Hyrule's Journey

Astre tenait fermement en joue son adversaire, prêt à porter un coup ultime. Il se lèche les lèvres d’une langue pointue, un sourire goguenard sur le visage. Il avait fait le traitre, en se servant de la noblesse d’Arkhams qui avait jeté son épée loin de lui pour faire une trêve. Il attendait la réponse du seigneur déchu, et sentait qu’il allait vraiment tuer le vieux Kokiri. Il en avait subitement envie, de lui arracher la pomme d’Adam, se délectant de la souffrance de ce vieux désillusionné. Mais Arkhams n’était pas stupide, il savait porter de bons coups avec sa langue également.

-J’ai admiré de nombreuses choses… commença-t-il.

Astre tendit l’oreille, et le Sieur se modela une expression de suffisance, un sourire efficace peint sur son visage. Il devrait se contrôler, s’il ne voulait pas finir par terre, la gorge salie d’un foulard de sang, dépouillé de toutes ses possessions, nu comme un ver, aux proies de sadiques pervers aux envies peu orthodoxes, dans cette fin de nuit fraiche.

-Beaucoup d'âmes sombres se sont éveillées après l'arrivé du Monarque. Beaucoup voulurent répandre le chaos hors du pouvoir de Ganondorf. Elles ont tous fini consumées par leur propre noirceur ou bien pendues au milieu des villages.

Le mercenaire écouta avec attention les dires du pauvre fou, sa lame vibrant dans sa main avec envie et passion. Arkhams pointa l’un de ses dix doigts sur le filin de l’épée, et quelques gouttes du liquide vital tombèrent impérialement sur le sol terreux. Astre atténua son étirement de lèvres, se demandant où voulait en venir l’ancien virtuose.

-Cesse de jouer, ordonna Arkhams.

Disant cela, il prit l’épée dans le creux de sa main et cerna la lame bien forte. Mais cette fois, le sang ne coulait plus, de la sorcellerie ou son âme trop damnée pour laisser couler le sang en ce moment.

-Aucun agent du diable ne peut réaliser ses projets sans l'appui de Ganondorf, le Prince du Royaume Noir.
Si tu tranches ma gorge, tu en as le talent requis contre cette carcasse vieillissante et faible que je traine actuellement, tu ne pourras jamais être guidé dans les ténèbres de ton âme. Je peux attirer l'attention de mon ancien Maître.

Astre se décontracta. L’homme utilisait la technique habituelle du « je peux t’aider », mais souvent malheureusement ou heureusement, cela marchait. Retroussant sa manche, Arkhams exposa le terrible signe des damnés, le sceau impie qui bafouait la peau du démon comme un ver solitaire dans son corps.

-Tout compte fait, tu m'intéresses. J'ai besoin de toi pour que le Maître m'enlève ceci. Tu as besoin de moi pour réaliser ton destin.
Tu souhaites faire renaitre ma famille ...

L’émotion prit la gorge d’Arkhams, mais il tenta de se ressaisir et lâcha :


-Les Profondes Ténèbres pourraient attirer Ganondorf. Tes idées me plaisent.

Astre laissa se ponctuer un silence de plusieurs minutes, la mine plus sérieuse que jamais. Mais le sourire revint aussi soudainement qu’il était parti.

-Alors c’est d’accord !

Il remit son arme dans son fourreau, et serra la main du vieil homme. Suite à cette entrevue bizarre, les Profondes Ténèbres refirent surface, la guilde attendant que son légitime maître ne revienne gouverner.