L'audience des diables

Avec Ganondorf Dragmire

[ Hors timeline ]

Abel Del Naja


Inventaire

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(vide)

-Mes yeux et mes oreilles… Ton ombre et la mienne… répétait Ganondorf.

L’intonation de sa voix laissait présager que le seigneur Gérudo avait plusieurs idées noires dans la tête, en regardant celui qui venait de prêter serment à ses pieds. Ganondorf avait posé ses puissantes mains sur ses épaules en signe de bienvenue, confortant Abel dans le choix qu’il venait de faire. Enfin une cour de Roi où il était accepté à sa juste valeur ! Mais mieux encore, en à peine dix secondes d’intronisation, Abel semblait déjà donner des idées à son nouveau roi. Il ignorait qu’il serait une source si rapide d’inspiration.

Les deux triangles d’or sur la main de Ganondorf s’illuminèrent soudainement. Etait-ce la marque du pouvoir divin de la Triforce dont on avait tant parlé ? Le ciel au-dessus de leurs têtes ondoyait violemment.


Tu seras nos yeux et nos oreilles à la cour, déclara Ganondorf à travers le tumulte naissant. Une ombre dans le dos de nos ennemis. Ta mission sera périlleuse... Tu auras besoin de ceci.

Le roi du désert ouvrit ses mains et la lumière devint trop vive pour Abel, qui dut couvrir ses yeux de son bras. La terre tremblait sous ses pieds, et il sentait le monde de Ganondorf vaciller tout autour d’eux. Qu’allait-il en advenir ?!
Et puis aussi brutalement que l’autodestruction de ce monde noir avait commencée, celle-ci prit fin. Abel hésita d’abord, rabaissa très lentement son bras, et ouvrit les yeux avec précaution. Au creux de ses mains basanées, Ganondorf tenait le plus étrange masque que le noble Del Naja ait jamais regardé : entièrement blanc et fait d’acier, il paraissait être lisse comme de l’eau, mais de nombreux symboles le recouvraient. En penchant la tête au-dessus, Abel s’aperçut que les symboles prirent une autre forme. Puis, ils disparurent, réapparurent, et se remodifièrent au moindre mouvement de tête d’Abel.[/i]

- Le premier de mes présents, expliqua le seigneur du désert d’un sourire satisfait. Ce masque des illusions te sera utile. Il est ma première véritable création, et il te faudra revenir l'imprégner de ma puissance régulièrement. Ne laisse pas son apparente banalité te berner, Abel. Avec lui, tu seras la plus grande terreur de nos ennemis.
-…C’est magnifique.


Les symboles brillaient d’une douce lueur dorée, comme si de la lumière avait été enfermée dans l’acier même du masque.


-Permettez-moi,
murmura-t-il.

Les mains salies d’Abel s’emparèrent avec précaution du présent de son roi. La main gauche tenait la face du masque, quand la main droite se saisit de la sangle marron pour la mettre sur les oreilles du noble.
Le masque d’acier couvrit dès lors le beau visage du jeune Del Naja. Il sentit, quasi immédiatement, le pouvoir de cet objet se répandre à travers ses veines. Quelque chose de glaçant et de brûlant à la fois. Ses tempes battaient plus vite. Son cerveau chauffait pendant que ses mains et ses pieds refroidissaient. Quel était ce pouvoir ? Que renfermait donc ce masque qui puisse rendre Abel ivre de pouvoir et d’euphorie comme il ne l’avait jamais été ?!


-Mon roi… Merci pour ce cadeau, lâcha enfin Abel d’une voix rauque.

Derrière son masque, Abel avait eu, l’espace d’un instant, le regard aussi dément que celui de son nouveau maître.

Une nouvelle terreur venait de naître en Hyrule.


« Mon roi… Merci pour ce cadeau. »

Il suffit à Ganondorf d'un regard échangé avec son nouveau fidèle pour comprendre qu'il avait réussi. Le beau noble à la chevelure dorée était bien habité par une âme sombre, capable de tout et dés lors désireuse de lui obéir. Le gérudo ne pouvait lui en demander plus. Quelques instants auparavant, une partie de son esprit, au fond de lui même, le mettait en garde contre l'idée de confier un tel pouvoir à un presque inconnu, mais cette voix discordante s'était tue pour ne laisser que le silence de la satisfaction.
Abel avait de l'allure avec ce masque, il serait magnifique au combat.


« La meilleure manière de me remercier est de me servir au mieux, Abel. »

Et sur ce point, le Seigneur du Désert avait de grandes ambitions pour le noble. Cela faisait longtemps qu'il comptait faire entrer un homme de confiance au sein même de la citadelle de Zelda. Et toujours, ses tentatives avaient été avortées. Ceux qu'il envoyait ne parvenait pas à cacher longtemps leur vrai nature. Mais Abel... Et bien, Abel semblait doué pour porter des masques. Il pouvait réussir là où les autres avaient échoué. Et si il avait trompé le Lion ou bien en venait à le tromper un jour, celui ci pourrait toujours l'envoyer souffrir dans le néant.
Conscient qu'ils n'avaient plus rien à faire là et que maintenir ce monde puisait dans ses forces, Ganondorf tendit le bras et un passage s'ouvrit vers le monde réel.


« Il est temps de retrouver la lumière du soleil. Après toi, Abel. Je dois être le dernier à quitter ce lieu... »

Il haussa les sourcils, pour souligner le sous entendu. De fait, si un malheureux se retrouvait seul ici bas, il suffirait que Ganondorf cesse de penser à cette dimension pour que l'âme en question soit distordue en même temps que le désert blanc. Le gérudo attendit donc que le noble ait traversé avant de s'approcher de la sortie. C'est alors que son regard s'attarda sur la forme noire comme le néant qui grandissait à l'horizon. Il s'arrêta, dressé fièrement, lui faisant face. Seul un rire sombre et caverneux lui répondit d'abord. Puis, une voix s'insinua dans son esprit, familière.

« Bien entouré et pourtant seul, comme toujours. Tu offre trop d'attention aux insectes, Dragkachn. Le gérudo avait souvent entendu ce mot, sans toutefois en comprendre le sens. Néanmoins, il entendait bien la moquerie dans cette voix. Crois tu vraiment qu'il fera la différence, face à tes ennemis ? »

Ganondorf avança vers le portail qui le ferait quitter ce monde, conscient que cela ne le débarrasserait pas de la présence infectieuse, qui rampait en lui comme une maladie. Avant que son pied ne franchisse la frontière, il se retourna et lâcha avec un sourire,

« Il compte, comme chacun d'eux. Sa voix était calme, assurée. Chacun de mes enfants est un rempart que tu devras abattre, avant de me vaincre. »

Et il retrouva la lumière.


[FIN DU RP]

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