Acte I - Elegy of Emptiness

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Shéliak


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Le désert... Le sable à perte de vue, et le soleil qui te dessèche la peau, creusant ça et là des crevasses semblables à celles du sol aride. Il ne fait pas bon vivre dans un tel environnement quand on est un être de l'eau, mais quand il s'agit de ton unique foyer, tu n'a guère le choix. Voilà trois mois que je vis parmi les pierres et le sable. Trois mois depuis que je sais qui et ce que je suis. Trois mois que je vis en paria de la société de mes semblables. Mais je ne suis pas seul, enfin je n'ai jamais vraiment été seul, Jellycake est là, même s'il n'est pas très bavard sa présence m'est agréable. Et puis le fait de m'occuper d'un être vivant m'a aidé à ne pas dépérir aussi.
Depuis que je suis entré chez les Gerudos, je ne cesse de penser à cet homme, sur son cheval. Selon les gerudos, il s'agirait de leur roi. Je ne peux y croire, les hyliens décrivent Ganondorf Dragmire comme un monstre, un tyran. Mais cette homme, même si ses yeux étaient animés d'un feu étrange, son aura était douce,  semblable à la sensation du sable qui file entre les doigts. C'est du moins ce que j'ai ressenti. Et il était beau, oh oui. Pour la première fois, j'ai ressenti de l'admiration pour un être autre que ma propre personne.
C'est depuis cette rencontre que je vis auprès des voleuses, qui m'ont aménagé une demeure adaptée à ma condition de zora, à savoir un grand aquarium directement relié à la cascade de la vallée; cette demeure m'a coûté cher mais je n'ai pas le choix de vivre parmi ces voleuses; après tout, je suis un banni et je doute que les hyliens voient mes actes d'un très bon oeil, quand aux gorons, je ne supporterais pas de vivre parmi rustres. Ni parmi ces gamins sauvages de la forêt. Non, je dois rencontrer ce Ganondorf, et le rallier à ma cause, quel qu'en soit le prix.


« Aucun moyen de bloquer le lit du torrent ? »

« Les courants sont trop forts, mon roi. A moins de faire s'effondrer entièrement la falaise, le barrage serait aisément emporté par les flots. Nous pourrions tenter de détourner une partie du cours d'eau en amont mais pas le bloquer totalement. »

Ganondorf grimaça, de mécontentement. Un projet de plus qui se révélait être une illusion irréalisable. Il n'en voulut pas à Aveil, néanmoins, persuadé que sa seconde parmi les gérudos avait réalisé tout ce qui était en son pouvoir pour le satisfaire. Si elle avait échoué, alors c'était pour de bonnes raisons. Et pourtant, l'idée d'assécher le lac Hylia en bloquant le torrent qui le nourrissait lui plaisait. C'était là une manière sûre d'affaiblir ses ennemis sans pour autant prendre de risques. Assécher le lac permettrait de mettre en danger les zoras, et donc d'obtenir un moyen de pression sur ces alliés fidèles de la couronne Hylienne.

Le gérudo approcha sa monture du rebord du précipice. Le vertige aurait fait reculer n'importe quel cheval, sauf le sien, dont le sabot frôla le vide sans qu'il ne montre le moindre signe de panique. Son cavalier observa les flots grondants en dessous de lui, la roche à pic sur plusieurs dizaines de mètres, la cascade qui charriait des blocs de roches entiers. L'idée que ces flots lui résiste le fit gronder de colère. Ganondorf ne pouvait tolérer cela, même venant de la nature elle même. Si Din avait pu forger la terre par son souffle brûlant et ses bras puissants, alors lui aussi en serait capable.
Rageur, il tira sur la bride de son cheval et lui fit faire demi-tour, aussitôt suivit par Aveil. Cette dernière n'ouvrit pas la bouche le long du trajet qui les amena à la forteresse et le gérudo sut qu'elle avait capté son humeur massacrante. Finalement, tandis qu'ils passaient devant la herse, elle brisa le silence et, amenant sa monture à la hauteur de celle du Lion, elle déclara,


« Moi roi, si les flots nous résistent, pourquoi ne pas changer de tactique ? »

Ganondorf ne répondit pas mais le regard curieux qu'il lui lança l'incita à poursuivre, plus assurée,

« Un zora exilé nous a rejoint il y a peu. Il prétend être un bâtard royal. Peut être pourrions nous l'utiliser pour... »

Déchirer l'ennemi de l'intérieur. Aveil n'avait pas achevé sa phrase que Ganondorf en saisissait déjà le sens et l'idée. Et celle ci lui parut excellente. Jamais il n'avait pensé à une telle stratégie et il s'en serait presque voulu si il avait connu avant l'existence de ce banni. Ses lèvres s'étirèrent en un fin sourire, empreint de malice. Sa voix profonde ordonna, avec douceur,

« Conduits moi à lui. »

[hrp]Désolé du temps de réponse, le taff toussa [/hrp]

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Shéliak


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Mon bassin d'eau pure, alimenté par la cascade de la vallée. C'est à l'intérieur que je me trouvais lorsque l'une des voleuse de la forteresse pénétra dans la demeure que m'avaient alloué les Gerudos. Allongé au fond, Jellycake à mes côtés. Je lui lançait de temps à autre un rubis vert, qu'il s'empressait d'engloutir, enfin s'empressait était un bien grand mot, disons plutôt qu'il glissait mollement vers le rubis avant de le gober. J'aimais bien cette demeure, les Gerudos étaient de très bonnes bâtisseuses et avaient un certain raffinement dans leur architecture, sous les décorations tribales. La voleuse semblait nerveuse, et je ne compris pas immédiatement ce qui se passait lorsque celle-ci frappa à la vitre de mon bassin, à cause de sa voix déformée par le glouglou continuel de l'aqueduc d'alimentation. Je sortis alors lentement la tête de l'eau, tandis que la voleuse bafouilla quelque chose à propos du roi. Mais celle-ci n'eût pas le temps de reformuler que Ganondorf lui même entra dans ma demeure. J'étais à nouveau sous le choc, par Nayru qu'il était beau. Avec sa longue tignasse rousse, ses traits carrés, comme sculptés dans la roche, et sa peau hâlée par les sables du désert. Je n'ose pas bouger, accoudé au bord de mon aquarium, mais la voleuse derrière lui me fait discrètement signe de sortir de l'eau. Je m'exécute tandis qu'Aveil me désigne comme étant leur nouvelle recrue. J'aimerais parler mais les mots restent coincés dans ma gorge, je me contente de rester là, bêtement, à le regarder, sans pour autant réussir à le regarder dans les yeux. Puis les mots finissent par se débloquer alors que ses yeux finissent par capter les miens.
"M...Messire, c'est un honneur, je suis Shéliak."fit-je en bafouillant.
Je raconte alors mon histoire, ou du moins ce que j'en juge utile. Ganondorf sourit en écoutant le récit, ses yeux ambrés s'illuminant d'un feu mystique. Intérieurement, j'exulte. Quelle perfection! L'esthète que je suis en reste scié. Soudainement, il se met à parler, d'une voix suave et grave, vibrante et tonnante. Je suis sous le charme.


Les zoras avaient quelque chose de fascinant pour un homme du désert tel que Ganondorf. De toutes les races qu'il avait découvert à Hyrule, c'était celle là qui attirait le plus son attention, car ces hommes-poisons étaient à cheval entre deux mondes et entre deux éléments : l'air et l'eau, la terre et la mer. C'était là peut être quelque chose d'unique au monde, et il n'en fallait pas plus pour l'intéresser.

D'un bond, le Zora jaillit hors de l'eau et se retrouve devant le gérudo, qui l'examine et ne peut manquer de constater que, pour sa race, il doit être très beau. Presque un modèle de sculpture, avec un petit quelque chose en plus. Une prestance, une confiance en soi qui n'avait rien de commun. Les zoras étaient fier mais celui là plus que la norme. Un prince ? Ganondorf se rendit compte qu'il ignorait si ce peuple avait des nobles ou seulement une famille royale, ainsi que l'étendue de celle ci. Il n'avait jamais rencontré que le roi poisson lui même, et il avait entendu parlé d'une fille. Rien de plus.


"M...Messire, c'est un honneur, je suis Shéliak."

Ganondorf se retourna vers Aveil, l'interrogeant du regard. Hors de l'eau et bafouillant, le Zora était bien moins impressionnant. Et pourtant, la gérudo conservait son calme et lui sourit doucement, comme pour l'inciter à donner sa chance à nouveau venu. Le Lion lui concéda de mauvaise grâce et se força à écouter Shéliak, qui commençait à lui raconter son histoire.
Au fil des minutes, son incrédulité devint curiosité puis satisfaction. Ganondorf exultait devant la faveur que lui accordait Din en lui envoyant la clé pour écarter un obstacle de poids sur la route de la victoire. Un bâtard royal Zora, c'était presque trop beau pour être vrai, mais le gérudo ne voyait aucune raison de dénier la parole de Shéliak. Il y avait en effet quelque chose de royal en lui, qui se voyait au premier regard. Finalement, quand l'homme-poisson eut terminé, le gérudo s'approcha et lui prit une de ses mains dans les siennes. Elle était abîmée, couvertes de marques, signes de la dure vie que le batard avait enduré dans son exil. Le Lion fixa alors son invité dans les yeux et lui déclara,


« Nul sang royal ne devrait endurer pareil tourment. Ta place est sur un trône, Prince Shéliak. »

Ganondorf imposa sa main marquée par la Triforce sur celle du Zora. La magie fit son office et quelques instants plus tard, sa peau redevint lisse et belle. Le sourire du gérudo s'élargit,

« Veux tu le récupérer ? »

[hrp]Désolé du retard ! En revanche, un conseil : évite de faire réagir les persos avec lesquels tu rp. Là c'est pas grave mais normalement c'est toujours l'autre joueur qui décide de comment réagir à ce que ton perso fait ^^[/hrp]

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Shéliak


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Soudainement, le monarque du désert saisit l'une de mes mains. Sa poigne est ferme, mais douce, ce faisant il l'examine. Je ressens un peu de honte, car quelques-une de mes écailles manquent ça et là, arrachées à force de labeur et du temps passé à vivre dans la solitude. Habituellement, je lustre mon corps à l'aide de poudre de corail, mais il est très difficile de s'en procurer dans le désert et au fur et à mesure du temps, j'ai fini par les négliger. Il est vrai que mon apparence n'est plus celle que j'avais autrefois, mes écailles ont terni par manque de nourriture et j'ai maigri. Mais alors le seigneur Ganondorf s'adresse à moi et je ne sais quoi répondre.
« Nul sang royal ne devrait endurer pareil tourment. Ta place est sur un trône, Prince Shéliak. »
Je suis heureux, certes, mais je n'ai rien d'un prince. Rien du tout. Mais alors se produit une chose à laquelle je m'attendait encore moins. Le Gerudo appose son autre main sur la mienne, l'enveloppant alors et révélant sa marque d'Elu des Déesses, qui se met à luire. Je ressens alors une douce chaleur dans la paume de ma main. Surpris, je la retire aussitôt et je constate alors que celle-ci a repris son apparence originelle, et que la brillance de mes écailles a même été sublimée.
Ganondorf se remet à sourire, la flamme de ses yeux brillant de plus belle.

« Veux tu le récupérer ? »
Encore sous le choc de ma miraculeuse guérison, je ne réponds pas immédiatement. Mes yeux plongent alors dans les siens. Je n'arrive pas à lire quoi que ce soit dans son regard. C'est à la fois un peu effrayant et envoûtant.
"Oui" fit-je dans un souffle.
Je reprends alors les mains de Ganondorf et les embrasse en signe d'allégeance. Le roi et sa fille ne seraient bientôt plus, avec le seigneur du désert à mes côtés.


Il n'y avait qu'un pas de la loyauté à la flagornerie, et Ganondorf restait interdit sur le sens à accorder au geste de Shéliak. Soit le batard Zora était sincère dans son attitude respectueuse et soumise, soit il comptait le duper. Évidemment, le gérudo ne pouvait tolérer qu'un seul de ces deux choix. Oui, son invité pouvait potentiellement lui apporter une grande aide, en occupant le trône du domaine Zora et en gouvernant le peuple poisson sous son égide. Mais il pouvait également tenter de le doubler, récupérer le pouvoir avec son aide puis se détacher de lui, ou pire, se rallier à ses ennemis.
En d'autres temps, Ganondorf aurait fait confiance à son charisme, à sa force de persuasion, par orgueil. A présent, les années et les échecs ainsi que les trahisons répétées lui avaient apporté, sinon une certaine sagesse, au moins une solide méfiance à l'égard des âmes inconnues. Certains auraient appelé ça "paranoïa", lui préférait y voir de la prudence. Toujours était il que le gérudo n'était pas prêt à accorder sa confiance à Shéliak. En faire un pion était une possibilité, mais le Lion aimait à penser qu'il ne devait pas diriger de larves, mais des esprits forts. Mener des insectes était aisé, même Zelda y parvenait. Amener les puissants à vous suivre, là était le réel défi, la plus grande gloire. Et le bâtard pouvait prétendre à être de cette race des élus. Seulement, pour cela, les mots ne comptaient pas. Ils ne pouvaient suffire.


« Shéliak, sache qu'un trône ne peut être offert, il doit se conquérir. Si tu veux gagner ce qui te revient de droit, il faudra te battre. Je peux t'y aider... Il eut un regard complice pour Aveil. Mais comme tout ce qui a de la valeur en ce monde, mon aide a un prix. Et je veux quelque chose de toi. »

Son regard s'aiguisa. Ganondorf connaissait le coût de ce qu'il s'apprêtait à demander, à exiger même. Il ne pouvait pas imaginer de meilleur test pour le Zora : soit il acceptait et prouvait sa dévotion, soit il refusait et s'avérait aussi inutile que ses frères et soeurs. Ce que le Seigneur du Malin lui demandait était de briser un tabou, révéler le plus grand secret de son peuple, celui qui avait toujours manqué au Seigneur du Désert.

« Donne moi la clé du domaine Zora. Je veux la musique qui en ouvre la porte. »

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