoir de Sage d'Esprit, qui était en elle, le lui faisait comprendre de manière inconsciente. C'était d'ailleurs souvent cette "trop" grande facilité à dénicher le vrai du faux qui avait surprit à chaque fois, avant qu'on ne découvre qu'elle était tout simplement la Sage de l'Esprit. Du moins, Ganondorf et les sorcières l'avaient su avant que Nabooru en soit elle-même consciente. Pour ça que "comme par hasard", ce fut elle qui fut choisie en tant que bras droit autrefois.

Mais il ne fallait pas croire. Nabooru ne lisait absolument pas dans les pensées. C'était disons...quelque chose d'instinctif, et ce pouvoir particulier lui permettait de voir plus clairement que certains. Son pouvoir de sage ne portait pas le nom "d'Esprit" pour rien, tout de même.

Link s'était-il reçu un choc, pour qu'il perde ainsi ses souvenirs ?

En tout cas, la jeune Tali prit la relève, à raison toutefois. Nabooru ne privait jamais ses soeurs de leur parole. Alors comme tout le monde, elle se tourna vers...l'homme ? Le monstre ? Non, pas un monstre, car il était capable de parler comme tout le monde, et les monstres d'Hyrule ne le pouvaient généralement pas. Mais il ne ressemblait pas à un homme non-plus. Bref, elle ne savait pas trop comment qualifier "ça", n'en ayant jamais rencontré de sa vie.

Qui d'ailleurs, répondit. Sa réponse n'apporta pas grand chose, et malheureusement, il ne mentait pas non-plus.

Nabooru soupira. Ils étaient bien avancés, là !

Alors se reprenant, elle s'adressa à Link de nouveau, essayant de se montrer patiente. Parce que cette qualité ne faisait pas partie d'elle, mais là, elle n'avait pas le choix. Elle devait maîtriser cette situation. Ce fut donc calme, qu'elle lui répondit simplement :


- Rappelle-toi Link, qu'ici, à cause de certains actes d'un homme puissant nommé Ganondorf, notre groupe, ici présent, décida de ne plus se laisser influencer. Pour ce faire, nous limitons donc l'accès à ce territoire à tout homme qui l'oserait, peu importe son espèce. Nous ne tenons plus à être manipulées et trahies ensuite, ainsi qu'abusées, alors désormais, un homme doit savoir faire ses preuves, ici. Toi, tu as réussi, autrefois, et tu as même fait bien plus pour nous. Tu as donc largement mérité notre estime. Les autres...doivent obligatoirement nous prouver leur valeur. Et crois-moi, nous nous rappelons de chaque mâle que nous autorisons à pénétrer ici sans séjourner derrière des barreaux.

Elle espérait avoir été la plus claire possible. Que les deux hommes présents approuvent ou pas, elle s'en fichait, ici, ils n'avaient pas leur mot à dire. C'était la loi de la vallée, que toutes appliquaient. Et elle n'avait aucunement l'intention de changer ça.

Mais en tout cas...si Link était amnésique, Nabooru jugeait plus prudent de ne pas dévoiler encore sa présence. Cela risquait de tomber dans les oreilles d'éventuels ennemis, qui pourraient alors en profiter pour frapper encore plus fort. Ganondorf n'était pas du genre à lésiner sur les moyens, après tout. ça serait plus prudent. Pour l'instant, elle ferait en sorte que Link soit protégé, jusqu'à ce qu'il soit capable d'affronter leurs ennemis de nouveau. C'était le moins qu'elle pouvait faire après tout ce qu'il avait fait.

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Link

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(vide)

Rien de tout cela ne lui disait ce pourquoi il était parti dans le désert. L'Exaltée répondait à des questions – qu'il n'avait pas posé — lesquelles en amenaient d'autres encore. Bien que l'effort soit louable, la Gérudo avait plus tendance à embrouiller l'Hylien qu'autre chose. Semblait-il, il avait prouvé sa valeur aux yeux des femmes du Désert. Quelle valeur ? Qu'avait-il fait ? Cà et là, certains regards semblait apitoyés, d'autres plein d'un respect qu'il ne saisissait pas. Sans doute la Reine du Désert effectuait un gros travail en matière de patience (cela se voyait sur son visage) mais elle oubliait qu'il émergeait dans un monde, qui s'il lui était autrefois familier lui était désormais tout à fait étranger. Rien ne lui restait sinon ce nom auquel s'accrocher, et cette épée, sas doute vestige d'un passé guerrier.

Il releva les yeux vers Nabooru, soutenant son regard, sans toutefois que ne naisse de l'animosité désormais. Il semblait qu'ils étaient alliés – si non pas amis, autrefois. Force était de le reconnaître : quelques fussent les coutumes des amazones, elles restaient néanmoins ses hôtes en plus de l'avoir soigné.
Devant lui s'étendait une table – basse – sur laquelle reposait moults mets et maints autres délices gustatifs. Des vins dont l'odeur était gage de qualité, des viandes dont les fumets enivraient les plus difficiles des narines, et des fruits aux allures si exotiques que les plus incrédules des yeux ne pouvaient s'empêcher d'être charmés. Les siens tombèrent, après avoir cherché ceux de la Sage de l'Esprit un bon moment, sur toutes ces invitations aux festins. Il garda le silence, alors que ses mains se posèrent doucement sur le rebord de bois (finement ouvragé).

Rien de tout cela ne lui faisait envie. Il n'avait faim et soif de rien, sinon de complétude. Link – quoiqu'il ai encore du mal à se désigner ainsi, il lui fallait admettre que c'était l'une des seules choses à laquelle se rattacher – se sentait incomplet. Non. Il se savait incomplet : le fait était qu'il avait l'impression claire et nette qu'on lui avait arraché une partie de lui même. Divisé. C'était là le mot.
« Divisé. » Il n'avait su tenir sa langue. Pour la première fois depuis le début de son errance, il avait su mettre un mot sur ce ressenti qui l'habitait, parasite étouffant son coeur, broyant jusqu'à sa vitalité. Et de fait, s'il l'avait enfin prononcé, le mot en lui même n'avait été qu'un simple murmure. Tout juste audible, dans le silence de mort qu'avait conquis la demeure de Nabooru l'Exaltée après ses explications.

Sa main gauche quitta la table, lentement. Il ne se sentait pas libéré, loin de là. D'aucuns disaient que parler aidait les gens. Peut être ; peut être que non. Toujours est-il qu'il alla instinctivement à la garde de sa lame. Cette lame qui, il en était dorénavant persuadé, n'avait rien d'une épée standard. « Tout doux. » Pensa-t-il, alors que le contact avec l'acier lui intimait une sorte d'appréhension mortelle. Désespoir de l'animal blessé et à bout de souffle. A nouveau, il posa devant ses perles bleues deux suaires obscurs.
Et les ténèbres le prirent. Dans cette nuit artificielle dansait un loup aux crocs d'ivoire et aux yeux profonds – abysses marines. Sa robe, tantôt noire, tantôt grise, tantôt blanche, aux reflets verts, se détachait dans l'Obscur, à mesure que ne s'imposait à lui ce ballet sanglant, dirigé par la Nuit elle même. Quoique. Son flair et son instinct ne savaient lui dire s'il s'agissait d'une journée noire, soleil masqué par quelque nuage de suie, ou une nuit sans étoile ni lune.

Son épaule lui faisait mal, ouverte. Morsure d'un de ces adversaire sans plus d'identité, massé dans toute cette ombre perverse. Ses pattes avant le lançaient, tandis qu'il lui semblait que la postérieure gauche devenait plus rigide que la pierre sur laquelle il lui avait si longtemps été coutume de se laisser réchauffer au soleil, après s'être rafraîchi dans le carrefour de tous les cours d'eau. Mais malgré toutes ses douleurs et ses peines, il lui fallait mordre. Mordre ou mourir. Point de fuite possible : avant même que ne soit lancé la traque il serait mort. Entouré comme il l'était, rien ne pourrait le sauver s'il tournait le dos.
Ô combien pouvait être dur la vie du Loup. Et ô combien pouvait-il être plus dangereux encore, une fois mort.


"Divisé." Répéta-t-il, un peu plus fort, les yeux toujours fermés, alors que sur son arme se fermait sa main, en dépit des bandages et des cicatrices. La sueur perlait sur son front, malgré le froid tombé avec la nuit sur la Forteresse de Nabooru. « Tout doux. Calme. » Ses jointures palissantes se tâchèrent de rouge. La pression qu'exerçait ses doigts sur le fer avait rouvert le large trait qui barrait sa main, et en dépit du lin autrefois blanc, pouvait-on distinguer une faible – incroyablement faible. Mourante – lumière en émaner. Une lumière qui allait de paire avec le joyaux incrusté à la fin de la garde et à la naissance de la lame. « J'arrive. » Par trois fois, le sang martela les dalles, avant de courir sur l'acier.

Son front luisait, ses cheveux blonds, devenus poisseux, collaient. Masquant ses tempes, cachant ses yeux. Ses pommettes – creusées par la perte de poids qu'avait accompagné son errance – s'étaient faites blanches. Le teint autrefois brun du garçon s'était laissé bouter dehors par une pâleur fiévreuse. Son visage et sa posture transpiraient l'inquiétude, la crainte. Celle là que l'on peut avoir de perdre un être cher – reflet de soi même.
Ses genoux se détendirent, prestes. Il ne se connaissait pas cette vitesse, ni ces réflexes mais ne s'en étonna pas. Sans qu'il sache pourquoi, le temps lui était compté, c'était l'évidence. S'il voyait tout ce qui l'entourait, il ne le percevait plus : son esprit était focalisé sur un point tout particulier. Le reste existait sans exister à ses yeux. Et c'est la main toujours fermement accrochée à l'Épée de Maître qu'il tourna talon, suivant un flair et un instinct dont jamais il n'avait eu conscience.


[Petite précision : Link n'est pas sorti, il s'apprête juste à le faire !]


Tali N. Thorlak


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(vide)

L’Argenté ne savait point ce qui s’était passé. Chouette. Ils étaient encore plongés dans le plus grand des mystères.

« Vous auriez eu des problèmes d’une manière ou d’une autre. Mort d’épuisement, mort de faim, mort de soif, mort blessé … le seul chemin pour retourner sur les landes vertes est de passé par la Forteresse Gérudo, bien gardée. » déclara-t-elle à l’adresse de l’homme habillé de rouge.

En quelques mots, Nabooru expliqua à Link les différents « tests » de valeurs, à tous les hommes qui traversaient les terres des Gérudos. Mais déjà, il ne semblait plus écouter.

Quelques mots furent murmurés. Il semblait parler à un fantôme. Ou alors c’était lui le fantôme, avec ce teint si pâle et ses joues creuses. Il semblait soudainement fiévreux. Tali releva la tête : il n’avait définitivement pas toute sa tête, à rouvrir ses plaies comme il le faisait. Ou alors il était tellement perdu dans le vague qu’il n’avait plus conscience de ses gestes. Ou encore, il était totalement stupide.

« Tu devrais arrêter, gamin. » fit la rouquine d’un ton morne. Cette phrase sembla passer dans le beurre, d’ailleurs. Et à peine tendait-elle la main pour le réveiller d’un touché qu’il se levait, habilement.

« Hey ! »

Tali posa deux yeux ronds sur lui. Il partait ? Un bonsoir, peut-être ? Les deux mains déposé sur la table, prête à se lever d’un bond, elle jeta un regard sur Nabooru : elle n’allait quand même l’autorisé à partir comme ça, non ?


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Inuyasha préféra ignorer la remarque de la gérudo. Lancer un débat là-dessus ne les mènerait nulle part. Ayant très bien confiance en lui-même dans ce domaine-là, il serait certainement tombé sur les gérudos, oui, et aurait eu les soucis qu'il avait eu tôt ou tard, mais il avait survécu à tant de chose...pire que ça ! Il aurait été affaibli par la faim, oui. Certainement même. Mais il aurait attendu de s'en remettre, parce que d'après ce qu'il comprenait dans le récit de la chef, elles ne laissaient pas mourir de faim leurs prisonniers.

Mode de vie d'ailleurs qu'il n'approuvait pas du tout. Mais qu'il pouvait comprendre, en un sens...cette femme prétendait qu'elles avaient été traitées bassement par un homme, et là où Inuyasha n'était pas d'accord, c'était sur le fait que tous les autres hommes devaient subir cette coutume à cause d'un seul. Ils payaient pour lui, quelque part.
Là où il pouvait à peu près comprendre, c'était tout simplement parce que le fait d'être méprisé, sous-traité, considéré comme moins que ce qu'on était juste parce qu'on était...différent, il comprenait cette volonté de tout faire pour obliger les autres à admettre le contraire. Parce que ça, il tentait de le faire depuis le début de sa vie.
Alors s'il n'approuvait pas la méthode, il comprenait néanmoins le pourquoi.

Soudain, Link parut bizarre et se releva, sous les regards incrédules de chacune. Inuyasha fut surpris, oui, mais eut un air méfiant. Pour avoir été possédé une fois, il se posait des questions. Et même s'il ne savait pas du tout ce qui arrivait à l'élu...il savait qu'il ne devait pas laisser faire les choses.

Et comme il était toujours à l'entrée de la pièce, il saisit fermement Link par l'épaule. Ce n'était de toute façon pas dans son état actuel qu'il surpasserait la force d'Inuyasha, qui était déjà en temps normal supérieure à celle des Hyruliens. Il l'obligea ainsi à s'arrêter, l'empêchant d'aller plus loin, lui envoyant :


- Sors pas de là. C'est une mauvaise idée à mon avis. Attends d'être guéris d'abord, et de retrouver tous tes souvenirs.

Le laisser partir, dans cet état ? Il ne résisterait même pas face à un sacdos ! Mais il ne semblait pas l'entendre. Se doutant que ses gestes risqueraient de lui coûter des menaces et des lances, il envoya malgré-tout :

- Désolé, les filles, mais la méthode douce ne fonctionnera pas !

Et, les prenant au dépourvu, il frappa Link au visage, tout en contrôlant évidemment un minimum sa force pour éviter de lui briser la mâchoire en plusieurs morceaux, ce dont il était parfaitement capable de faire. Juste une bonne grosse claque bien bruyante qui se sentait très bien, bref, de quoi réveiller.
Inuyasha le savait bien, pour l'avoir vécu, et dans ces cas, il fallait un choc. Et s'il se faisait détester pour ça, eh bien tant pis. Il dirait ce qu'il pensait, comme souvent, mais si les gens ne comprenaient pas que c'était à la base pour reprendre l'élu de quelque chose qui semblait vouloir le posséder, alors il les laisserait dans leur imbécilité.


- Réveille-toi !


Au premières questions de Link, Nabooru avait bien compris qu'il n'avait...plus ses souvenirs. Du moins, pas tous. C'était pour cela qu'elle avait expliqué le plus simplement possible la façon de procéder ici, afin de d'abord répondre à ses questions concernant ce sujet, vu qu'il s'était insurgé. Pas dans le but de lui devoir des explications à ce niveau-là, parce qu'elle ne changerait pas à ce niveau-là. Juste pour tenter de le resituer, pour que ça lui rende un peu la mémoire. Disons qu'elle l'espérait.

Mais en voyant sa réaction, elle était de plus en plus convaincue qu'il fallait le garder caché, protégé, jusqu'à ce qu'il retrouve la mémoire et ses forces. Sinon, leurs ennemis lui tomberaient dessus, et là oui, il serait mort à coup sûr ! Bon, ceci dit, elle pouvait peut-être aussi rejoindre le Sanctuaire des Sages pour en informer ses homologues...elle ne savait pas. Devait-elle garder le tout secret, au cas où ils tomberaient dans les mains de l'ennemi ? Twinrova savait manipuler les gens en pensée après tout. Ce qui signifiait qu'elles savaient les lire. Nabooru en avait amèrement connu l'expérience pendant 7 ans...
Oui. En informer les Sages était risqué aussi. Nabooru ne craignait pas le danger, mais elle n'était pas folle non-plus : Link était l'élu qui ramènerait la Lumière en Hyrule. C'était écrit. Alors oui, elle passerait de nouveau sûrement pour une traîtresse. Mais...si cela permettait de sauver la vie de Link...alors elle n'hésiterait pas à mettre l'estime qu'on lui accordait en jeu. Ils comprendraient !

S'ils le découvraient eux-mêmes, par contre, évidemment, elle ne le leur cacherait pas la vérité...mais elle retarderait le plus possible cet instant. Les Sages ne se feraient pas facilement capturer, mais...leurs ennemis étaient puissants, et Nabooru ne voulait pas refaire l'erreur de sous-estimer ses adversaires. Quand vous avez payé cette erreur pendant 7 ans comme elle l'avait fait, car trop arrogante et sereine, ça ne pouvait que donner une sacré leçon !

Elle allait donc entamer la suite, sur le combat qui les avait opposé à la Citadelle Noire. Qui lui avaient rappelé de bien mauvais souvenirs. Mais elle fronça le regard en voyant la soudaine...non-réaction de Link.

Elle s'accroupit alors à ses côtés, tentant de le ramener à lui :


- Link ? Eh, gamin ! C'est quoi cette scène que tu nous fais ?!

Oui, il y avait un soucis. Comme attiré par une force mystérieuse, il se releva pour sortir. L'être étrange l'attrapa, et avant que quelqu'un ait pu faire quoi que ce soit, il gifla le Héros du Temps. Ce qui fit forcément réagir les gardes, tout en faisant réagir vivement Nabooru, connue pour ne pas être du genre à mâcher ses mots, surtout dans ce genre de situation :

- Non mais tu ne manques pas d'air, GAMIN ! Pour qui est-ce que tu te prends ?!

Bref, elle ne supportait décidément pas de se faire surprendre. Le tout en rejoignant Link, le soutenant, et surtout tentant de l'éloigner de l'autre, là. Bien qu'avec du recul, elle comprit de suite, mais était bien trop fière pour l'avouer. Elle restait une gérudo, hein ! Et fière de l'être !

Ignorant les ripostes de l'inconnu, elle ordonna simplement, tout en forçant Link à s'allonger sur le sol :


- Apportez-lui de l'eau, vite !

Et pendant qu'on s'exécutait, sa mémoire commença à interpréter la situation. Elle repensait aux mots prononcés par l'élu. Ils avaient forcément un sens ! Mais lequel ? Elle devait le découvrir. Et pour cela...

- Mes soeurs, retournez à vos postes de garde. Vous le savez, personne ne doit entrer. Empêchez quiconque de venir ici.

Ce fut ainsi que les gardes se retirèrent, pendant que Nabooru plaçait ses doigts sur les temps du jeune hylien. Elle allait simplement utiliser son pouvoir de Sage. Celui qui lui était propre. Celui de l'Esprit.

- Tali...peux-tu veiller à ce que personne ne vienne nous déranger ? Je ne tiens pas à être déconcentrée.

Le tout en jetant un regard particulier à l'inconnu en rouge. Elle ajouta simplement, histoire de prévenir la chose :

- Je cherche simplement à savoir ce qu'il se passe. Mes pouvoirs en sont capables...

Sûr que ça ne serait pas le feu ou l'eau, par exemple ! Alors restant ainsi à genoux aux côtés de l'hylien, gardant le contact sur ses temps, elle ferma les yeux et se concentra. Nabooru n'utilisait pas souvent ses pouvoirs. Elle ne le faisait...que rarement. Mais là, elle estimait que les réponses ne s'obtiendraient pas aisément, par Link en tout cas. Et comme personne ne savait quoi que ce soit de plus...

Peu à peu, son esprit entra en contact avec celui de Link, sans pour autant l'entraver. ça, c'était Twinrova, qui pouvaient faire pire encore. Elle suivait juste le flux de ses pensées, des images et des sons qui pouvaient défiler dans sa tête. Sans le gêner, sans le toucher, juste en le suivant, et si son aura pouvait lui redonner les forces qui lui manquaient à l'occasion ça serait bien...d'ailleurs, pour ça, elle ne fermait pas son esprit à celui du Héros. S'il voulait effleurer ses souvenirs, qu'il y aille, cela lui rendrait peut-être la mémoire. Toutefois, Nabooru se fermerait pour certains de ses propres souvenirs, qu'elle considérait comme plus personnels. Comme son enfance. Son parcours. Comment elle était devenue cette femme qu'elle était aujourd'hui, incluant l'égarement de son esprit et de son âme pendant ses 7 ans de séquestration, avec le ressentis qu'elle avait eu lorsque Link l'avait libérée de Twinrova. Ce genre de chose. Les images en commun avec lui non. Les ressentis, elle ne le laisserait pas l'effleurer.

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Link

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(vide)

Issue barrée. Nul part ou continuer. Partout, de l'eau, de l'eau, et encore de l'eau. Une eau noire, qui monte sans jamais s'arrêter. Une seule crainte : qu'elle noie tout. C'était comme si à eux venaient la Mer. Il paniquait. Sans oublier ce vrombissement intense et omniprésent qui lui vrillait les oreilles. Menacé. Il était en danger.
L'animal détroussa à nouveau les babines, grognant ouvertement contre ce noir de suie qu'il avait fini par comprendre être de l'eau. Quand ses pattes s'étaient retrouvées trempées... Il avait réalisé.

Ses crocs luisaient de salives – ou de bave, qui sait ? – autant qu'ils ne brillaient de violence. Il gratta le sol, terre mouillée, de sa patte avant, rageur. Chaque instant, le bruit se faisait plus puissant, toujours plus fort, toujours plus dangereux. Il avait véritablement l'impression d'être cerné en ce jour de crue. Comme pour accompagner le tintamarre, son propre grognement se fit plus intense et plus préventif : sous peu il allait mordre.

Mais le Loup à la robe brisée se savait trop faible pour vaincre. Il n'était pas vieux, certes, mais bien trop diminué. Le sang collait ses poils entre eux, et une balafre lui barrait l'oeil, tandis qu'une autre lui déchirait le museau. Il sentait la chair qui pendait de son épaule ravagée, la douleur qui le perçait, par delà les murailles de fourrure, de tissu ou de muscles. Mais plus que tout, il se sentait divisé. Il allait mourir incomplet.
Incomplet mais vengé. D'un bond puissant, il se jeta dans la mêlée.

Il poussa un cri, avant de se réveiller, en nage. On l'avait mené ici – une chambre sans doute – depuis la demeure de l'Exaltée. D'un geste furieux, il rejeta le drap de lin qui reposait sur son corps encore pansé, avant d'être stoppé par une douleur autrement plus furieuse. Il lui semblait que sa clavicule avait été arrachée. Sa main opposée s'y porta silencieusement tandis qu'il s'effondrait doucement, se laissant glisser en dehors du lit. Des larmes de douleur, de tristesse et de rage perlaient sur le coin de ses yeux.

Une fois à terre, il lui fallut un long moment avant de se calmer. Il avait chaud. Atrocement chaud, d'une chaleur propre à la douleur. Mais il se força à se lever. Il le fallait. La souffrance le lançait. Lui vrillait les tympans, lui faisait tourner tête. Il rampa tant bien que mal jusqu'à la petite table qui trônait au milieu de la pièce. S'agrippant d'une poigne faiblarde et fiévreuse, il parvint enfin à se hisser sur ses deux jambes, au prix d'un effort qui lui apparaissait inhumain.
Il resta là, haletant et trempé de sueurs froides pendant deux bonnes minutes, à reprendre ses esprits. Le rêve était encore bien vivace, au moins partiellement. De l'eau, de la peur, et de la douleur.

La peste soit ses mains. Gourdes, et malhabiles, par deux fois il lui fallut tenter de saisir le tissu qu'on lui avait remis. Les deux fois, il tomba à ses pieds, au sol. La soie était fine, ses doigts par trop lents et patauds. Quel débile qu'il faisait ! Si fragile ! Si incapable. La colère monta, contre lui même. Le temps pressait, et il s'évertuait à enfiler une soierie... La peste soit cette faiblesse que la sienne.
Rageur, il parvint finalement à revêtir le tissu dont on lui avait – lui semblait-il – fait cadeau. Sur la gauche, une ceinture d'or, qu'il passa non sans mal. Sa tête tourna ensuite en tout sens (à un point dangereux pour ses cervicales), à la recherche de l'épée qui l'accompagnait. Il ne savait, à dire vrai, pas même à quoi servait un objet pareil, mais sa présence sur son flanc avait quelque chose de rassurant.

La porte grinça, réveillant une amazone assoupie.
« Vous devriez... » Commença-t-elle, avant de se retrouver au sol à nouveau, vaincue par un direct qui avait le mérite d'avoir été expéditif, et non létal. Sa mâchoire le lançait désormais. A mesure qu'il émergeait, il se trouvait des nouvelles zones douloureuses, certaines dont il ignorait un instant plus tôt jusqu'à l'existence.

Le blond savait bien qu'il était hôte des jeunes femmes, mais se sentait plus comme prisonnier, et bien que le remords l'accabla d'avoir frappé cette jeune femme qui avait contribué au soin qu'on lui avait donné, il se concentra sur son objectif : trouver un point d'eau, et s'évader de la Forteresse-Prison.

Tout faiblard qu'il était, il parvint à franchir les dédales, presque instinctivement. Ces endroits étaient familiers à son corps et étranger à son esprit. Il savait presque quoi trouver après chaque couloir (ou du moins, le type d'obstacle suivant), parvenant à désenclencher les pièges sans savoir même qu'il y faisait face. Ses pieds connaissait ce labyrinthe. Et quand une Gérudo avait le malheur de croiser sa route... Elle rencontrait bien vite les étoiles, souvent bien plus surprise de se faire frapper que de voir l'Hylien debout en dépit de son état. Il laissa derrière lui trois femmes inconscientes, avant de gagner la cour. Au fond, à droite, il aperçût un feu de camp, lequel encadré par une dizaine de femmes. L'air de la nuit lui fit du bien, et il était suffisamment éloigné pour se tenir debout sans trop de risque.

Il inspira un grand coup, alors que les vents du désert lui balayait les cheveux. Son regard se déporta à l'Est. Sous peu, le Soleil se lèverait, à en croire le rouge qui teintait les cieux de ce côté là. Il poursuivi sa route vers l'Est, évitant ainsi les gardes de l'autre côté. Ce qu'il ne savait pas, c'est que toutes les gardes ne se trouvaient pas au même endroit.


"Halte-là !" Lança-t-elle, haut et fort. « Nabooru exige que... » Il le savait. Et il se savait désormais découvert. Qu'importe, il se mit à courir, si vite qu'il le pouvait. A quoi bon la frapper ? Celles de derrière avaient sûrement entendu.

Ses pieds quittèrent le sable, pour quelque chose de moins stable. Le sol tanguait sous ses pieds, et inquiet, il cessa sa course. Quelle folie prenait donc la terre ? Mais le calme d'un instant (relatif : il se savait poursuivi, et ses poursuivantes se rapprochaient) lui permit d'entendre s'écouler l'eau.
L'eau.

Sans plus attendre, il plongea.


Elle avait fait mander quelques-unes de ses soeurs pour transporter le jeune hylien dans une chambre annexe, afin qu'il puisse s'y reposer sereinement. Au moins, le garçon ne serait pas importuné par des personnes s'attardant sur son état -bien moins pitoyable que lorsqu'il arriva sur les lieux- et pas non plus dérangé dans son sommeil, qui semblait déjà bien profond pour quiconque l'aurait observé en l'instant. Aux alentours de minuit, Nabooru rentra dans ses appartements, n'ayant pas lésiné sur les victuailles lors du repas, qui fut festif pour l'occasion. La Sage se dévêtit, ôtant atours et bijoux au plus vite pour pouvoir enfin placer un point sur cette journée riche en émotions. Rejoignant sa couche prestement, elle se recouvrit d'une fine couverture en ce qui semblait s'apparenter à du satin, agréable au toucher. L'esprit enfin apaisé, la rouquine put fermer les yeux calmement, effectuant un long soupir de soulagement.

« Le gamin est en sécurité ici, rien ne pourra lui arriver tant que je veillerai. »

Une petite inquiétude demeurait malgré tout, au sujet des blessures plutôt importantes du jeune homme. Nabooru secoua la tête de gauche à droite pour se débarrasser de cette pensée superflue. Les soins Gerudos lui avaient été administrés avec la plus grande attention. De plus, des gardes étaient postées au chevet de sa chambre. Elle se le rappelait comme pour se rassurer. Que risquait-il ? Rien, à n'en point douter. Effectuant un sourire, elle se laissa porter par les vagues du sommeil qui se faisaient plus insistantes. Demain, ce sera une journée normale, comme elle l'avait tant attendue.
~

Le soleil pointait le bout de ses premiers rayons par la fenêtre, illuminant le visage de la femme aux cheveux de feu. Un petit rictus de dérangement s'afficha sur son faciès, plissant des yeux encore fermés, désireux de plus de sommeil. Elle ramena sa couette par-dessus son visage, mais l'agitation au-dehors la fit émerger bien plus rapidement qu'elle ne l'eut souhaité. Dans les couloirs on entendait des bribes de discussion peu rassurantes. « Le garçon... enfui... » Ni une, ni deux, Nabooru sauta hors de son lit au sens propre du terme. S'habillant à moitié correctement, elle sortait de sa chambre en trombe. Le porte avait bien failli assomer une femme qui passait par là, d'ailleurs. La Sage s'avança brusquement vers la chambre de Link, arpentant un couloir interminable. Et ce qu'elle ne voulut croire quelques instants plus tôt apparut bel et bien devant ses yeux.
Il avait disparu. Une nouvelle fois.


« Mais quelle folie me fait-il, encore celui-là ?! » s'agaça-t-elle en frappant la porte d'un coup poing. Il fallait le retrouver, au plus vite. La rouquine commençait a prendre cet air énervé qui annonçait aisément une tempête si quelqu'un venait l'importuner. Une Gerudo arriva en courant vers sa supérieure. Essoufflée, elle posa une main contre le mur du couloir et prit la parole face à l'autre rouquine de mauvaise humeur.

« Excusez-moi, soeur Nabooru... Il y a trois de nos soeurs à l'infirmerie, et l'une d'entre elles souhaiterait s'entretenir un instant avec vous.
- À l'infirmerie ? Que s'est-il passé ?!
- Elle vous le dira mieux que moi, soeur Nabooru... »

De toute évidence, elle ne souhaitait pas témoigner des foudres de la Sage. Celle-ci, commençait à bouillir d'incompréhension, mais conservait son calme du mieux qu'elle pouvait, tout en se dirigeant vers les lieux où on l'avait fait mander. Ses pas se faisaient lourds. Avait-on prit Link en otage et blessé trois soeurs Gerudos pour cela ? La colère montait. Elle arriva dans l'infirmerie. Il y avait là plusieurs lits dont trois effectivement occupés. Sur deux d'entre eux reposait une femme, endormies à première vue. La troisième était assise sur le sien et releva la tête en remarquant la présence de Nabooru. La femme n’était pas blessée, mais encore sacrément sonnée par le coup qu’on lui avait infligé à la tête. L’exaltée soupira de consternation avant de s’adresser à sa sœur.

« Dis-moi tout ce qui s’est passé.
- Nabooru… Je n’ai pas eu le temps de comprendre quoi que ce soit et je ne sais ce qui a bien pu se passer.
- Sois plus explicite, comment t’es-tu retrouvée ici ?
- Je montais la garde dans le grand couloir jusqu’à ce que j’entende un bruit, en me retournant, j’eus tout juste le temps de distinguer qu’il s’agissait de notre invité…
- Link ?! »

Effarée, elle tourna les talons. Comment osait-il après l’hôspitalité que son peuple lui avait offert ? Non. Calme. Quelque chose n’allait pas, de toute évidence. La Sage se remémorait le dernier instant passé avec lui, lorsqu’elle effleura ses souvenirs hier en fin d’après-midi. Elle n’y avait vu que du… rien. Tout du moins, un chaos inexorable et imperceptible semblait s’être emparé du jeune garçon. Noir, le vide, antimatière ? Forme gigantesque, ombre, illusion ? Dépravation, réminiscence, destruction, inexistence, déréliction, persistence, diffraction, déchéance. Une représentation impossible à discerner, mais c’est pourtant ce que vit -ou plutôt avait ressenti- Nabooru en le touchant. Il ne lui avait fallu que peu de temps avant de retirer ses mains du garçon, devenues glaçées. Impuissance, souffrance, délivrance, un loup. Un condensé de ressenti qui s’était installé en elle pendant quelques secondes au contact du faux Kokiri. Elle se mordilla la lèvre inférieure. Pourvu qu’il ne lui soit rien arrivé.
Continuant de s’avancer en marchant de façon effrenée dans le dédale de la forteresse, Nabooru parvint jusqu’au-dehors. Elle avait fait abstraction des appels qu’on lui témoignait avant qu’elle ne sorte, sans le vouloir, trop occupée à ressasser quelques pensées de la veille.
Le soleil lui fit légèrement plisser les yeux, la ramenant également à la réalité. Hors de ses pensées, elle entendit enfin une voix qui vint la tirer définitivement des chaînes de son propre esprit.


« Sœur Nabooru ! Sœur Nabooru ! Venez voir par ici ! »

L’exaltée porta son regard sur sa gauche, là d’où venait la voix. Une Gerudo plus jeune lui faisait de grands signes des bras pour qu’elle s’approche. Ce qu’elle s’empressa de faire. La jeune fille était en compagnie d’un groupe de quelques autres Gerudos. La Sage de l’Esprit s’étant avancée jusqu’à elles, croisa les bras et afficha une mine interrogatrice, tout en écoutant ce qu’avait à dire son interlocutrice.

« Nous montions la garde cette nuit. C’est très tard dans la nuit que nous vîmes le Héros courir jusqu’à l’entrée de la vallée…
- Où est-il allé ? Pourquoi ne l’avez-vous pas rattrapé ? coupa Nabooru.
- Il était déjà bien loin lorsque nous l’avons aperçu. Il s’est dirigé vers le pont et…
- Et ?
- Il a sauté. »

Elle n’en croyait pas ses oreilles. Link s’est jeté dans la rivière comme on y jette une pierre. Le gamin avait vraiment un problème depuis qu’il était revenu en Hyrule. La rouquine n’osait imaginer ce qui avait bien pu se passer durant ces quarante jours d’absence. Peut-être qu’il lui en parlerait, lorsqu’il irait mieux… Si toutefois il avait survécu à une pareille chute. Allons ! Il s’agit du Héros du Temps, ce n’est pas ça qui aura raison de lui.
Nabooru porta son regard en direction du pont et se retourna vers sa tribu, réunie à ses côtés.


« Élite Gerudo, Fers de Lance, formez vos binômes ! De suite ! »

Les concernées s’exécutèrent sur le champs dans une agitation remuant et soulevant de grands nuages de poussière. Dix groupes se formèrent alors que les non-membres de l’élite s’étaient reculées. Le leader de cette grande troupe s’enquit alors de désigner les groupes un par un afin de leur donner les directives à prendre.

« Je veux deux groupes au Lac Hylia, vous descendrez la rivière pour y accéder le plus rapidement possible. Quatre groupes dans la plaine dont un qui se chargera de vérifier si le gamin ne se trouve pas au ranch et un autre qui s’approchera du côté de la rivière, vers le Domaine. Un groupe à Cocorico, un autre à la Place du Marché, un au Mont du Péril et un aux abords de la forêt. Contentez-vous uniquement d’observer sans agir, et ne pénétrez pas dans l’enceinte des Kokiris, Gorons et Zoras. Faîtes-vous discrètes, sœurs. Vous avez ma confiance. Maintenant, allez ! »

Toutes exécutèrent les ordres de leur leader immédiatement et partirent explorer le pays à la recherche de Link. Cette fois il était bel et bien en Hyrule, donc le retrouver serait assurément plus aisé que lors de sa dernière désertion.
Quant à Nabooru, elle retourna dans ses appartements pour réunir quelques affaires dans un sac de cuir. Elle n’allait pas rester les bras croisés, oh non ! La Sage de l’Esprit donna quelques dernières directives à une de ses suivantes pour tenir les rennes de la tribu le temps de son petit voyage, puis se pressa jusqu’aux écuries pour y préparer son étalon Håg. Chevauchant au plus vite, elle galopa sur le chemin du château pour y rendre une petite visite à la princesse. Peut-être savait-elle quelque chose, bien qu’il ne faille pas y compter plus que cela. Lui était avis que Link aurait pu s’y rendre également, d’ailleurs. Dans le pire des cas, elle aura simplement fait une promenade matinale... Espérons que cela n’aie pas servi à rien et qu’elle tombe sur les traces du garçon.


« On ne va pas se laisser semer par un gamin, tout de même ! »

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