Le grand départ [Ouvert à tous]

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Nerezzo


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(vide)

Le soleil filtrait à travers les rideaux, indiquant que le jour était déjà levé, sans doute depuis un moment. Nerezzo était allongé sur son lit, les yeux grand ouverts. Il n'avait pas dormi de la nuit. Il avait eu beau retourner la situation dans tous les sens, il revenait inéluctablement au même dénouement: il devait partir. En effet, lui et les personnes qui l'avaient suivi ici étaient des menaces pour Hyrule et ses habitants. Ses deux pères, biologique ou adoptif, cherchaient tous les deux à se servir de lui: l'un pour servir de noirs desseins, la recherche insatiable de la puissance ultime, et l'autre pour servir des idéaux de paix, dans l'utopie la plus totale. Nerezzo le savait déjà, et sa vie à Hyrule n'avait fait que le confirmer: en ce bas monde, le bien et le mal ne sont que des notions floues et mal appliquées. Tout le monde, "bon" ou "mauvais," fait le mal. Seule la façon dont on le fait change. Et Nerezzo se refusait à devenir un outil, que ce soit pour les soi-disant bons, ou pour les soi-disant mauvais. Quel que soit le côté duquel on se place, on est jamais réellement sur des motifs et intentions de ses alliés. Ni même de ce qu'ils peuvent devenir...

C'est pourquoi, il devait partir. Quitter cette terre qui l'avait accueilli lors de son exode. Il y avait eu son lot de rencontres, bonnes comme mauvaises. Des compagnons d'armes, des adversaires dangereux, son excellent chef de guilde Conan, de charmantes amantes, son épouse... Et la Mort elle-même...

Sortant de chez lui, il contemple la foret, ce lieu où il s'était installé avec Lenneth. Il gardait un excellent souvenir de leurs moments ensembles. Un souvenir plus douloureux des innombrables erreurs qu'il avait commis avec elle. Il n'avait jamais été un bon époux, et il le savait désormais. Ces trop nombreuses erreurs l'avaient d'ailleurs mené à la perdre...

Il se souvient également de ses nombreux moments passés sur la plaine, à discuter avec d'autres héros, des personnes fort sympathiques, avec qui il avait aussi eu l'occasion de s’entraîner. Il se rappelle de sa première rencontre avec le Seigneur du Malin, Ganondorf en personne, à ce même endroit. Il avait également eu le privilège de rencontrer le légendaire Héros du Temps.

Nerezzo retourne à l'intérieur de sa maison, et jette un regard rapide à travers la pièce. Cette maison allait lui manquer. Chaque détail resterait gravé dans son esprit. Cette décoration, installée avec goût par Lenneth... Malgré tout ce qu'il pensait en revenant de son voyage, il ne pouvait se voiler la face: il aimait toujours cette femme. Chaque objet, chaque lieu, chaque souvenir le ramenait inévitablement à penser à elle. Elle avait façonné toute sa vie ici. Et c'est ce qui rend ce départ encore plus difficile: sa vie avait été détruite. Il avait du fuir, reconstruire sa vie ailleurs, et voilà que son passé revenait cruellement lui prendre à nouveau ce qu'il avait réussi à reconstruire.

Nerezzo rassemble alors quelques affaires, descendit l'échelle de sa maison perchée, puis, sans se retourner, partit en direction de la plaine. C'était par cet endroit qu'il était arrivé, et c'est par cet endroit qu'il repartirait... Et qui sait: peut-être serait-ce l'occasion de revoir certaines personne avant de quitter ces terres...


Eorah Vif-Argent


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(vide)


La foret appelle, la foret est triste.
Le vent fait bruisser les feuilles autour de moi. Je prends un instant avant d'ouvrir les yeux, m'ouvre au monde qui m'entoure. Je suis allongée sur le dos, les mains posée sur le ventre. Je sens mes cheveux, natté, s'enrouler autour de ma nuque et de ma tête. Mes yeux sont encore clos, je prends une profonde respiration. L'air sent l'herbe humide de rosée, les fleurs sauvages et les arbres alentours. Je souris, un sourire simple et heureux, je suis juste bien. La brise passe sur les jambes nue, fait un peu danser ma jupe.

Maintenant j'ouvre les yeux et m'assied dans l'herbe verte. Je dois battre un peu des cils, j'ai l'impression que ça fait longtemps que je dors. C'est étrange je ne me souviens pas de comment j'ai put arriver ici. Je me dis que c'est normal, car je suis amnésique parfois n'est ce pas? Mes souvenirs d'ailleurs sont flous, je me souviens de mon nom. Lenneth. Oui c'est ça. Et je me souviens d'Eorah... Mais ... Ah non, c'est partit, je m'en souviens plus.

Je fini par me lever. C'est alors que je remarque la peine de la foret. Les arbres semblent pleurer. Alors je cours me coller a l'un d'eux, le plus proche de moi. Je colle mon corps frêle contre son écorce centenaire, comme si la simple chaleur de ma peau pouvait le réconforter lui et ses frères.


"Qu'est ce qui se passe?" Je demande de ma voix qui me semble a la fois, rauque et fluette. Je me trouve ridicule a parler ainsi a un arbre, mais pourtant il semble me répondre. Une vague impression, comme quand on rêve. Une direction a prendre, un chemin qui apparaît dans mon esprit. Je ne sais pas quoi répondre a ça, alors je me dirige vers là ou les arbres me poussent. Je les sent qui deviennent nerveux au fur et a mesure que j'avance.

En passant près d'une flaque d'eau je m’arrête un instant et regarde mon reflet. Ce que j'y vois est étrange : Je ne distingue pas de forme particulière, sinon un simple ovale pour mon visage, et une masse argent pour mes cheveux. Seuls mes yeux, d'un bleu limpide, semblent briller et vivre. Je recule un peu effrayée, j'ai l'air d'une morte. Ce qui est le plus troublant c'est que je parait transparente. En effet je peux voir le paysage a travers mon corps. Je porte une main a mon visage. Il se dessine un peu plus précisément sous mes doigts. Ma peau m’apparaît lisse de toute cicatrice, vierge de la moindre marque. Seuls sur mes mains sont dessinés mes tatouages, nets et clairs. Un soleil a gauche et un œil sheikah a droite. Tuer et apaiser. Je n'ai jamais compris cette dualité.

Je reprends ma route, je sent que je me rapproche de mon but. Il me semble que les arbres qui m'entourent retiennent leur souffle, comme dans l'attente d'une confrontation imminente entre deux grandes puissances. Je ne comprends pas leur réaction.
Et puis soudain je me fige. Car je fini par comprendre. En LE voyant. En voyant ses ailes. En voyant sa chevelure blanche, et ses épaules. Combien de fois ai-je put poser ma joue tout contre, me laissant bercer, porter, moi qui suis bien fragile, simple archère et piètre mage? Je sens mon image s'affermir, des souvenirs affluer, m'ancrer dans la réalité. Je comprends d'autres choses maintenant.


"Je suis un esprit en fait". Je ne sais pas s'il m'a entendue. Attends Ner' ne pars pas, laisse moi te dire au revoir au moins. Je regarde autour de nous, je reconnais l'endroit. Pas loin d'ici se trouve la cabane ou nous avons vécut. Ça me fait drôle, ça me rend triste a mon tour, et je me sent résonner avec la foret. Je la sent soulagée, que je ne me fâche pas parce qu'elle m'a guidée ici.
Je pose ma main droite sur un tronc. Nerezzo s'approche de la lisière et bientôt je ne pourrais plus le suivre. Alors je lance un :
"Tu nous quitte?"


[Précision!!! Je veux participer a ce RP avec Lenneth c'est important pour moi. Cependant comme elle 'dors' dans la foret je ne peux agir vraiment. Du coup elle parait telle qu'elle était au tout début : un visage sans cicatrice, vêtue de mauve et de blanc et ses cheveux attachés en tresse longue. Sa psychologie est celle des débuts aussi, avec des réminiscences plus récentes.]


Nerezzo


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(vide)

Nerezzo avance d'un pas décidé à travers la forêt. De nombreux regrets le transpercent de toutes parts. Il aurait pu mener sa vie autrement. Il aurait pu faire de meilleurs choix. Il aurait pu la sauver. A présent, il quittait cet endroit sans même savoir ce qui lui était réellement arrivé. Cette femme qui l'avait fait sentir vivant, qui avait vaincu la mort qu'il portait en lui depuis sa tendre enfance. Cette épaisse carapace qui protégeait son cœur. Elle l'avait aidé à controler ses émotions. Elle était la première personne qu'il avait transporté dans les airs. Il avait appris à le faire pour elle. Et voilà qu'il quittait cet endroit sans même pouvoir lui dire au revoir.

A mesure qu'il avançait, il sentait la foret s'agiter. Nul doute que les esprits qu'il portait le rendaient sensible à ce phénomène. S’arrêtant un instant, il huma l'air, se concentra, et demanda aux esprits ce qui se passait. C'est alors qu'il la ressentit. Impossible, ce ne pouvait pas être elle. Pourtant, il l'entendit distinctement lorsqu'elle dit:

"Tu nous quitte?"

Il pensait presque être dans un rêve. Mais ce n'était pas le cas. Il la reconnut tout de suite. Le son de sa voix. Ses cheveux argentés. Elle se tenait devant lui. Lenneth. Mais elle semblait irréelle. Immatérielle. Il la regarda un long moment, ne sachant que dire. Il ne rêvait que d'une chose: la voir avant de partir. Et maintenant qu'il avait ce qu'i voulait, il hésitait encore. Après quelques instants, il finit par dire:

"Oui, je dois partir. Tu sais Lenneth, je pensais à toi. Je m'imaginais quitter cet endroit sans te dire au revoir. C'est toi qui a façonné ma vie ici. J'ai commis bien trop d'erreur avec toi. De mauvaises choses te sont arrivées par ma faute. Une fois de plus, je ne sais pas ce qui t'es arrivé. Pourquoi cette forme fantomatique?"

Il devait savoir ce qui lui était arrivé.


Eorah Vif-Argent


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(vide)

Pendant un long moment nos yeux se croisent, azur sur braise. Braise sur Azur. Une réminiscence d'autre chose semble me revenir mais … comme un papillon qui bat des ailes trop proche de la flamme d'une bougie, ça disparaît. Je bat des cils un peu rapidement, sans trop vraiment comprendre. Je suis triste, car je sais qu'il part -encore me souffle une voix avec ironie. Mes yeux se plissent un peu pour comprendre tout ce qu'il me dit. J'ai un peu de mal avec l'Hylien ? J'ai aussi l'impression que chaque seconde que je passe éveillée mes capacités à réfléchir se dégradent.

J'ai commis bien trop d'erreur avec toi … Ces mots me mettent en colère j'ai envie de lui sauter a la gorge et de le tuer. Un nom, Jade, me monte sur la langue, en même temps qu'un autre masculin celui ci s'illumine une seconde dans mon esprit brouillé. Mais aussi vite que ces deux noms me viennent, tout deux disparaissent. Par contre mon apparence elle s'affirme, celle de mon éveil. J'avais 20 ans, je crois. J'en ai quatre de plus maintenant. Ça me revient, un peu, j'ai des souvenirs flous. Surtout du chagrin …

je ne sais pas ce qui t'es arrivé … Que m'est-il arrivé ? Devant mes yeux a demi hagard, je vois une ombre s'envoler, un poing qui se brandit, le sang qui jaillit. J'entends des cris, des suppliques, les pleurs d'un nouveau né. Je ressent la peur, la douleur, la joie … Portant les mains a mes tempes, je sent mon corps, mon apparence qui change, s'affine. Ma peau qui se déchire. Je pousse un gémissement. J'ai mal, très mal. Mais je ne peux pas pleurer, les fantômes et les morts ne pleurent pas.

Pourquoi cette forme fantomatique?"  … Mes mains retombent de chaque coté de mes flancs. Mes yeux remontent vers le visage de l'homme que j'ai aimé. Que j'aime encore. Pourquoi ? « Parce que je suis morte. » Un murmure, presque honteux. Pendant une seconde j'ai la science infuse de ce que fut ma vie, de ce qu'elle aurait été. J'ai connaissance de toutes les branches, toutes les possibilités que j'aurais put vivre. Puis tout s'efface, et me revoilà, tremblante et apeurée. Simple fantôme esseulée et meurtrie. A jamais troublée.

Je ne sais pas pourquoi mais je me sens obligée de préciser : "J'ai donné ma vie pour en sauver une autre." Une jeune femme au visage pareil au mien, aux cheveux identiques aux miens. Seuls nos yeux diffèrent, les siens sang contre l'azur de mes prunelles.