Invité
Posté le 22/09/2009 10:58
Inuyasha avait mis un temps avant de répondre. Par où commencer ? C'était si...compliqué...et tellement incroyable, aussi...mais pourtant, ça collait, avec les souvenirs qu'il avait.
*Maman, pourquoi as-tu donné ce collier que tu aimais tant à ce garçon qu'on ne connaît pas ?* demandait-il, gamin, 8 années.
*Parce que celui-ci n'a plus de mère depuis ses trois ans, et ce pendentif contient mes souvenirs...ça le réconforterait...*
*Maman !* s'était-il insurgé *c'est pas juste ! Je...*
Elle s'était agenouillée devant lui, l'avait intimé de se calmer d'un simple mouvement de la main, avant d'expliquer :
*Essaie de comprendre...tu sais, tu n'as pas à être jaloux ou inquiet. Ce n'est pas parce que je partage mon amour que celui que je te porte sera diminué. Loin de là. Réfléchis un peu, Inuyasha : ce garçon qui est un peu plus âgé que toi, n'a plus sa mère. C'est pour combler un peu ce manque, que j'ai fait ça...il est dans la même situation que toi : n'aimerais-tu pas avoir un homme à la maison qui puisse s'occuper de toi comme moi je le fais ? Quelqu'un d'autre sur qui tu pourrais compter ? Comme les autres familles du clan ?*
Il avait baissé la tête, se rendant compte de son erreur. avant de dire simplement :
*Pardon...je voulais blesser personne...c'est vrai que je les envie, les autres...*
Elle lui avait sourit, lui disant qu'elle ne lui en voulait pas. Depuis, il avait essayé de faire des efforts, afin de maîtriser sa jalousie qui n'avait pas lieu d'être.
Francis s'impatienta, empoigna Inuyasha, qui se défit de lui en envoyant :
- Je vais te répondre ! Laisse-moi seulement savoir où commencer !
Ses membres à lui aussi, tremblaient légèrement, et il était pâle. C'était tellement incroyable...
Après un silence, il commença :
- Ecoute, je n'ai pas l'habitude de raconter ce genre de chose, alors je ne le ferais qu'une fois. Et juste devant toi, et juste parce que ça te concerne...alors laisse-moi chercher mes mots et écoute...le début va te sembler sans rapport, mais tout est lié...
Il se tut, rassemblant son courage à deux main, avant de finalement révéler :
- Quelques temps avant que les démons n'attaquent notre clan, j'ai découvert qui j'étais réellement : un bâtard né d'un démon jaloux et d'une humaine Sheikah par...humiliation, si tu vois ce que je veux dire...comme ils disent, tous, je suis né d'un crime. Et lorsque j'ai découvert qui j'étais réellement, j'ai eu l'impression que ma vie changeait du tout au tout : je me croyais parfaitement humain, malgré quelques différences physiques. Ce n'était pas le cas.
J'ai voulu savoir. Je devais savoir ce qu'il s'était réellement passé. J'ai donc eu une longue discussion avec...ma mère. J'ai exigé des explications, elle m'a tout dit, même si je ne comprenais rien en partie...elle n'osait pas tout me dire. Mais maintenant, j'ai tout compris.
Elle m'avait dit qu'un démon rôdait autour d'elle. Et que ce démon travaillait pour Ganondorf. Elle avait beau le chasser, il revenait, aux alentours...alors elle avait fini par s'éloigner de son clan, et elle a...rencontré un homme, avec qui elle m'a dit qu'elle était la plus heureuse des femmes. Qu'elle l'avait épousé et qu'ils avaient eu un enfant...et que ce bonheur n'avait duré que trois ans.
Parce que, cette année-là, elle reçut une lettre Sheikah qui la demandait d'urgence chez elle.
Elle était donc partie pour se battre à leurs côtés...mais il s'agissait d'un piège. Causé par ce même démon qui lui tournait autour...et qui, après l'avoir humiliée de la pire des façons, l'avait menacée : si jamais elle retournait auprès de sa famille, il les tuerait. Elle les a donc quitté, en dissimulant ce qui s'était vraiment passé, en prétextant qu'elle les avait trahi.
Elle avait honte...elle avait peur...elle se disait que jamais son homme ne lui pardonnerait. Ainsi, elle m'a eue, et m'a caché. Du moins, elle a tenté...
Il émit une courte pause, avant de continuer, la gorge serrée :
- Et je me souviens une fois avoir croisé, enfant, un homme qui avait réagi bizarrement en me voyant. J'étais tombé dans un piège aux puissantes dents d'acier, et c'est lui qui passait à ce moment-là...il m'a libéré, et en me voyant, il a eu une réaction bizarre, en me faisant remarquer que je ressemblais assez à une personne qu'il connaissait...avant d'avoir eu une étrange réaction et de partir, après m'avoir soigné.
Pas de doute. Maintenant qu'il y pensait, il s'en souvenait. Il n'avait qu'une dizaine d'année, et il était parti en forêt ramasser quelques baies sauvages. Et il s'était pris la cheville dans des "mâchoires d'acier", comme il les appelait. Affolé, il avait essayé de s'en sortir, mais peine perdue, il empirait sa blessure...et là, un homme aux cheveux de brique était arrivé. Inuyasha se souvenait qu'il s'était aussitôt sentit rassuré en le voyant. Cet homme l'avait délivré, puis soigné la blessure, avant de justement remarquer sa ressemblance avec une certaine personne...sa mère, évidemment...
Il s'embarrassa pendant quelques secondes. C'était même lui, qui avait vendu la mèche au père de Francis. Il était tellement crédule et naïf à l'époque qu'il faisait pratiquement confiance à tout le monde, et son honnêteté était à défier toute concurrence.
Parce que, ayant remarqué sa rssemblance, l'homme qu'il avait vu lui avait demandé qui était sa mère. Inu, gamin, lui avait tiré une jolie expression très fière sur le visage en ayant répondu fièrement :
*Ma maman, c'est la plus belle de toute ! Et elle habite dans cette petite maison, là-bas; regardez ! ^__^*
Et c'était là qu'il n'avait pas compris la réaction de l'homme qui l'avait "sauvé". Il était parti, simplement. Inuyasha, à dix ans, n'avait rien compris. Mais aujourd'hui, huit ans plus tard, il comprenait. Sans s'en rendre compte, il avait trahi le secret de sa mère...
- C'est moi qui lui ai vendu la mèche...en ignorant à qui je parlais réellement...en même temps, comment pouvais-je le savoir ?
Après un silence, toujours parce qu'il essayait de ne pas se laisser emporter par ce qu'il ressentait, Inuyasha continua :
- Quelques années plus tard, comme tu le sais, les démons nous ont attaqué, je me fais bannir en me faisant supprimer la raison de vivre des Sheikah, et je te rencontre. Tu me révèles que ton père serait intervenu dans le combat, de façon...indirecte. Ce qui l'a conduit à la mort...ma mère ne l'a su que plus tard. ça, je le devine car le jour où je suis parti, elle m'a dit les larmes auxyeux "J'ai échoué sur toutes la ligne. J'ai perdu l'homme que j'aimais, ainsi que mes deux enfants."
Je ne comprenais pas, mais maintenant, oui : elle a compris qu'elle n'aurait pas eu besoin de me dissimuler, car l'homme qu'elle aimait, justement, que je pensai mort depuis toujours, aurait largement accepté d'en adopter un second...
Enfin, il releva les yeux vers Francis, et acheva, la gorge serrée :
- Ce pendentif que tu vois-là, il appartient à ma mère. Il n'y a pas de doute là-dessus. Elle m'avait dit qu'elle désirait le donner à un certain enfant légèrement plus âgé que moi en manque d'une mère...qu'il contenait ses souvenirs...
Maintenant, j'ai compris : ce cristal doit contenir les trois années passées avec ton père et toi. L'homme, que j'ai rencontré brièvement, c'était ton père. Cet "homme" et cet "enfant" dont elle faisait souvent allusion étaient encore bels et bien vivants quelque part, il s'agissait de sa famille, qu'elle a abandonné de force pour les protéger contre...mon père.
Et ce sceau, que tu vois sur ce parchemin...c'est le sien. Si tu veux mon avis, il a dû recevoir des ordre de Ganondorf, et mon père a dû y voir un moyen pour tous nous piéger : il m'a conçu, moi, pour le vendre à son employeur, et vous menaçait vous, ton père et toi. Lorsque ce katana que je porte est arrivé au Clan et que les démons ont attaqué...plus de doute, maintenant, c'était un piège mis en place par mon père. Il voulait faire d'une pierre deux coups : éliminer l'homme duquel il était profondément jaloux et à qui il vouait une haine considérable pour avoir épousé celle qu'il "aimait", tout en me récupérant...il a réussi une chose sur les deux : à tuer ton père par le biais d'un moyen dont je ne connais pas les détails.
C'est lui, qui a tout organisé. Francis...tu peux pas savoir à quel point je...RAAAAAH !!!
Et un autre poing abbattu violemment sur le plancher, aggrandissant le trou déjà fait. Inuyasha en envoya plusieurs, ce qui ne servait strictement à rien sauf peut-être à passer ses nerfs sur quelque chose, en criant :
- POURQUOI a-t-elle fait ça ?! POURQUOI m'a-t-elle caché sa véritable souffrance ?!
Il cessa. avant d'achever :
- Je suis un monstre, Francis. Je n'ai jamais vu à quel point "elle" souffrait en silence...je suis peut-être un vrai monstre, dans le fond...
Voilà, il avait tout dit. Il n'en revenait pas lui-même de dire des choses pareilles. Pourtant, c'était la vérité : ce petit garçon dont sa mère parlait, ce frère aîné, ce premier enfant qu'elle avait perdu dont elle parlait si souvent...c'était Francis.
ça lui faisait bizarre, à Inuyasha : celui qu'il prenait comme un ami, il le voyait autrement, à présent, comme si Francis avait changé subitement d'apparence. C'était son frère aîné. Et dire que pendant tout ce temps...c'était comme ça. Aucun des deux ne s'en étaient rendus compte. Les terribles plans mis en place par le père d'Inuyasha avaient bien fonctionné...les empêchant de vivre les 4 ensemble. Ganondorf devait certainement lui avoir donné l'ordre de lui trouver une arme capable de lui servir, en lui laissant carte blanche.
Le démon avait alors vu l'occasion de se venger d'un amour qui lui était inaccessible. Il détestait leur mère, tout autant qu'il l'aimait. Mais elle avait décidé de se marier à quelqu'un d'autre, et avait même eu un premier enfant avec celui-ci. Il s'était mis entre eux, et avait tout brisé. Tout en accomplissant sa mission envers son maître. Qu'il avait dû réussir à convaincre qu'il devrait attendre encore quelques années avant d'obtenir son arme. 18 ans, exactement.
Inuyasha venait à se demander lequel était le plus cruel des deux. Ganondorf ou son père. Enfin. Ganon étant plus puissant que n'importe qui, son père s'était donc mis à son service, en étant assez haut gradé puisqu'il possédait des troupes qu'il dirigeait...ils devaient certainement très bien s'entendre, tous les deux...
- Je suis désolé, Francis...tu ne peux pas savoir à quel point j'ai honte d'être l'héritier de l'assassin de ton père...je ne l'ai jamais connu de ma vie, et je n'ai pas envie de le rencontrer, ni de le connaître. Mais c'est lui, qui a tout organisé pour tout briser...
Il avait tout dit. Francis avait certainement compris, maintenant. Inuyasha baissa la tête, oreilles rabattues sur son crâne. Il était de nouveau partagé entre ses deux côtés : le côté humain voulait librement se laisser aller, le côté démon refusait, trop fier pour montrer la moindre émotion.
Et enfin, Inuyasha se demandait comment est-ce que Francis allait le voir, maintenant. Il allait peut-être le détester pour ce qu'il était...
- Cet enfant dont elle me parlait...c'était toi, Francis...elle voulait me faire comprendre qu'il y avait eu quelqu'un avant moi, qu'elle a dû abandonner pour protéger sa vie...et crois-moi, si tu lui en veux, elle ne t'en voudrait même pas...crois-moi, il n'y avait pas un seul jour, pas une seule nuit où elle ne pensait pas à vous deux...maintenant, à toi de voir. Tu es parfaitement en droit de nous haïr, tous les deux. Et concernant ces deux objets...prends-les. Ce parchemin, écrit de mon père, le tien l'a certainement conservé afin d'avoir une preuve à montrer lorsqu'il parviendrait à arrêter mon père pour ses crimes...il était garde, après tout...j'ignore ce qu'il y a d'écrit, mais c'est certainement une menace déguisée, et qui a justement fait venir ton père à foncer dans le piège du mien, le jour où il m'a sauvé indirectement...c'est une preuve de ça, j'en suis certain. C'est logique.
Il se tut à nouveau, détournant le regard, et ayant toujours du mal à se départager entre ses deux côtés. Entre le côté humain qui était "heureux" de découvrir que finalement, il était moins seul qu'il ne le pensait, et l'autre, démon, fière, qui était fort, et qui refusait à se laisser envahir par ces sentiments humains qui le partageait...
- Pourquoi... finit-il par dire, la gorge nouée, toujours le regard abaissé ; pourquoi est-ce qu'il a fallu que ça se passe aussi mal ? ça fait tellement mal...
Il se contenait, difficilement et avec peine. ça faisait deux fois. Deux fois en deux jours. La première fois, c'était la veille, après le combat contre la sorcière de la peur. Et la seconde fois...c'était là, maintenant. Sauf que la blessure était pire que la première. Cent fois pire. Très rarement, Inuyasha était dans cet état-là, mparce qu'il s'était tout simplement entraîné à fermer son coeur pour se protéger, survivre dans le milieu sauvage. Mais parfois, il y avait des choses qui parvenaient à l'atteindre...
- ça n'aurait jamais dû se passer comme ça...