D'incinérations et d'horreurs.

Libre — Premier post pour Saria

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Lanre


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Brûlé. Oui, brûlé. La moitié de la gueule devait lui avoir été arrachée lors de cette dantesque explosion que nous avions provoqué. Ce final éblouissant et qui l'avait, louée soit les Déesses, monstrueusement déformée. Toute un pan du visage parti en poussière. Les os, les muscles, les nerfs et l'oeil à vif ! Ah ! Qu'il était devenu laid ! Horrible ! En réalité, la vue était difficilement soutenable, et même à moi, elle donnait la nausée. Mais ce qui me réjouissait véritablement, c'était de savoir que n'importe quelle petite brise lui arracherait sans mal une grimace au moins aussi atroce que son nouveau faciès. Qu'il suffirait d'un simple courant d'air pour qu'il ne se brise en deux, et qu'une tempête le pousserait à se labourer le reste de la face jusqu'à ce que plus rien ne puisse plus jamais le blesser. Ah ! Mon dieu, que les Déesses étaient bonnes ! Clémentes, et immanquablement douées. Jamais je n'y aurais pensé moi même.


Et pourtant, rien n'empêchait ce chien de s'empiffrer. La chasse avait été bonne aujourd'hui, je suppose. Du moins... Sans doute l'avait-il vécue ainsi. Je ne pourrais pas véritablement en dire autant : la gueule du Lobo s'était déjà refermée sur le tronc d'un de ces enfants-sans-visage, quand il avait brisé la nuque de l'animal. Je crois que j'en avais presque oublié les derniers instants passés en sa compagnie. Et ce foutu caniche du Gérudo ne manquait jamais une occasion de me le rappeler ! J'aurais mis mes ailes à couper, si elles n'étaient pas réduite à l'état de membranes atrophiées et abjectes par des années et des années de détention. Pourriture !


Le sang tachait ses longs doigts mesquins, barbouillait ses babines, colorait ses dents toutes dévoilées. La cage thoracique du Loup – comme le reste de ses os, éparpillés ça et là – n'avait plus une once de chair pour dissimuler à mon regard cette blancheur désagréable. Bientôt, sa main s'arrêta sur le coeur du Skull Kid. Son poing se fit dur, et il tira d'un coup sec. Le gamin ne retint pas un dernier gémissement, et le Traqueur n'hésita pas à lui envoyer son pied en plein nez. Il tira plus fort, à mesure que la plainte diminuait en intensité. Gloussant comme un bambin, il lâcha un de ces commentaires, tout en subtilité de cette voix devenue beaucoup plus rauque depuis l'explosion de la Forteresse.

"Héhéhé. Crack. Contre le Traqueur, personne gagne ! Le Traqueur est le Roi ! Le Roi ! Eeeeeernh !" Mais soudainement, il tira moins fort, et son autre main monta jusqu'à sa propre chair, laissée à vif. J'avoue n'avoir jamais compris ce qui le prit à cet instant. « Vilain Traqueur, vilain... ! » Souffla-t-il plus bas, en lâchant le palpitant qui retomba mollement sur la poitrine du Skull Kid à l'agonie. « Arrête de parler, vilain Traqueur. Parler fait mal, tellement mal... — Mal, mal, mal. Maaaal. Maaaal. — MAAAAAAAL ! — VILAIN TRAQUEUR TAIS TA GUEULE ! »

Il se tenait maintenant la tête, comme si tout lui devenait insupportable. Ragoutant spectacle, assurément ! Si ma voisine de chambrée aurait sans doute craché toute la bile qu'elle n'ai jamais accueilli, je ne pouvais que me fendre d'un rire revanchard. Pauvre bête stupide ! Un jour, tu sauras peut être qu'on s'attaque pas à la Forêt impunément. Il convulsait, et se tordait de douleur un peu plus à chacun de mes éclats silencieux. Cette douce joie m'envahissait encore, quand tout pris fin. L'enfant sans nom ni identité poussa un nouveau râle, et l'Abomination tourna brusquement la tête, dans un mouvement presque mécanique. Le coeur ne résista pas à ce second assaut et palpita une dernière fois dans la poigne du monstre. Une dernière fois avant que ses dents ne croquent dedans.


L'allée retour avait été plutôt long, mais en vallait la peine. Un de ces rares voyages hors des bois avait mené la petite kokiri jusqu'au village cocorico. Quelques jours avant, un voyageur lui avait parler du marché du village et des trésor qu'on y trouvait. Trésor qui attaignait rarement la petite forêt paisible. Curieuse des objets qu'elle pourrait découvrir, elle y était aller. Et aujourd'hui, la voilà dans le temple, au calme, avec ses trésors.
Assise en tailleurs dans un coin de verdure, près d'un puit, Saria sortit de sous sa cape un petit paquet recouvert de tissu. Avec toute la plus grand précaution, elle défit le noeud pour en sortir le trésor qui y était caché. Un bel ouvrage. Un joli livre tout relié de cuir.
Les yeux pétillant de curiosité la petite main de la sage caressa à plusieurs reprise la couverture du livre, avant d'enfin l'ouvrir. Alors, sa petite voix s'éleva dans le calme de l'endroit, et elle débuta, peinement, sa lecture.


" Légen...de de... la fa... mille... Roua... rouha.. royal... "

Il fallait avouer, dans les bois, rare étaient ceux qui savaient lire. Les habitants préférant jouer, Saria avait appris le peu qu'elle savait de cette discipline de voyageur, de visiteur. Car leur peuple comptais peu d'érudits. Et la classe n'y était pas dispenser pour les jeunes pousses. Enfin, pendant de longues heures la petite s'entrainat ainsi à la lecture, ravie.
Entrainée par son activité et sa concentration, c'est avec un impressionant sursaut qu'elle en sortit lorsqu'elle entendit un cri. Un monstre ? Ils se faisait rare dans le coin, non. Le cri semblait plus... humain... Un frisson couru le long de son dos et elle se leva pour aller voir. Peut être que quelqu'un était blessé... Peut être avait-il besoin d'aide. Remettant soigneusement son trésor dans son paquetage, elle le cacha bien soigneusement dans un coin. Sous quelques mousses dans un trou du mur.
Marchant doucement, elle tentais de se diriger aux sons qu'elle entendais. Saria mit quelques minutes à trouver l'origine des complaintes. Et ce qu'elle vit la glaça instantanément. Un pauvre homme. Vetu comme une bête. Vetu d'une bête même plus précisément. Maintenant qu'elle entendais clairement ses paroles. Elle compris qu'il n'avait plus toute sa tete, dans les deux sens du terme. Le pauvre avait le faciès à vif, sanguignolant et arraché. Il était totallement défiguré. A ses pieds, l'un de ses amis ne semblait pas en meilleur état. Le pauvre enfant était... Aussi mal en point qu'un gibier de chasseur. La vue de ce tableau lui souleva le coeur en même temps qu'il le brisa.
A l'interieur d'elle, deux sentiments contradictoire se battait. Rester cachée, ou courir pour aider.


" VILAIN TRAQUEUR TAIS TA GUEULE ! "

Ce fit remonter pleins de vieux souvenirs oubliés. C'est le nom qu'on donnait au "monstre" des bois, il  avait plusieurs années. Les kokiris disaient qu'une bète bizarre rodait, et qu'elle dévorait les preux qui s'aventuraient seuls. Elle, ne l'ayant jamais vu, n'y avait jamais cru. Malgré la disparition de quelques un. Elle s'était figurer que malheureusement, un serviteur du roi du désert ne s'en était occupé.
Mais voilà que là, sous ses yeux se tenait cet homme.
Et elle, ne savait toujours pas quoi faire. Elle entrepris de reculer doucement, de se mettre à l'abri pour réflechir. Petit à petit elle reculais, par petits pas, les yeux fixés sur la chose. Sans faire attention à ce petit caillou. Tout petit caillou qui s'était glissé là. Ce petit caillou qui l'emmena faire une rencontre avec le sol.


" Ouch ! "

Ses mains vinrent se coller sur sa bouche. La peur pris le dessus sur son sang froid, et la petite détalla a grande vitesse derrière la porte qu'elle avait emprunter quelques minutes auparavant, recherchant son puit pour s'y cacher. Elle l'atteint bien vite et sauta dedans. Grâce à l'échelle, elle atteint le fond et continua droit dans le passage qui s'y trouvait, se cachant, rouler en boule dans sa cape, dans la pénombre qui regnait là.

Ce compte est un compte narrateur : les personnages joués par le narrateur ne peuvent pas être utilisés par les joueurs ou joueuses dans leur post (sauf autorisation d'un admin) et les jets de dé du narrateur sont contraignants.



Eorah Vif-Argent


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[HRP : Eorah est seule, a la recherche de son frere. Marre de pas jouer ...]

Les branches et les feuilles lui tombaient sur le visage et dans les cheveux. Voila quelques temps maintenant qu’Eorah avait remonté le temps, et visitait le passé, son passé. Elle savait qu’elle ne pouvait pas changer grand-chose dans la vie de sa mère, au risque de se mettre elle et son frère en danger. Aussi avait-elle laissé derrière elle la jeune Sheikah et son amant, après cette nuit là.
La métisse s’était enfoncée dans la foret Kokiri. Son âme vibrait en cet endroit, depuis sa plus tendre enfance. Sa mère pensait que la part Enfant de la Foret d’Eorah était plus forte que celle du Sheikah. Enfin, tout ca c’est des histoires n’est ce pas ? Quoi qu’il en soit, la jeune femme se glisse dans les bois, toujours plus loin. Quand elle était petite, des histoires courraient sur le temple qui se cachait la, tout au fond des arbres. Eorah voulait le voir, de ses propres yeux, au moins une fois. Car dans son futur a elle, les temples voleront en éclat.

La métisse se rapprochait de plus en plus de son but, et fini même par le trouver, quand un cri se fit entendre :

« VILAIN TRAQUEUR TAIS TA GUEULE ! »

Intriguée, Eorah bifurqua un peu, et changea de cap. Plutôt que de visiter le temple. Elle était curieuse et souhaitai voir qui hurlai ainsi avant de poursuivre sa quête, celle plus éloignée de retrouver son frère.

De son arc, Eorah abattit divers monstres et plantes aux longues dents et qui ne rêvaient que de lui croquer les gambettes. Surprise, la jeune métisse regardait les anomalies s’éteindre les unes après les autres. "Tiens, ces choses sont moins puissante dans ce temps ... " Et de continuer son exploration. Elle suivit des longs couloir, lui faisant perdre le nord, passant du dessus au dessous et du dessous au dessus. Elle découvrit des portes dans les sols et des fenêtres aux plafonds. Des coffres fixés au murs comme si on pouvait faire pivoter le donjon dans tout les sens de l'imagination.
Et partout partout des lianes, des feuilles, de l'herbe. Peu a peu, comprit la jeune femme, la foret reprenait ses droits.

Mais toujours pas de trace du crieur, toujours pas âme qui vive a l’horizon. Poussant la porte d'une nouvelle pièce Eorah découvrit ce qui aurait put être la laverie qu'un castel. A ciel ouvert, en plus.
La jeune femme passa devant un puits qui semblait avoir été placé ici par l’ironie et l’esprit farceur des déesses. Jetant un œil alentour, la jeune métisse s’avança un peu plus, pour aller se percher sur la margelle du puits. A l’intérieur de celui ci : un bruit de cavalcade.

Décidément, il y avait de drôle de choses dans ce temple. Eorah se pencha par-dessus le trou sombre. Étrange il n’y avait pas d’eau là dedans.

D’un bond souple la jeune femme descendit dans le puits. Elle se réceptionna avec grâce en bas et marcha vers l’autre coté du passage. Son pied butta contre quelque chose ou quelqu’un et Eorah chuta au sol. Elle fit une culbute, suivit d'une roulade et bondit sur ses pieds. Dans un réflexe tout à fait Sheikah, elle brandi son arc et mit en joue les ombres autour d’elle.
«
Tchhh voila ou ma curiosité m’entraine ! »


Lanre


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Pauvre sotte. Pauvre pauvre sotte. Les mains collées sur les yeux comme des jumelles, je tachais de distinguer ce que cet idiot de monstre en me laissait pas voir, trop obnubilé par son repas du jour... Du moins, c'était là l'impression que cette abomination donnait. Car dans les faits, les bruits de mastication avaient cessé avant que je ne commence à regarder. Que nous ne commencions à observer, en réalité.


Il ne bougeait pas, et faisait celui qui n'avait rien vu, mais il n'en fallait pas plus pour que je réalise la grossière erreur que j'avais faite en le pensant incapable de se pencher sur autre chose que son diner : la perspective d'une casse était sans doute autrement plus intéressante que celle d'une chasse déjà terminée.


Lentement, nous nous déplacèrent, tandis que la petite Kokiri courraient trop loin pour que je ne la vois encore. Ca ne faisait rien : bientôt j'aurais une place de choix pour contempler ce délicieux spectacle. La meilleure place qui soit pour assister à la longue mort de cette assemblée de traître qui n'avait pas esquissé le moindre geste en ma faveur ; pour me sauver. Il était plus que temps que mon courroux s'abatte sur ces parjures d'Enfant-des-Bois. Bientôt, ma colère brûlerait l'ensemble de cette forêt aussi fade qu'hypocrite. Le feu purifierait cette terre souillée par ce sourire de façade que pouvaient arborer ces créatures malsaines.


Les doigts couverts de chairs et de sang du Traqueur se fermèrent silencieusement sur quelques babioles qu'il ne tarda pas à accrocher à mes côtés, sur cette vilaine ceinture. Ses pattes avant se reposèrent et épousèrent tendrement la roche qui marbrait le sol du Temple en proie à la force de la Nature elle même. Lui aussi brûlerait. Je m'arrangerais pour que nous fassions tout brûler ; et pour qu'une seconde fois le feu ai raison du visage du Traqueur. Et l'emmènerait droit sous les terres, outretombe, partout où pourraient aller les cendres d'un cadavre cloqué et dévasté par les flammes toutes puissantes de ma haine.


La lumière me frappa avec une vigueur qui manqua de m'aveugler. L'animal continuant d'avancer, j'en déduis qu'il ne souffrait pas du mal que je connaissais. Comme d'habitude, en vérité, nous étions si différents que je ne pouvais que me réjouir dès lors que le mot douleur entrait dans son ô combien limité vocabulaire. 

Il porta ses doigts rougis à ses lèvres décalottés et consumées. Avant de hurler son mal, il eu le temps de siffler, mais bien vite la réalité nous frappa communément : à chaque fois qu'il tombait, l'idiot m'emportait dans chute. Et les deux Skulltullawas qui vinrent le soutenir ne suffirent heureusement pas à le relever immédiatement : je voulais qu'il paye, quand bien même cela signifiait que je sois moi aussi malmenée par cette sinistre gravité à qui j'étais de nouveau soumise. Mes ailes étaient mortes avec mes espoirs de sortir de cette cage de verre.



Le monstre se glissa jusqu'aux abords du puits, silencieusement, non sans avoir récupéré deux roches. Il était de ces abominations si étranges qu'il n'y avait guère moyen de les comprendre la majorité du temps.

"Tout tout sombre, par ici, mes tout beaux —" Susurra-t-il, avec cette voix presque reptilienne. Pour un peu, on aurait pu croire qu'un serpent avait pris la place du Traqueur, dont le visage plongé dans l'obscurité ne devait pas laisser voir grand chose d'autre que ses yeux vilains, ses dents teintées d'un carmin particulièrement explicite, et là ou l'ossature de son crâne avait pris le dessus sur les chairs carbonisées de son faciès. « Le Traqueur aime quand il fait sombre et le Traqueur vouloir rejoindre les tout tout beaux là où il fait tout tout sssssssombre ! ~ »

Le soleil revint quand nous quittâmes le puits. Lui comme moi savions pertinemment qu'il comportait deux sorties, et une skulltullawa tissait déjà sa toile pour bloquer celles dont nous étions éloignés. « Les gorges, les mains du Traqueur attendent ! ~ » fredonna-t-il, alors que les deux pierres ils martelaient et débutait un feu. « Les cous, les mains du Traqueur demandent ! ~ » Le feu prit, et il y trempa doucement les herbacés qu'il gardait à la hanche. « Et les mains du Traqueur silencieusement font silence, là où le silence fait les rois ! » Les mixtures tombèrent au plus profond du puits asséché tandis que les effluves naissaient, sournoises et mortelles. « Flambe, silence, flambe ! Que les mains du Traqueurs, les cous et les gorges, satisfassent ! »

Et déjà la Skulltulla restante s'affairait à bloquer la dernière entrée. Sous peu la mort prendrait deux innocentes suffisamment idiote pour avoir fait un tant soit peu de bruit sur le terrain de jeu du Traqueur.


Eorah Vif-Argent


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« Merde c’est quoi ca ?! »

Eorah venait de buter sur quelque chose. En se penchant et s’aidant des doigts pour voir, la métisse trouva des habits. En même temps son sang Kokiri se mit à faire des galipettes. Et la jeune femme comprit. Il n’y avait qu’un peuple avec qui elle pouvait « résonner » ainsi. Voila une Kokiri. Malheureusement celle-ci semblait inconsciente.

Et en même temps, une fumée acre et noir s’insinuait dans le conduit ou se trouvaient les deux filles. Sans même réfléchir un instant, Eorah attrapa Saria et la jeta sur son épaule, avant de courir vers le boyau qui se trouvait non loin d’elles. C’est de la que venait la fumé selon toute vraisemblance. La métisse bondit. De sa main libre elle dégaina une des dagues suspendue à sa hanche. Aussitôt le savoir accumulé déferla en elle.

Et les prunelles couleur sang surent repérer avec exactitude les encoches et les failles dans le mur de pierre pour y glisser la lame magique et petit à petit sortir du trou. Mais cela aurait été idyllique si une Skulltulla ne s’activait pas à boucher le trou. Eorah pesta et sauta, juste avant que le puits ne soit complètement bloqué. Son pied toucha la margelle de pierre, et elle bondit une nouvelle fois pour s’écarter de la. Jetant la Kokiri dans les fourrés non loin, Eorah tira la seconde dague qu’elle portait. L’insecte géant venait de finir son travail. La métisse lui bondit dessus lames vers l’avant, avec dans l’idée de perforer la bestiole dans les parties molles, sous sa carapace.

Elle ne cria pas, ni ne parla, et bientôt l’insecte fut mourant, et puis mort.

Alors la métisse se tourna vers l’homme bête qui observait la scène de non loin. Un homme a moitié brulé, et complétement fou. Les yeux rouges de la jeune fille brillèrent, elle connaissait les histoires a propos du Tueur d’Enfant. Ses mâchoires se crispèrent et Eorah s’avançât.


« Ta légende ne commencera pas, Tueur de Reine, Assassin de la Foret. Tu peux commencer a prier, car aujourd’hui tu vas expier ! »

Juste avant d’attaquer, la Semi-Kokiri remarqua les bouteilles suspendues à la ceinture du démon. Deux fées y étaient prisonnières. Elle se jura de les libérer.


Lanre


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Les doigts de l'animal s'enfoncèrent sans ménagement dans le trou béant qui marquait son ancienne amie. Bien peu d'estime pour celles qu'il avait autrefois éduquées, bercées, domptées, dressées. Et quand la main de cette abomination en fourrure s'arracha à la dépouille, elle était ceinte d'un halo carmin aux reflets d'or blanc, dès lors que le Soleil venait percuter le sang et la chair qui grouillaient entre ses doigts. Des images violentes et macabres me venaient tandis que je fermais tant bien que mal cette bouche dont les rêves les plus audacieux se perdaient dans les craintes de maculer un peu plus ma geôle, déjà bien trop sale. Les décennies d'emprisonnement m'avaient appris à oublier tout estime propre à moi même, ceci dit, si je pouvais éviter de vomir plus encore sur le verre qui m'entourait, j'en aurais presque rendu grâce aux Déesses.  

L'ignominie qu'étaient mon geôlier porta alors la main ensanglanté droit dans sa gueule malsaine. Je ne pouvais bien évidemment pas l'entendre déglutir et mastiquer, et pour une fois je dois avouer que j'en remerciais le ciel. Mais, ça n'est que bien après coup que j'ai compris ce dont on m'avait épargné. Car, en l'instant, mon regard était fixé sur cette pauvre sotte qui venait de s'extirper au piège du Traqueur en bondissant comme aucun homme n'aurait su le faire. Sur cette gamine qui approchait, épées courtes en mains, les tripes nouées par la colère qui lui barrait le visage et le fendait d'un masque de mort. Par les Trois perfides, bien cachées là haut sur leurs sièges de marbre et d'or, je n'avais encore jamais vu môme aussi idiote... Ni aussi brave. Mais plus intriguant encore, j'avais cette impression que cette enfant nous connaissait, sans que nous l'ayons déjà rencontrée auparavant. Sa tête et son cou penchaient bien trop naturellement pour que nous l'eussions déjà croisée.

Et son regard rencontra le mien. L'espace d'un instant toute sa colère sembla s'envoler. La pitié qui prit sa place me révulse encore. Parce que cette ahurie demeurée aux allures de renard mal léché estimaient que je ne méritais que sa pitié ?! Par l'Ombre et la Flamme qui sommeillent partout, jamais pareille fureur ne m'avait gagné, en dehors de celle que le Chien m'inspirait. Pauvre folle ! Puissent les récifs du temps déchirer lentement mais indubitablement le peu de cervelle qui occupe l'insignifiant espace de ton crâne ! Puisse-tu mourir comme toutes les autres, la tête arrachée et le corps dérivant sans vie dans la rivière qui balise l'ensemble du Temple Sylvestre ! Foutue cruche !

C'est quand mon propre crâne se retrouva en bas que je cessais de m'évertuais à prononcer des injures et des menaces toutes plus délicieuses et onctueuses les unes que les autres. En l'occurrence, mon seul réflexe digne de ce nom fut de projeter mes bras par delà mon visage déjà atrocement boursouflé. Avec un peu de chances je me briserais les poignets d'avantages que le nez. Avec un peu de chance je vivrais jusqu'à ce que mon souhait fut exaucé. C'était vivre en oubliant les acrobaties du Limier, que de croire pareille exigence possible. Aussitôt que cette pauvre buse aussi ganache qu'ignorante avait levé le bras pour tenter une tranche (je suppose que c'est ce qu'elle à fait, bien qu'au fond, l'ensemble de l'action ne m'était pas particulièrement visible... —), aussitôt ce stupide et immonde corniaud s'en était saisi pour s'en servir comme un pivot. Qu'il lui brise le coude et tous les os qu'elle pouvait encore avoir, de toute façon ! Avec une telle gueule de vengeresse violente et bécasse, elle ne devait pas être femme à conquête, aussi elle n'aurait sans doute guère de remords à ne plus avoir l'utilité d'un membre. Aucun homme ne la regardait pour sûr, et le peu qui osait finiraient par brûler. C'était mon souhait le plus cher. Que le monde tout entier finisse consumé par les flammes de sa propre colère ! Comment vouloir autre chose ; quand aucune autre compensation n'était possible, ni même imaginable ? Que la peste ravage les petites gens et que la lèpre tue les prêtres ! Que les Grandes-Gens se calfeutrent dans leurs palais, bien cachés derrières leurs murailles, effrayés, et qu'ils s'empiffrent jusqu'à s'étouffer dans leurs vins et leurs petits gâteaux ! Que brûle, oui que brûle ce monde pourri, souillé et corrompu ! Que la mort frappe, seule justice impartiale !

Mais hélas, il n'y eu que ma cellule pour me faire écho. Le cristal percuta ma tempe, tandis que le Traqueur s'amusait à faire la roue, dans le vide, avec pour seul appui le bras de la future morte. Dès qu'il eut assez tourné sur lui même, avant la fin du premier tour, ses pieds nus claquèrent contre les murs rongés par le lierre et il bondit, imitant l'enfant à la nature malsaine. Ce quarteron contraire à tous les principes de nos très saintes Mères ! A mort les hybrides et les sang-mêlés ! Qu'ils brûlent avant même les femmes, les vieillards et les mioches, cueillis au berceau ! Pas pire race que ces aberrations !

L'animal s'éleva en l'air et l'espace d'un instant, il tint d'avantage de la chimère infernale que du cerbère affamé et mortel. L'espace d'un instant les fourrures se déployèrent dans son dos comme une paire d'ailes semblable à celles des griffons. L'espace d'un instant il avait cet air majestueux que n'ont jamais les chiens. Je crois qu'il lança sa jambe vers le visage de l'insolente, mais je n'aurais su dire s'il percuta sa gueule ou non. Peu m'importait, elle finirait tout de même par brûler.

Les pieds du Traqueur s'accrochèrent à un amas de lianes qui pendaient du haut d'un balcon en ruine, à près d'une petite quinzaine de mètres du sol. Un bon sans doute surprenant, bien que le mur s'était inscrit comme tremplin. La tête à l'envers, le monstre se permit d'éclater dans un rire aussi sonore que bruyamment discordant. « Petit pourceau, au cochon pendu, veut jouer ? — EEEERNH ! » Cracha-t-il, avant de tousser un glaviot qui vint s'écraser sur l'un des tapis de feuillages qu'il avait toujours préféré, pour des raisons propres au Traqueur. « Avec toi, jouer le Traqueur désire ! Viens ! Viens donc jouer avec le Traqueur ! Pendu cochon, pourceau étouffé et porc mangé ! Dévoré ! Chassé et avalé ! Joue avec le Traqueur ! » Pendant ses invitations, la bête s'était hissée sur la liane de façon à reprendre une posture plus normale. Courbée comme un foetus, on aurait dit un singe. Un singe à la main tendue.


Eorah Vif-Argent


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Eorah se figea et tendit le bras, armant son prochain coup. Mais la bête choisi de profiter des deux secondes qu’il fallait a la Sheikah pour tendre ses muscles pour lui escalader le membre supérieur et le briser en un craquement sonore. Eorah hurla en rapatriant son bras contre son corps. Les yeux rouges de la jeune femme se remplirent de larmes. La lueur de ses yeux changea.

Elle gronda, telle un animal et se replia juste à temps pour éviter le coup de pied qui visait à l’étourdir. La métisse roula loin de la chose pour reprendre son souffle. Le Traqueur était en forme aujourd’hui. Une goutte de sueur perla a la tempe de la jeune femme et un gémissement franchit la barrière de ses lèvres quand elle noua son poignet gauche, désormais inutile contre son torse et a l’aide d’une ceinture.

Pendant ce temps là, le Traqueur chantait, lui demandait de venir jouer avec lui. Jouer ? Eorah leva un regard mauvais vers la bête. Il tendait la main vers elle. La métisse s’approcha, faisant mine d’être captivée, obnubilée, par le jeu du Traqueur. La bête, se trouvait bien plus haut qu’elle et Eorah dut se démancher le cou pour le regarder. Bien sur, la métisse avait remarqué la fascination que les cous provoquaient sur le duo infernal. Eorah porta en même temps la main a sa dague, et quand la métisse fut proche de l’hylien … Un courant d’air … Une caresse.

La dague avait jailli, cherchant à trancher, arracher cette main qui voulait agripper le corps de la jeune femme a la chevelure argentée. Non, hors de question qu’il la touche encore. Plutôt crever que de laisser cette horreur poser ses sales pattes sur elle. La lame vola a nouveau, cherchant à lester la chose des bouteilles à fées. Eorah serrait les dents, la douleur nimbait de son voile rouge le champ de vison de la jeune femme. Le sang lui battait aux oreilles … Le monde tournait.

« Merde ! »

La métisse s’était repliée sur elle-même, perdue dans sa douleur. * Allez Eorah, secoue-toi !*
Mais c’est plus facile à dire qu’à faire, et il fallut quelques secondes a la jeune femme pour se redresser tout a fait et faire face a la bête. Eorah se mit même a le railler :


« Bah alors, je croyais que tu voulais jouer ? Allons viens, sale chien, viens chercher la misérable Kokiri … »


Lanre


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Il avait cette main tendue, odieuse et mortelle. Ces doigts aussi retors que tordus par les siècles, et aussi blancs que les os qui transparaissaient sous la chair. Je ne pouvais en détacher mes yeux. Ils étaient si... Si laids. Si horribles. Si atroces. Si disgracieux, et tellement dénués d'élégance. Si sanglants, en dépit du fait qu'ils ne faisaient jamais couler le sang. Jamais, ou presque.

La gamine hurla, et de ma prison, j'eu le loisir de l'entendre. Vriller mes tympans devait être l'unique utilité que le Traqueur lui avait trouvé, puisqu'elle n'était même pas capable de jeter un œil, même étourdi, à ses propres pieds. Le poignet de la bête s'anima à nouveau, alors qu'il se déplaçait un peu sur la liane qui l'accueillait. Ses pieds se déportèrent de quelques centimètres sur la gauche - du moins, il me semblait - puis sur la droite à nouveau, comme pour se stabiliser. Tout aussi fin qu'il était, le lierre peinait à soutenir son poids. Son bras bougeait, doucement, gentiment presque. En silence, dorénavant, il invitait sa proie à avancer. Ce que fit, encore et de nouveau, l'idiote qui avait choisi de se dresser contre nous.

Le Traqueur s'accorda un salto, ou quoique ce fut qui puisse me transformer en boulet de canon. Je ne savais pas bien ce qu'il faisait, et ne le saurait jamais, comme à chaque fois qu'il lui prenait l'envie de se balancer les pieds au-dessus de la gueule. Et ainsi se brisa le lierre.

Mais nous ne sombrions pas pour autant.

Le membre du tueur, tout entier, s'enroula autour du plus grand filin de lierre qui pendait encore. Et il nous laissa glisser. Le choc fut d'autant plus rude que la descente fut brève, et tandis que ma tête se brisait une fois de plus contre les frontières de verre de ma geôle, je me réjouissais néanmoins à l'idée que son bras arbore les mutilations et les brûlures que Mère Nature aurait certainement su lui infliger. Peut-être son bras finirait-il si aminci qu'il en viendrait à se déchirer et le laisser pendu dans quelques verts feuillages de cette douce forêt ; avant que je n'y mette le feu et qu'il voit l'incendie avancer jusqu'à le dévorer ? Douce nuit que la mienne, et doux songes qui venaient d'ores et déjà me hanter.

Il se mit alors à susurrer. Sa voix avait ce timbre si étrange que pouvaient avoir les flûtes brandies par les enfants perdus dans les Bois. Et alors qu'il chantait, nous commencèrent à nous balancer. Quand l'acier mordit ses doigts, je ne pu retenir un cri de joie. La mort approchait un peu plus à chaque fois qu'il était blessé. Et quand il hurlait, je subissais le joug si agréable du plaisir. Une jouissance personnelle qui gagnait tout mon être en même temps que mes désirs de vengeances s'exprimaient, plus violents qu'aucun sentiment d'aucune entité vivante d'Hyrule et des Saintes-Terres de ces trois salopes. La chanson ne s'arrêtait pas, mais la tonalité changeait du tout à au tout. Il étaient proie à la douleur, et j'étais heureuse pour la première fois depuis des siècles.

Sa main mutilée passa néanmoins sur le menton de cette femme, qui gagnait de tout évidence son pain à la valeur de son jolie minois et de ses courbes naissantes. A la manière du Gérudo, et comme un enfant qui cherchait à apprendre du Père, le Traqueur caressa doucement la jeune femme, comme aurait pu le faire un homme envers son amante. « Petit pourceau, au cochon pendu, veut jouer ? » Répéta-t-il alors, d'une voix plus douce que jamais. Il était encore et toujours ce roi serpent qui étouffait les autres. « Mais petit pourceau, au cochon pendu, a perdu ! — EEEERNH ! » Lâcha-t-il ensuite, avant de se balancer une fois de plus. Ciel et terre se mêlaient en une énième occasion, alors que le filet se soulevait brusquement et et se refermait sur la pauvre sotte qui s'était crue grande.

Les pieds du Traqueur se réceptionnèrent alors sur l'arche de pierre autour de laquelle le lierre poussait. « Jolies, mignonnes, doucereuses ~» Chantait-il, avant de porter sa main blessée à sa bouche. « Belles, soyeuses, nombreuses ! ~ » Fredonna-t-il à nouveau. Ses dents se refermèrent sur sa main. Il tira un coup si sec, que je fut un instant prise de sérieux doutes sur l'équilibre qui lui restait après la large plaie qu'avait ouvert la gamine. Mais quand il cracha ; un doigt — à moins que ce ne fut deux, il éclaira involontairement ma lanterne. Et le sang courrait le long de cette main qui ne compterait plus jamais autant de phalanges pour torturer.

"Mes jolies, mes tendres, jouer il faut, manger vous pouvez ~" Murmura-t-il encore. Sa voix faiblissait. A moins que ce ne fut le bruissement de dizaines et dizaines de Skultullas qui s'affairaient. Elles étaient là, partout. Sur les murs, dans les fourrées, entre les fissures des remparts, en haut des créneaux, au pieds des murailles, sur les balcons. Et il me semblait qu'il avait su se constituer l'armée la plus horrible qui soit. Ces araignées, dont la taille était celle d'un crâne d'homme, qui avançaient dans une cacophonie aussi morbide que délétère, et dont j'aurais été incapable de chiffrer le nombre. Etaient-elles cinquante ? Peut-être. Soixante-dix ? Pas moins ! Cent ? Probablement. Je n'aurais su le dire. « Jolies, mignonnes, doucereuses ~» Reprit-il, d'un ton plus joyeux. Des dizaines grimpaient déjà sur le filet, et commençaient à l'envelopper d'épaisseurs de toile. « Belles, soyeuses, nombreuses ! ~ » Le manège continuait. Les araignées enfermaient la jeune fille plus vite qu'un bretteur ne peut déferrer. Le Traqueur avait fait de ce qui était ce simple filet le tombeau de la jeune femme, mais aussi le nid de ses filles, en cela que certaines commençaient à pondre. Elle finirait rongée par les larves, avant de mourir asphyxiée. « Mais petit pourceau, au cochon pendu, a perdu ! — EEEERNH ! » Hurla-t-il alors, avant de se frapper le poitrail à la manière des singes, tandis que certaines des skultullas passaient derrière l'oreille de l'enfant, et que d'autres caressait ses jambes de leurs pattes velues, et avides. Mais bientôt elle ne sentirait plus rien, et se contenterait d'entendre. D'ici quelques secondes, en vérité, quand la toile serait trop résistante pour qu'aucun couteau puisse encore l'entailler.

Tout comme le Traqueur, fuyant, qui n'avait pas senti qu'elle nous avait dérobé l'autre fée.