Hyrule's Journey

Jayt avait tout simplement harcelé son amie la veille. Il lui avait tourné autour, avait répété sa phrase sans cesse, et avait même boudé comme un gamin. Et Judith avait finit par craquer. Pitié ? Agacement ? Peu importait au sheikah, qui avait répété une dernière fois sa demande juste pour avoir confirmation qu'elle ne le baladait pas.

"Tu m'accompagnes voir une vieil ami ? Dis ouiiiiiiiii !!"

Il avait même trépigné à ce moment là. Ces 25 printemps semblait bien loin derrière lui à cet instant ! Mais cela avait payé, car maintenant, ils se dirigeaient ensemble vers le Mont du Péril, plus précisément vers le Village Goron. Il avait une banane sur le visage, même si, au fur et à mesure qu'ils prenaient de la hauteur, ils pouvaient distinguer les divers ravages de Ganondorf : l'allure désastreuse du Ranch en pleine reconstruction, et le désert au loin, où se déroulait la libération du prince Dun par les meilleurs guerriers du bien. Son visage se voila un instant en pensant à tout ça, mais ses yeux repétillèrent bientôt de malice.

"Tu vas voir ! Il y a pire que moi, et c'est lui qui m'a tout appris, mais tu verras que j'ai dépassé mon... "maître" ! Oh, d'ailleurs, tu sais que j'ai commencé mon enseignement avec Galastop ? Un conseil ma jolie Judith, éloigne toi de lui, c'est un vrai démon..."

Et il se mit à rire. Il n'y avait pas à dire, il avait vraiment eu un maître bizarre, et ce nouveau semblait tout à fait dans la même lignée de bizarrerie ! Il approchait du village, et il la questionna autant des yeux que de ses paroles.

"Tu es déjà venue chez les gorons ?"

Puis, alors qu'il regardait Judith, il se souvint de Light, le vil homme qui avait volé le coeur de son amie. Il pensait 'vil', mais cela faisait partie de son jeu. Il avait aimé la voir rougir quand il avait évoqué le sujet, mais maintenant il s’inquiétait. Il y a peu de temps, elle lui avait révélé que Light était parti au front.

"Tu as des nouvelles du désert...?"

Il attendit un moment, silencieux, écoutant sa réponse si elle en donnait une. Ils avançaient toujours vers le village, et bientôt des tambours se firent entendre.

"Les gorons sont de sortie on dirait !"

Il lui prit la main, et l’entraîna vers le centre de l'activité. Ils avaient besoin de se changer les idées, et ils auraient bien le temps de rejoindre le vieil ermite !

La veille de cette journée riche en émotion le jeune charmeur était venu voir Judith et l'avait tannée pour l'emmener au village goron. Il avait trépignée, insister et ré insister, mis tout en oeuvre pour qu'elle accepte, ce qu'elle avait finit par faire. Après tous, ces activités était vraiment peu variées et elle s'ennuyait, par ailleurs, jamais elle n'avait fouler le pied de la terre de feu qu'était le village de ces étranges créatures nommées gorons. Et en ce matin alors que l'astre diurne dardait gentiment sur les murailles de la vaste citée d'hyrule les deux compères avaient pris les routes vers la montagne. Tout en gravissant les rochers leurs regard se portèrent sur le paysage vaste qu'ils pouvaient voir depuis les hauteurs. Les émeraudes de la chasseresse se perdirent sur le panorama, de la plaine au ranch, pour finalement se poser plus loin, sur l'immensité sableuse des gérudos, là où se déroulait en ce moment même l'avenir du royaume. Jayt brisa le silence qui s'était confortablement installé durant l’ascension en parlant de son maître, dans l'art de la séduction, et dans l'art du combat, lui recommandant de se méfier de ce dernier, l'ayant même qualifier de démon. A ces mots Judith lui répondit par une mine interrogatrice, puis il reprirent leur marche. Jayt avait la langue bien pendu, comme toujours, et Judith préférait la laisser scellée dans sa bouche, comme à son habitude, répondant par des mouvements de tête et un visage très expressif. Toute fois à deux questions elle préféra l'oralité au silence.

"Non, c'est la première fois que je découvre les gorons et leur terre."marquant un léger temps d'arrêt elle reprit.
"Et pour ce qui est du désert, comme tout le monde je ne sais pas, on ne peux qu'attendre le dénouement en espérant le meilleur."

Au fur et à mesure que les comparses approchaient du village un son léger de percussions se laissait ouïr, et pas à pas, petit à petit, le son s'amplifiait et se transformait en une joyeuse mélodie envoûtante et entraînante qui fît faire son apparition à un sourire sur le visage de la jeune femme à la chevelure dorée. se tournant vers son amie le sourire collé aux lèvre elle acquiesça d'un hochement de tête son affirmation. En effet les gorons semblaient enclin à la fête aujourd'hui, c'est d'ailleurs ce que s’apprêtait à dire Judith à son ami avant que celui ci ne lui prît la main l’entraînant vers la source des festivités sans que la jeune femme ne puisse réagir. Se laissant guider par le sheikah qui semblait connaître l'endroit, contrairement à elle, parfaite étrangère en ces lieux. C'est alors qu'ils finirent par arriver sur le lieu des festivités où une multitudes d'êtres étranges au yeux de la jeune femme, sûrement les gorons, dansaient au son de la mélopée.

Jayt avait un grand sourire sur la figure. Une danse ! Et son amie qui n'était jamais venu ! Il n'y avait pas meilleur baptême ! Ils s’avancèrent vers le cercle, et juste avant de se joindre aux danseurs, il se retourna vers elle :

"Première fois hein ? Eh bien danse belle amie, car voici ta première leçon : les gorons sont très susceptibles si on ne danse pas avec eux !"

Quelques unes de ses connaissances leur firent un passage dans le cercle, et ils rejoignirent le cercle de couples. Au sein des tambours, le sheikah guida sa compagne dans un enchaînement de tourbillons et de passes artistiques. Puis ils se remirent en cercle, et ils suivirent tous les mouvements du goron qui menait la danse. Jayt le signala à Judith, afin qu'elle ne soit pas perdue. De nouveau, il y eut des mouvements de couples, où les hommes s’échangeaient leur partenaire. Jayt envoya donc son amie vers le goron qu'il jugeait le plus doux et délicat.
Il dansa un moment avec une goron, puis les tambours cessèrent et les danseurs se séparèrent petit à petit. Il retourna auprès de Judith.

"Alors ? Ta première impression ? Pour ma part je crois que j'ai un ticket avec une des filles avec lesquelles j'ai dansé"

Il lui fit un clin d'oeil. Il observa autour de lui, lui laissant un peu de temps pour se faire au village. Mais bientôt quelques gorons virent l'aborder, aussi il s'éloigna de Judith un moment. Ses amis de roche le taquinèrent sur cette dernière, et il leur expliqua bien vite qui elle était vraiment pour lui. C'est tout naturellement que vint le sujet de son maître, et là, les visages changèrent.

"Tu ferais mieux de ne pas y aller Jayt. On t'aime bien par ici, et je t'assure qu'il ne faut pas y aller."

Le sheikah fut d'abord surpris de telles paroles. Son maître leur avait-il joué un mauvais tour qui les avait mis en rogne ? Il retourna près de Judith, inquiet.

"Je crois qu'il y a un problème..."

Judith se laissa imprégnée par la mélodie fermant les yeux un instant, un instant d’inattention durant lequel son ami l'attira vers la foule de Gorons qui dansaient. Elle ouvrit les paupières immédiatement dans un mouvement de panique. Il fallait qu'elle danse ?! Apparemment oui selon les dires de Jayt, c'était la tradition. Ce genre d'activité la mettait horriblement mal à l'aise, elle savait danser et ne s'en sortait pas trop mal mais elle n'appréciais pas la chose pour autant.

Elle respira pour se calmer laissant son compagnon la guider. Ses grèves n'aidant pas aux manœuvres, car imposantes, bien que légères. Enfin, sans trop rechigner elle tentait de se montrée la plus gracieuse possible lors des enchaînement et tourbillons dirigés par le sheikah. Elle suivit ses mouvements et ses indications du mieux dont elle était capable durant la danse, ravalant une dernière vague de panique au changement de compagnon, elle lança même à Jayt un regard désespéré lui demandant de ne pas l'abandonner.

Enfin, la valse pris fin et tout les couples se séparèrent. Judith salua poliment son compagnon d'un moment et revînt très vite voir Jayt.

"Tu aurais pus me prévenir de ce genre de surprise..."grommela la jeune femme.

Les perles céladon de la jeune blonde parcourent l’environnement gorons, la familiarisant avec ce nouvel endroit, ne remarquant que quelques secondes après que le jeune homme l'avait une fois de plus délaissée, dans le but d'aller discuter avec la population locale. Les visages des jeunes gorons avec qui Jayt discutaient se faisait de prime abord, rieur, moqueur, et au fil de la conversation l'expression changea pour afficher un visage méfiant, inquiet, ce qui interpella la jeune femme. Lorsque son ami eut terminer sa palabre avec ses connaissances il revînt, le visage grave annoncer à la chasseresse un potentiel problème. Elle prit à son tour une mine sérieuse.

"Pardon ? un problème de quel type ? ce n'est pas grave j'espère..."

Et dire qu'a part cette valse la journée avait si bien commencer pour la jeune guerrière, elle se faisait une telle joie de rencontrer le fameux "maître" du coureur de jupon, comme elle l'aimait à l’appeler, mais quelques complications avaient décidée de pointer le bout de leur nez...

Jayt se gratta la tête, les sourcils froncés.

"Je... Je ne sais pas, ils n'ont pas voulu me dire. Je ne sais même pas si c'est qu'il a eu un comportement déplacé et qu'ils ne l'acceptent plus, ou bien autre chose. Nous devrions y aller au plus vite, je te promets que je te ramènerais ici pour que tu en apprennes plus dès que je serais rassuré."

Il lui fit signe pour aller vers le nord du village. Son maître habitait à l'extérieur du village, dans une grotte qu'il avait fait gravée pour charmer les jeunes femmes qu'il emmenait chez lui. Jayt avançait rapidement, son inquiétude à fleur de peau.

"Maître Paphroi est un homme assez âgé, qui reste quand même très rusé même si sa force est minimale. Il m'a foutu de sacrées raclées, même si j'étais plus grand et plus musclé. J'espère qu'il ne lui est rien arrivé."

Ils gravirent la pente qui menait jusqu'à la caverne du vieil homme. Le sheikah essaya d'organiser ses pensées. Il avait été enthousiaste de revoir son maître, mais son instinct lui laissait entrevoir qu'il ne le reverrait peut-être pas aujourd'hui... Il resta silencieux tout le reste du trajet, se demandant quand même si Judith n'était pas trop prise de court. Lui même l'était alors ...!
Ils arrivèrent au bout de quelques minutes de marche silencieuse. Mais le spectacle qui l'attendait ici n'était pas pour le réjouir. Du sang tachait le sol, et lorsqu'il entra dans la grotte, il y avait du liquide vermeille sur les murs et par terre. Le sheikah sentait qu'il allait défaillir. Mais aucun signe de maître Paphroi...

"Qu'est-ce que...?"

Apparemment Jayt n'avait aucune idées de ce qui avait put arriver à son maître, mais l'inquiétude transparaissait sur son visage habituellement si souriant. Son anxiété se transmettait à la jeune femme qui le suivit jusqu'au repère du vieil homme que le sheikah appelait "maître Paphroi", à ce sobriquet la chasseresse dut retenir un rire sarcastique, la situation n'étant pas aux plaisanterie. Elle garda donc son amusement pour elle.

Une fois sur place le spectacle qui leur était donné à voir n'était pas pour réjouir la situation. Mur et sol s'était vu sertit de tâche pourpre. Tournant son regard vers son ami la jeune femme perçut la faiblesse de ce dernier face à un tel spectacle. Qu'avait il bien put se passer ici ? Posant une main sur l'épaule de son ami dans un geste rassurant, Judith alla préciser la nature de ces éclaboussures rubicond décorant la pièce. Se penchant vers une flaque qui semblait n'avoir pas trop séchée elle ôta l'un de ses gantelets pour tremper son doigt dans le liquide. La texture paraissait celle du sang, approchant la substance de son nez, l'odeur ne trompait pas, elle humait clairement l'odeur du fer.

"C'est bel et bien du sang..." Conclue la blonde avec un air grave.

Elle essuya le substrat sanguin sur sa robe et remis son gantelet, se dirigeant vers son ami. Le pauvre homme devait être très inquiet pour son maître dont on ne voyait, possiblement, aucune trace, car bien que c'était effectivement du sang qui tapissait l'endroit, rien n'affirmait que c'était celui du vieil homme. Tentant par des gestes de réconforter comme elle pouvait le miséreux Jayt.

Jayt était déjà bien mal, mais les paroles de son amie finirent de le rendre inquiet.

"C'est bel et bien du sang..."

Il sentit les gestes de réconfort de son amie, mais son esprit commençait à se perdre dans la colère. Que s'était-il passé ? Pourquoi les gorons ne lui avaient rien dit ? Croyaient-ils vraiment que l'éloigner de cette scène lui aurait été utile ?! Il serra les poings, les dents serrées.

"Pourquoi ne m'ont-t-ils rien dit ?!"

Il frappa dans un mur (une attitude masculine puérile qu'il s'amusait d'habitude à critiquer. Frapper l'environnement n'avait jamais rien résolu ! mais là, cela lui permettait d'exprimer son colère et sa peur...) Il regarda Judith dans les yeux, et dans les siens des larmes commençaient à perler.

"Il faut que nous retournions voir les gorons !"

Et il quitta la caverne. Arrivé dehors, il commença à dévaler la pente en courant. Où était son maître ? Pourquoi cette caverne était-elle pleine de sang ? Et, bon sang, pourquoi ne lui avait-on rien dit ?
Il arriva au village, et sans attendre un instant de plus, se jeta presque sur le premier goron venu.

"QUE S'EST-IL PASSE CHEZ MAÎTRE PAPHROI ?!"

Il le poussa, aveuglé par ses sentiments.

"Je répète : Que s'est-il passé ?! Pourquoi ne m'avoir rien dit ?"

"Jayt, on te l'avait dit, il ne fallait pas que tu ailles là bas et ..."

"Je m'en fiche, je veux savoir !"

Plusieurs gorons vinrent tenter de le calmer, l’empêchant de s'en prendre à l'un d'eux. Pendant ce temps, une des femmes gorons se dirigea vers Judith, la mine soucieuse.

"Mademoiselle... Vous semblez proche de notre cher Jayt. Il faut que vous sachiez quelque chose, car se sera à vous de lui annoncer. Il acceptera mieux la réalité si c'est vous qui lui annoncez..."

Elle prit les mains de la chasseresse.

"Maître Paphroi... Aaaah, cet énergumène était spécial, mais on s'était habitué, et il faisait un peu l'attraction du village en jouant si bien le jeu... Il faut que vous ameniez Jayt quelques mètres plus haut au dessus de la caverne. Il y a eu une attaque de stalfos... Nous avons été débordés, et Maître Paphroi a donné tout ce qu'il avait pour nous aidé et nous savez... Même sa vie."

Sa voix mourut sur les derniers mots.

"Nous voulions protéger Jayt," un cri de ce dernier se fit entendre tandis que des gorons le faisaient s’asseoir "et lui inventer une fable, mais nous n'avions pas le droit de lui faire ça. Nous comptons sur vous Amie de Jayt."

Elle s'éloigna, et maintenant que Jayt était calmé, les gorons le laissèrent avec son incompréhension. Le sheikah resta assis, la tête entre les mains. Il ne comprenait pas, pourquoi refusait-ion de lui dire quoi que ce soit ? Il serrait toujours les poings.

Sans crier gare Jayt, les yeux perler de larmes et la rage au poing, qu'il envoya contre le mur soit dit en passant, il dévala la pente les séparant du village gorons et agressa l'un d'eux, hurlnt, cherchant à savoir désespérément ce qui c'était passer à son cher maître. Judith le suivit comme elle put et arriva pour voir que quelques gorons avait réussi à le calmer et à l'asseoir. Une jeune femme de la peuplade des montagnes s'approcha de la chasseresse afin de lui confier ce qui s'était passer et le soin de l'expliquer au pauvre Jayt, complètement déboussolé. La blonde accusa la nouvelle du mieux qu'elle put, se baissant légèrement et remerciant la goron de lui avoir expliquer le pourquoi du comment.

"Je suis Judith madame, merci de votre sollicitude, je vais m'occuper de lui."

Faisant acte à ses paroles elle se dirigea vers Jayt, faisant signe de tête aux gorons qu'elle se chargeait de tout. Ainsi ces derniers la laissèrent avec le sheikah, en proie au désespoir. Se mettant a genoux derrière lui elle plaça ses bras autour de ses épaules, sa tête sur l'une d'elle et sa joue contre la sienne, tentant par ce geste de calmer ses fureurs. Laissant le silence faire son oeuvre elle le brisa quelques minutes après.

"Tu va venir avec moi, je vais t'expliquer."

Sa voix était des plus douces afin d'apaiser les tourments de Jayt, elle se leva pris la main du jeune homme et le guida à l'endroit qu'on lui avait indiquer quelques minutes plus tôt. Là au dessus de la grotte, gisaient des résidus de squelettes et d'équipements rouillés, marques des stalfos, la jeune goron n'avait pas menti. Le sol était empourpré, symbole de l'affrontement qui s'était déroulé ici, mais aucune trace du corps, les gorons avaient dût l'honorer d'un sépulture dans un endroit plus adapté. Toujours serrant la main de son ami elle lui dévoila enfin la vérité.

"Ce sont des stalfos, des sbires de Ganondorf, ils ont attaqués le village, et les gorons débordés n'ont pas put riposter, c'est ton maître qui les as sauver en offrant sa vie, je suis désolée..."

Ses yeux étaient empli de tristesse en annonçant la lugubre nouvelle du trépas du vieil homme, elle savait qu'à ce moment, rien n'aurait put calmer les tourments et la peine du sheikah, mais néanmoins elle le prit dans ses bras pour tenter d’atténuer la douleur.

Jayt était perdu. Il se doutait en son fort intérieur que ses amis de roche n'avaient voulu que son bien, mais il ne supportait pas de rien savoir. Le contact de Judith fut comme une lumière dans une pièce sombre comme la suie. Il releva doucement la tête. Il devait se fier à elle, et remerciait les déesses qu'elle soit là en ce moment même. Que ce serait-il passé si il était venu seul aujourd'hui ...?
D'habitude, il aurait jouer son charmeur, son personnage fétiche avec un tel contact, mais le coureur de jupons était bien loin, enfoui sous ses sentiments.

"Tu va venir avec moi, je vais t'expliquer."

Et il la suivit, se laissant guider. Il songea alors à la dernière fois qu'il avait vu son maître. Il avait fait son arrogant, assurant qu'il parviendrait à conquérir les femmes, et même mieux, à trouver celle qui lui conviendrait. Si cela arrivait, il avait dit au vieil ermite que jamais il ne lui présenterait, car ce vieux filou aurait été vert de jalousie et aurait essayé de lui dérober. Et il était parti, fier comme un paon et le coeur gonflé de confiance que maître paphroi lui avait appris à avoir.
Il devait beaucoup à cet homme, et il pensa qu'il ne l'avait jamais remercié à sa juste valeur. Ils devaient donc le retrouver au plus vite pour réparer cette erreur. Mais lorsqu'ils arrivèrent sur les lieux du désastre, Jayt sut. Il se raccrocha à la main que Judith serrait, s'imaginant bien la scène. Le combat avait fait rage ici...

"Ce sont des stalfos, des sbires de Ganondorf, ils ont attaqués le village, et les gorons débordés n'ont pas put riposter, c'est ton maître qui les as sauver en offrant sa vie, je suis désolée..."

Le sheikah se serait laisser tomber à terre tant les forces le quittèrent d'un coup, si Judith n'avait pas été là pour le prendre dans ses bras. Comment était-ce possible ? Ce vieux pourri n'avait toujours été intéressé que par les femmes, et avait même avoué que les gorons ne lui plaisaient pas ! Pourquoi avait-il combattu ? Le masque tomba, et Jayt laissa les larmes s'échapper maintenant que la vérité éclatait. Une scène que personne autre que Judith n'aurait jamais vu autrement.
Il se laissa aller un moment, et son coeur enfantin se referma peu à peu pour se faire plus dur. Les repères qu'il avait pu avoir se brouillaient peu à peu. Il s'éloigna alors de son amie, essuyant ses yeux. Il lui tourna le dos, et s'avança dans les traces de sang. Il ramassa une vieille épée rouillée.

"Pourquoi...? Ce vieux filou m'avait dit n'avoir aucune vertu que celle de l'amour des femmes... Que suis-je sensé faire ?"

Il laissa tomber l'épée au sol. la colère s'était estompée.

"Pourquoi vieux fou, pourquoi ? Est-ce votre dernière farce pour moi ? Remettre en cause votre enseignement de débauche ?"

Il se retourna vers Judith.

"Je suis désolé que tu ais eu à te charger de ça."

Il soupira, dernière trace de ses sanglots. Il était totalement déboussolé.

Jayt était totalement perdu, pleurant son maître dans les bras de Judith, le coeur gonflée de tristesse et d'incompréhension. Il finit cependant par se calmer, laissant la colère le quitter pour enfin voir réellement ce qui c'était passer. Ramassant et jetant une épée, les questions se pressaient sur ses lèvres.

"C'était peut être un masque qu'il se donnait pour ne pas montrer ses faiblesses, t'épargner certaines dures réalités."Elle soupira.

"Je crois que tu as ici, non pas une farce, mais le dernier enseignement de ton maître, traduisant ça en : "protège ce qui te semble juste".
Ne t'excuse pas pour ça, c'est rien, on est amis non ?"

Elle lui sourait doucement, témoignage de son affection et de son affliction partgaée.
La blonde n'avait jamais eu à s'endeuiller de quelqu'un, elle avait eu la chance d'être épargner par tout ces fléaux, elle ne savait pas trop comment réagir face à la détresse de son ami, elle agissait à ce qui lui semblait, au mieux, et à l'instinct.

"Tu veux rester ici quelques temps ? ou Tu veux rentrer ? Fais comme tu veux, je resterai avec toi, si tu le souhaite."

Jayt écouta Judith, mais il ne comprenait pas.

"C'était peut être un masque qu'il se donnait pour ne pas montrer ses faiblesses, t'épargner certaines dures réalités."
"Je crois que tu as ici, non pas une farce, mais le dernier enseignement de ton maître, traduisant ça en : "protège ce qui te semble juste".
Ne t'excuse pas pour ça, c'est rien, on est amis non ?"

Il soupira à son tour.

"Merci... mon amie. Mais j'ai du mal à y croire. Il était la caricature même de la débauche, et je... Je me sens perdu. Comme si tout ce qu'il m'avait appris n'avait plus de valeur, seulement je me suis construit sur son enseignement, et je n'ai rien d'un héros... Comment pourrais-je protéger ce qui me semble juste ? Je ne peux même pas protéger ceux qui me sont chers.."

Il se frotta les yeux, soucieux et subitement très fatigué. Quelle drôle et étrange journée...

"Tu veux rester ici quelques temps ? ou Tu veux rentrer ? Fais comme tu veux, je resterai avec toi, si tu le souhaite."

"Tu as déjà fait beaucoup pour moi Judith, je ne te retiendrais pas plus longtemps... Je vais juste aller m'excuser auprès des gorons, et leur demander où je peux rendre un dernier hommage à Maître Paphroi..."

Il baissa les yeux, las. Il commença à rejoindre le village, et lança une dernière fois à son amie :

"Merci encore Judith. Tout cela reste entre nous n'ext-ce pas ? Je doute que les belles demoiselles soient ravies d'apprendre que je me suis laissé allé sur ton épaule !"

Il sourit doucement, résolu. Il rejoignit le village, où les gorons se firent compatissants et compréhensifs. Ils lui indiquèrent le lieu de la sépulture de son maître, et il s'y rendit, encore chamboulé. Tout allait trop vite.
La pierre avait été taillée avec brio. Il n'y avait ni nom, ni phrase, ni signe distinctif, pourtant le sheikah savait que son maître reposait ici. Il s'agenouilla, les yeux fermés. Cet énergumène lui avait bien caché son jeu. Jayt se mit à rire doucement, prenant la parole pour lui même.

"Vous aurez continué de m'apprendre des choses même au dernier moment... Votre charme ne semblait pas être votre seul arme. Mais ne vous en faites pas, je compte bien continuer à charmer et à plaire aux demoiselles en votre honneur, elles ont déjà perdu un maître en la matière, il leur restera au moins l’élève !"

Il garda un moment le silence.

"Mais le temps est venu pour moi de m'engager. Je dois protéger ce qui me sont chers, à défaut de protéger la vertu. S'il arrivait quelques chose à Judith comme il vous ait arrivé, je ne me le pardonnerais pas. Alors, je vous le jure maître Paphroi, je ferais tout mon possible, comme vous l'avez montré à ces gorons. Reposez en paix, mon ami..."

Il essuya une larme, posant son autre main sur la roche de la tombe. Le manque se faisait déjà sentir, pourtant il souriait. Il se releva, essuya son bermuda, et partit sans se retourner. Il allait avoir besoin de compagnie ce soir ...! Il éclata de rire, une dernière pensée pour son Maître, et décida d'aller de l'avant. Direction le Village pour aller boire un godet !


[ Voilà xD merci, je te laisse finir si tu veux, moi tu l'auras compris je m'arrête là :p c'était bien sympa ^^ ]