« L’homme n’aura jamais la perfection du cheval. »

Rp semi-libre

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Llanistar van Rusadir


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(vide)

[hrp]Ce rp concerne Llanistar et Malon. Néanmoins il reste possible de s'y joindre à condition de ne pas désirer de combat et d'accepter que la trame tourne surtout autour de ces deux personnages :3 [/hrp]

Le lendemain de la nuit passée à l'auberge de Nuttyk avec Orpheos, Llanistar s'était éveillé le coeur léger, détendu et pour la première fois depuis bien des mois, heureux. Il se souvint avoir admiré le soleil levant de longues minutes à la fenêtre entrouverte de leur chambre. Impossible serait pour lui d'oublier cette soirée qui avait quelque chose de magique, d'iréel tant elle dépassait toutes ses attentes les plus folles. Néanmoins, son départ du village n'avait pas été aussi simple. Car en sortant de l'auberge avec Orpheos, il vit le garçon d'écurie particulièrement inquiet. Ce dernier sursauta quand il le vit, se jeta à ses genoux et le supplia d'être clément, que "ca" n'était pas de sa faute. Le nordique le releva et lui demanda de se calmer afin de mieux saisir le sens de ses propos, décousus et confus. Le gamin lui expliqua qu'il avait installé sa monture dans un box la veille mais que la bête était morte pendant la nuit. Llanistar le rassura, sachant parfaitement que ce pauvre garçon n'y était pour rien et pénétra dans l'écurie.
Le cheval était là, couché sur le flan, inerte. Llanistar s'approcha de lui et lui ferma les yeux, qui étaient restés ouverts. Cette monture était déjà vieille lorsqu'il l'avait acheté, à son arrivée sur le continent d'Hyrule mais il avait sentit qu'elle s'épuisait ces derniers temps. Sans doute la chevauchée du bourg au village l'avait elle trop fatigué. Une attaque du coeur qu'il n'avait pas supporté. Le nordique s'était attaché à ce cheval mais il prit sa mort stoïquement. L'animal avait longuement vécu, c'était dans l'ordre naturel des choses. La nature était pétrie de ce mouvement cyclique de vie et de mort et lorsqu'il n'y avait pas de regrets, alors la tristesse n'avait pas lieu d'être non plus.

Llanistar dit alors à Orpheos de partir sans lui. Il avait besoin de réfléchir, un peu de marche à pied lui ferait du bien. Après tout, il était général à présent et même les habitants du village, pourtant éloignés du château, le regardaient différemment d'auparavant. Il devait s'habituer à sa nouvelle condition, à ses responsabilités titanesque et à ce regard si particulier avec lequel tous le fixeraient dorénavant. Il prit la décision de se rendre au ranch Lonlon, surement le meilleur endroit pour se procurer une nouvelle monture digne d'un général d'Hyrule. Non pas qu'il se sentit gonfler les chevilles au point de se considérer comme meilleur que n'importe qui mais la fonction qu'il incarnait exigeait de la tenue. Et cela passait par un cheval à sa mesure.

Il mit tout le jour et toute la nuit à s'y rendre, marchant paisiblement dans la plaine verdoyante et calme. L'âme apaisée, il sentait le vent voler dans ses cheveux, l'herbe bruisser doucement et la châleur douce d'un soleil de début d'été caresser sa peau. Le nordique pensa néanmoins qu'il devrait adapter sa tenue lourde et chaude de son pays pour quelque chose qui s'accorderait mieux avec le climat doux d'Hyrule. Lorsque le soir vint, il s'arrêta un moment auprés d'un arbre pour s'y reposer et manger de quoi tenir le reste du voyage. Le sommeil ne vint pas le prendre et il reprit sa route, la lune en croissant le guidant de sa pâle lumière. Au petit matin, il arriva au ranch.
Les employés se levaient ou étaient déjà au travail, nourrissant les bêtes, ouvrant les enclos ou les volets de leurs chambres. Un peu surprit et perdu au milieu de toute cette activité matinale, Llanistar chercha quelqu'un qui pourrait le renseigner. Il agrippa un garçon de ferme par l'épaule qui passait devant lui sans le regarder.


"Excuse moi gamin, qui dois je voir pour acheter un cheval ?"

Les yeux du garçon s'ouvrirent en grand et il bégaya quelques mots incompréhensible avant que Llanistar ne lui signifiât qu'il ne comprenait pas. Alors il reprit son souffle et répéta.

"C'est à monsieur Talon ou sa fille Malon qu'il faut vous adressez, messire Rusadir !"

Llanistar comprit alors la raison de sa surprise : la nouvelle de ce qu'il avait accomplit à la citadelle et de sa promotion au rang de général était parvenue au ranch. D'ailleurs, d'autres employés tiquèrent à son nom et les plus curieux s'attardèrent quelques instants pour observer ce "héros" qui n'aurait pas voulu être considéré comme tel.
Silencieux car gêné par tant d'attention à son égard, Llanistar se fit indiquer où les gérants pouvaient se trouver. Il toqua à la porte de la principale bâtisse du ranch...


La rouquine avait chevauché tôt ce matin, très tôt. Le soleil n’avait même pas dardé ses premiers rayons de soleil sur les landes d’Hyrule. Accompagnée de la lune et des étoiles, Malon avait enjambé Épona – que Link n’avait toujours pas rappelé – comme voilà bien longtemps elle ne l’avait fait. La fermière n’était cependant pas sortie de chez elle, faisant les tours de pistes de l’enclos. La terre battue par le galop rapide de la jument et la fraîche bise matinale lui filant dans les cheveux et caressant ses joues rosées par le froid lui donnait l’impression d’être le vent lui-même. La rouquine se sentait libérée, le temps d’un instant. Et lui faisait oublier qu’elle n’arrivait pas à trouver les bras de Morphée – ou alors était-ce Morphée qui l’avait égarée.

Et cette difficulté à s’assoupir n’était point causé par les jours de pluie et ses muscles endoloris par le travail de la terre, mais bien par ce satané journal qu’elle avait lu. Même lorsque ses paupières semblaient peser autant que le monde, Malon ne faisait que les clore et son imagination fertile se jetait dans des tourbillons chimériques. Et ces moments qui énervaient oh! combien la demoiselle de ferme s’était accentués depuis qu’elle avait osé acheter la gazette officielle du Royaume. Le journal confirmait ses craintes.

La jeune fille aux cheveux de feu avait cru pouvoir apaiser ses inquiétudes vis-à-vis de la guerre, et surtout de Link. Voilà presqu’une demi année qu’elle ne l’avait vu. Malon avait bien tentée de lui écrire, mais sans nouvelle. Ou alors était-ce le jeune homme qui s’occupait de donner les lettres qui était incompétent. La jeune femme aux cheveux rouges en avait plus que plein la tête des rumeurs, et lorsque le document officiel entre ses mains confirma la disparition de Link, elle crut le temps s’effondrer autour d’elle. Il lui fallut peu de temps pour parcourir la distance du bourg à chez elle, où elle s’enferma dans sa chambre, feignant un malaise à la maisonnée. Elle l’avait relut, une, deux, trois fois, avant de le jeter au feu.

Link. Il était pire qu’un maux de cœur pour la rouquine. Il la hantait. Elle l’aimait. De tout son être, de toute son âme, de tout son cœur. Où était-il maintenant ? Était-il perdu ? Allait-elle le revoir un jour ? Est-ce qu’il était seul ? Est-ce qu’il avait peur ? Était-il tout simplement en vie ?

Les premières nuits, elle s’endormait, larmes aux yeux, le bonnet vert décrassé du Héros sous le nez. Tel un doudou, il avait eu cet aspect réconfortant, mais pas pour bien longtemps. C’était les seuls moments où elle s’adonnait aux larmes, ne voulant inquiéter tout ce beau monde autour d’elle. Par la suite, il fut un moment ou son corps semblait si fatigué des larmes qu’elle restait des nuits entière dans son lit, son imagination confirmant les dires de tous alors que son cœur lui, refusait d’y croire. Quelque part, au plus profond de son être, Malon voulait maudire Farore d'avoir fait de cet homme le Héros du Temps. Une bataille épuisante que cet amour que la rouquine ne savait même pas réciproque ou non.

Et la fatigue qui s’accumulait avait semblé alerter une partie des employés du Ranch, mais Malon réfutait. Elle ne parlerait de ses sentiments à personne. Ni même à papa. Talon lui dirait d’oublier et finirait probablement par la marier à un homme plein de moyen au final. Elle attendrait vingt ans, s’il faudrait, qu’il revienne, même si elle espérait – sans le vouloir – que le temps panse son cœur meurtri d’ici là. Mais tant de moment passé avec lui, tant de souvenirs partagés, il lui semblait impossible de l’oublier et de faire une croix dessus. Ou un semblant de deuil. Une chose était sûre : elle ne croyait pas à sa mort si facilement. Elle y croirait en voyant son corps, inerte, glacé, sans vie. Et cette image lui donnait froid dans le dos.

Après la chevauchée, quand les animaux se mirent à s’éveiller au chant du coq, Malon avait fait ses tâches, en chantonnant cet air si particulier. Il lui donnait du courage, aussi idiot cela pouvait-il paraître. Elle avait ensuite monté les escaliers jusqu’à sa chambre, où elle avait entreprit de se laver dans une cuvette de cuivre après l’avoir rempli d’eau chauffé à point. Bien que la journée ne fût qu’à son début, son corps avait réclamé les chaudes vapeurs d’un bain. Elle lava sa longue tignasse sienne et s’offrit des vêtements propres et de lin, en prévision des chaleurs du jour. Une fois séchée, Malon se mérita un bon repas.

À peine avait-elle posé ses fesses sur le tabouret, prête à déguster un gruau à base d’avoine ainsi qu’un lait chaud sucré au miel qu’on cognait à la porte de la demeure.

Elle s’était levée, un peu à contre cœur, ne voulant point crier, son père toujours au lit. Elle pouvait l’entendre ronfler à l’étage. Elle s’attendait à trouver un timide fermier, comme c’était souvent le cas. Malon leur avait mentionné plus d’une fois qu’ils pouvaient y entrer comme bon leur semblait, comme ils le feraient chez eux. Les nouveaux hésitaient souvent à s’inviter chez les propriétaires.

« Vous savez que vous n’êtes pas obligé de … » gloussa la rouquine en ouvrant la porte.

Quelle ne fut sa surprise de découvrir un homme, à la chevelure de jais et aux traits qu’elle avait su attribué aux gens du Nord. Ce Nord éloigné des montagnes des Mangeurs de Pierres. Malon se demandait souvent, ce qui s’y trouvait, la carte d’Hyrule semblant se ficher complètement des contrées avoisinantes. La rouquine avait parfois rêvé de voyager, loin, mais la guerre et le Ranch l’enracinait ici. Un peu contre son gré, mais elle était loin d’être une pauvre malheureuse.

« Pardon. Je vous avais pris pour l’un des fermiers. » enchaîna Malon, rapidement, toujours dans embrasure de la porte.

Un regard rapide par-dessus l’épaule de l’individu lui permit de voir l’attroupement de colons. Ils semblaient tous regarder, ébahit, cet homme au porche de sa maison, comme s’il fut un dieu. Quelqu’un de célèbre ? Probablement, mais Malon ne replaçait pas son visage. Ceux qui perçurent le regard de la rouquine se remirent au travail, avant de subir une quelconque foudre – Malon, faire une foudre ? – de la part de leur employeur.

« Je … peux faire quelque chose pour vous, messire ? » déclara-t-elle alors que ses prunelles bleutées retournaient fixer l’invité. S’il était venu à elle, c’était que les fermiers ne pouvaient lui offrir ce qu’il recherchait. Malon avait d’ailleurs retrouvé rapidement cette humeur chaleureuse – perdue depuis qu’elle était debout – et gratifia l’inconnu d’un sourire.

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Llanistar attendit à peu quelques instants, toujours observé par les garçons de fermes, devant la porte de la bâtisse. Très vite, il entendit un son de pas sur le bois et sentit une présence approcher, de l'autre côté. A l'horizon, le soleil commençait à réchauffer le terre d'Hyrule frissonnant encore de la fraicheur de la nuit. L'été était bien là, le nordique le subissait lourdement. Et pourtant tous les hyliens qui lui en avaient parlé affirmaient que le temps était incroyablement doux, surement dû à la tempête qui avait suivit leur arrivée au bourg.
Il fut soudainement ramené à la réalité car la porte s'ouvrit...Et dévoila l'une des plus belles femmes qu'il ait jamais vu. Une jeune demoiselle aux traits fins, à la chevelure plus éclatante et brulante que l'astre du jour et des formes plus qu'avantageuses... Il se sentit rougir devant son incapacité à aligner deux mots. Il devait s'avouer trop troublé par cette fermière qui le dévisageait curieusement, le regard à moitié dans le vide. Comme si il lui évoquait quelque chose qui l'arrachait au présent. Mais très vite, elle se ressaisit et lui déclara d'une voix qui le faisait fondre :


« Pardon. Je vous avais pris pour l’un des fermiers. »

Llanistar sourit alors qu'il aurait pu se vexer. Dans une autre vie, peut être. Mais pas ici, pas ce matin là, pas avec les souvenirs de la nuit avec Orpheos et la beauté du lever de soleil encore à l'esprit. Il sentit le regard de Malon dévier au dessus de son épaule et se durcir. Aussitôt, l'attroupement se dissipa et le nordique nota l'autorité dont la jeune femme usait. Trop jeune pour être la propriétaire d'un ranch aussi imposant mais sans doute liée à son gérant. Sa fille peut être ? En tout cas, Llanistar commençait à comprendre qu'elle serait surement la meilleure personne à laquelle il pourrait s'adresser pour obtenir ce qu'il désirait. Avec un sourire complétement désarmant, elle ajouta :

« Je … peux faire quelque chose pour vous, messire ? »

Il y avait encore en elle quelque chose de l'enfance. Une bonté naturelle et désintéressée que beaucoup perdaient avec l'âge. Quelque part, elle lui rappela la princesse Zelda...Et Valenrya. Le même sourire d'innocence. Il retint une grimace de douleur à la pensée de son amie disparue et enfila le masque de la bonne humeur jusqu'à ce que cette dernière ne lui revint.

« Llanistar. Llanistar van Rusadir. Mais oubliez donc les "messire" avec moi, ma demoiselle ! Je suis venu en ce lieu afin d'acheter un de vos chevaux. On dit d'eux qu'ils sont les meilleurs d'Hyrule et j'ai besoin du plus beau d'entre eux...Pouvez vous m'accompagner ? »

Le nordique désigna du doigt le grand enclos où les magnifiques destriers étaient déjà rassemblés et où ils chevauchaient déjà pour la première fois du jour, avec élégance et volupté. Llanistar avait toujours apprécié les chevaux. Au Nord d'Artensyr, tous les dieux étaient cavaliers et leurs chevaux constituaient presque une part d'eux même. A un tel point qu'ils étaient tous représentés comme des centaures par leurs adorateurs. A mesure qu'il approchait, il en profitait pour les observer, l'un après l'autre. Il repéra un instant une jument rousse à la crinière blanche sublime...Mais en l'observant, il la trouva trop sauvage, trop imprévisible pour lui. Soudainement il s'arrêta, observant autour de lui. Ce qui ne l'avait pas frappé auparavant lui apparu comme un poing dans la figure.

« Cet endroit...C'est ici que le roi des gérudos a attaqué, n'es-ce pas ? »

Il regarda Malon dans les yeux, presque certain de la réponse. Certains signes ne trompait pas. Une barrière réparée sommairement, de l'herbe roussie, une poutre plus récente dans une facade ancienne...Il sentit la colère monter en lui, tandis que le moignon de son poignet gauche se réveillait.

[Edit] MON 1992ème MESSAGE ! MA DATE DE NAISSANCE ! \o/


Le nom de l’homme eut l’effet d’un écho aux oreilles de la rouquine. C’était le nouveau général. Celui que l’on prétendait être un Héros. Le nouveau Héros, oui, maintenant que l’ancien avait disparu, avalé par les sables. Elle resta un moment dans l’embrasure de la porte, à avaler ses mots. Son sourire s’était dissipé, peu à peu, en repensant à l’article, à la page exact, à l’amertume de cette nouvelle. Elle en avait même baissée les yeux, mais au final, se rendant compte qu’elle fixait les bottes de ce Llanistar, elle reprit son masque de bonté et de gaité, s’avançant vers ce dernier en refermant la porte doucement derrière elle.

« Enchanté, Llanistar. Je suis Malon. Malon tout court. »

Elle n’avait point de nom de famille, ne faisant pas parti d’une quelconque noblesse. Certain la nommait Malon du Ranch Lonlon pour la désigner. Ça lui suffisait, amplement.

« Et ne vous inquiétez pas, ce n’est pas mon habitude de laisser les acheteurs faire leur emplette seul. »

Personne ne connaissait les équidés du Ranch mieux qu’elle. Et jamais elle ne laisserait un des chevaux être acheté par quelqu’un qui semblait négligé et agressif avers les bêtes. Son père l’avait sermonné, quelque fois à ce propos. Malon primait le bien-être de ses bêtes à l’argent, le contraire de ce que Talon, et surtout Ingo, souhaitait. Il cherchait un bel étalon. Étrange. En général, la plupart du temps, on cherchait d’abord un cheval jeune et en santé, qui se déplace aussi vite que le vent et qui obéit au doigt et à l’œil. La beauté était une qualité de recherche peu commune pour les cavaliers expérimentés. Peut-être voulait-il un beau cheval, de manière à agencer sa nouvelle garde-robe de général. Un peu acerbe, ses pensées. Peut-être parce qu'il lui faisait penser à l'ancien Héros disparu ? N'étant point dans ses habitudes, elle respira un bon coup. Tout allait drôlement mieux.

Ils avaient marchés, côte à côte, jusqu’à l’enclos. Déjà elle relevait des noms de ses plus beaux chevaux. La question de Llanistar la frappa, quelque peu. Un tourbillon d’image la submergea, comme à chaque fois que l’on évoquait ce douloureux moment.

En seul signe de réponse, la jeune femme avait hoché la tête, croisant les bras sur sa poitrine. Ne sachant s’il avait vu son mouvement de tête, au moment qu’elle avait relevé ses yeux dans les siens, elle articula tendu : « Oui. »

Elle se garda quelque secondes de silence, pendant lesquelles elle promena son regard sur ses terres. Si le Ranch avait encore quelques cicatrices du passage du Roi Gérudo, ils s’en étaient tout de même bien tiré. Ils avaient certes sacrifiés des heures, voir des nuits entière de sommeil pour tout remettre sur pieds, mais les propriétaires et les employés n’y seraient jamais arrivé seul.

« Sans l’aide précieuse de bien des gens, nous n’en serions pas là aujourd’hui. Des gens généreux, à qui l’on donnait seulement une soupe du jour et un merci en guise de paiement. »

Ils n’avaient point d’argent pour payer tout ce beau monde, déjà qu’il fallait payer pour les matériaux afin de tout reconstruire. Ils avaient été dans le creux de la vague.

« Mais ne vous inquiétez pas, nous allons survivre, maintenant que le plus gros est passé. »

Malon lui avait sourit, renforcer ses dires. Et si Ganondorf revenait, elle se ferait un plaisir de lui mettre une fourche aux fesses. D’ailleurs, peut-être devraient-ils commencer à penser à un quelconque moyen de défense, le temps que la cavalerie arrive. Mieux vaut prévenir que guérir.

« Sur ce, fit-elle en reprenant le pas, traversant le chemin de terre pour se diriger dans l’enclos pour chasser les souvenirs, vous chercher seulement un beau cheval ou vous aviez d’autres qualités ? Endurance, vitesse … »

La santé n’était pas vraiment à mentionner : Malon y veillait particulièrement. Elle avait développé, au fils des ans, une bonne maîtrise des herbes afin de concocter ses propres remèdes contre bien des bobos.

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« Mais ne vous inquiétez pas, nous allons survivre, maintenant que le plus gros est passé. »

Llanistar doutait sérieusement que le "plus gros" soit passé. Ganondorf pouvait avoir provoqué d'immenses dégats, la guerre n'en avait pas moins à peine commencée. Et si le Gérudo trouvait un intérêt à attaquer le ranch à nouveau, il n'hésiterait pas. Pas lui. Certains chefs de guerre se posaient des contraintes, des limites...Pas ceux du type de Ganondorf. Acharnés, sans scrupules, convaincus de la justesse de leur cause, prêts à tout donner pour atteindre leur but...Ils remportaient souvent la victoire et une place dans l'histoire ou bien ils rencontraient d'autres hommes aussi obstinés et tombaient dans l'oublit. Sans orgueil, le nordique savait qu'il pouvait incarner ce rempart capable de contrer le conquérant du désert. Il avait déjà vécu la guerre et ses horreurs, affronté des généraux valeureux et arraché des victories sur le fil. Si quelqu'un à Hyrule en avait le pouvoir...et donc la responsabilité, c'était lui. Lui, et ce jeune homme : Link. Llanistar pouvait bien être un général de talent, il n'était l'élu d'aucun dieu, doté d'aucune protection divine. En duel d'épée, Ganondorf le massacrerait.
Néanmoins, il pouvait accomplir ce qui était en son pouvoir.


« Vous survivrez à cette guerre. Je vous le promet. »

Il n'avait pas cessé d'observer autour de lui, ne voulant pas l'intimider de son regard...Mais ce fut le sien qui se perdit dans le vague. Une promesse...Depuis quand n'avait il plus promit ? Des années surement. Depuis cette lettre qu'il avait envoyé à Valenrya, depuis le front de la guerre d'Hearas. "Nous nous retrouverons", lui avait il écrit. Quelques mois plus tard, elle était executée, crucifiée. Et on envoyait l'inquisition l'arrêter pour subir le même sort. Jamais plus il n'avait osé jurer, si ce n'était à Zelda, quelques jours auparavant. Il prit conscience à cet instant d'à quel point il s'était attaché à Hyrule. Ce qui ne devait être qu'une contrée d'accueil en attendant son retour était devenu avec le temps son deuxième pays, une terre qui voulait défendre.
Llanistar capta une lueur étrange dans le regard de Malon. Elle savait qui il était. Et le nordique n'aurait pas su dire pourquoi mais il sentait chez elle une défiance à son égard. Pas une véritable hostilité mais comme une sorte de rancune...Peut être le fruit d'un tourment intérieur. Après tout, il n'avait rien fait de particulier pour mériter sa méfiance.
Il la suivit jusqu'à l'enclos aux chevaux.


« Vous chercher seulement un beau cheval ou vous aviez d’autres qualités ? Endurance, vitesse … »

« Prestance, vitesse et vaillance. »

Les trois mots avaient jaillit à l'instinct. Il avait toujours considéré les chevaux par ces trois qualités et les adorait pour cela. La beauté était nécessaire pour la fonction qu'il occupait mais cela ne suffisait pas. Il voulait s'entendre avec sa monture, pouvoir la mener au combat sans craindre qu'elle ne panique et qu'ils aient autant de prestiges ensemble que l'exigeait la Couronne. Il s'avança, prudemment, de l'entrée et observa certains étalons qui lui avaient tappé dans l'oeil. La jument rousse paraissait déjà le fuir et il sut que, malgré la superbe bête que c'était, elle ne lui conviendrait pas. En revanche, il repéra un superbe animal à la robe noire de nuit et à la crinière et à la queue blanches, immaculées. Grand, majestueux, élancé... Llanistar sut aussitôt qu'il désirait celui là. Il le désigna du doigt et demanda, incapable de masquer l'intérêt dans sa voix :

« Lui. Quel est son nom ? »


Des promesses. Voilà longtemps qu’on ne lui en avait pas fait. Un sourire sceptique se dessina sur ses lèvres. La rouquine n’y croyait plus, d’ailleurs. Elle les voyait plutôt comme des souhaits que les gens voulaient ardemment réaliser. Malon ne vivait plus dans cette fantaisie de jouvencelle, la vie lui avait appris un tas de choses, comme ne pas compter sur les serments. En s’y fiant, elle se trouverait toujours déçue. Mais elle ne releva pas. Et puis, dans cette guerre, il y aurait des morts. Ça allait de soi. Malon priait seulement les Déesses pour qu’elle et les gens qu’elle aimait ne fasse pas partie du décompte.

Les mots fusèrent rapidement : il s’y connaissait en équidé, ça se voyait. Il n’en était pas à son premier achat, non plus, à voir ses yeux balader l’enclos. Il avait pris les devants et Malon le suivait discrètement à l’arrière. La timide Epona fuyait déjà, même si sa maîtresse était au côté de l’inconnu. Tant mieux. Elle fuyait, il avait moins de chance de la voir comme un animal docile. De toute façon, c’était sa Epona. Jamais Malon ne la vendrait. Jamais, même si c’était la seule façon de se tirer de la pauvreté. Elle préférerait vivre pauvre et heureuse que riche et malheureuse.

À la question de Llanistar, la rouquine s’arrêta à ses côtés. Ses yeux suivirent la direction indiquée jusqu’à tomber sur l’étalon en question. Il avait bon goût.

« Anthem. » répondit-elle, amusée par cet intérêt dans la voix de son interlocuteur.

On eut dit que ce mot signifiait, dans une langue des plus inconnues à la demoiselle, qu’il s’agissait d’un chant de dévotion, de loyauté. Un cheval qu’ils avaient tous juste acquis avant l’attaque du Ranch. On ne l’avait point encore nommé. Pendant l’attaque, l’équidé avait sauvé deux fermiers des flammes, probablement en entendant leur cri dans la bâtisse quasi effondrée. Un « Héros ». Il était encore jeune, à peine une dizaine d’année.

La fermière s’était approchée de l’étalon, caressant l’encolure de l’animal.

« Une bête docile. Vous avez l’œil d’un expert, Llanistar. »
À peine avait-elle laissé le temps à l’homme de s’approcher qu’elle s’éloignait de l’équidé et de son invité, empruntant la direction vers les édifices du Ranch.

« Je vous laisse faire connaissance, je vais chercher la selle : vous voudrez sûrement l’essayer. » avait-elle dit en se retournant, avant de faire demi-tour et de se diriger vers la grange, presque en gambadant. Elle avait assez confiance en lui pour le laisser seul dans l’enclos. Ou alors avait-elle confiance en son statut ? Jamais un général, populaire comme l’était Llanistar, ne volerait de bête. Enfin, elle l'espérait, et y croyait fort.

La fermière revenait quelques temps après, une selle en main. Elle l’installa sur l’animal avec prestance, comme si elle avait mis des selles toute sa vie … ce qui n’était pas totalement faux.

« Voilà. » avait lancé Malon en reculant de quelques pas, laissant suffisamment de place à Llanistar pour monter la bête.

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« Anthem. » Lui répondit elle, un léger sourire aux lèvres.

Llanistar observa l'animal. Il avait rarement vu plus belle bête, exceptée la jument rousse qui se défiait tant de lui...à la manière de cette jeune éleveuse. Anthem. Le nordique avait eu du mal à cacher son trouble mais il pensait y être parvenu. C'était un mot de sa langue natale. Pas d'Artensys, du Nord même. Bien sur, tous les langages de son continent descendait de la même langue ancienne et à présent inconnue de tous sinon des clercs mais des différences subsistaient. Anthem...Ce mot lui rappelait ses leçons dispensées par son ami, Karimar. C'était avec le vieil homme qu'il avait apprit à chanter, les chants les plus anciens et sacrés aux chansons de tavernes. Or, toutes les compositions ne méritaient pas ce nom. Anthem désignait les gestes épiques, les légendes de héros braves, dévoués, loyaux. Etait ce un signe ? Llanistar dut s'avouer suffisamment troublé par la coïncidence pour ne pas croire à un hasard. Un signe d'un quelconque dieu ? Il n'avait jamais cru à une divinité particulière, se contentant de les voir comme des vieux cons dotés d'un sens de l'humour exécrable. Mais en cet instant, observant ce cheval qui semblait placé sur sa route, il doutait.
Alors que le cheval approchait d'eux, Malon alla à sa rencontre et eut un geste doux pour lui. Pas un signe de nervosité chez l'animal, même envers le nordique, pourtant étranger. Elle lui confirma ce qu'il pensait avoir remarqué.


« Une bête docile. Vous avez l’œil d’un expert, Llanistar. »
« Je...J'ai déjà possédé plusieurs chevaux. J'ai fini par en apprendre un peu sur eux... Il eut un regard amusé pour la jument rousse qui se tenait toujours loin de lui? ...Et notamment que jamais deux d'entre eux ne sont identiques. »

Tels les hommes, eut il envie de rajouter, mais il ne voulu pas paraitre sentencieux. Il appréciait la présence de la fermière et ne tenait pas à lui donner des envies de le fuir. Il allait déjà être assez seul ces prochains mois, si la charge de général Hylien ressemblait à son équivalent de l'autre côté de la mer. Prudemment, Llanistar s'avança vers Anthem, levant une main devant lui, paume ouverte vers l'animal, l'air serein. La peur pouvait se répandre plus vite qu'un feu de prairie chez les bêtes, le calme était donc de mise lors du premier contact. Un instant, le noble fut tenté d'utiliser l'empathie mais s'y refusa. Il y avait comme un charme naturel propre à la rencontre entre deux êtres qui serait brisé par l'usage de son don. Arrivé aux côtés du cheval, il lui flatta doucement l'encolure. Si beau, si fier. Qu'il soit loyal et Llanistar n'aurait jamais eu telle monture. Les rumeurs sur les montures du ranch Lonlon étaient donc vraies.

« Je vous laisse faire connaissance, je vais chercher la selle : vous voudrez sûrement l’essayer. »

Elle repartir vers la grange, laissant le nordique seul avec l'animal, un peu troublé. Comment pouvait elle être sure qu'il ne le volerait pas ? Lui faisait elle déjà confiance ? Avait elle besoin de faire confiance à nouveau à quelqu'un après les rudes évènements qu'elle devait avoir connu ? Peut être.
Il s'attacha à observer le cheval. Une robe blanche immaculée que venait sublimer la noirceur parfaite de la crinière et de la queue, une taille conséquente, une bonne musculature et il semblait en très bonne santé...Llanistar commença à douter d'avoir assez pour l'acheter. Oh, il possédait comme reste de son passé l'équivalent d'une petite fortune mais Anthem valait une ville entière à ses yeux...Il fallait espérer que la fermière saurait se contenter de moins. Bien des nobles auraient imposé leur prix, peut être auraient ils abusé de leur rang pour l'obtenir pour une bouchée de pain...Ca n'était pas la manière d'être du nordique. La justice, avant tout et contre tout. Il payerait le prix qu'elle déciderait.
Elle revint alors et entreprit de seller le cheval, avec méthode et habileté. Elle avait du talent dans son domaine.


« Voilà. » Dit elle finalement en s'écartant.

Llanistar vit le cheval et se demanda si il saurait monter sans sa main gauche. Un regard vers Malon lui suffit. Il ne voulait pas se montrer ridicule ou paraitre froid. L'équitation ne lui avait jamais posé de problème, ça ne commencerait pas aujourd'hui. Posant un pied sur l'étrier, il comprit qu'il lui faudrait monter de l'autre côté de la monture. Encore une habitude bouleversée...Une de plus. Il le contourna, recommença de l'autre côté et lança d'un coup son corps au dessus de la bête. Au final, il s'en était bien tiré. Il se tourna vers la fermière et tenta de trouver quelques mots aimables, avec difficulté. Il avait passé trop de temps dans sa déprime pour être aussi à l'aise qu'auparavant.


"Je...merci. Vos chevaux sont...Beaux. Vous pouvez en être fière. Dit il avant d'ajouter avec un léger sourire : Croyez en un expert !"

Il talonna légèrement les flancs d'Anthem, qui partir aussitôt au trot vers la piste. Le pas du cheval était régulier, rapide et assuré. Il ne déviait pas de sa route, même pas lorsqu'une touffe d'herbe alléchante attirait son attention. Loyal. Il l'était. Mais serait il rapide ? Llanistar sourit comme un gamin et...talonna plus fort sa monture qui partir au galop. Il cru qu'il allait tomber lamentablement les premiers instants mais très vite ses réflexes lui revinrent et il retrouva une assiette confortable, penché en avant. Il fit le tour de la piste plus vite qu'il ne fallait de temps pour le dire puis, rentra dans l'enclos. Il avait repéré les barrières positionnées à l'intérieur et avait déjà une idée de leur utilité. Accentuant son assise sur l'animal, il lui fit prendre de la vitesse et le dirigea sur les murs de métal. Encore loin. Moins loin. Proches. Très proches. Dés l'instant précis qu'il avait prévu, il fit sauter Anthem largement au dessus de la barrière. L'atterrissage fut moins glorieux et il manqua de tomber, à nouveau. Doucement, il fit s'arrêter la monture et se dirigea vers l'entrée de l'enclos et sa maîtresse, un sourire d'enfant toujours sur son visage

"Si Anthem est à vendre, je vous l'achète. Je ne saurais rêver mieux !"


    Malon jeta un coup d’oeil vers la main manquante de Llanistar, et elle senti un étau se refermer sur son coeur. Les membres manquants, les blessures ouvertes, les fractures démesurées et les lacs de sang avaient cette propriété de lui conférer une sensation étrange. Non pas qu’elle en avait peur, elle se sentait tout simplement mal à l’aise. Un frisson l’empoignait alors que quelques papillons commençaient à naître dans son estomac. Mais au fur et à mesure qu’elle regardait, plus cette drôle de sensation disparaissait. De plus, la rouquine n’avait point pitié pour cet homme à la main manquante : s’il voulait vraiment monter Anthem, il le ferait. Son père, lorsque toute petite, lui avait dit de ne pas les prendre en pitié. Ils étaient habitués de vivre ainsi, et voulaient vivre comme des gens normaux.

    « Merci. » fit-elle tout simplement en lançant un grand sourire en direction de son interlocuteur. L’entendre de la bouche de quelqu’un aussi sincèrement lui faisait chaud au cœur. Malon posa ses yeux sur Llanistar et fit quelques pas pour finalement s’adosser à l’enclos.

    Sans attendre, il fit le tour de la piste. D’abord au trot, puis finalement au grand galop. Le voir filer comme le vent la faisait sourire. D’ailleurs, personne n’avait jamais battu son temps record à cette course à obstacle. Le peu d’ego qu’elle avait était flatté à chaque fois qu’elle se remémorait ce moment, et tous les gens qui avait essayé, mais qui avait malencontreusement perdu contre la montre. Llanistar fit aussi quelques sauts, pour finalement revenir vers elle.

    Malon s’approcha du duo, puis caressa les naseaux de l’animal. La fermière eleva les yeux vers le cavalier pour mieux lui répondre.

    « Oui, il est à vendre. »

    La rouquine lui avait menti : il n’était pas à vendre. Mais le voir, joyeux comme un enfant, lui empêchait de lui dire non. Ça lui réchauffait le cœur, pour dire vrai. Et puis, au moment où il était monté sur la bête, elle savait qu’il s’agissait du compagnon idéal. Et jamais Anthem ne pourrait trouver aussi bon maître.

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Llanistar van Rusadir


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(vide)

Malon s'était approchée de l'animal dans un geste protecteur. Llanistar ignorait à quel point elle pouvait tenir à Anthem mais il peinait à imaginer qu'une éleveuse veuille garder toutes ses bêtes. Le monde des hommes était ainsi fait que tout ce qui pouvait être marchandise le devenait. L'amour, l'attachement n'avaient que peu d'importance dans cette immense horloge humaine si fragile. Parfois les sentiments se trouvaient broyés par ses rouages mais se lamenter sur cet état de fait ne faisait pas avancer. Le général descendit de selle et attendit, légèrement tendu qu'elle lui réponde. Sa fonction se contenterait d'un autre cheval mais il ressentait véritablement un coup de coeur pour Anthem. Elle finit par lui confirmer :

« Oui, il est à vendre. »

Un sourire sur son visage mais de la tristesse dans sa voix. Llanistar se sentit soudain mal, comme une tempête venue arracher à cette jeune fille un ami auquel elle tenait. Dés le premier instant, il avait capté chez elle de la défiance à son égard. L'esprit de la fermière était comme une fenêtre ouverte pour lui, ses émotions si fortes, effrénées qu'il ne pouvait s'empêcher de les capter. Comme l'essence même de l'innocence, elle ne parvenait pas à cacher des réactions naturelles et pures. Le nordique l'envia, l'espace d'un instant, de ne pas avoir connu la vie hypocrite d'un noble. Puis il se souvint de l'épreuve qu'elle avait subit. Il promena son regard sur les bâtiments du ranch, franchement reconstruits et sur l'herbe encore roussie par endroits. N'hésitant pas, il prit la bourse qui pendait à sa ceinture et la tendit à Malon. Tout ce qui lui restait de son ancienne situation, le reste conséquent de sa fortune. Surement bien plus qu'assez pour un cheval mais Llanistar se refusait à garder pour lui cet argent alors qu'il vivrait sans doute dans un confort agréable à la cour. Lui n'en avait plus besoin...Elle, si. C'est alors qu'il remarqua un détail qui lui glaça le sang. A la ceinture de la jeune fille pendait un étrange vêtement : un long bonnet vert. Le nordique se souvint alors de ce héros, Link. Et du fait qu'il avait disparu.
Lorsqu'elle l'eut prit, il remonta en selle. Là, il sut qu'il ne pouvait partir ainsi. Il chercha ses mots un temps puis les trouva.


« Jeune fille... Ne perdez pas espoir. Il...Il a disparu mais rien ne prouve sa mort. Un héros ne meurt pas facilement. La nuit est toujours noire avant l'aube. Je vous promet...Que je vois pointer l'aube. »

Il lui lança un dernier regard de compassion puis lança Anthem au galop, vers l'entrée du ranch, sans oser regarder en arrière. Il sentait son coeur se serrer à la pensée de cette jeune fille, dont le héros gisait peut être mort dans le désert brulant.


    Llanistar avait descendu de sa monture. Elle l’avait regardé d’un œil discret, un peu perdue dans ses pensées, avant de lui consacrer toute son attention. Il avait semblé un moment attristé par sa réponse. Son cœur se serrant un instant : avait-elle dit une connerie ? Lorsqu’il promena son regard sur ses terres, elle ne put que l’accompagner. Ah ! Elle remerciait les trois déesses, que Ganondorf ne soit pas revenu pour achever les choses. Cet homme, cette chose, était son pire cauchemar. La bourse entre ses mains, elle sentait l’argent vouloir s’infiltrer entre ses doigts. Combien d’argent y avait-il là-dedans ?

    « Llanistar … je crois que … »

    À la mention du Héros, Malon jeta un coup d’œil à sa taille et se sentie nostalgique tout d’un coup. Encore une promesse hein ? C’est qu’il en faisait beaucoup, et elle n’était que parfaite inconnue pour lui. Dernière ce physique un peu austère – probablement typique du nord, se disait-elle - se cachait très certainement un grand cœur. Elle eut tout juste le temps de lancer vers lui un sourire lui disant de ne se faire du souci pour elle, qu’il filait.

    Il partait, aussi vite que le vent, sur Anthem, comme un voleur. Un bien gentil voleur, oui, car dans ce petit sac de toile, il y avait beaucoup trop d’argent pour ce qu’Anthem valait. Juste au poids, elle pouvait facilement prédire qu’il y avait assez de rubis pour deux chevaux, ou alors renouveler complètement la charrette du Ranch. Suivant des yeux Llanistar, Malon restait pétrifiée sur place, puis au bout d’un moment, finit par sourire. Un sourire, quelque part, satisfait. Elle aurait aimé que le général reste un instant, discuter d’une passion qu’ils semblaient tout deux partager, mais probablement que l’horaire du temps de l’homme était beaucoup plus chargé que le sien. Au Ranch, le temps ne semblait avoir de définition. On se levait au coucher du soleil et on se couchait en général en même temps que ce dernier. Relâchant les épaules, Malon se remit en marche en direction la maison, où son père devait encore profondément dormir. Ah ! Quelle surprise aurait-il en voyant cette bourse bien garnie.

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