De cervoises et d'ouïe-dire.

Libre, avec premier post réservé à Ace !

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Lanre


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(vide)

Septentrion porta à ses lèvres sa pipe en argent, tirant un peu sur la Balphas encore présente dans l'âtre. Le dos collé contre le mur, assis à une table seul, entre différents groupes bruyants et imbibés.
Cette table était un peu devenue sienne, en fait. Depuis les quelques douzièmes de cycles qu'il était arrivé, et depuis qu'il avait trouvé un moyen aisé de gagner son pain, il passait ses soirées assis ici. Au final, il avait réussi à faire partie intégrante du décor nocturne de l'auberge tenue par le Goblinoïde au nom imprononçable, tant il était désagréable à l'oreille.
L'étranger ; car c'était ainsi que tous le nommaient ici, à défaut de lui connaître un patronyme, s'était fait piliers de bars parmi les piliers de bars. A simple différence qu'il était assis.
Il était, pour faire simple, bref et concis, devenu invisible. On ne le voyait que lorsqu'il était absent, mais sa présence ne suscitaient rien, car on ne le remarquait tout simplement pas. Et cela lui allait très bien.

Ainsi disparu aux iris de tous (fendues ou non), le Calicien devenait yeux et oreilles. Trempant ses lèvres dans la cervoise, il écoutait et regardait. Bien souvent, il fallait le dire, les Hyliens étaient imbibés jusqu'au dernier millilitre et les quelques mots cohérents qu'ils pouvaient parfois lâcher ne tenaient que rarement face à une analyse un peu plus poussée.
Néanmoins, s'il revenait tous les soirs, ce n'était en aucun cas pour cette cervoise immonde et sans goût que lui servait ce fourbe de NuttyK, ou n'importe laquelle des mignonnes petites serveuses -bien que celles-ci l'eurent parfois charmé-. Non, ce qui l'intéressaient, c'était effectivement ces racontars, ces potins, ces ragots et ces ouïes-dire qui l'intriguaient.
Il faut dire que vivre en vendant sa lame à droite à gauche ne se faisait pas tout seul. L'on lui avait parlé de feu une organisation de mercenaires qui facilitaient ce genre d'opérations. Mais que dire de plus ? Celle-ci tombée, un chef changeant subitement d'objectif et prônant pour la protection du Royaume, il devait se contenter d'informations relativement crédibles qui le menaient parfois sur une piste.

Aussi revenait-il, aussi souvent que ne le permettaient vents et marées. En cette soirée sordide, les rires gras s'étaient subitement tus, après l'entrée fracassante d'un de ces hommes qu'on disait "servant du Malin." Le silence se fut dans la petite auberge, alors que l'inconnu prétendument sbire du Roi Gérudo pointait d'un doigt la liqueur qu'il désirait.
Acheleus resta les yeux fixés sur cet individu qu'il n'arrivait pas à cerner, ni à décrire. Ses doigts jouaient avec le pendentif Gérudo qu'il avait arraché à sa première victime en arrivant ici, quelques douzièmes de cycles plus tôt, représentant le symbole des amazones du désert.

Le nouvel arrivant alla s'asseoir un peu plus loin à une autre table semblant ne pas avoir remarqué l'attention particulière que lui prêtait Septentrion. Malgré le fait qu'il doute l'apercevoir un jour, il attendait encore un peu, dans l'espoir de se trouver sur la même route que leur "Maître à tous", afin de pouvoir faire voile vers l'Est et vers le Sud à nouveau. Romen ar'Hyarmen.
Toujours silencieux et discret, il rabattit sur sa tête un pan de tissu, pour s'assurer que ses yeux ne seraient pas surpris. Nombreux étaient les gens à l'allure plus que louche, aussi pouvait-il se permettre un accoutrement pareil. Ses deux pupilles grises étaient donc cachées dans l'ombre, et nulle crainte d'être pris la main dans le sac à fixer untel ou un autre.


Ace Omble


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(vide)

Ace revenait au village cocorico d'une longue expédition qui l'avait exténué. Il avait du traverser la grande plaine d'hyrule pour se rendre au lac hylia afin d'essayer d'obtenir une relique pour son magasin, toutefois, les zoras furent peu loquaces, l'homme qui détenait la-dite relique se trouva être un escroc véreux qui voulu d'abord la lui vendre a un prix faramineux, puis qui souhaita l'échanger contre un objet tout aussi précieux, et des monstres voulurent le dérober de ses possessions, en clair, son voyage s'était transformé en un cauchemar.

Plutôt que d'aller dans sa chambre au dessus de son magasin, il souhaita se détendre en allant boire un verre a l'auberge de NuttyK, oui, l'auberge d'un état fort peu convenable, tenu par un barman extrêmement chaleureux, mais néanmoins remplis d'ivrognes et d'hommes en tout genre qui détiennent de bonne informations, à qui sait les extraire.
Et si il y avait bien une chose que cherchait le blondin en ce moment, c'était un métier, autre que marchand, le commerce commençant a le rendre fou, et les bénéfices chutaient de jour en jour.
Cependant, en dehors de son sens de l'affaire et de l'argent, il ne lui restait que l'art du combat, mais en cette contré, quasiment tout le monde semblait être en mesure de se défendre, ce qui faisait de lui quelqu'un d'anodin.

S'asseyant au bar, il commanda un verre d'hydromel et se mit a écouter les autres qui braillaient a plein poumons tout ce qu'ils pouvaient dire, les ragots, les récentes nouvelle du mois, les chansons, les besoins en marchandises, bref, ils déblatéraient des mines d'information pour les nécessiteux, sans qu'ils ne le sachent.
C'était pourtant bien différent du pays natal de Ace, et malgré le fait qu'il n'y attachait plus aucun sentiment, il regrettait tout de même les soirées calme de l'auberge de feu son père, celle où les gens parlaient modérément, où les feu des cheminées réchauffaient les coeurs des clients lors des temps dur, où le patron bien que massif et musclé affichait un large sourires aux gens, où les effluves de la cuisine et des plats embaumaient tout le rez de chaussé d'une délicieuse odeur.
C'était un lieu où il régnait une douce chaleur, elle partait du feu et du sourire du patron, et se propageait dans la bâtisse et les coeurs des gens.
Il semblaient que les hyliens baignaient dans la peur et le froid de l'hiver, dû a des histoires politiques qui n'influençaient pas le jeune homme, mais cette tension était toutefois transmise dans l'air, propageant ainsi le malaise et l'alcool a volonté dans l'air, et c'était cette ambiance terne, morne, sombre, qui faisait de ce bar un lieu peu apprécié d'Ace.

Mais ce soir là, cette ambiance collait parfaitement a l'humeur massacrante qu'il avait, et il ne voyait plus que son verre d'hydromel, et un homme qu'il n'avait jamais vu auparavant.
Collé a un mur, ce voyageur portant son capuchon et fumant lui aussi la pipe semblait être ignoré de tous.
Ce détail titillant l'esprit du jeune homme, il se demanda qui cela pouvait-il être, pourquoi se trouvait il seul assis a une table, pourquoi personne ne le regardait, et pourquoi portait il son capuchon.
Bien sur, il aurait pu faire comme tout les autres, l'ignoré purement et simplement, il aurait pu aussi se dire que c'était un assassin, ou quelque chose dans le genre, mais, sans doute est-ce par cette impression de n'avoir plus rien a perdre ce soir-là, qu' Ace alla se poser a la table de l'inconnu calmement, et qu'il alluma sa propre pipe avant de s'annoncer.

Bonsoir.


Sen Hime


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(vide)

C’était l’heure de son service et la jeune femme rejoignit la salle à l’arrière de l’Auberge, traversant d’un pas rapide la salle principale sans même jeter un coup d’œil aux clients. Elle serait bien obligée prêter attention à eux dans quelques instants, en attendant elle s’accordait donc le droit de les ignorer. À défaut de prendre un air désagréable et donner une mauvaise image d’elle-même, elle se pressait comme si un retard, et non le dédain, la poussait à adopter cette attitude.

L’arrière-salle était vide lorsqu’elle entra. C’était normal puisque tous les autres serveurs et serveuses devaient déjà avoir pris leur tour depuis un moment. Elle ne devait qu’à son activité officieuse de chasseuse de prime de pouvoir écourter ses horaires et prester moins d’heures que les autres qui vivaient uniquement de leur travail à l’Auberge. Elle aurait eu bien moins de temps libre si elle avait délaissé ses autres affaires pour se consacrer au métier de serveuse. Or c’était là ce qu’elle cherchait. Elle se fichait bien de l’argent en lui-même, mais elle tenait à son temps libre, à sa liberté, à s’autoriser tout ce qu’elle voulait. Il était bien entendu impossible d’obtenir tout ce qu’elle souhaitait d’un claquement de doigts, mais il lui semblait avait réalisé un bien savant et efficace mariage entre les efforts et les résultats. Elle se donnait les moyens d’abord, et passait ensuite le reste de son temps à profiter de ce qu’elle pouvait obtenir. Rassembler les bonnes cartes, et puis les abattre en temps voulu, tant qu’elle saurait entretenir un bon jeu, rien ne pourrait l’entraver.

Elle jeta négligemment dans un coin le sac qu’elle avait emporté avec elle, non sans en avoir retiré sa tenue de travail. Contrairement à d’autres, elle ne souhaitait pas porter les mêmes vêtements durant son service qu’en dehors de l’Auberge, et elle ne souhaitait pas non plus les porter en arrivant et en repartant. Au moins, même les clients qui la reconnaissaient tout de même comme une serveuse hésitaient plus à la déranger en dehors de ses heures. NuttyK n’avait pas fourni de tenue de travail réglementaire à ses serveurs et serveuses, il demandait simplement une certaine harmonie, et un minimum de professionnalisme. Certains éléments comme le tablier étaient recommandés pour des raisons pratiques, de même qu’une serveuse portait toujours une robe. Mais au-delà de quelques détails de ce genre les employés avaient carte blanche, il fallait seulement être reconnaissables. De toute façon le Goblinoïde n’aurait jamais hésité à faire part de ses remarques si un détail lui avait déplu.

Une fois changée, elle rangea à l’abri le sac à présent rempli avec ses « vêtements d’extérieur ». La voilà qui portait maintenant de longues bottines, pourtant cachées entièrement sous sa jupe. Une jupe longue et légère, dans les tons bleus, avec laquelle elle avait enfilé un haut blanc aux manches bouffantes et au décolleté amplifié par un corset noir. Rien de vulgaire, ni qui sortait tellement de l’ordinaire, mais de jolies formes rendues bien visibles. Abandonnant le sourire qu’elle ne s’était permis d’arborer que parce qu’elle était seule, bien trop narquois pour son rôle de gentille fille, elle reprit son sourire timide et son air innocent avant de franchir les portes de la salle où résonnaient les bruits de verres, éclats de voix et autres bruits typiquement caractéristiques d’un débit de boissons.

Il y avait du monde – pas qu’un peu – et elle venait à peine d’entrer sans avoir encore pu saluer ses collègues de travail qu’on lui attribuait déjà une table. Deux jeunes hommes attablés dans un coin de la salle, l’un des deux portait une capuche qui empêchait de distinguer son visage. Ils semblaient avoir entamé une discussion mais leurs verres étaient vides. Quoique l’individu louche lui soit légèrement familier – n’avait-elle pas aperçu ce dernier assez souvent ces derniers temps ? – il ne lui semblait pas l’avoir déjà servi auparavant. Elle ne connaissait donc aucun des deux messieurs, et elle ne savait pas s’ils pouvaient se révéler d’un quelconque intérêt, mais dans le doute et tant que le contraire ne serait pas prouvé elle tâcherait de faire bonne impression. Elle s’approcha doucement de ces jeunes gens sans se départir de son sourire à présent chaleureux.

« Messires, quelle tristesse que ces deux verres vides. Peut-être désireriez-vous les remplir à nouveau ? »


Lanre


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(vide)

Les deux fragments d'un de ces océans enragé comme seul peut l'être le vieux pécheur au trident, et gris comme une mer livide et mortelle, ne cessaient de suivre l'étrange inconnu qui avait jeté pareil blanc dans cette salle pourtant si vivante un instant plutôt.
Il savait que certains étaient craints, au point de jeter des froids. Mais rarement il n'avait vu pareil changement d'ambiance, qu'il soit si radical, ou si rapide. Même le poivrot un peu plus loin continuait de servir son verre déjà trop plein, comme figé dans son mouvement.

Le bonhomme en noir vint à s'asseoir, au fond de l'auberge, comme pour ne pas se mélanger plus encore avec le bas-peuple (car soyons franc, on ne pouvait pas dire que les quelques Hyliens fréquentant l'auberge de Cocorico -nom si peu inspiré, restons dans l'honnêteté la plus droite- appartenait à des castes particulièrement élevés.) présent dans la petite salle.
Dès lors qu'il fut assis, Septentrion se stoppa dans son analyse. Déjà le spécimen lui était désagréable, et l'Etranger espérait sincèrement qu'il ne fut pas un réel disciple de ce fameux Seigneur du Malin qui retenait son attention depuis quelques temps déjà.

Au moins l'inconnu était silencieux, et le Calicien se concentra sur le reste de la salle qui recommençait à prendre vie. Néanmoins, alors qu'il tirait sur la petite pipe argent, il réalisait à quel point l'influence de ce Roi du Sud -Ganondorf, qu'on lui avait déjà présenté comme cela- était forte sur les résidents Hylien. A nouveau il était bluffé par cet homme qui provoquait en lui une forme d'admiration, et un rejet total.

La Balphas montait lentement au cerveau de l'homme, et il ressentit enfin les effets attendus. Sensations accrues, physiques comme mental, la drogue ne le faisait pas encore entrer en transe -dose bien trop faible- mais il était bien comme on dit. Il sentait les vapeurs réchauffer son corps, embrumer légèrement son esprit fatigué, alors que des voiles gris recouvrait ses yeux assouplissant l'océan ravageur qui y dansait.

Les yeux fermés, il ne remarqua pas l'homme qui entrait (malgré son ouïe accentuée, le brouhaha de la salle restait plus qu'assourdissant.), jusqu'à ce que celui-ci s'installe à sa table, un ver d'Hydromel en main. Brusquement, mais assez tôt pour que cela passe inaperçu, il releva les cloisons qui fermaient l'accès à son âme. Après tout, l'on dit souvent que les yeux sont les portes de l'âme, n'est-ce pas..?
Ces mêmes yeux ne souffraient plus de vagues qui se fracassaient sur des récifs, brutaux, mais accueillaient désormais une mer plus calme, apaisé. La substance l'atténuait presque autant qu'elle décuplait ses sens. Ou du moins, le fait de calmer le manque qu'il ressentait l'atténuait. Il se sentait à nouveau lui même. Enfin.


"Wanye i'Edan. Salutations." Lâcha-t-il sur un ton tout à fait posé. Bien que familiarisé à l'Hylien, il préférait encore parler sa propre langue. Ses sonorités lui plaisait autrement plus, et là n'était pas seulement question d'habitude.


Vaäls s'arrêta sur l'Hylien qui venait de s'installer à sa table -car de toute évidence, il était Hylien-. L'homme était blond, vêtu essentiellement de cuirs, et semblait éreinté. A première vue, il semblait fumer un tabac quelconque (au vu de la taille de la pipe) mais il n'aurait pas mis sa main à couper quand à ce sujet.
A nouveau il trempa ses lèvres dans cette mousse à la cervoise, sans prendre la peine de cacher sa grimace. Décidément, ce fier Royaume d'Hyrule n'avait aucune notion de brassage, et d'alcool en général.
Mais il finit néanmoins son demi, avant de poser la chope vide sur la table ronde. Ses yeux bondirent à nouveau de clients en clients, et un l'un d'eux lui arracha un sourire, alors qu'il repeignait le sol de sa bile orangette.


"Eh bien messer, vous m'avez l'air bien palot ! Commença-t-il, regardant toujours les sucs gastriques de l'homme qui s'était déjà écroulé. L'ambiance qu'avait su calmer l'éventuel Croisé Sanglant avait repris de plus belle. «Qu'est-ce donc que cela qui vous tire telle fatigue..?»

Pour le coup, Acheleus avait plongé ses yeux dans ceux de son locuteur. Mais il n'eut pas vraiment le temps d'attendre une quelconque réponse, et si son "hôte" s'apprêtait à lui répondre, il eut été logiquement coupé dans son élan par la jolie demoiselle qui se présenta à leur table.
L'Étranger n'écouta pas ce qu'elle disait, s'attardant d'abord sur sa tenue. Celle-ci indiquant qu'elle travaillait ici, il n'aurait aucun mal à reconstruire les dires de la jeune femme. Ses yeux ne quittèrent pas celle-là, avant d'avoir couru le long de sa silhouette. Non pas que notre homme fusse pervers, mais il savait reconnaître une belle dame quand il voyait une, et surtout ne méprisait jamais une analyse. C'était le genre de détail qui pouvait sauver une vie. Et même si celle-ci pouvait paraitre superflue, il avait appris à scruter chaque être et ne faire confiance à personne.


"Qu'importe pourvu que ce ne soit pas une cervoise, Irima Nisse !"


Ace Omble


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(vide)

Tandis qu'Ace finissait tranquillement son hydromel, il se fit déshabiller du regard par l'inconnu à la pipe.
Ce dernier semblait fumer un tabac assez particulier, inconnu du jeune homme, mais qui restât néanmoins inscrit dans sa mémoire un peu plus a chaque souffle de l'interlocuteur. Les saveurs qu'il arrivait a en discerner semblait douce et apaisante, et elles lui évoquèrent un champ de plante exotique poussant sous un soleil chaud, avec un rare vent qui répandait l'odeur particulière de ce tabac, et qui s'insinuait avec grâce et douceur dans vos narines.
Il posa son verre vide sur la table et sentit le regard de l'homme face à lui avoir finis son affaire, et il commença a lui parlé calmement, dans un dialecte plus qu'étranger a Ace, heureusement qu'il finit par un simple "salutation", sinon il n'aurait pu savoir si il aurait du insister dans cette conversation fort bien loquace.
Le peu qu'il avait réussi a entendre de ce langage perdu au milieu du brouhaha de la taverne semblât résonner dans les oreilles du blond comme une mélodie, bien que de premier abord il eu crut a quelque chose de totalement dénué de sens et difficilement discernable, il se rendit compte que cette impression de langage chanté le rendait bien plus beau que l'hylien, qui était très basique, et au final, assez proche de la langue natal d'Ace dans certain point grammaticaux et sonorités.

Alors que l'homme en face semblait être repartis vaquer dans son esprit au milieu de ses propres pensées, le blond ne se rendit pas compte qu'il allait porté machinalement son verre a ses lèvres, alors que ce dernier était vide. Mais avant qu'il eu le temps de le prendre en main, une serveuse arriva.
Une jeune femme, sans doute de la vingtaine pensa Ace, qui était très belle et attirante et dont la tenue ne pouvait que la mettre en valeur sans laisser transparaitre le moindre défaut.
Ace se disait que le tenancier savait y faire dans son métier : de belles, jeunes et jolies serveuses, des tenues qui les rendes plus que ravissantes et qui les mettent en valeur, et forcément, tout cela attire la gente masculine, et afin de garantir leur sécurité, sans doute le droit de se défendre en cas de volonté de viol, car il y a bien peu de gentilhomme ou de gentleman dans la basse société, et ce bar étant fréquenté par cette anti-bourgeoisie, il valait mieux garder les serveuses intacte, coute que coute, afin d'en dissuader ceux qui se laisseraient emporté par l'envie et l'alcool.
Le blond aurait aimé avoir pu faire de même pour sa boutique, cependant, sa décision était prise, il allait mettre la clé sous la porte, et tout l'argent qu'il lui restait a placé en investissement, il allait pouvoir le consacré a d'autre chose plus concrète, comme par exemple, acheté un vrai lit, pour sa petite maison perdu dans les bois de la forêt des kokiris, ou encore boire quelque coup ici, a cet table, en cet instant, avec cet inconnu qui parle une langue de chant et qui fume un tabac aux arômes fort intrigantes.


Je reprendrais volontiers un verre d'hydromel, a condition qu'il soit bien frais dit il sur un ton calme a la jeune dame.

Il remis un peu de son tabac importé de son pays natal dans sa pipe et tira une bouffé.
Ce tabac que fumait son père au coin du feu une fois le service terminé lui rappela des jours heureux, calme, paisible, et pourtant si lointain désormais.



[HRP] Oui, je sais,ça fait une paye, néanmoins, je tient a m'excuser pour cette longue attente, je reprends du service.[/HRP]


Sen Hime


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(vide)

S’il y avait bien une personne attentive aux moindres détails, c’était Sen. Ce trait de caractère s’était déjà révélé très utile par le passé – dès son plus jeune âge même – et elle en avait gardé une habitude profondément ancrée en elle. Il lui fut donc impossible de ne pas remarquer le regard d’un des deux hommes qui s’attardait particulièrement sur son corps, ce dernier semblant bien plus attentif à ses formes qu’à ses paroles. Il se rattrapa toutefois bien puisqu’il répondit tout de même à la question, suivi par son compagnon de tablée. Elle ne comprit pas le nom qu’on lui donna, mais les sonorités lui semblaient agréables, et le ton bien loin de celui d’une insulte ou d’une remarque déplaisante. De plus le regard porté par l'homme juste avant la laissait penser que le surnom devait avoir un rapport, elle se contenta toutefois d’un sourire timide.

« Très bien, un hydromel bien frais et … Pas une cervoise. Je vais essayer de trouver quelque chose à votre goût. »

Ce n’est que légèrement qu’elle sembla insister sur la fin de sa phrase. Sans arrière-pensées… N’est-ce pas ? En prenant son temps, elle leur tourna le dos pour retourner au comptoir et transmettre la commande. Ne sachant en réalité quoi commander à la place de la cervoise, elle expliqua simplement au barman que l’homme semblait étranger à Hyrule et n’avait pas aimé la boisson, sans doute saurait-il mieux qu’elle ce qui pourrait lui plaire. Sans quoi c’était un incapable.

Mettant à profit le temps d’attente pour récupérer les boissons, elle en fit usage pour rassembler ses souvenirs. Elle avait cru ne rien savoir de l’homme étrange dont le visage était caché par une capuche, mais elle avait eu tort. En entendant sa langue étrangère elle s’était souvenue de discussions revenues plusieurs fois entre les serveuses ces derniers temps, concernant « l’étranger ». Ces discussions elle les avait entendues le plus souvent après le service, lorsque les demoiselles s’échangeaient leurs impressions et anecdotes croustillantes, quoique croustillantes soit un terme bien relatif suivant la personne qui écoute. Sen avait apprit qu’il était parfois très instructif de s’attarder un peu après d’elles pour bavarder et les écouter, même si d’autres fois c’était d’un ennui mortel.

Elle avait d’abord classé ces informations comme inintéressantes, il faut avouer que les histoires de flirt de ses collègues ne l’intéressaient pas du tout, à moins qu’elles ne concernent des personnalités importantes. Mais à tout bien y réfléchir … Elle se tourna un instant pour jeter un coup d’œil à une autre serveuse qui s’activait dans la salle. Elle se retint de peu de lui lancer un regard dédaigneux. Autant dire qu’elle ne l’avait jamais beaucoup appréciée. Elle ne lui en avait bien entendu jamais soufflé mot, feignant une camaraderie entre collègues, mais elle détestait son air prétentieux. Or cette dernière avait vanté plusieurs soirs consécutifs ses approches réussies auprès de « l’étranger », jusqu’à ce que Sen apprenne non sans un malin plaisir qu’après une tentative plus osée que les autres, la jeune femme avait été congédiée. Elle avait eu le plaisir de la voir dépitée pendant plusieurs jours, c’est qu’elle était sérieuse en plus dans ses approches ! Bien, le simple plaisir de la torturer d’avantage en arborant devant elle un trophée qu’elle n’avait pas pu obtenir remplissait déjà la chasseuse de prime de joie. Comme quoi les biens spirituels étaient aussi importants à son goût que les biens matériels, elle se faisait plaisir avant tout. De plus, même si elle était dans l’incapacité de vérifier présentement, elle avait eu des échos qui présentaient la cible comme un « bel homme », que perdait-elle donc à tenter sa chance ? Elle ne pourrait pas se montrer ouvertement entreprenante, ça ne collait pas à l’image qu’elle voulait donner, mais si l’homme n’avait pas été insensible à ses charmes elle n’avait sûrement pas besoin de provocation ouverte, elle se ferait douce, attentionnée, amoureuse, séduisante… Elle n’avait pas besoin d’être sérieuse pour en avoir l’air.

« Voilà les boissons. J’ai mis une eau-de-vie pour vot’gars difficile là. »

Remerciant le barman qui la tirait de ses pensées, elle saisit le plateau pour retourner à la table des deux compères, qu’elle allait sans doute à nouveau tirer de leurs discussions. Elle adressa un rapide coup d’œil en direction du comptoir. NuttyK en semblait absent, il apparaissait donc que si elle souhaiter discuter avec les deux hommes elle disposait d’un petit moment sans risquer d’être réprimandée par la suite.

« Et voilà, l’hydromel, et une eau-de-vie. »

Elle se baissa – sans doute plus que nécessaire – pour poser les verres sur la table, et si elle n’eut pas l’air d’y prêter attention, elle offrit une belle vue aux deux clients. Elle se redressa en leur souriant comme si de rien n’était.

« J’espère que ça vous conviendra. »

S’écartant légèrement pour laisser avec courtoisie une autre serveuse passer à côté d’elle, elle se décala et se trouva plus près d’Acheleus que sa jambe vint frôler, avant de s’immobiliser contre lui. Encore une fois elle n’eut pas l’air de prêter attention à la situation, donnant seulement l’impression de vouloir dégager le passage à côté d’elle soucieuse de ne pas vouloir gêner les déplacements de ses collègues en ce soir agité, et bien innocemment elle ajouta en plaisantant :

« C’est amusant, vous avez l’air si différents, vous vous connaissez depuis longtemps ? Je n’ai pas l’impression de vous avoir déjà servis ici. Est-ce que vous venez souvent ? »


Lanre


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(vide)

Il acquiesça d'un signe de tête discret. L'étoffe sur son visage avait pour qualité d'ombrer celui-ci tant et si bien que son faciès demeurait secret ne serait-ce qu'en partie, pour quiconque ne se situait pas exactement en face de son visage. Et encore, les yeux restaient relativement cachés.
La jeune femme s'éloigna sans qu'il n'ajoute rien, mais son regard suivit un bref instant les pas de la serveuse, avant de se concentrer à nouveau sur l'invité à sa table. D'un blond presque châtain, et des yeux qui faisait rejaillir des vieux souvenirs de la mer Australe. Un bleu clair, mais non dénué de profondeur. Un visage encore épargné des assauts de Chronos et loin des ravages de la guerre. Quoique les traits eussent-été plus fermes que pour la majorité des Hyliens d'un âge similaire, il restait un jouvenceau aux yeux de l'Étranger. Un enfant, en passe de grandir, mais bel et bien un enfant.
Toutefois, un enfant qui semblait disposer de tous les éléments et de toutes les clefs pour plaire. Toutes les cartes en main, pour ce séduire de ce visage frais et agréable.

Son compagnon tenait néanmoins plus que ça, et l'épée en sa possession trahissait d'une maîtrise au moins minime du combat. Les frusques qu'il arborait étaient de cuirs. Un de ces cuirs souples qui permet le mouvement aisé et qui retient la lame avant qu'elle n'embroche le coeur. Somme toute, il portait des vêtements pour le combat, laissait pendre à son côté une lame, et bien que sa figure fusse encore épargné, la carrure de ses épaules trahissait un entraînement relativement régulier. Un guerrier théorique. Mais un guerrier tout de même.

Les temps semblaient de toute façon bien sombre en Hyrule pour que la nation se permette de refuser une lame quelle qu'elle soit. Et en temps de guerre l'âge importe peu, tant que la possibilité de tenir droite son épée reste une réalité.
Toutefois, malgré tout il ne put retenir le sourire qui vint étirer discrètement – mais assez clairement pour que l'enfant l'eu vu – son visage. Amusant n'est-il pas ? Sans doute n'avait-il connu encore aucun combat qu'il lui fallait déjà se rassurer et calmer son corps par le tabac. Touchant.

Septentrion, pour sa part n'était pas armé. Tout au plus un couteau à la ceinture. Simplement vêtu de cuirs, de tissus et d'étoffes sombres. Rien de plus, rien de moins. Un badaud lambda, à ceci près que son visage restait un secret plutôt bien conservé en ce début de soirée. La barbe qui le lui dévorait méritait vraisemblablement un rasage, et il aurait pu faire négligé, quoiqu'il était propre. Qu'importe, après tout ? Il ne venait que pour ces rumeurs qu'il avait loisir d'entendre.


"Paré pour la guerre, ser dont je ne connais le nom ?" Demanda-t-il simplement entre deux bouffées qui firent rougirent les rares braises restantes. La Balphas se consommait si vite...

Dans l'attente d'une quelconque réponse, les nouvelles boissons arrivèrent, et l'Impur accueilla d'une neutralité sans précédent l'eau-de-vie qu'on lui servait. Loin d'être dupe, il savait bien qu'il venait d'écoper d'un des alcools les plus cher. Intérêt pour lui a être mieux réalisé que la cervoise sans quoi ce fameux pingre d'ancien dignitaire ne toucherait pas la moindre piécette de sa part pour ce soir.


"Hantalë, Irima Nisse. Merci bien." Fit-il, jetant les deux mers grises de ses yeux dans ceux de la serveuse, et récupérant d'une main –la gauche– la consommation. Son ton n'était pas excessivement froid, du moins pas autant que ne pouvaient l'être les os, les mains et les coeurs ; mais suffisamment pour rebuter quiconque ne le connaissait pas. Toutefois, il avait bien saisi que la jeune femme jouait la carte du charme, quoique la raison en soi lui échappait. Un plus gros pourboire..? Il n'était même pas sur de payer la consommation, allons bon. « Quelques minutes, en réalité. Je ne connais pas plus mon camarade que je ne vous connais, Dame-qui-sert. » Le bâtard n'eu aucun mal à sentir qu'elle collait sa jambe à la sienne, et il avait suivit son regard un instant plus tôt. Pourquoi se priver d'une charmante compagnie ? « Pourquoi ne pas vous installer ici un instant ? Discussion n'en sera que plus aisée. »


Ace Omble


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(vide)

Reprenant une bouffé de tabac pendant que la serveuse repartit, il compris que l'homme face à lui le regardait, il se laissa faire, n'y ressentant aucune menace de la part de l'encapuchonné.
Tandis que l'activité semblait battre son plein fort et que les boissons se faisaient attendre, Ace repensa a sa décision de quitter le domaine du marchandage, il pensait aller rendre les clés du magasin le lendemain a la citadelle d'hyrule.
Il allait donc devoir reprendre un, certes, court voyage, mais il en n'avait pas envie, cependant, il n'eu pas plus de temps pour repenser a son futur calvaire, l'homme au tabac a l'odeur exotique le tirant de ses pensées.


"Paré pour la guerre, ser dont je ne connais le nom ?"

L'appellation "ser" sonna exagéré a ses oreilles, car malgré le fait que cette appellation semblait courante en ce pays, il se sentait trop jeune par rapport au reste de la populace, des guerrier, et surtout face à l'homme qu'il avait devant lui, néanmoins, ce début de conversation lui plu, et cela lui permit de s'ancrer dans le présent bien plus chaleureux.

"Vous pouvez m'appeler Ace, sieur a la capuche et au tabac exotique, quand a la guerre, je ne m'y risquerait point en ce pays, les guerrier de cette contrée sachant se battre et manié la magie avec aisance, toutefois, tout n'est pas à exclure lors d'un voyage, et j'en reviens justement d'un assez mouvementé, il faut toujours se préparer a toute éventualité, et je ne souhaite pas mourir de sitôt, alors je voyage ainsi, en guerrier.

A peine eu il le temps de reprendre son souffle que la jeune servante aux cheveux de la couleur du soleil revint avec la commande, et il n'échappa pas à la vue qu'elle offrait sur sa poitrine, mais se sachant trop jeune, il su que ce ne lui était pas destiné, ainsi il ne prit que sa boisson et la sirota, sentant ainsi l'alcool frais coulant le long de sa gorge, et la lui réchauffant.[/i]

« C’est amusant, vous avez l’air si différents, vous vous connaissez depuis longtemps ? Je n’ai pas l’impression de vous avoir déjà servis ici. Est-ce que vous venez souvent ? »

Laissant au concerné le soin de répondre sur leur situation, Ace se laissa emporté par les effet de la boisson et du tabac, il eu cette délicieuse sensation d'ivresse, ce flottement et cette impression que tout tourne autour de soi, et, fermant ses yeux, il entendit les sons tout autour de lui s'atténuant, faisant du brouhaha cacophonique bourdonnant un simple son grave qui variait, et une douce mélopée semblait venir et revenir plus la sensation d'apesanteur moindre se faisait sentir, et ainsi il se laissa emporté à un ancien bar de son pays qu'il fréquentait assez souvent, avec l'odeur de la boisson se renversant sur le bois cirée et marqué de cicatrice de couteau dérapant.
Il rouvrit alors les yeux et revint soudainement dans ce village, à l'auberge délabré et pourtant fort fréquenté, à cette table, avec 2 inconnu qui jouait le jeu du chat et de la souris.
L'homme au capuchon proposa alors l'idée que la femme restât même à la table, et se sentant animé d'un élan de sympathie pour ce parfait inconnu avec qui il n'avait partagé que déjà 10 minutes de sa vie, il voulut l'aider, bien que cela ne fut pas nécessaire vu le jeu qui s'opérait entre les deux, mais au cas où, quand bien la femme eu sortit l'excuse du service.


"Ne refusez pas, je vous en prie, peut être que vous pourriez lui faire enlever son capuchon, ainsi la discussion pourrait s'opérer dans de meilleure condition."


Sen Hime


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La jeune femme fut un peu refroidie par le ton de l’homme lorsqu’il récupéra sa boisson. Elle se demanda un instant si elle ne s’était pas trompée lorsqu’elle avait eu l’occasion de sentir son regard sur elle, ou en tirant des conclusions sur ses possibles intentions. Ou était-il juste mécontent de la boisson que cet idiot de barman avait choisie ? Après tout, difficile de lire les émotions de l’homme puisque son visage était caché. Même lorsqu’il avait pris son verre, tourné juste face à elle, elle n’avait pas eu le temps de vraiment distinguer ses traits, tout au plus de les entrevoir.

Son compagnon quant à lui restait plutôt silencieux, et n’abandonnant pas la partie pour autant elle écouta la réponse qu’on lui donna sur leur « amitié ». Ainsi donc les deux compères venaient juste de se rencontrer et n’étaient pas de vieilles connaissances. Ca se tenait, l’auberge était un bon lieu pour faire de nouvelles rencontres, et un soir avec tant d’affluence il était difficile de rester seul dans un coin.

C’est alors qu’il lui proposa de s’asseoir à table avec eux. La proposition contrastait avec le ton qu’il avait eu auparavant. C’était ce qu’elle avait cherché, entamer la discussion, se rapprocher d’eux, se montrer souriante, enjouée… Attirante et ouverte ? Elle aurait saisi l’occasion mais… Elle n’était pas dupe, NuttyK ne restait jamais bien longtemps absent à son poste, trop occupé à veiller à la bonne tenue de son établissement. Une bonne réputation et un bon service, ça s’entretient. Le relâchement arrive bien plus vite et facilement qu’on ne croit, la preuve avec ce qu’elle s’était apprêtée à faire, bien loin de se soucier d’être en service et que son salaire ne lui était pas versé pour s’amuser mais bien pour travailler.

Elle le savait et s’y était attendue dès le départ : si elle s’asseyait à table avec les deux hommes, jamais son patron ne viendrait la chercher et la rappeler à l’ordre en leur présence, mais elle pouvait s’attendre à des représailles par la suite. Un risque qu’elle était prête à prendre, et qui valait le coup si elle réussissait ce qu’elle espérait, mais qu’elle ne souhaitait pas encourir si c’était pour échouer lamentablement. Une petite discussion sans suite ne valait pas qu’elle se fasse disputer par après, ça n’avait rien d’amusant. Elle n’avait plus autant de certitudes, sa collègue, si peu qu’elle l’apprécie, ne s’était-elle pas fait congédier après s’être montrée trop insistante ? Sen était fière et orgueilleuse mais pas au point de ne pas savoir estimer ses chances avant de se lancer dans une entreprise, c’était toujours mieux qu’une mauvaise surprise. Ainsi donc pourrait-elle arriver à lui plaire plus ? Elle ne pourrait pas se montrer insistante en gardant son image de gentille fille, serait-ce suffisant ? Elle ne savait rien de l’homme excepté les racontars de bonnes femmes qu’elle avait pu entendre après son service.

Alors qu’elle arborait un air préoccupé, hésitant toujours entre le défi incertain qui s’offrait à elle et l’assurance d’éviter les ennuis qui s’y rattachaient, le compagnon de l’homme qui était jusque là resté silencieux prit la parole pour lui demander aussi de rester à leur table. Elle se tourna tour à tour vers les deux hommes, un léger sourire timide aux lèvres, comme si elle résistait difficilement à l’envie de se joindre à eux et que dans sa tête avaient lieu un terrible affrontement entre désir et devoir.

« Eh bien …, et elle laissa s’étirer sur son visage un franc sourire – quoique s’il était franc, il n’avait pas forcément la signification qu’on pouvait imaginer, Je suppose que ça vaut le savon qu’on me passera après. »

Elle prit place sur le banc à côté de « l’étranger ». D’abord à distance respectable, mais après un regard complice au jeune homme en face, elle se rapprocha bien vite plus près que la bienséance ne l’enseignait, pour passer sa main près de la capuche de l’homme. Elle arrêta son geste sans avoir tiré cette dernière, mais à deux doigts de le faire, passant seulement sa main à l’intérieur, caressant le visage de l’homme comme si, amusée, elle souhaitait jouer à deviner ses traits.

« J’avoue que je suis curieuse aussi … Il est d’usage de présenter son visage à ses interlocuteurs. »


Lanre


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Bien caché dans l'obscurité vorace qui dévorait son visage, le Calicien arqua le sourcil. Il était loin de s'attendre à une telle réponse de la part de son interlocuteur. A dire vrai, Väals n'avait écouté que d'une seule oreille, l'autre toute consacrée à l'affût de derniers rumeurs qui pourraient potentiellement venir remplir son aumônière dans les jours à venir. Peut être assez pour payer la consommation que la demoiselle lui apportait ? Qui sait..? Et de toute façon, même avec assez en poche, il était loin d'être dit qu'il payerait rubis sur l'ongle (c'est le cas de le dire !).

L'Étranger déposa le godet qui lui avait été servi sur la table de bois, avant de poser la bouteille d'Eau-de-vie. Il y jeta rapidement un oeil, avant de se décaler de quelques centimètres vers la droite pour laisser à la serveuse le loisir de prendre place sur le banc de bois qu'il occupait.
Bien qu'il n'arqua pas le sourcil une seconde fois, l'homme restait perplexe. L'image qu'il véhiculait l'importait peu, mais il n'avait rien d'un gros buveur, et n'aimait que très peu l'alcool. Il était simplement un outil, un moyen pour délier les langues, et donc recueillir quelques précieuses informations pour la suite. Plus encore, il aurait paru tout à fait anormal qu'il s'installe à une table sans rien consommer, raison pour laquelle il accompagnait le plus souvent sa chasse d'une pinte. Ce godet associé à une bouteille d'un alcool aussi fort que celui de cette Petite-eau... Dieux ! Il y avait bien là de quoi mettre par terre n'importe quel habitué, et c'était là tout ce qu'il voulait éviter. Comment tomber dans l'ivresse et rester attentif ? Ce n'était simplement pas humain. Sans compter le cocktail explosif que représenterait pareil état combiné à la dose de Balphas qu'il venait de fumer. Dangereux. Suffisamment pour le jeter dans un violent trou noir, tant les effets de l'ivresse et de la drogue étaient contradictoires, à l'image même de deux antagonistes poursuivants deux buts contraire.

Les braises rougirent dans le petit âtre d'argent, illuminant d'un vermeil en fin de vie le bas du visage du voyageur, tandis qu'il tirait pour les dernières fois sur cette pipe spécialement réalisée pour consommer cette substance si différente du tabac. Alors que les secondes passaient, le bâtard sentait clairement les effets de l'orviétan se propageait jusqu'au plus profond de son crâne, accentuant toutes ses sensations, jusqu'à celle-là même de la diffusion du stupéfiant dans son organisme.
La Balphas était à l'origine une drogue utilisée pour le combat. Avec pour principale faculté de décupler les capacités de l'intoxiqué, qu'il s'agisse de ses réflexes, son état d'alerte, sa capacité de réflexion, ou tout simplement sa perception du réel, elle améliore toutes les qualités utiles en combat, pour maintenir en vie son consommateur. N'importe quelle analyse, quelque soit son degré révélerait sans le moindre soucis qu'il s'agissait d'effets totalement contraires à ceux de l'ébriété. La Balphas maintenait elle aussi dans un état second, mais un état d'éveil, ouvrant à l'utilisateur des possibilités jusqu'à l'ors presque inconnues, la plupart du temps.

Les propres sens d'Acheleus étaient déjà touchés par la substance en question, provoquant des effets invisibles sur son corps, mais qui caressaient déjà sa perception du monde : le moindre son était amplifié, le moindre geste presque anticipé... Il était, en somme, devenu suprasensible à toute la bulle qui faisait office d'environnement.

Aussi, le simple fait que la jeune femme effleure ses traits de ses doigts lui paraissait être une véritable agression, comme si elle violait une frontière latente mais bien présente. Il va de soi que même sans la drogue pareille audace lui eu parût déplacé, mais sa réaction était considérablement exagérée alors que les récepteurs de son corps subissaient un assaut direct de la part de la substance.
Pour autant, il savait que ce n'en était pas un, et il n'avait pas l'intention de jeter cette compagnie dehors. Elle représentait la possibilité d'une nuit d'où l'on aurait chassé la solitude, et ce n'était pas pour lui déplaire. Aussi se contenta-t-il de mettre un léger holà, sans pour autant faire cesser le jeu tout à fait.


"Comme il est d'usage de garder ses mains tranquilles, jolie dame." Lâcha-t-il, se dégageant alors des doigts de la jeune femme. Si le ton avait été froid, c'était néanmoins ce à quoi il fallait s'attendre de sa part. De tout temps il avait été un être distant, et jamais l'on ne l'avait vu s'ouvrir aux autres, se montrer chaleureux. Il était loin d'être aussi gelé que ne pouvait l'être le vent puissant du Nord, mais il était suffisamment loin, comme les nations à l'Ouest pour décourager nombres d'interlocuteurs.

Toutefois, il jeta bas l'étoffe qui lui couvrait le visage, livrant son faciès à ses deux comparses. La barbe brune de quelques jours qui lui mangeait le visage, les yeux gris comme des océans vengeurs accablant un quelconque Ulysse perdu en mer, le teint légèrement hâlé, après cette traversée du désert ; il ne cachait plus rien. L'Occidentin s'était découvert aussi simplement qu'il ne lui avait été demandé, mais après tout, le tissu lui permettait surtout de voir et d'écouter sans que l'on sache vraiment ce qu'il observait où ce qu'il oyait précisément. Un précieux atout, somme toute, qu'il n'avait plus lieux d'utiliser, dès lors qu'il discutait avec les deux jeunes gens sans plus s'intéresser aux autres.
Conscient de la réaction de sa jolie serveuse un instant plus tôt, il se doutait bien que sa réplique aurait de quoi l'agacer, et ce n'était pas là ce qu'il souhaitait faire. Même sans penser à mal, il n'était pas dans ses habitudes de se faire des ennemis, préférant la discrétion à ce genre d'ennuis futiles. Pour mieux la rassurer sur ses intentions (ou du moins, sa volonté) il laissa sa propre main glisser jusqu'à rencontrer la sienne, sous la table, et s'y poser un instant. Un appel silencieux pour sa présence.