Branle-bas de combat ! ... Tactique ?

[Entrée] [Privé ; Llanistar & Laurent]

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Laurent


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Un jour long sans aucun danger. Un jour long dont la matinée avait été rapide à passer, mais où les minutes de l'après-midi se faisaient soudainement aussi longue que l'éternité. Certains gardes postés près de portes ou d'escaliers, seuls ou à plusieurs, semblaient attendre impatiemment et en même temps avec crainte un peu d'action. Pourtant, Laurent sentait parfaitement que rien n'allait se passer. Alma était partie tôt ce matin en patrouille avec des bleus. Enfin... Des bleus. Il ne pouvait pas les critiquer, il n'était pas mieux.

Depuis longtemps, le Mage rêvait d'atteindre les plus hauts sommets. Pour cela, il ne lésinait pas sur les moyens. Grâce à son aînés - qui n'était pas une magicienne de renom, au contraire, mais qui était son plus grand soutien -, il parvenait jour après jour à s'améliorer en magie de Feu. Mais surtout, il étendait au maximum sa logique. A son jeune âge, vingt-deux ans, presque vingt-trois, c'était chose aisée, pour lui. Ses capacités intellectuelles étaient impressionnantes, d'ailleurs.

Car il fallait l'admettre : Laurent était un stratège hors normes, dont les plans de guerre étaient à la fois simple à comprendre pour les combattants - pas souvent des flèches, donc -, mais assez complet pour n'avoir que peu de failles. Alma avait d'ailleurs souvent frôlé l'homicide volontaire lorsque, dans des batailles virtuelles, son armée se faisait littéralement laminer et réduire en poussières par celle de son cadet. De toute façon, le rouquin était tellement confiant en ses dons qu'il avait tendance à les utiliser partout, pour tout, tout le temps, pour toutes et n'importe quelles situations.

Un soupire passa ses lèvres à cette idée, résonnant dans le couloir quasi vide du palais royal alors qu'il le traversait pour la énième fois de la journée, tentant de trouver un coin calme pour lire. Malgré tous ses efforts, il avait l'impression d'avoir vu trop haut, que sa brillante carrière militaire n'était qu'un rêve irréalisable, et que Alma avait plus de chances de gagner un concours de mathématiques que lui n'en avait d'un jour pouvoir réellement être utile sur un champ de bataille pour ce qu'il savait faire le mieux : concevoir des stratégies imparables. De plus, peut-être que ses petites escapades nocturnes avec un certain violet avaient traversé tout le château, étaient remontées jusqu'à ses supérieurs, et... Ah ! Il était fait. A jamais fiché comme un minable de service. Jamais les plus hauts gradés d'Hyrule ne le remarqueraient.

A moins que... A moins que...! ARG ! Trop de possibilités !



[Je suis désolée pour la qualité médiocre de ce post, je suis crevée, il est tard, je vois flou, et en plus j'avais perdu le texte initial bêtement en me trompant de page pour ouvrir un nouvel URL...!]


Llanistar van Rusadir


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« Evidemment que cette réunion n'était pas prévue, elle est extraordinaire ! »

Llanistar marchait d'un pas impérial dans le long couloir qui menait de ses appartements à l'escalier principal du château, encadré par quatre gardes royaux triés sur le volet ; Une élite qu'il avait formé lui même en partie, bien qu'ils aient tous servis Hyrule plus longtemps que leur général. La grande majorité de ces hommes étaient affectés à la protection de la princesse, mais un Cerscastel inquiet pour la sécurité du Rusadir l'avait poussé à accepter une escorte permanente. L'étranger avait accepté l'injonction, au regard des récents événements mais il en détestait le principe. Ganondorf était suffisamment puissant pour que quelques gardes ne fasse pas la différence en cas de tentative d'assassinat. Llanistar préférait se baser sur son intuition, et son esprit.
Derrière lui, un vieil homme rabougris tentait tant bien que mal de tenir son allure mais son état d'affolement le faisait trébucher presque à chaque pas, tandis que sa voix tremblante ne cessait d'agacer les oreilles du général,


« Sir Rusadir, je vous en prie, Répéta t'il pour la centième fois, Reportez à demain ! Autrement vous n'aurez aucun grand noble à cette réunion ! »

Llanistar s'arrêta brusquement. Ses poings se serrèrent sous la colère et, alors que le vieux pensait l'avoir fait changé d'avis, il se retourna et pointa un doigt accusateur sur le poitrail du serviteur, dont les yeux s'agrandirent de peur,

« Je me contre fout des grands nobles ! Je n'ai pas besoin d'eux et je ne désire pas leur compagnie ! Tout ce qu'il me faut, ce sont des esprits capables de penser, de prévoir et de planifier ! Est-ce trop en demander ? »

Son regard incendiaire fit se recroqueviller le vieil homme, qui semblait craindre un coup. Le Rusadir n'en était pas là. Il eut fallu un outrage pour qu'il porte la main vers un aîné de cet âge, mais sa colère ne se dissipa pas. Le serviteur ne péchait pas par irrespect, mais par bêtise. Comme si des années à côtoyer la cour n'avaient pas suffis à lui faire comprendre qu'un titre ne dit rien sur la valeur d'un homme. Soudain, il prit conscience de la présence de quelqu'un derrière eux et vit un jeune homme, visiblement mage d'après sa tenue et sa posture hautaine typique de ces magiciens. Sans les haïr, Llanistar les appréciait autant que la magie en général, c'est à dire peu. Peu désireux d'apparaître comme un tourmenteur du vieil homme, il fit signe au serviteur de déguerpir et soupira pour ses gardes, avant de reprendre sa route, sans accorder plus d'importance au jeune mage,

« Si les dieux pouvaient m'envoyer un esprit agile en ces murs ! Allons y messieurs. »

Sans se demander si l'inconnu le suivait, il arriva à l'escalier et descendit au rez de chaussée, où, après avoir contourné la salle du trône par un couloir à l'arrière, il parvint à la salle de ban. Le lieu où les Rois d'antan réunissaient la fine fleur de leur royaume en temps de guerre. Un rôle qui lui était dévolu.
Quelques officiers se levèrent à son entrée dans la salle. D'un regard, il put constater l'amère réalité : beaucoup de sièges restaient inoccupés. Globalement, tous les nobles étaient absents, comme attendu. Holon, Karlen et Iskandre, ses trois capitaines les plus loyaux avaient déjà déplié des cartes et les derniers rapports du front et étaient en train d'expliquer la situation aux autres. Llanistar leur fit signe de se taire. Autant raconter lui même. Tandis que ses gardes flanquaient la porte, à l'intérieur de la salle, il s'assit sur le siège à la droite de celui des rois, et commença, posé et professionnel,


« Messieurs, je dois visiblement apprendre à certains d'entre vous que la situation est à nouveau très fragile. Le camp fortifié sur le front Ouest n'a toujours pas été attaqué mais l'ennemi a mené un certain nombre de raids rapides et furtifs dans les campagnes environnant la vallée Gérudo. La menace qu'il fait peser impunément sur le royaume pousse les seigneurs et les villages en première ligne à chercher un arrangement avec l'envahisseur, au lieu de lui résister. Ca ne peut continuer ainsi ! Il faut rappeler à chacun son devoir, et pour cela, être capable d'assurer la défense de chaque sujet de sa majesté ! Or, nos ressources en hommes sont limitées. Si nous divisons les forces de l'Ouest, Ganondorf pourrait tenter un assaut du camp. Si nous envoyons plus de troupes, nous affaiblissons nos bases arrières. Messieurs, j'attends vos propositions. »

En réalité, Llanistar n'attendait pas grand chose. Il avait espéré que les nobles soient présents pour leur demander plus de ressources, en or et en hommes. Mais en matière de conseils, il ne voyait pas bien ce que ses hommes pourraient lui apporter.


Laurent


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"- Si les dieux pouvaient m'envoyer un esprit agile en ces murs !"

Il se figea soudainement, son regard teinté du vert pur de Farore s’écarquillant de plus en plus, à tel point qu’on aurait pu croire que ses yeux allaient quitter leurs places et tomber le long de ses joues. Un esprit agile… Il avait l’impression que subitement, les Déesses l’avaient pris en pitié et lui envoyaient un signe. Et si c’était un signe, alors il fallait qu’il fonce, sur-le-champ ! C’était trop beau, il ne pouvait pas se permettre d’attendre !

Se retournant vivement, il distingua la large silhouette ayant prononcé ces paroles. Mais oui… La voilà, sa chance ! Quittant toute idée d’un endroit calme pour bouquiner – de toute façon, il n’en aurait pas trouvé ! –, il se hâta à la poursuite de celui qu’il n’était pas difficile de savoir son supérieur hiérarchique. C’était un miracle. Un miracle, vous dis-je ! A peine quelques mètres furent passés qu’il en était déjà tout essoufflé. Plus que l’effort physique, qui n’était déjà pas son point fort en temps normal, c’était l’excitation d’une telle opportunité qui le rendait fou. Fou de joie, oui, mais aussi fou de panique. Si jamais il ratait cette merveilleuse occasion, il ne se le pardonnerait jamais.

Le rouquin avait si chaud dans sa course que la chaleur heurtait les verres de ses lunettes pour revenir sur ses joues, les colorant d’un rouge vif unissant son visage à ses cheveux. S’il n’arrivait pas à rattraper son chef, alors il mourrait au moins d’une crise cardiaque dans l’horreur et la honte sur son nom. Alma serait sans doute forcée de quitter l’armée et de se marier pour échapper aux représailles, sa famille vendrait son commerce pour retourner vivre une vie de péquenauds, et tous mourraient d’une horrible maladie ! Ah ! Il fallait qu’il réussisse ! Et pour cela, il allait falloir ignorer son point de côté…

De justesse, il passa les portes, se retrouvant dans il ne savait trop quel genre de réunion. Plusieurs sièges étaient vides, et  beaucoup de regards s’étaient tournés vers lui. Maintenant, il payait à nouveau le prix de sa soudaine incapacité à réfléchir. Pourtant, lui qui était si logique et stratège d’habitude… A croire qu’il ne pouvait pas paniquer et penser en même temps ! D’abord le violet, et maintenant ça… Ah non, ça n'était pas le moment de penser à lui maintenant ! Déjà que les rumeurs allaient bon train… Il espérait que personne autour de cette table n'en avait entendu parler… !

"- Je… !"

Il hésita à parler. Franchement, il avait l’air d’un total idiot, comme ça. Planté devant toute une assemblée, certes réduite, mais tout de même bien compacte. Lui devait avoir l’air d’un bleu paumé dans une salle qu’il ne connaissait pas… Mais c’était justement le moment. Le moment de montrer ce qu’il avait dans le ventre. Reprenant contenance, le roux se redressa, inspirant longuement. L’ombre de son chapeau à large bord cachait en partie ses rougeurs, mais elles restaient néanmoins visibles, bien qu’il tente de les ignorer, comme à son habitude.

"- Je peux répondre à cela." lâcha-t-il enfin.

Il osa un pas, puis deux, et enfin juste assez pour avoir en vue les cartes, les rapports. Chaque détail lui sauta aux yeux quasi immédiatement. Il se murmura à lui-même quelques idées qui lui passaient en tête, pour finalement s’arrêter, ses iris couleur jade plantée sur les divers documents face à lui.

Et ce fut comme un sortilège qu’on lui aurait lancé. Comme si, enfin, il mettait de côté son jeune âge, son tempérament de feu, et tous ses autres points notables pour ne laisser que son esprit parler. Il annonça, en détails, divers plans tous plus recherchés les uns que les autres, reprenant habilement toutes les informations qu’il avait pu trouver intéressantes et utiles. C’était vain que de tenter de l’arrêter ; il ne l’aurait pas fait tant que son cerveau n’aurait pas lâché tout ce qu’il avait à dire. Tant que toutes ses capacités n’avaient pas été exploitées à fond, comme il le faisait à chaque fois. Pas la peine de reprendre son souffle ! Il devait donner le meilleur de lui-même afin d’en mettre plein la vue à tout son nouveau public.

Son laïus structuré s’acheva environs cinq minutes complètes plus tard, et seulement là, il s’autorisa à inspirer à fond, la respiration haletante. Une certaine beauté intellectuelle qui rayonnait en aura autour de lui. Son regard se posa sur son supérieur, son expression neutre mais déterminée plaquée sur son visage. Il fallait que ça marche… Il voulait que ses talents soient reconnus et servent enfin la cause qu’il défendait avec ardeur, alors il fallait que ça marche !



[Note : Etant moi-même une piètre stratège, je te laisse imaginer que Laurent donne des solutions du tonnerre de Dieu à tout cela, bien sûr...!]


Llanistar van Rusadir


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"- Je… !"

Llanistar considéra l'intrus avec la même incrédulité que ses hommes. Tous officiers gradés, hommes de terrain et d'expérience, ayant gagné leur place à cette table par leurs faits d'armes, ils fixaient tous le jeune effronté que le culot et une bonne dose d'inconscience avait poussé à franchir la porte. Si le général douta un instant de ses intentions, effleurant l'idée qu'il pouvait être venu en messager ou bien s'être perdu, l'attitude du mage, qui continuait à avancer vers la table, acheva de le convaincre de son outrecuidance. Une colère outrée lui montant aux joues, le nordique allait ordonner aux gardes de le faire sortir lorsque l'effronté acheva enfin sa phrase,

"- Je peux répondre à cela."

Il y eut plusieurs murmures scandalisés, des yeux levés aux ciels, et quelques ricanements fusèrent. Llanistar lui même ne manquait pas de trouver la situation amusante, et il n'eut pas le coeur à faire sortir comme il se devait l'intrus. Que celui ci se ridiculise une bonne fois lui plaisait beaucoup plus. A sa droite, Holon semblait prêt à exploser, et il n'attendait sans doute qu'un signe du général pour infliger au jeunot la trempe de ses beaux jours... Mais le Rusadir n'en fit rien. La mine moqueuse, il observait le stratège en herbe jeter un oeil rapide aux cartes et aux rapports.

Et d'un coup, ce fut une tornade de paroles. Le mage avait changé de visage et s'exprimait avec un aplomb et une facilité qui tranchait largement avec son attitude de quelques instants auparavant. Le silence s'imposa à mesure qu'il développait ses idées, ses plans. De fait, tous les officiers écoutaient, légèrement fascinés par cet énergumène qui venait de débarquer et bousculait déjà ce qui était établit, fixé de longue date. Sans montrer la moindre hésitation, il démontait les anciennes constructions, rompait avec les codes établis et ne manquait pas d'idées.
Toutes ne convainquirent pas Llanistar. Et pour cause, beaucoup étaient le fruit d'un esprit vif mais peu aux prises avec la réalité de la guerre, ce qui n'avait rien d'étonnant étant donné le peu d'expérience de ce jeune stratège. Et néanmoins, le général se surprit à lui accorder une attention et, assez rapidement, du crédit. Non pas comme à un maître qui écrase par sa supériorité, mais comme à un élève surdoué, qui démontre d'un potentiel surprenant. Après quelques minutes où la voix de l'intrus résonna entre les colonnes de pierre de l'antique salle, sans interruption, le silence revint enfin. Il fut pesant et long.

Tous les regards se tournèrent vers Llanistar. Tous savaient que le sort de l'insolent dépendait de lui, beaucoup espéraient la plus grande sévérité quand d'autres semblaient convaincus par le jeune homme. Le Rusadir fixa longuement le blason de la famille royale, en face de lui, se perdant dans ses pensées. Finalement, il déclara, comme un juge annonce une sentence,


« Messieurs, cet exposé ne manque ni d'intelligence ni d'audace. Mais vous serez d'accord avec moi pour le trouver extravagant. »

Aussitôt, les plus sévères des capitaines acquiescèrent, un air satisfait sur leurs visages, tandis que les plus indulgents se contentaient de regarder la table, la mine déconfite. Llanistar n'avait pas jeté un seul regard vers le mage. Les gardes à l'entrée faisaient un pas vers lui lorsque le général reprit,

« Néanmoins, certaines des idées que j'ai entendues me semblent remarquablement originales, bien que très loin d'être irréfutables. A défaut d'avoir envoyé un temple de sagesse, les déesses nous ont visiblement offert un esprit vif et imaginatif. »

Il leva la main et les gardes revinrent à leur place. Plusieurs officiers affichaient clairement leur surprise, bonne ou mauvaise, selon les caractères mais Llanistar nota l'approbation de Holon, dont l'expression outrée du début avait disparue depuis un long moment. De bon grès ou pas, le collège des stratèges semblait d'accord avec lui. Il se tourna alors vers le jeune mage et lui demanda,

« Quel est donc ton nom ? »


[hrp]Un détail : Si Laurent est vraiment un bon stratège, il faut le prouver. Tu peux pas juste te contenter de le dire et de me laisser imaginer pour lui. Là ça passe, mais pas la prochaine fois. Sinon c'est trop facile ^^ [/hrp]


Laurent


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Gardant ses mains appuyées sur la table, le rouquin baissa la tête, honteux. C’en était fini de lui. A vouloir prendre son courage à deux mains et démontrer ses talents, voilà qu’il n’avait fait que se rendre d’autant plus ridicule. Il resserra légèrement ses doigts, tentant de rester calme face à la menace qui planait. Il attendait les rires. Les paroles de son supérieur étaient peu engageantes, et il se doutait bien qu’il repartirait d’ici bredouille, restant un simple soldat parmi tous les autres.

« - Néanmoins, certaines des idées que j'ai entendues me semblent remarquablement originales, bien que très loin d'être irréfutables. A défaut d'avoir envoyé un temple de sagesse, les déesses nous ont visiblement offert un esprit vif et imaginatif. »

Il releva soudainement le visage, incrédule. Peut-être avait-il mal entendu ? Non, il avait bien entendu, mais alors… Peut-être était-ce un simple compliment visant à le renvoyer en douceur d’où il venait ? Ca n’en avait pas l’air. Reprenant rapidement contenance, le rouquin se redressa vivement, ignorant la chaleur de ses joues qui commençait à devenir bien plus forte sous son chapeau. Son air tout à fait froid revint s’afficher. Il fallait qu’il soit digne de toute l’attention que son chef lui portait maintenant…

« - Quel est donc ton nom ?
- Laurent Walder, Monseigneur. » répondit-il en s’inclinant.

Excès de politesse ? Pas du tout. Laurent était toujours comme ça. Avec un certain respect de la hiérarchie, quelle qu’elle fut. C’était là un point récurrent dans leur famille. Si on ne pouvait pas en dire autant des deux plus jeunes, que leur âge forçait à mille et une bêtises, les deux aînés – sa sœur et lui, donc – avaient pris le pli. Même la fougueuse Alma se tassait maintenant sous les ordres, ce qui, en soi, était un miracle pur et dur. Un peu comme son frère devant le Général.

« - Veuillez excuser ma précédente insolence. Mais j’ai pensé que je pourrais vous être utile. » déclara-t-il de son habituelle voix basse et calme, ressentant le besoin de se justifier.


Llanistar van Rusadir


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- Laurent Walder, Monseigneur.

Llanistar échangea un regard avec Holon, qui dénia de la tête. Walder n'était pas le nom d'une famille noble, ce qui ne disqualifiait pas le mage mais rendrait plus compliqué ce que le général avait en tête. Néanmoins, ce dernier remarqua que Laurent savait au moins se tenir, malgré son impétuosité. C'était déjà ça de gagné. Le regard du nordique s'attarda sur le jeune stratège, guettant le moindre détail afin que rien ne lui échappe. Il savait que sa décision allait provoquer des remous, voire de franches oppositions, et il ne voulait pas se trouver désarmé devant elles. Tout, à la cour d'Hyrule comme dans toutes les cours royales, était affaire de calcul et de conflit. En se présentant à sa réunion, Laurent venait d'entrer dans le camp de Llanistar, et donc de se faire les mêmes ennemis que le général. Leurs intérêts, communs dés lors, leur imposait de ne rien laisser au hasard. Le nordique resta pensif quelques instants, suffisamment pour pousser le jeune homme à se justifier, avec une inquiétude perceptible,

- Veuillez excuser ma précédente insolence. Mais j’ai pensé que je pourrais vous être utile.

Llanistar lui sourit alors. En vérité, lui même se fichait du protocole et il était satisfait que Laurent ait su agir dans cet esprit, mais il se savait entouré de ses capitaines, et ne pouvait donc afficher clairement son approbation en public. Les officiers étaient souvent les plus attachés aux règles. Le devoir d'un soldat était de respecter les règles. Celui d'un officier, de les faire respecter. Celui d'un général, de les dépasser. Le dernier des Rusadir répondit alors, sereinement,

- Puisque tu as voulu te joindre à nous, assiste donc à cette réunion, Laurent Walder. Et reste avec moi, après sa fin.

La suite se déroula comme Llanistar l'avait prévu. Les idées du jeune homme furent intégrées aux stratégies, les officiers redoublèrent d'entrain et d'une volonté habituelle de prouver leur zèle aux yeux du général. Certains n'hésitaient déjà pas à demander son avis au nouveau de l'assemblée, conscient de ce que l'invitation du nordique augurait pour celui ci. Finalement, l'absence des grands nobles empêcha la mise en place d'une stratégie nouvellement ambitieuse. Le général le savait par avance, mais ce qu'il voulait, c'était un plan viable à soumettre à sa reine, qu'elle même pourrait imposer à ses vassaux. De la politique, encore une fois, mais il avait cessé depuis longtemps de se battre contre le vent : si la couronne fonctionnait ainsi, ça ne servait à rien de s'y refuser.
Lorsque vint le moment de mettre fin à la réunion, Llanistar se leva et les renvoya auprès de leurs hommes. Seul restait Holon, Laurent et lui. Il se tourna alors vers le jeune Walder et lui demanda, presque naturellement,


- Que dirais tu d'être nommé stratège ?
- Ser !

Le capitaine hylien venait de bondir sur son siège, les yeux ouverts comme devant un immense outrage et une expression choqué sur son visage. Le nordique lui accorda un instant un regard lourd de sens avant de reprendre,

- Pas en tant qu'officier de rang supérieur bien sur, mais à titre de conseiller stratégique...
- Ser !
- ... Tu pourrais mettre à profit ta vivacité d'esprit, au service du royaume.
- Ser ! Avez vous perdu la raison ? Il n'est pas noble, même pas sous officier ! Et sur un coup de tête, vous le bombardez stratège ?
- Holon, la stratégie n'est pas affaire de sang bleu, mais d'intelligence et de ruse. Laurent me semble posséder plus de potentiel qu'un énième comte bien éduqué aux bonnes manières.
- Vous savez qu'ils le prendront comme une insulte. Vous le mettez en danger, lui aussi.

Llanistar ne sut répondre à cet argument. Au moins sur ce point, Holon voyait juste et ne parlait pas guidé par son amour du protocole. Effectivement, Laurent pouvait gagner beaucoup sous les ordres du nordique, mais tout perdre aussi. La cour n'était qu'un panier de vipères après tout. Le général Rusadir se tourna alors vers sa recrue potentielle, et lui déclara gravement,

- Il a raison. L'offre que je te demande comporte des risques, et c'est à toi de choisir de les accepter, ou non. Qu'en penses tu ?


Laurent


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L’épreuve passa plus rapidement que prévu, et le rouquin se permit un discret soupire à sa fin, tentant au mieux de cacher sa nervosité grandissante, quoique son visage rouge la trahissait, comme à son habitude. Il profita de l’ombre que lui offrait le large bord de son couvre-chef afin de dissimuler ses vives couleurs. Il ne voulait pas passer pour une donzelle rosissant pour un rien en un tel moment… Il avait de l’honneur, enfin ! … En tout cas, encore un peu.

La proposition du Général, ainsi que les dissensions qui en suivirent, furent une véritable nuée de claques pour le roux. Comme rarement, son esprit chauffa à l’instant même où il avait entendu les mots de son supérieur. Bien sûr, il s’était de nombreuses fois imaginé dans cette situation, et au moins trois discours différents lui étaient venus en tête ces jours-là, mais une fois devant le fait réel, il s’en retrouvait à devoir prendre son courage à deux mains, mais manchot. Et autant vous dire que ça n’aidait pas vraiment.

Ce ne fut qu’à la toute dernière locution que l’homme prononça que tout son mental se calma. Au diable tous les laïus interminables qu’il avait pu inventer durant ses rêves les plus fous ! Cette fois, c’était réel, et il fallait répondre le plus justement possible.

« - J’ai toujours… Faits des choix qui me mettraient en danger. Le simple fait d’être présent ici aujourd’hui était un danger. Sans doute moins grand, certes… Mais j’ai toujours été conscient des risques que j’encourais. C’est la voie que j’ai choisi. »

Il mena ses doigts à sa poitrine, y posant lentement sa main tout en s’inclinant. A nouveau, le respect le plus total.

« - … Et je suis honoré que vous me permettiez de la suivre. »

Même s’il n’y avait pas cru une seule seconde. Au contraire, il se serait attendu à être jeté dehors, et il ne réalisait que maintenant que ce « rêve » ne s’échapperait pas cette fois. Ses iris de jade pur se relevèrent lorsqu’il se redressa, se posant sans hésitation sur le Général. Et si son visage montrait la plus grande froideur – toujours un sacré comble pour un mage de Feu ! –, de véritables flammes brûlaient en lui. Teintées d’une certaine crainte ou bien d’une pure excitation passionnée, allez savoir.


Llanistar van Rusadir


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« - J’ai toujours… Faits des choix qui me mettraient en danger. Le simple fait d’être présent ici aujourd’hui était un danger. Sans doute moins grand, certes… Mais j’ai toujours été conscient des risques que j’encourais. C’est la voie que j’ai choisi. »

Llanistar eut un sourire légèrement mauvais. Laurent ignorait sans doute à quel point il frôlait la vérité. Sans doute avait il la même vision du nordique que beaucoup d'autres : juste mais sévère, et en cela ils n'avaient pas tord. Mais ils ignoraient encore beaucoup de lui, et de ses méthodes les plus dures, destinées à remettre dans le rang les plus ambitieux, les moins concernés par les règlements. Une armée ne se dirigeait pas comme une ferme ou un atelier, lui ne l'oubliait jamais.

« - … Et je suis honoré que vous me permettiez de la suivre. »

« Ne me remercie pas trop. »

Holon fit signe au général d'abréger. Lâchant un soupire sous le coup, ce dernier se souvint qu'il avait un invité de marque à visiter...aux cachots. Un moine du genre fanatique et un peu trop zélé de ce qu'on en disait, et qu'il s'était promis d'aller rencontrer, et corriger au besoin. Après tout, la prison suffisait parfois à rectifier des conduites mais ces rémissions tenaient la majorité du temps du miracle.
Llanistar se leva de son siège, son regard s'attardant un instant sur le trône royal, irrémédiablement vide. Malgré toute l'affection qu'il avait vu grandir pour la princesse, il ne pouvait s'empêcher d'espérer qu'elle se résolve à endosser le rôle de Reine à la poigne de fer, comme les temps l'imposaient. Que la résistance d'Hyrule repose autant sur les épaules du nordique l'épuisait. Il était un roc dans la tempête, comme toujours, mais à force de le frapper, les vagues pourraient le polir et lui ôter tout tranchant. Voir même l'emporter au large. Lentement, il contourna la table, suivit de son capitaine, jusqu'à arriver jusqu'au siège du possible prodige. là, il fit jouer la rune de sa main de métal, qui s'ouvrit lentement et se referma comme une serre d'aigle sur l'épaule du rouquin. La voix de Llanistar fut aussi froide que l'acier et son regard plus perçant que la pointe d'une lance,


« Tu as risqué beaucoup, aujourd'hui. Je n'aurais pas aimé être à ta place si ton outrage avait été sans objet. La frontière est floue entre audace et impudence. »

Les doigts métalliques se resserrèrent, en une poigne sans doute douloureuse.

« Prends garde à toi, tu joues à présent dans une cour dangereuse... Et j'y suis depuis trop longtemps pour ne pas voir l'ambition là où elle réside. Tenter de me doubler te coûtera cher. Rends toi utile et tu pourras rester à mes côtés. »

La poigne se relâcha et le général se dirigea vers la sortie. Le silence était brisé en rythme par l'échos entre les murs du pas cadencé de ses bottes, et de l'impact de ses talents d'argent sur la pierre du sol. Le général eut un regard complice pour Holon, qui le lui rendit. Sans doute était il moins terrible qu'il venait de le montrer mais il était bon qu'un jeune orgueilleux comme Laurent le croit encore quelque temps. Car il ne pouvait y avoir qu'un homme pour porter le bouclier d'Hyrule, et Llanistar était bien décidé à le rester, tant qu'il y aurait un héros pour servir d'épée du royaume.
La mine grave, il pris le chemin de la prison royale.


[hrp]Désolé du retard, j'avais du mal à trouver un moyen d'achever ce rp pour Llani ![/hrp]


Laurent


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« - Ne me remercie pas trop. Tu as risqué beaucoup, aujourd'hui. Je n'aurais pas aimé être à ta place si ton outrage avait été sans objet. La frontière est floue entre audace et impudence. Prends garde à toi, tu joues à présent dans une cour dangereuse... Et j'y suis depuis trop longtemps pour ne pas voir l'ambition là où elle réside. Tenter de me doubler te coûtera cher. Rend-toi utile et tu pourras rester à mes côtés. »

Lorsque l’emprise du Général disparut enfin, le roux ne put empêcher un soupir de passer ses lèvres, soulagé. Cet homme-là ne trahissait ni son rang ni sa réputation. Dire qu’il faisait preuve d’une sacrée poigne aurait été un très mauvais calembour, et Laurent avait envie de tout, sauf de rire. Jamais il n’avait espéré plus haut que ce qu’il atteignait à peine, et il ferait tout pour ne pas décevoir la confiance qu’on lui accordait maintenant. Non, bien sûr, il n’aurait jamais la prétention de viser plus grand que ce qu’il ne possédait à présent. Le rêve était déjà beau, brillait à ses yeux comme si ce qu’il croyait être un songe venait de se réaliser sur-le-champ. Les épreuves, il ne les craignait en rien. Les défis, il en acceptait volontiers.

S’étant appuyé sur la table, il se permit enfin de sortir de la salle, encore légèrement sonné, mais heureux, quoique son visage ne montra strictement rien, au point que l’on puisse le croire assez prétentieux pour s’être jeté dans la bataille corps et âme tout en sachant déjà la victoire acquise, erreur qu’il ne ferait jamais, aussi bien au sens propre qu’au sens figuré.

Il n’avait pas peur. Pour une des rares fois dans sa vie, il n’avait pas peur ! Son éternelle prudence et froideur lui ferait surmonter les obstacles, ses talents le maintiendraient à la hauteur qu’il voudrait atteindre. Il avait confiance, en lui, en les autres, même en ce supérieur qui l’impressionnait tant… Non, rien ne l’effrayait.

A part peut-être la réaction d’Alma lorsqu’elle apprendrait la nouvelle.

[Bon, eh bien je suppose qu’on a fini, si cette fin te va ! ^^ Merci, c’était sympa !]