De poignet brisé, et de rencontre lourde de conséquences.

Semi-Privé avec Katrina Skara !

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Lanre


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Il tenait son poignet douloureux, tout en observant ce monde qui lui était si étranger. Tout lui semblait si... Exotique. En réalité, c'était la première fois, hormis son passage par la Forteresse Gérudo, qu'il avait loisir de découvrir ce qu'était une ville, et tout ce que cela impliquait. Tout juste sorti de l'auberge – bien qu'il ignorait ce qu'était la fonction de ce bâtiment à l'origine, sinon qu'il n'avait absolument pas l'allure d'un dortoir. Et pourtant...
Néanmoins, les baraques qu'il avait pu connaître et qui servaient à loger des esclaves la nuit n'avaient pas du tout la même architecture. Une porte. Des lattes horizontales, des lattes verticales. Pas de barreaux. Juste une cage dans laquelle s'entassaient une centaine d'hommes. Autant dire qu'une couche n'existaient pas là bas, et que beaucoup avaient appris à dormir debout. Alors partager un lit, à deux...

Alors que ses yeux bruns suivaient les gestes excentrique d'un homme qui jetait presque son fruit (il semblait au garçon que s'en était un, quand bien même il avait bien peu d'expérience en la matière) aux visages de gens qui l'entouraient, il repéra une nouvelle femme à la chevelure teinté d'un ambre doré. Ses pensées quittèrent son regard pour revenir vers cette jeune fille qui l'avait sauvé la veille. A l'évidence elle l'avait sauvé. Il se rendait compte qu'il l'avait jugée tout du long, alors qu'elle n'avait jamais rien fait que de lui ouvrir la main.
Il cherchait. Mettait tout son esprit en branle, défiait toute la logique dont il avait jamais été capable, car malgré cette ouverture d'esprit dont il se revendiquait, il était quelque chose qu'il ne parvenait pas à accepter, c'est qu'une femme puisse jamais lui vouloir du bien. C'était quelque chose qui lui était inconcevable, malgré toutes les conclusions sur lesquelles il tombait et retombait à chaque fois. Si elle ne lui voulait pas nécessairement du bien (et là encore, c'était à l'encontre de la logique la plus simpliste ; ses pensées ne parvenaient pas à se résoudre qu'on puisse lui vouloir du bien, tout particulièrement une femme.), peut être ne lui voulait-elle pas du mal.

Oui. Oui, ce devait être ça. C'était le compromis le plus satisfaisant sur lequel il avait finit par buter, jusqu'à ne plus pouvoir raisonnablement écarter cette éventualité. Il quitta des yeux l'homme-aux-milles-et-un-fruits et ses cents compagnons pour poser les yeux sur une petite maison aux briques blanches, sans la moindre fenêtre, et à la toiture qui en plus d'être remarquablement mal agencée (affaissée pour être exact) semblait malmené par le temps. Les deux billes d'un marron teinté de rouge continuèrent doucement leur voyage, alors que ne germait un autre constat dans la tête de l'ancienne esclave, dont le poignet maintenu par une attelle et son autre bras eu tôt fait de disparaître sous ses amples vêtements, encore tout sanglant, et tout colorés de ce pourpre qu'il avait laissé traîner sur les pavés d'une ruelle qu'il serait bien incapable de retrouver.

L'ensemble de la ville ne lui donnait pas cette impression qu'avaient pu avoir d'autres d'être une fourmilière, bien au contraire. Beaucoup de ceux qui avaient vu la chose de cette façon ne s'y connaissaient pas le moins du monde en matière de fourmilières, et moins encore en le domaine des fourmis. Sot eut été, d'après lui, l'homme qui méprisât les fourmis pour leur petitesse. Le garçon de l'Ouest avait au contraire su voir en elle une force bien souvent absente des oeuvres humaines. Il n'aurait su dire pourquoi, mais il n'avait jamais vu travailleur plus acharné, et porté vers la communauté. Ce déni de soi au profit des autres lui semblait inexistant dans l'ensemble des sociétés qu'il avait pu voir (bien peu, il est vrai, toutefois.) Et, en un sens, elle lui avait paru plus résistante que ne l'étaient respectivement les Hommes. Quel communauté humaine pouvait se vanter d'avoir bâti quelque chose aussi élaboré que ce qu'elles avaient fait ?
Et ce qui lui semblait absent de cette ville, mais qu'il retrouvait chez elles, c'était la communauté. Les gens vivaient les uns auprès des autres, mais pas avec les autres. Tous lui semblaient indépendants.

Il rabattit son chèche sur son visage, ne laissant voir que le haut de celui-ci, tant pour masquer ce petit sourire moqueur et la marque qu'il portait, tout en s'asseyant sur le rebords de pierre du puits. l'Ouestrien avait la sincère impression que l'humanité avait à apprendre de ces petits insectes si dépréciés. Une simple femme et une simple nuit avaient suffis à remettre en question des préceptes vieux de toute une vie. Que pourrait donc faire une société basée l'individu contre le fil des années ?


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Withered


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Elle était las, fatiguée, et dans un instant de relâchement un soupir trahis son état. Elle rentrait au village Cocorico, après des escapades dans tout le pays -la Forêt où elle avait recroisée son alter-ego Sheikah-archère, la rivière avec les deux hommes, bref de nouvelles aventures à rajouter à sa propre biographie- et revoir l'allure de son village lui remit un peu de baume au coeur. Elle s'infiltra discrètement, saluant d'un sourire un peu gêné et timide les habitants qui lui adressaient un bonjour. Elle apprenait doucement à faire partie de la vie de Cocorico, mais elle avait encore beaucoup de mal à agir comme une femme normale au passé banal. Elle accéléra le pas pour rejoindre sa bâtisse, mais pourtant elle se détourna rapidement de son but premier. Elle n'avait absolument pas envie de rentrer pour coucher sur le papier ses impressions ou même juste préparer quoi que ce soit. Elle resta alors un moment immobile, comme perdue dans cet océan qui représentait sa propre vie.

Katrina n'était pas du genre à avoir des regrets ou des remords. Elle n'était pas non plus très imaginative et avait toujours tendance à voir le côté réaliste et froid des choses, des gens, de leurs actions. Certains pourraient la voir comme une femme pessimiste et triste à vivre, mais elle se contentait de rester objective et neutre. Elle attendait de se faire son avis, et une fois qu'elle en avait un, elle ne l'exprimait que très rarement. Ses yeux se posèrent sur le sol alors que ses pieds l'avaient conduite devant les restes calcinés du presque-kiosque à journaux qu'ils avaient construits. Était-elle finalement triste ? Ses efforts avaient-ils été totalement vains ? Une voix lui soufflait que non, qu'elle devait continuer, mais son instinct d'arme lui rappelait sa nature profonde. Elle n'était pas une femme de lettres, et ne le serait surement jamais. Elle avait appris à lire tard, à écrire encore plus. Tenir une plume lui était encore étranger alors que manier son arc était devenu un réflexe, une partie d'elle même. Elle secoua la tête et se dirigea vers son habitation. Un peu de repos serait le bienvenu.

Pourtant, alors qu’elle s’était coupée du monde extérieur pour rejoindre son chez-soi, une présence et une tête attirèrent son attention. Face au puits, elle s’arrêta pour regarder cet étranger –car son accoutrement n’avait rien à voir avec les habits de la plupart des sheikahs ou hyliens qui vivaient ici-. Sans gêne et sans jugement, elle posa ses perles bleues dans les yeux du jeune homme, sans dire mot. Elle ne le détailla pas, et se contenta de lire ses yeux. Étrangement son propre esprit se tût, lui laissant enfin un peu de répit, et pas une question ne germa dans sa tête, ce qui était devenu rare pour l’’ancienne arme. Son visage se relâcha dans l’expression qu’elle connaissait le mieux : tout à fait neutre. Ses bras tombaient le long de son corps, car son arc n’était pas sur elle. Elle resta immobile, comme si elle attendait que quelqu’un autour d’eux dise un mot, esquisse un geste. Et pourtant au fond d’elle elle ne voulait pas que l’instant –si étrange, comme figé, sans sous-entendu, sans jeu de visage, sans attente- soit brisé.


Lanre


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Il lui fallut un instant avant de remarquer qu'il était observé. Encore perdu dans ses pensées animalières – quoiqu'insectoide serait probablement plus adapté –, il n'avait pas eu loisir de réaliser qu'il était à son tour sujet au regard d'autrui. Alors même que les yeux de la demoiselle qui le contemplait étaient plongés dans les siens, il avait cet espèce de voile de la pensée qui l'empêchait de faire un constat aussi particulièrement évident.

Il avait encore la tête farcie de fourmis et de civilisations miniature et il fallut bien une bonne minute au garçon à la marque (quand bien même elle était cachée sous un chèche) pour quitter ce monde bien étranger aux hommes, et percevoir le regard de la jeune femme. Quand bien même il n'y lisait aucune agressivité, quand bien même dix-huit à dix-neuf années de convictions avaient été ébranlées par une journée, quand bien même la réflexion se faisait petit à petit, il était encore bien trop tôt pour ne pas lire dans ses yeux d'un brun irisés de reflets rouges plus ou moins prononcés, une défiance certaine et presque incontrôlable.

La vérité était telle qu'il avait peur des femmes. Ce n'était pas plus compliqué que cela, et pourtant si compréhensible en un sens. Il les avait ; en raison de ces amazones rousses et peau couleur de terre ; complètement diabolisées, et si jamais un travail devait être fait en sens inverse, il serait de longue haleine à l'évidence. Quoiqu'il avait toutefois bien compris qu'il n'était plus en compagnie du même peuple – il en avait recroisé, et avait filé le plus vite possible, sans demander son reste – les vieux réflexes restaient, n'en déplaise à ce vieillard qu'il avait assommé la veille.

Il n'avait pourtant jamais été quelqu'un de violent, bien au contraire. Néanmoins, en l'espace de huit mois, il avait tué une fois, menti bien plus, et violenté un vieillard ainsi qu'une mère étonnement grosse. (sur le moment il n'avait pas fait attention, mais en y repensant, il ignorait qu'un humain puisse posséder autant de chair..! Ce qui en l'observant lui semblait logique. Bien que musclé par des années de travail et de labeur forcé, il n'en restait pas moins sec et mal nourri depuis aussi longtemps..)
Tandis qu'il se demandait quel comportement adopter devant cette jeune femme brune à la peau légèrement hâlée, un visage reparût devant lui. La Sitųčol. Bien évidemment. Comme huit mois plus tôt, il fut pris de nausées, et manqua de ne recracher les deux pommes qui avaient constitué son repas du jour. Huit mois après, il n'accusait toujours pas le choc. Non pas qu'il n'assumait pas ce qu'il avait fait, mais ôter une vie avait été plus qu'une épreuve, un véritable traumatisme pour l'esclave en cabale. Raison et logique entraient en conflit sur la valeur primaire de l'existence, et il ne parvenait pas réellement à trancher entre vie et liberté. Il n'était pas une seconde sans qu'il ne se demande si ce qu'il avait fait était juste. Cet acte qui semblait si anodin à tant de guerriers avait changé sa vision de lui même, bouleversé sa vision du monde. Il ne pouvait...

L'Enfant régurgité par Va Pín Žo, la Grande Bouche que forme le désert, brisa le lien du regard pour baisser les yeux sur sa main valide. Il ne pouvait plus que la voir rouge. D'un rouge sanguin, indélébile et éternel. C'est avec difficulté qu'il retint les perles de cristal qui voulaient fuir les deux billes qui contemplaient son poing meurtrier. L'autre l'était tout autant, mais la douleur lui interdisait encore de le sortir de sous ses vêtements.
Il voulait se promettre que jamais plus ça n'arriverait, mais même dans le dégoût de soi même il savait rester lucide : il ne pouvait prédire l'avenir. Ce qui au final...


"Nat inša kal dųli Aümbrè dili." Il avait promis, à haute voix en plus. En plongeant ses yeux dans ceux de l'étrangère (elle l'était pour lui !) comme pour montrer que quoique seraient les choses, il ne tuerait plus. Jamais. C'était aussi une façon de tirer un trait gras, noir, et lui aussi indélébile sur son passé. En gage de bonne foi, il tâcha de recycler ce qu'il avait "appris" la veille.

"Je m'appelle. Je m'appelle." Il pointa du doigt la jeune femme, croyant formuler une question, en ré-employant les mots de cette Sen qui l'avait recueilli. S'il pensait les prononcer correctement, un accent Gérudo prononcé – ou du moins, Ouestrien – trahissait sa provenance, quoique son timbre calme et apaisant nuançait l'usuelle rudesse et violence des gens des sables.


Withered


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L'instant de paix et de calme se brisa lorsque l'inconnu prit la parole dans une langue totalement étrangère à la sheikah. Cela lui confirma le caractère étranger du jeune homme, et elle redescendit sur terre pour revenir à Cocorico, face à son interlocuteur. Ce dernier essaya de communiquer avec elle, surement grâce à des brides de phrases entendues plus tôt. Elle aurait pu répondre simplement son nom, mais elle préféra faire une phrase entière pour corriger et aider l'inconnu -au cas où, si un puriste ou un garde un peu trop insistant venait le déranger-.

"Je m'appelle Katrina. Et toi, comment t'appelles-tu ?"

Son esprit se remit à fonctionner à toute vitesse. Que faisait-il ici ? D'où venait-il et comment était-il arrivé jusqu'ici ? Son teint et son accent lui rappelait quelques peu les terres du désert, pour les peu de fois où elle y avait mis les pieds. De plus, elle ne pouvait distinguer ce qui se cachait sous le tissu, aussi elle n'eut pas confirmation de la provenance Gérudo de son interlocuteur. Remarquant que leur "discussion" intriguait les passants, elle demanda, en espérant qu'il comprenne.

"As-tu un endroit où dormir ? Où te reposer ou où tu pourrais rester tranquille ?"

Elle craignait que le caractère trop chauvin du village n'aille à l'encontre du jeune homme, qui ne masquait pas ses origines -n'importe soient-elles-. En effet, ce village sheikah restait encore parfois hostile aux autres peuples, même s'il avait du s'accoutumer à la présence hylienne ou encore à leur voisin Goron. Alors, sans attendre de réponse, elle s'éloigna du puits, trop à découvert.

"Viens."

Pourquoi un élan de protection envers un parfait inconnu ? La brune n'en savait rien. Son instinct s'était tut, et c'était peut-être ce caractère qui cherchait toujours à réparer ses fautes passées qui s'exprimait. Toujours à la recherche d'une deuxième chose, d'une rédemption.


Lanre


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(vide)

"Ka... —" Commença-t-il, pointant du doigt (innocemment) la poitrine de la jeune brunette. Le nom, ou ce qui lui semblait évident qu'il en soit un, résonnait contre les os qui formaient sa gueule sans pour autant parvenir à sortir correctement de sa bouche. Il avait mémorisé les sonorités sans grand mal – elles n'étaient pas des plus complexes à la vérité – mais l'ensemble était si différent des noms qu'il avait pu connaître qu'il ne parvenait pas à en reproduire le son. « Ka... — Ka... Ta... — » Reprit-il, les yeux bien grands, étonné, et repris par cette furieuse curiosité qui faisait l'essentiel de son être. Il aimait savoir, voulait savoir, désirait découvrir, apprendre. Car si le fouet est l'arme des tortionnaires, le sabre celle des guerrières et la lance celle des gardes, son unique défense résidait en son esprit, et le seul moyen de conserver celui-ci vif était de rester éveillé ; attentif.

Il baissa le doigt, et se laissa un petit instant pour tenter une prononciation correct. Sans guère de résultat, à son gout.
« Katirina...? » tenta-t-il une dernière fois, le ton trahissant toute son hésitation, alors que sa posture et sa gestuelle (qu'il n'avait guère su travailler, dont il n'avait jamais su qu'elle pouvait renvoyer une quelconque information) indiquait cette crainte latente qu'il avait d'une représaille quelconque. Et comme il le craignait, la voix s'éleva. Si elle gardait des intonations calmes, il pensait encore que viendrait le fouet, ce serpent de cuir dont les assauts mordaient mieux la chair que n'aurait su le faire n'importe quel supplice.

Inquiet, il cacha du mieux qu'il pouvait (en espérant rester discret) son membre devenu infirme. Tout à fait conscient de la logique marchande qu'adoptait depuis des décennies la société du Désert, il ne parvenait absolument pas à raisonner d'une façon différente ; et partout un esclave blessé était un esclave inutile, mais coûteux. Une sorte de parasite dont le seul sacrifice pouvait servir la civilisation.
Mais le parasite qu'il était, tout fébrile et débile qu'il fût, n'avait que deux désirs. Vivre, et vivre libre. Cette liberté elle même avait été acquis à la suite de transactions d'abord matérielles, puis autrement plus onéreux. A nouveau ses yeux glissèrent vers sa main et encore il vit rouge. Avant que celle de la jeune femme ne passe au dessus de la sienne, et n'attire sa propre main.

Il avait bien sur remarqué que l'ensemble de l'attitude n'avait rien à voir avec celle de quelqu'un qui désire faire du tort à un tiers. Mais il conservait une méfiance presque malsaine qui le poussait à aller imaginer le pire. Pour autant, cette étrange sensation qui courait dans tout son bras depuis qu'elle s'en était saisi n'avait rien à voir avec une méfiance quelconque.

En réalité, l'esclave en cabale avait tout simplement l'impression de corrompre la jeune femme. Que le lien entre leurs deux poignets permettait à sa culpabilité, matérialisée par des tentacules sanguines, de grimper sur la jeune demoiselle. Il déglutit à l'idée, convaincu qu'elle ressentirait sur ses mains le poids de l'assassinat qu'il avait commis, la lourdeur de la vie qu'il avait prise. L'espace d'un bref instant elle lui apparut comme une balance de l'âme. Il n'en fallut pas plus pour qu'il la suive, à la fois inquiet mais rassuré. Rassuré qu'elle ne lui veuille pas de mal — il en avait l'intuition et jusqu'à présent il ne s'était que rarement trompé. Inquiet qu'elle ne le juge être un meurtrier à la simple masse de sa main qu'il sentait peser si fort sur sa conscience.

Nécessiteux de détourner l'attention, il eut tôt fait de lancer un rapide regard global sur la jeune femme, cette fois-ci moins innocent puisqu'intéressé. (sans penser à ce qui aurait vraisemblablement animé bien des passions viriles chez de nombreux autres hommes, mais on lui avait appris à vénérer la femme comme entité éthérée et non chair aussi basse que ne puisse être la sienne. En cela, aucune femme n'était parvenu à lui faire perdre la tête.) Il remarqua une plume aussi blanche que ne l'était parfois le fer quand on le tirait des fours, que ne l'avait été celui qui avait marqué sa joue, quelques secondes avant qu'on ne l'applique sur sa peau.
Il dénoua sa main et attrapa l'objet de deux doigts aussi délicats qu'ils n'avaient trimé à tirer des cordes pour hisser des pierres. Un simple mot fusa d'entre ses lèvres, cachée par son chèche.


"Wazetz." Lança-t-il, comme pris d'un éclair de génie. Il déposa les restes de l'aile dans les cheveux de la jeune fille, découvrit ses lèvres et la nomma une seconde fois. « Wazetz. Bi irïa Wazetz ! » Termina-t-il avec l'entrain d'un petit garçon découvrant un ami.


Withered


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Alors que la jeune femme fit un petit sourire au blondinet qui essayait tant bien que mal de prononcer son nom, son esprit était ailleurs. Son interlocuteur semblait tellement méfiant qu'elle se demanda ce qu'il avait pu subir. Souhaitant l'entrainer un peu plus rapidement afin d'être enfin tranquille, elle approcha son bras du sien -le visible, pas le masqué blessé- puis d'un mouvement lent elle tenta de lui attraper la main.
Mais tout à coup, il sembla piqué par une mouche aux propriétés étranges car il se mit à lancer des mots inconnus. Elle crut d'abord qu'il essayait toujours de l'appeler, aussi elle essaya de le calmer en répétant
"Katrina" doucement, en roulant le r pour imiter ses possibles intonations, puis elle remarqua. Une fine aile immaculée. Elle stoppa alors son avancée, à la fois surprise par la réaction du jeune inconnu et prise de court face à l'ironie de la situation.
Il déposa le symbole d'innocence sur elle, et les larmes lui montèrent presque aux yeux. Elle essuya ses billes azur d'un revers de manche avant de retrouver son sourire silencieux. Elle n'avait rien de l'innocence de cette plume. Peut-être que ce n'était pas la signification que lui donnait l'étranger, mais leurs comportements respectifs lui parurent soudain très étranges, étrangers. Elle saisit doucement la plume qui glissait sur ses cheveux, et la tendit au jeune homme, curieuse.


"Wa... Wasets ?" questionna-t-elle.

Pourquoi attendrait-elle qu'il la comprenne ou qu'il essaye de communiquer avec elle ? Une fois certaine d'être à l'abri des regards, elle s'assit à l'ombre d'un arbre, nommant son action.

"Assoir. Asseyons-nous. Ensemble."

Comme lui précédemment, elle pointa son index vers lui, les yeux interrogateurs.

"Toi ? Ton nom ?"

Pour le mettre de nouveau en confiance, elle repointa son doigt vers sa propre poitrine.

"Katrina. Katlina."

Puis ses yeux furent -enfin- intrigué par le membre caché sous le tissu. Elle répéta son regard interrogateur, montrant de nouveau l'objet de sa question de l'index.

"Ton bras ? Il te fait mal, souffrir ?"

Découvrant que sa patience au tir pouvait se recycler dans les relations humaines, la jeune rédactrice tenta de mettre son interlocuteur le plus à l'aise possible, sans l'effrayer, mais toute sa curiosité en avant. Un instinct protecteur qu'elle ne se connaissait pas germait en elle, comme une sœur prend soin de son petit frère.


Lanre


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Elle lui rendit cette petite et fragile plume blanche qu'il laissa le vent emporter sans esquisser un geste. « Une simple bourrasque brise parfois les hommes. Il ne faut pas plus qu'un grain de sable pour jeter à bas un colosse », ne pu-t-il s'empêcher de penser. C'était ce que disait le Grand-Père souvent. Il soutenait une théorie farfelue — la capacité des Gérudos à tomber, de leurs édifices et sociétés à s'effondrer sous leur propre poids. S'il avait su s'enfuir, il n'avait jamais remis en cause le système que ces femmes avaient bâti, qui même maintenant, lui paraissait inébranlable. Si puissant qu'il craignait encore à chaque détour, à chaque coin de rue. Son instinct prenait le pas sur cette raison qui lui avait si bien permis de s'en sortir. Cette logistique qui lui démontrait que l'on ne prendrait pas la peine d'aller chercher si loin après un esclave aussi débile qu'il ne l'avait été. Symbole de révolte chez ses frères ? Aussi vite brisé. En attestaient cette maigreur dont il faisait preuve, les meurtrissures que sa chair semblait vouloir conserver en signature, et surtout, surtout cette marque au fer rouge.

Le Désert n'est pas clément et la notion d'offrande dépasse la mentalité de ceux-qui-servent la Sitųčol. Pourtant, il se sentit blessé qu'elle lui rende ce cadeau qu'il lui faisait (sans réellement en comprendre le sens). Il avait eu envie de partager avec elle, elle l'avait jeté. Il avait appris à ne se fier qu'aux morts, un sourire ne l'amènerait pas à abattre ses rares et maigres défenses. Une interrogation non plus.


"Wazetz." Confirma-t-il, avec un hochement de tête, sur un ton un peu plus sec qu'auparavant. Il n'était pas offensé, mais sur la défensive. Cela étant, il n'avait jamais appris à maîtriser ses émotions suffisamment pour qu'elles ne soient pas portées comme de véritables brasiers sur son visage, pour qu'elles ne modulent pas sa voix — à demi étouffé par son chèche bleu aux teintes noires.

A nouveau, elle nourrit sa suspicion (autant qu'elle ne le prenait au dépourvu, au moins). Quelle femme s'inquiétait des regards avant de parler ? Pourquoi s'enquerrait-elle ainsi de tout cela ? Tout cela le troublait, et l'absence de réponse à y apportait ne laissait que croitre son inquiétude. Une part de frustration, sans doute, mais il y avait bien longtemps qu'il avait appris à mettre ça de côté pour ne garder en tête qu'un seul véritable problème : la survie. Il n'eût guère le temps de la voir de s'asseoir, mais futé comme il l'était, il comprit sans mal ce qu'elle voulait qu'il fasse.


"Asseoir." Souffla-t-il, presque silencieux et pour lui même. La sonorité de la langue qu'elles employaient « Sen » et cette... Katirininia. De vieux souvenir enfouis, une grande silhouette sombre et riante, une autre plus frêle et moins abrupt. Et puis l'acier. L'acier qui venait les faucher tous deux.

L'Ouestrien s'assit sans faire plus d'histoire, tenant fermement le hachoir qu'il était allé récupérer. La pression qu'il imposait à son poignet déjà blessé lui apparaissait comme un acte de survie indispensable ; et qui valait bien quelques grimaces masquée par le tissu qui bandait son visage. A son épaule valide pendait une fine lanière de cuir, retenant l'Oud offert par la serveuse. Quand aux pommes... Il avait eu le temps d'en avaler suffisamment pour se défaire du sac et de garder les dernières dans la bourse qui alourdissait son vêtement.


"Malao Wazets." Lança-t-il de sa voix feutrée. Il ne voulait pas donner le nom d'esclave qu'on lui avait donné – pas tant qu'il n'aurait pas appris cette langue et n'aurait été capable de saisir les nuances des propos étrangers –, aussi, à l'image de la plume qui venait de se trouver broyée puis éparpillée par les Vents d'Est avait-il choisi de se prénommer « Petite Plume ». Puis, dans la foulée, il ré-essaya de prononcer l'imprononçable. Elle l'avait répété, il avait compris la chose comme une invitation. « Katlina. Ka — Tli — Na. » L'accent n'y était pas encore, et les sables du Désert avaient vraisemblament modulé sa voix pour jamais.