Posté le 11/10/2012 21:40
Il tenait son poignet douloureux, tout en observant ce monde qui lui était si étranger. Tout lui semblait si... Exotique. En réalité, c'était la première fois, hormis son passage par la Forteresse Gérudo, qu'il avait loisir de découvrir ce qu'était une ville, et tout ce que cela impliquait. Tout juste sorti de l'auberge – bien qu'il ignorait ce qu'était la fonction de ce bâtiment à l'origine, sinon qu'il n'avait absolument pas l'allure d'un dortoir. Et pourtant...
Néanmoins, les baraques qu'il avait pu connaître et qui servaient à loger des esclaves la nuit n'avaient pas du tout la même architecture. Une porte. Des lattes horizontales, des lattes verticales. Pas de barreaux. Juste une cage dans laquelle s'entassaient une centaine d'hommes. Autant dire qu'une couche n'existaient pas là bas, et que beaucoup avaient appris à dormir debout. Alors partager un lit, à deux...
Alors que ses yeux bruns suivaient les gestes excentrique d'un homme qui jetait presque son fruit (il semblait au garçon que s'en était un, quand bien même il avait bien peu d'expérience en la matière) aux visages de gens qui l'entouraient, il repéra une nouvelle femme à la chevelure teinté d'un ambre doré. Ses pensées quittèrent son regard pour revenir vers cette jeune fille qui l'avait sauvé la veille. A l'évidence elle l'avait sauvé. Il se rendait compte qu'il l'avait jugée tout du long, alors qu'elle n'avait jamais rien fait que de lui ouvrir la main.
Il cherchait. Mettait tout son esprit en branle, défiait toute la logique dont il avait jamais été capable, car malgré cette ouverture d'esprit dont il se revendiquait, il était quelque chose qu'il ne parvenait pas à accepter, c'est qu'une femme puisse jamais lui vouloir du bien. C'était quelque chose qui lui était inconcevable, malgré toutes les conclusions sur lesquelles il tombait et retombait à chaque fois. Si elle ne lui voulait pas nécessairement du bien (et là encore, c'était à l'encontre de la logique la plus simpliste ; ses pensées ne parvenaient pas à se résoudre qu'on puisse lui vouloir du bien, tout particulièrement une femme.), peut être ne lui voulait-elle pas du mal.
Oui. Oui, ce devait être ça. C'était le compromis le plus satisfaisant sur lequel il avait finit par buter, jusqu'à ne plus pouvoir raisonnablement écarter cette éventualité. Il quitta des yeux l'homme-aux-milles-et-un-fruits et ses cents compagnons pour poser les yeux sur une petite maison aux briques blanches, sans la moindre fenêtre, et à la toiture qui en plus d'être remarquablement mal agencée (affaissée pour être exact) semblait malmené par le temps. Les deux billes d'un marron teinté de rouge continuèrent doucement leur voyage, alors que ne germait un autre constat dans la tête de l'ancienne esclave, dont le poignet maintenu par une attelle et son autre bras eu tôt fait de disparaître sous ses amples vêtements, encore tout sanglant, et tout colorés de ce pourpre qu'il avait laissé traîner sur les pavés d'une ruelle qu'il serait bien incapable de retrouver.
L'ensemble de la ville ne lui donnait pas cette impression qu'avaient pu avoir d'autres d'être une fourmilière, bien au contraire. Beaucoup de ceux qui avaient vu la chose de cette façon ne s'y connaissaient pas le moins du monde en matière de fourmilières, et moins encore en le domaine des fourmis. Sot eut été, d'après lui, l'homme qui méprisât les fourmis pour leur petitesse. Le garçon de l'Ouest avait au contraire su voir en elle une force bien souvent absente des oeuvres humaines. Il n'aurait su dire pourquoi, mais il n'avait jamais vu travailleur plus acharné, et porté vers la communauté. Ce déni de soi au profit des autres lui semblait inexistant dans l'ensemble des sociétés qu'il avait pu voir (bien peu, il est vrai, toutefois.) Et, en un sens, elle lui avait paru plus résistante que ne l'étaient respectivement les Hommes. Quel communauté humaine pouvait se vanter d'avoir bâti quelque chose aussi élaboré que ce qu'elles avaient fait ?
Et ce qui lui semblait absent de cette ville, mais qu'il retrouvait chez elles, c'était la communauté. Les gens vivaient les uns auprès des autres, mais pas avec les autres. Tous lui semblaient indépendants.
Il rabattit son chèche sur son visage, ne laissant voir que le haut de celui-ci, tant pour masquer ce petit sourire moqueur et la marque qu'il portait, tout en s'asseyant sur le rebords de pierre du puits. l'Ouestrien avait la sincère impression que l'humanité avait à apprendre de ces petits insectes si dépréciés. Une simple femme et une simple nuit avaient suffis à remettre en question des préceptes vieux de toute une vie. Que pourrait donc faire une société basée l'individu contre le fil des années ?
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