Cieux embrasés

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« - . . . Oh non…
. . . Courez.
COUREZ ! »


Tout s'était passé à toute vitesse. Déjà elle se retrouvait entrainée avec force sur le sentier de la descente, le bruit se faisant de plus en plus fort. Quelques secondes à peine après qu'ils aient commencé leur course folle, le volcan explosa. Du moins c'est ce qu'elle déduisit, mais elle était trop choquée pour tourner la tête en arrière. Le mage trébucha, et elle faillit le suivre. Mais il ne tomba pas, et ils continuèrent d'avancer à toute vitesse.
Faust XIII sembla remarquer quelque chose, car il s'arrêta et se tourna vers elle, un regard affolé vers l'arrière plan.


« - Nous allons descendre, c’est notre seule chance ! Je vais passer en premier pour être sûr que cette parcelle est solide, vous aurez juste à me rejoindre… ! »

Elle n'avait pas remarqué la parcelle dont il parlait, mais lorsqu'il s'y dirigea, elle la vit. Il descendit donc en premier, et elle s'autorisa un regard vers le bruit sourd qui résonnait dans la vallée. Elle aurait mieux fait de s'abstenir : la vue du torrent de lave avançant vers eux à toute vitesse -dans quelques secondes à peine, il serait sur eux !- provoqua une vague de panique dans son esprit. Elle se précipita à la suite de Faust XIII, beaucoup trop. Elle glissa, et manqua de tomber dans le vide. Elle se rattrapa de justesse, et sur le coup de la panique hurla.

"Faust !"

Il la remonta, doté d'une force qu'elle ne lui soupçonnait pas. Une fois à côté de lui, le mage la prit dans ses bras. C'était un geste auquel elle n'était pas habituée, mais qui lui fit un bien fou. Elle ferma les yeux, et entendit le flot se déverser. Il avait eu une chance folle, c'était incroyable. Le jeune homme l'enlaça de nouveau, et elle lui rendit son étreinte.
Elle ouvrit les yeux, et vit alors quelque chose qui la terrifia. Elle se trouvait quasiment face à face à une énorme skulltula, qui se dirigeait vers eux, tissant sa toile. Cette dernière semblait bien décidée à faire du couple élève-professeur son déjeuner. La vision du monstre laissa la prêtresse sans voix. Il fallait intervenir, et vite. Seulement l'espace était trop étroit pour que Faust se retourne et ne lance un sort, et elle était elle-même incapable de défaire le monstre avec ses maigres poings.
Il ne lui restait qu'une solution. Le mage semblait avoir remarqué que quelque chose n'allait pas. Elle le prit par les épaules et le fit se décaler sur le côté. Il l'interrogea, et elle lui souffla juste une phrase.


"C'est mon heure de vérité Faust."

Elle se concentra. Elle devait se défausser de sa panique. La skulltula se rapprochait de plus en plus, rendant la chose extrêmement difficile. Elle pensa à Faust. Lui qui semblait voir en elle autre chose qu'une prêtresse. Qui l'aidait sans la juger. Qui la prenait dans ses bras.
Elle lança le sort, imperturbable. Mais cette fois-ci, elle ne produisit pas la flammèche ridicule habituelle. Le sort puisa intensément dans ses réserves, et le résultat fut tout aussi important. Le monstre n'eut aucune chance, du moins l'espérait-elle. Car elle tomba à genoux, épuisée.

"Ai-je...?"

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Le Mage resta perplexe plusieurs secondes. La Prêtresse de Din, quant à elle, tomba à genoux sous ses yeux.

« - Ai-je… ? »

Deux pensées radicalement différentes s’emparèrent de lui, d’un coté « Elle y est arrivée ? » et de l’autre « Elle y est arrivée !!! ». Faust ne cacha pas sa joie et, pour la troisième fois d’affilée, après s’être jeté à terre, attrapa la Prêtresse qu’il serra de toute ses forces contre son cœur.

« - Vous l’avez fait ! s’exclama-t-il. Je savais ! Je savais que vous pouviez y arriver ! Je suis si fier de vous… ! »

Les larmes lui montaient presque aux yeux, mais il se retint pour ne pas paraître ridicule et enfantin. Lorsqu’elle s’écarta de lui, la Dame arborait le sourire le plus large qu’il puisse être. Ils se regardèrent quelques instants, visiblement partagés entre le soulagement d’avoir échappé à un destin funeste, deux fois d’affilé, la fierté devant la prouesse de la Prêtresse, mais également la gène, la gène de porter chacun sur son visage cette jubilation évidente. Et malgré tout ces efforts, Faust sentit une larme perler. Il s’essuya d’un doigt, accompagné d’un rire embarrassé.

« - Ahahah… ! Je vous demande pardon… ! »

La jeune femme lui fit comprendre qu’il n’avait pas à se sentir mal à l’aise.

« - . . . Nous devrions peut-être… Partir d’ici, je crois que c’est préférable… ! »

Son vis-à-vis lui accorda un signe affirmatif de la tête. Ils redressèrent et, avec la plus grande prudence, se dirigèrent en direction du sentier. Malheureusement, la lave l’avait en grande partie recouvert, ils durent donc longer avec la précaution les rebords qui n’avaient pas été touchés. Comme si cela était une évidence, ils reprirent le chemin menant au village. Faust trouva cela « naturel ». La Prêtresse n’avait vraiment plus besoin de son aide, elle venait de faire ses preuves. Et, tout aussi naturellement, ce lien d’élève à professeur se détissa durant leur marche. Mais cela n’avait que peu d’importance en comparaison du lien très étroit qui s’était créé entre eux.

*************

La Forêt Kokiri. Il lui semblait que cela faisait des années qu’il ne l’avait pas revue. Sa première pensée fut tout d’abord pour Wakusei. Il se doutait parfaitement du sort qu’il l’attendait une fois qu’il serait rentré. Après tout, il ne l’avait même pas prévenue. Elle s’était très certainement inquiétée.
Le duo se retrouva très rapidement sur le palier de la demeure de la Prêtresse. Le jeune homme aux cheveux roux se frotta les bras. Le vent s’insinuant entre les arbres de la forêt, ajouté à sa fatigue physique et au fait que sa cape est sans nul doute succombé au torrent de feu, le mordait, ses vêtements étant toujours aussi courts. Il tourna le regard vers la femme à la crinière de feu, qui tentait désespérément d’ouvrir sa porte. Après un soupir de désespoir, cette dernière lui fit de nouveau face. Il y eut un long silence.
Que dire ? Tant de choses lui vinrent à l’esprit. Il aurait voulu lui dire merci de lui avoir accordé suffisamment de confiance pour lui demander de l’aide. Merci d’avoir eu le courage d’écouter un pauvre diable habituellement tremblant et bégayant. Merci d’exister, aussi, mais il trouvait vraiment cela trop stupide. Il écouta la Prêtresse pendant plusieurs minutes, chacun de ses mots lui serrant un peu plus le cœur bien que l’emplissant d’un bonheur encore inconnu. Etait-ce cela tenir à quelqu’un ? A part Wakusei et ses parents, Faust avait pris l’habitude de raser les murs, d’éviter les gens, de se faire le plus discret possible de peur de ce qu’on pourrait penser de sa façon d’être ou simplement de son physique plus que singulier comme lorsqu’il était enfant. Il la remerciait intérieurement pour cela aussi. Elle ne s’était pas arrêtée à cela. Ces évènements resteraient à jamais gravés dans sa mémoire et dans son coeur, comme chaque bons et rares souvenirs qu'il possédait.
Lorsqu’elle eut fini de parler, la Prêtresse de Din émit un toussotement, probablement du à l’embarras dont elle était championne.

Au final, tout était dit. Elle allait vraiment lui manquer... Faust sourit et lui fit part de ce qui lui semblait le plus simple et le plus représentatif de sa pensée.


« - . . . Merci. »

Il vit la Dame rougir comme jamais, et ce n’était pas peu dire. Il émit un petit rire amusé.

« - Je vais vous laisser à présent… Prenez le temps de vous reposer, ménagez-vous un peu. Je suis sûr… ! Que vous allez continuer à progresser. Vous êtes vraiment très douée, bien plus que vous ne pouvez le penser. »

Et après de nouvelles secondes à s’observer en silence, le Mage se tourna dans le sens de son chemin, dans un mouvement de cheveux presque théâtral. Avant de prendre congé de celle avec qui il avait partagé toute cette aventure, Faust pensa qu’avant de rentrer, il se devait de se procurer une nouvelle cape. Mais pour une fois, il allait passer la journée en plein centre d’Hyrule, sans celle-ci et sans le moindre mal-être.

« - . . . A bientôt… ! Prêtresse de Din… ! Mon amie… »

Et il s'éloigna.


La réaction du jeune mage lui confirma sa réussite. Il l'enlaça en la félicitant, et elle lui rendit son étreinte, tout en pensant qu'elle devrait s'entrainer tous les jours afin de ne pas se vider de ses forces à la première attaque conséquente. Faust XIII eut une larme qu'il essuya en riant, et elle rit avec lui. Elle même se sentait à fleur de peau après ces évènements, tiraillée entre la joie de la réussite et la nostalgie de comprendre que leur périple s'arrêtait là. Il s'excusa, et elle lui répondit avec un sourire immense.

"Il n'y a pas de mal ! Je vous comprends !"

Et lorsqu'il proposa de rentrer, elle acquiesça à regrets. Ils n'avaient plus rien à faire ici, se dernière prouesse scellant l'enseignement du jeune mage. Elle s'aida du jeune homme pour se relever, et ils se dirigèrent vers la civilisation.

*************

Lorsqu'ils pénétrèrent dans la forêt qui abritait sa modeste demeure, elle n'avait qu'une envie, faire demi-tour. Elle n'avait aucune envie de retourner à la plaine tous les jours, même si elle était maintenant plus forte, autant grâce à cette maitrise de la magie nouvellement acquise que grâce à cette confiance nouvelle qui la parcourait. Ils arrivèrent au seuil de sa maison -qu'elle peina à ouvrir- et elle se mit à réfléchir à ses mots. Lorsqu'elle se tourna vers Faust, ses pensées n'étaient pas très bien organisées mais l'essentiel y était.

"Faust XIII je... Je voudrais vous remercier. Tout d'abord pour avoir accepté de m'aider, de l'avoir fait sans me juger. Vous m'avez apporté la connaissance dont j'avais besoin mais aussi une nouvelle confiance en moi. Pour la première fois, je... J'étais moi. Grâce à vous, je me suis sentie femme avant réceptacle. Et pour ça je ne vous remercierai jamais assez. Alors si jamais vous vous trouvez dans le besoin, ma porte vous sera toujours ouverte.
Merci Faust, grâce à vous j'aurai connu l'amitié..."


Elle sentit les larmes lui monter aux yeux, mais elle chassa ses sentiments avec un toussotement. Le jeune mage prit la parole et s'éloigna. Elle rentra dans sa demeure, un sourire nostalgique peint sur les lèvres. Ils n'oublieraient jamais, elle le savait. La porte claqua doucement, poussée par le vent.



[Fin Y_Y Merci, c'était vraiment agréable ce RP ^^ qui aura trainé en longueur désolée x)]

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