Hyrule's Journey

Ce matin là était chaud.... Très chaud...

-Meeeerde.......... Tes organes et ton or, je comprends, mais ils t'ont même pris ce truc moche qui te servait de tunique.

Triela contemplait le cadavre nu et déjà rigide ce qui ne ressemblait plus que très peu à son père. Le marteau de forgeron toujours profondément enfoncé dans son crâne laissait deviner qu'il n'avait pas du souffrir longtemps. Elle s'assit à côté et le regarda dans l'oeil qui ressemblait le plus à un oeil. Le gauche ou le droit, elle n'en savait trop rien tant la gauche et la droite de ce visage étaient devenues plus que relatives.

-Je t'avais prévenu en même temps. On peut pas être tyrannique et être apprécié. C'est comme être grand et petit, drôle et pas drôle, petit et grand, enfin, tu me comprends quoi.

Elle se releva et ramassa le sabre à côté du tas de viande puis se tourna vers l'auberge et ses pétunias.

-L'avantage, c'est que tu me laisses un bien bel héritage. D'ailleurs j'ai bien envie d'aller me taper un petit godet. Ou peut-être deux. Je suis en deuil quand même.

Triela se dirigea ensuite vers l'auberge qui était sienne en laissant traîner le sabre derrière elle. Elle se sentait enfin libre et comptait bien passer cette journée à boire de la cervoise jusqu'à s'endormir dans son vomi dans l'allée de l'auberge.

(regardant le sabre) - Il faudra quand même que je me trouve un prof histoire de ne pas finir comme cet abruti sois-disant autodidacte aussi agile qu'un aï défoncé au milieu d'un lac lorsqu'il s'agissait de se défendre et que sa chère garde n'était pas là.

Lilium était venue de bon matin au village cocorico pour nourrir sa trés chère poule. Elle avait passé un agréable moment à la dorloter et à la papouiller, puis aprés s'être assurée que sa mémère avait bien pris du poids, elle avait quitté l'enclos, comptant vagabonder gentillement dans le village à la recherche d'une quelconque occupation.

Lorsque...

Elle aperçu à quelques pas d'elle un cadavre gisant à terre sur lequel était perché une jeune femme.
Lilium n'eut aucune reflexion et se laissa porter bêtement par son élan comme à son habitude.

- Oh mon Dieu o mon Dieu ! Hurla-t-elle en se jettant sur la jeune femme ! Elle l'a saisi brusquement pour la dégager de la vision du cadavre, passa une main dans les cheveux de la jeune fille d'un mouvement se voulant réconfortant, et reparti d'une voix affolée
- Et ce que ça va ? qu'est ce qui s'est passé ? vite vite cria-t-elle, il faut prévenir un garde ! A l'aiiiiiiiiiiiiiiiiiiide hurla Lilium en secouant vigoureusement le pauvre corps de la jeune fille.

Triela se dégagea difficilement de l'étreinte de cette malade qui l'empêchait d'aller boire son verre et recula de quelques pas. Elle s'appuya sur son nouveau sabre avec un air plus ou moins décontracté et regarda Lilium.

-Hé, mais qui es-tu? Tu crois que je vais raconter à une inconnue que ce tas de viande est mon père, ex-chancelier et qu'il méritait juste ce qu'il a eu?

Elle posa son regard sur le corps de son père

-Et puis bon, un garde à l'heure actuelle ne lui serait pas de grande utilité. Il lui faudrait surtout une tombe décente. Les éboueurs s'en chargeront.

Puis se tournant vers Lilium

-Waw mais on dirait que c'est ton père qui est mort, tu me fais un peu pitié à être aussi émotive, faut pas se mettre dans un état pareil pour si peu! Viens, je t'offre un verre de lait, ça te permettra de te présenter!...

Lilium se figea et observa la jeune femme d'un air interloqué, les bras pendant le long du corps. Aprés un petit moment d'absence à comprendre son ridicule elle bredouilla juste :

- " Hum en fait j'avoue que je n'ai pas l'habitude de voir des cadavres trainer dans les rues... euh... j'ai un peu paniqué c'est tout... j'ai cru qu'il y a avait eu un meurtre terrible avec du sang de la violence et tout ça ... "

Elle jetta un bref regard aux alentours puis marmonna un minuscule pardon en baissant le nez de honte.
Puis elle fronça les sourcils en gromelant :

- " Enfin tout de même aussi peu de peine pour la mort de son père... c'est un peu déroutant ... allons allons ... vous allez me raconter tout ça autour d'un bon verre de lait c'est d'accord... le journal d'Hyrule aime les jeunes femmes froides et les meutres sanglants dans un cadre familial mysterieux..."
lança Lilium avec un regard soudain pétillant d'entrain.

Elle retrouva un sourire joyeux et emboita le pas de la jeune femme en sortant en toute hâte un parchemin vierge et froissé d'une de ses poches, tandis qu'elle s'assurait de toujours posséder sa plume dans son autre poche.
*** ça sent la sombre histoire à plein nez ... je vais faire un coup d'éclat ! ***
pensa Lilium laissant un sourire béat s'afficher sur son visage.

Triela poussa la porte de l'auberge avec son pied, et avança d'un pas décidé vers le bar.

-Une cervoise pour moi et donne ce qu'elle veut à cette demoiselle, c'est la maison qui offre.

Le barman garda son regard vide braqué sur Triela quelques secondes, puis s'exécuta. Lui aussi avait vu le cadavre de son ancien patron, aidé par l'alcool il avait même participé à ce joyeux lynchage nocturne. Mais l'idée d'avoir désormais cette gamine comme supérieure lui glaçait le sang.
Triela ne remarqua le matériel de Lilium qu'une fois sa cervoise en main.

-Rejoignez-moi à la table sous l'escalier une fois votre commande servie. Mais dans ces conditions, il faudra me parlez de vous avant que je ne vous parle de moi.