Pour la mémoire de Borum

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Vlad Astaroth


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Les nuits continuaient d’être mouvementées pour Vlad Astaroth. Des cauchemars l’empêchaient de trouver le repos la nuit. La beauté des paysages d’Hyrule et la quiétude de la demeure de son mentor Borum avaient été a jamais souillés et ternis par le meurtre de cet homme qui avait tant compté pour Vlad.

Afin de tâcher de survivre et en mémoire de son mentor Borum, Vlad avait entamé un périple afin de se rendre dans différents villages pour y proposer ses talents dans l’art de la jonglerie. C’est ainsi que Vlad est arrivé sur la place du village pour y proposer ses services et entamer une représentation dont lui seul a le secret.

« Approchez ! Approchez ! Messieurs, dames. Damoiseaux et demoiselles. N’hésitez pas à vous rapprocher les enfants ! »

Vlad arrivait à se motiver face à une foule. Son sourire de façade en pareilles circonstances était une tentative pour lui d’émerveiller et d’être à la hauteur de son jeune public. La joie et l’émerveillement que Vlad lisaient dans les yeux ébahis des enfants regroupés sur la place du village assistant à son numéro lui rappelait avec beaucoup d’amertume sa propre innocence et joie de vivre qui lui ont été volées par des inconnus lorsqu’il découvrit le corps de Borum gisant dans une mare de sang à son retour d’un long voyage. A mesure que les quilles tournaient au dessus de sa tête sa vie auprès de Borum et tous les bons souvenirs semblaient défiler.

Vlad masquait ses intentions par cette activité sur les marchés. Son but réel étant de trouver un certain nombre de réponses sur l’identité des individus impliqués dans la mort tragique de son mentor Borum.

Au cours de la soirée, il avait l’intention de s’approcher des écuries. Les chevaux des cavaliers qu’il avait vu s’éloigner quelques moments avant qu’il découvre le terrible assassinat de Borum semblaient revêtus de selles sombres avec une lisière dorée et d œillères pourpres sur la tête des chevaux.

Sur la route du village, un vieillard avait indiqué à Vlad que des cavaliers dont les chevaux correspondaient à cette description étaient passés il y a peu par le village. Peut-être y étaient-ils encore. Vlad voulait en avoir le cœur net.

Vlad, à la nuit tombée, avait l'intention de débusquer dans le village la moindre trace de ces chevaux et cavaliers de malheur qui avaient marqué à jamais l'existence de Vlad et Borum, cet ancien forgeron que beaucoup appréciaient à Hyrule.


Sa petite main trônait bien malheureusement sur le comptoir du charcutier, tandis qu'une lueur particulièrement effrayée illuminait son regard. Cet homme qui tenait son poignet aussi fort que ne l'aurait fait un étau la terrorisait. Elle avait beau tenter de tirer en arrière, il la ramenait et souvent trop fort. A moins qu'il ne veuille lui casser la mâchoire sur le bois de son étal, ce qui n'aurait pas étonnée l'enfant.

Les larmes qui perlaient au coin de ses joues ne suffirent pas à amadouer le boucher en rogne. Son visage se faisait plus dur à mesure que celui de Louve se décomposait sous la puissance de la peur. Lentement mais brusquement à la fois, paradoxalement, le gros bonhomme au tablier plus rouge que blanc se saisit de son hachoir et l'arracha du bois sur lequel il dormait. Ses favoris dissimulaient le sourire satisfait qu'il arborait depuis que sa propre main était venue écraser les doigts maigrichons de cette gamine. « Voler, c'est mal, tu sais ? » Souffla-t-il, d'une voix presque triomphante. Pour une fois qu'il mettait la patte sur un de ces foutus chapardeurs, il allait se faire justice. Avec cette guerre, plus aucun garde ne prêtait la moindre attention aux commerçants et aux vols qu'ils pouvaient subir. « Toi et tes copains, vous vous êtes bien foutus de moi, hein ? Sale pute ! »

Louve ferma les yeux, quand la salive du charcutier vint maculer son visage. Bientôt la bave du vieillard et les sanglots de l'orpheline se mélangèrent sur les joues de la petite. Elle n'osait même plus bégayer un s'il vous plait qui ne l'aurait de toute façon pas tirée d'affaire. Quant aux amis dont il parlait, si elle n'était pas si apeurée au point d'en souiller ses haillons, elle aurait aimé les rencontrer. Depuis l'attaque sur le Château elle vivait seule. Vivait...? Non. Survivait.

"Et tu sais ce qui se passe quand on se fout de Gibouin le Faiseur-de-Viande ?" Il sifflait plus qu'il ne parlait. Dans une dernière tentative motivée par la crainte, Louve tacha de s'extraire à la poigne de fer du faiseur de viande. Moins que jamais elle avait envie de se retrouver découpée sur un étal. Elle voulait vivre, et du haut de ses sept ans, elle voulait voir le Château en vrai et pas uniquement de loin. « M'ssire ! Si' —ouplait ! » Lâcha-t-elle, en reculant, secouée par les pleurs. « Ta gueule ! » Beugla-t-il, en la tirant si fort contre le meuble que son menton en aurait épousé la forme, s'il recommençait une seule et unique fois. « Les salopes dans ton genre, on leur laisse qu'une main, ça suffit largement a gagner son pain. » Le hachoir s'éleva et brilla sous le soleil Hylien. Louve ferma les yeux, une dernière fois.

*

Une tristesse infinie avait remplacée l'effroi qui habitait son regard, autrefois. L'envie de vivre elle même avait peu à peu quitté l'enfant, trois jours après la perte de sa main. Sous les tissus rapiécés qu'elle avait pu trouver en fouillant les caniveaux dormait un moignon aussi sale qu'infecté. Les chairs jadis rosées et tendres avaient cédé la place à des lambeaux tantôt noir, tantôt jaunes et parfois même blanc, là ou l'os dépassait encore. Non pas d'un blanc rutilant, mais bien d'un blanc rougi par la viande à vif, et terni tant par l'errance que la saleté qui habitait et vaquait dans tous les faubourgs d'Hyrule.

Et pourtant, elle continuait d'observer le Château qu'elle avait toujours rêvé de voir. Petite, même, elle voulait devenir une Princesse, comme celle qui vivait derrière les murailles. C'était avant que ses parents ne tombent sous les coups de ces gens aux longs manteaux noirs parés de rouges et qui aidaient le Grand Méchant qui n'en était peut être pas un (elle ne savait plus, et au fond ça ne changeait malheureusement rien à sa pauvre existence) avait tué ses parents. A l'époque, elle avait essayé de réveiller Maman, et pensait que le rouge sur son visage n'était qu'un maquillage qui avait coulé. Au final, elle s'était couchée auprès d'elle, et avait passé la nuit contre sa mère, sans se douter de quoique ce soit.

Elle tourna la tête en arrière, l'air de nouveau apeurée. Derrière elle paraissaient les trois garçons dont elle se souciait : ces trois là étaient les Grands Méchants de sa vie bien plus que Ganondorf ne le serait jamais. Elle rougit de honte et de dégout en repensant à ce qu'ils lui avaient fait déjà deux fois. Ses yeux s'humidifièrent, et les commissures de ses lèvres se mirent à trembler. Louve tacha de rassembler ses maigres possessions aussi vite que discrètement. Elle n'avait pas plus qu'un morceau de pain noir tout dur, une bouteille de lait tourné à moitié vide et un petit sac, qui comme les lambeaux de sa robe n'était guère qu'une grande étoffe ou ranger les pommes de terres, pour tout pouvoir porter avec une seule main.

"Tiens, tiens, tiens... ~" Fit l'un, dans son dos. Son sang se givra instantanément, la gelant sur place. « Toujours habillée pour plaire, on dirait... ~ » Continua-t-il, alors que ses doigts se glissaient entre les cheveux de jais de la petite, toujours immobile, comme paralysée par la peur. « Tu, sais gamine, mes copains et moi on t'aime bien... Et on aime bien que tu nous montres que tu nous aimes bien aussi.. ~ » Elle ne répondit pas, se contentant de trembler en silence. L'enfant savait pertinemment ce qui arriverait si elle opposait la moindre résistance. Un doigt commença à naviguer sur sa nuque, et elle se retint de ne pas pousser un cri de dégout qui lui aurait valu un coup de poing. La peur la prenait aux entrailles, mais si elle ne se pliait pas parfaitement aux règles, un couteau ne tarderait certainement pas à la remplacer.

L'un des trois, le plus vieux qui devait frôler les douze ans, se plaça devant elle, un grand sourire aux lèvres qui lui rappelait celui du Faiseur-de-Viande chez qui elle avait laissé sa main. Ses yeux fuirent dès lors le regard du garçon, qui ne tarda pas à s'énerver. Ses doigts saisirent son menton alors que son regard se faisait vilain. Il encadra sa bouche, la forçant à ouvrir les lèvres. « Ouvre ! » Souffla-t-il de son haleine alcoolisée. Et elle obéit. Doucement, non sans un petit commentaire qui lui tira des larmes, il glissa son doigt entre les lèvres de la petite. « Tu sais quoi faire, hein ?! » Cria-t-il, comme un petit roquet excité par une victoire sur un animal encore plus faible. Ainsi marchait le monde, dans les ruelles malheureuses et sombres de la Citadelle d'Hylia. Subsister passait par l'obligation de dévorer les plus faibles, de maintenir autour de soi une aura de terreur qui servait de protection la plus élémentaires contre les autres orphelins. Il n'y avait pas de méchants, au fond, quand bien même la petite Louve ne parvenait pas à le voir. Sur les bas quartier ne planait que les ombres de la peur, de la misère et la tristesse.

Les dents de la gamine réagirent pour elle, néanmoins. Sans attendre, elles se fermèrent sur le filin de viande qui s'était immiscé à l'intérieur de sa bouche. Louve ne tarda pas à mordre avec toute la force que contenait ses mâchoires. Le goût du sang l'envahit immédiatement, et elle appuya un peu plus fort alors que l'autre hurlait et pleurait. Et alors qu'elle allait sectionner le doigt, un coup la toucha à la tempe, manquant de la faire chuter. Déséquilibrée, l'enfant cessa de maintenir la pression, et tituba. Ce serait largement suffisant pour les trois gamins, pensait-elle, constatant que la mort l'avait enfin trouvée. Alors que sa vue se troublait, et qu'elle ignorait tout de ce qu'il adviendrait, elle décida de tomber la tête haute. La gamine se mit à courir, poussée par cet instinct de survie inhérent au moindre organisme qui respirait encore. Et à sa grande surprise, elle passa le barrage.

"Sale pute ! J'vais te faire la peau !" Entendait-elle derrière elle. Mais elle ne s'arrêta pas, et finit par débouler sur la Grand-Place. La panique s'amusa d'elle une nouvelle fois : la foule avait disparu, purement et simplement. Où pourrait-elle se cacher si plus personne n'était présent...? Son coeur manqua un battement, et sa vision était toujours trouble. Avant qu'elle ne le comprenne, sa joue s'écrasait sur les pavés durs et froids.

La tête lui tournait, et sa main manquante la démangeait furieusement. Elle avait le sentiment que des petits vers travaillaient à dévorer tout ce qu'il y avait de sain en elle. Malgré sa vue trouble, des larmes continuèrent à la flouter. Elle eut envie d'appeler après son père et ses bras fort de forgeron. D'appeler après sa mère et ses berceuses apaisantes. Elle aurait voulu avoir toujours ses parents et ne comprenait pas au nom de qui on les lui avait enlevés.

"Ca va petite..?" Demanda alors un adulte qu'elle ne distinguait que mal. Il la souleva et la remis sur pied. « Tu ne t'es pas fait mal au moins ? » Continuait la silhouette, alors qu'un pouce séchait ses larmes, sans que la peur ne la quitte pour autant. « Tu venais voir le jongleur n'est-ce pas ? Il n'est pas loin ! Suis moi ! »

Elle secoua la tête, comme pour dire non, inquiète. Elle ne connaissait pas cet homme et ne voulait pas qu'il l'emmène quelque part. La dernière fois que des garçons avaient proposé de l'aider, ils l'avait frappée, et elle se retrouvait poursuivie par les mêmes ce jour même. Mais la grosse main du monsieur attrapa son poignet. Elle tremblait, et repensait au hachoir. Il la tira jusque devant la foule, avant de la lâcher. L'enfant se glissa alors tout devant, se calmant doucement. Il ne lui avait rien fait, et elle avait enfin trouvé quelque part ou se cacher.



"Salope... —" Une main saisit alors son bras.

Ce compte est un compte narrateur : les personnages joués par le narrateur ne peuvent pas être utilisés par les joueurs ou joueuses dans leur post (sauf autorisation d'un admin) et les jets de dé du narrateur sont contraignants.



Nathanael Utan


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Il faisait un temps clément, et le jeune mage pensa qu'il serait triste de ne pas en profiter. Voilà trop longtemps qu'il avait arrêté de vivre, et il n'avait pas envie de la compagnie des livres aujourd'hui. Fermant l'ouvrage qu'il tenait dans la main -souvenir d'une nuite inoubliable pour lui-, il se leva de sa chaise. Il cacha le manuscrit, persuadé que c'était ce qu'on attendait de lui, et une fois fait, il passa une épaisse cape sur ses épaules. Il quitta sa modeste chambre du château, les murs étant plus étouffants que protecteur aujourd'hui.

Le temps s'était rafraichi, pourtant il constata un attroupement sur la place. Il pressa le pas, à son tour gagné par la curiosité. Il réussit à arriver dans les premiers, et même s'il laissa la place à quelques jeunes enfants, il faisait partie du premier cercle d'adulte face au jongleur. Son âme d'enfant et son amour des tours s'éveillèrent soudainement, et il ne put contenir son excitation.

Mais de son œil peu valide, il surprit une scène qui le fit tourner la tête. Une jeune enfant semblait molestée par quelques garçons, et l'expression apeurée qu'il lui sur son doux visage tira la sonnette d'alarme dans son cœur. Il glissa jusqu'à l'intéressée, et s'interposa entre elle et les garçons. Il posa une main qui se voulait rassurante sur son épaule, et lui glissa à l'oreille tandis que les gamins reculaient pour mieux l'attendre à la sortie :


"Profite du spectacle, car quand il sera fini, tes soucis auront eux aussi disparus."

Il la lâcha, peu désireux de la mettre mal à l'aise, et reconcentra son attention sur le saltimbanque. Un fugace instant il pensa à sa petite fille, et se promit de profiter du spectacle pour elle.Il se mit à applaudir quand d'autres lancèrent les encouragements, et attendit le tour avec impatience.


Vlad Astaroth


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Vlad retrouvait des sensations positives en exerçant son art. Voir une telle foule s'émerveiller devant lui et ses tours, appris les soirs d'hiver autour d'un feu près de son maître Borum, donnait la chair de poule à Vlad. Malgré la présence de sensations positives qui se répandaient et se propageaient à travers tous les pores de sa peau, Vlad tentait de garder sa concentration au maximum afin de pouvoir exécuter ses techniques de jongle sans la moindre erreur. De nombreuses gouttes de sueur perlaient sur sa peau sous l'effet du stress et de grands efforts d'attention. Ses mouvements des mains sous ses gants semblaient plus confus au fur et à mesure que les minutes défilaient...

Même si les sourires et la joie de certains vieillards et de nombreux enfants encourageaient Vlad et le galvanisaient dans sa pratique de jongle sur cette place du marché, l'attention de Vlad avait été distraite par des mouvements dans la foule. Vlad avait remarqué avec stupeur et en éprouvant un haut-le-coeur qu'une petite fille au milieu de la foule et horriblement mutilée à la main semblait terrifiée. Elle apparaissait aux yeux de Vlad comme une bête traquée par un prédateur ou peut être était-ce une villageoise fuyant le courroux et la vengeance des armées de Ganondorf.

Vlad fut rassuré en découvrant tel un ange protecteur au dessus de cette jeune enfant un individu qui avait tout l'air d'être un mage vu son accoutrement qui en imposait aux yeux de Vlad, lui qui errait depuis de nombreux jours maintenant sans le sou, cherchant uniquement à étancher sa soif de revanche vis-à-vis de son maître passé par le fil de l'épée par d'odieux cavaliers exterminateurs.

Pourtant Vlad n'était toujours pas rassuré malgré la présence du mage à proximité de l'enfant. Le regard de l'enfant exprimait toujours de la peur et une terrible angoisse. Elle semblait chercher des yeux une menace inconnue dans la foule environnante. Le danger semblait pouvoir surgir de l'ombre et frapper à tout moment.

La souffrance, la stupeur et la douleur de l'enfant (sans parler de l'odieuse mutilation que cette jeune âme a du subir) ont touché Vlad en plein cœur. Il ne pouvait plus rester insensible face à une telle détresse. Il ne pourrait plus laisser une si jeune et innocente âme souffrir et devenir un martyr comme ce fut le cas de son père de substitution, le forgeron - maître d'armes Borum.

Vlad avait une bonne intuition vis-à -is du mage. Il ne semblait pas être celui qui importunait ce jeune enfant. En cas de coup fourré et de menaces insurmontable, Vlad pensait qu'il pourrait lui venir en aide et trouver en cette personne un allié de taille.

A l'instant où une larme vint perler au coin de l'œil et glissa le long de la joue de la jeune enfant, Vlad fut totalement perturbé par une scène si déchirante. Ses quilles tombèrent une à une. Sa concentration sans faille était ébranlée face à la détresse de cette enfant. C'est alors que Vlad décida de s'adresser à la foule et de mettre un terme au spectacle.

"Je vous prie de m'excuser pour cette ultime bévue... L'erreur est humaine. J'espère que vous avez pu passer un agréable moment en ma compagnie et j'espère avoir la chance de vous revoir bientôt sur cette place du marché ou peut être sous d'autres cieux. Merci de votre générosité."    


C'est alors que Vlad fut interpellé, après quelques applaudissement de la foule, par de jeunes enfants. Des garçons. Ils avaient l'air de vouloir en découdre... La foule commençait déjà à se disperser. Seuls Vlad, le mage et la jeune fille ainsi que trois garçons demeurent au milieu de la place.

Les enfants s'adressèrent à Vlad et ne se privèrent pas de le ridiculiser...:
"Un jongleur qui sait même pas jongler ! Quelle honte !"
"Lamentable ce type, quel escroc ! Je crois qu'on devrait lui donner une belle leçon. On pourra ensuite faire main basse sur les quelques pièces que ces imbéciles du village lui ont donné par charité et aveuglement. Je crois qu'ils avaient trop pitié de lui... Vise un peu sa dégaine et son accoutrement..."


Le troisième larron fit signe aux deux autres et pointa du doigt la présence de la jeune enfant qu'ils avaient tant importuné ces derniers temps. Cette jeune fille qu'ils abusaient et dont ils se servaient comme souffre douleur avait été apeurée et observait leurs moindres faits et gestes pendant la représentation de Vlad. Le jongleur vengeur venait maintenant de comprendre pourquoi l'enfant jetait tant de regards dans la foule...

L'un des garçons, tout en regardant la jeune enfant avec des yeux lubriques, dit à ses camarades:
"On pourra même se payer du bon temps après avoir massacré cet escroc de jongleur... ah ah !"

Le sang de Vlad ne fit qu'un tour en voyant la perversité et tant de méchanceté. Le jeune âge des agresseurs ne calma pas la colère et l'indignation de Vlad... Le jongleur adressa un regard envers la jeune fillette et en direction du mage il prononça ces paroles:
"Si jamais ces monstres en culottes courtes venaient à me saigner par leur ruse sournoise ou un arsenal caché protège cet enfant comme tu tiens à la prunelle de tes yeux... Cette jeune fille a suffisamment souffert."


Puis il se tourna vers les trois horribles diablotins de gamins et les menaça, emporté par une colère sourde et soudaine face à cette loi du plus fort sans pitié et l'agression envers une jeune enfant, figure de l'innocence même et dont la main mutilée témoigne de la barbarie du monde :
"L'heure de la rétribution a sonné. Préparez-vous à subir le courroux de Vlad Astaroth gamins !"

Vlad se projeta en avant vers le gamin au regard lubrique ayant pointé du doigt la jeune fille après avoir sorti de l'une de ses bottes un coutelas assez fin.


Nathanael Utan


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[ Sorry pour la réponse, j'attendais le Narrateur, et vu qu'il est pas mal pris il m'a dit d'y aller ! :3 ]

Le mage fut époustouflé de la rapidité et l'apparente facilité avec lesquelles le jongleur effectuait ses tours. Néanmoins, pour avoir été l'élève d'un artiste, il savait les heures de travail et de pratique qui se cachaient derrière cette belle illusion. Il n'en fut que plus impressionné. La jeune fille près de lui n'avait cependant pas l'air d'en profiter autant que lui, et il la vit jeter des regards alentours. Mais il remarqua que le jongleur l'avait vu aussi. Les autres expressions qui passèrent sur le visage de l’artiste l’étonnèrent, et lorsqu’il laissa tomber les quilles sans raison apparente pour toute autre personne que lui, le mage eut un instant de surprise.

Les gens commencèrent à s’éloigner, mais Nathanael resta. Il avait déjà promis à la petite fille de l’aider, et voir que ses agresseurs étaient toujours là lui donna raison. De plus, il voulait donner une pièce au jongleur, mais il ne put commencer son geste.


"Un jongleur qui sait même pas jongler ! Quelle honte !"
"Lamentable ce type, quel escroc ! Je crois qu'on devrait lui donner une belle leçon. On pourra ensuite faire main basse sur les quelques pièces que ces imbéciles du village lui ont donné par charité et aveuglement. Je crois qu'ils avaient trop pitié de lui... Vise un peu sa dégaine et son accoutrement..."
"On pourra même se payer du bon temps après avoir massacré cet escroc de jongleur... ah ah !"

Le mage fut devancé par le jongleur, qui se montra plus honorable que le jeune noble ne l’aurait cru. Il fit de la protection de la fillette sa priorité plus que la sienne.

"Si jamais ces monstres en culottes courtes venaient à me saigner par leur ruse sournoise ou un arsenal caché protège cet enfant comme tu tiens à la prunelle de tes yeux... Cette jeune fille a suffisamment souffert."

Le Sheikah hocha la tête, et se baissa à hauteur de la fillette.

« Vois-tu, nous sommes deux à faire en sorte de te protéger. Tu ne risques plus rien maintenant, mais éloignons-nous pendant que ces garnements prennent une correction. »

Nathanael n’était pas homme à se battre, aussi il prit la jeune fille par sa main non mutilée et l’éloigna du combat qui commençait. Le mage entendit alors un choc, et la petite fille poussa un cri de joie. Il se retourna rapidement, constatant que le jongleur semblait avoir l’avantage. Néanmoins il ne compta que deux garçons…

« Attention ! » cria la petite, affolée.

Le troisième gamin manqua de leur tomber dessus, ayant profité de leur petite allure pour grimper sur un muret et sauter jusqu’à eux. Il atterrit en face de la mutilée, tenant de l’arracher par le bras.

"Toi, tu viens avec moi." Il sortit ensuite une petite lame qu’il mit sous le nez du noble. "Vous feriez mieux de la laisser partir messire, qu’il n’arrive rien à votre tête !" pesta-t-il.

S’en était trop pour le mage. Il attrapa la fillette, la glissa sous son bras et d’un mouvement, les fit s’enfoncer dans le sol dans une lumière sombre. Le gamin resta un moment estomaqué, puis les vit réapparaitre quelques mètres plus loin, sur un toit en hauteur.


« Le gentil jongleur est en danger ! » prévint la fillette.

Nathanael reporta alors son attention sur le combat, se rendant compte que les racailles ne manquaient pas de ressources. Voyant qu’il ne pouvait les atteindre, le garnement à leur pied avait rejoint ses camarades pour s’occuper du jongleur. Ils l’encerclaient, aussi le mage intervint. Pour ne pas perturber l’artiste, il se contenta de paralyser le plus trapu des enfants. Est-ce que cela suffirait ?


Vlad Astaroth


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L’esprit de Vlad bouillonnait. Cet être cherchant à attendrir les enfants et embellir leur journée avec ses tours, qui était si calme il y a quelques instants à peine avant la provocation des trois garnements, ne contrôlait plus totalement ces gestes. Le désir de vengeance, la rage, la colère et une frénésie s’emparaient de lui le poussant vers un accès de violence qui risquait de coûter cher à ses trois infâmes gamins.

Le temps de se projeter sur le premier jeune garçon qui l’avait menacé, Vlad fut rassuré de voir que le mage présent dans la foule lors de la représentation s’était rapproché de la jeune enfant malmenée, afin de la protéger et de l’éloigner de la menace de ce trio infernal et de la zone de combat.

"L'heure de la rétribution a sonné. Préparez-vous à subir le courroux de Vlad Astaroth gamins !"

Vlad se projeta en avant vers le gamin au regard lubrique ayant pointé du doigt la jeune fille. Le jeune jongleur avait toujours dans sa botte un coutelas assez fin pour se défendre lors de ses expéditions solitaires. En un instant, il l’avait extirpé de sa cache intérieure de sa botte de cuir et avançait à vive allure en direction de l’enfant.

Les trois garnements ne s’attendaient pas à ce que ce saltimbanque qu’ils avaient tant ridiculisé, une proie facile pour un quolibet et une humiliation de plus, montre un visage si menaçant et se rebiffe avec tant de vélocité.

Le premier enfant tenta d’éviter la charge de Vlad armé de son poignard, en essayant de se baisser et en se courbant du mieux qu’il pouvait afin d’éviter ce poing mortel. Il ne sentit presque rien lorsque cette lame pénétra dans la chair de sa jambe gauche, un peu au dessus du genou. Mais lorsque le jongleur ressortit la lame, à mesure que l’effusion de sang devint visible, une douleur lancinante saisit le garçonnet. Cette charge de Vlad lui permit d’asséner un premier coup et de blesser les agresseurs de la jeune fille et sous ses yeux, alors qu’elle était sous la protection du mage. Elle poussa alors un cri de joie en découvrant ses immondes agresseurs ainsi maltraités, eux qui avaient emporté à jamais son innocence et sa part d’enfance par l’acte odieux et les brimades sadiques qu’ils avaient lâchement et honteusement perpétrés à son encontre. Grâce à ces deux nouveaux anges gardiens rencontrés par miracle sur cette place du marché en la personne du mage et du jongleur, la jeune fille voyait enfin le bras armé de la justice triompher et avait le sentiment d’assister à sa vengeance. Il était temps pour ces odieux monstres de payer et de rendre des comptes face à l’ignominie de leurs actes.      

Dans sa soif de vengeance envers Borum projetée ici dans la défense de cette jeune fille mutilée, Vlad a été quelque peu aveuglé. Après avoir poignardé le jeune garçon à la jambe, il était prêt à bondir sur ses deux autres opposants mais il n’en comptait plus qu’un. Vlad pouvait lire des sentiments mêlés dans le regard du deuxième enfant : de la crainte et de la méfiance malgré une farouche volonté d’en découdre. L’un d’entre eux avait réussi à s’éclipser.

C’est alors que Vlad découvrit avec surprise que le troisième larron était en train de s’en prendre au mage et à la fillette. Vlad resta estomaqué devant les talents et la démonstration des pouvoirs impressionnants de ce mage. Par un tour diablement plus complexe que le simple tournoiement des quilles de Vlad, il vit le mage disparaître avec l’enfant dans un nuage de fumée sombre avant de les revoir une fraction de secondes après bien plus loin et clairement hors de danger. La magie avait toujours fasciné et impressionné Vlad. Le jongleur mesura la chance qu’il venait d’avoir de rencontrer de la sorte un mage aussi talentueux et de découvrir que d’une certaine manière il était de son côté en protégeant cette pauvre enfant.

Dépité par le sortilège, le troisième garçon regagna ses camarades et ils encerclaient à présent Vlad même si l’un d’entre eux était blessé à la jambe. Le jongleur avait en effet esquissé un mouvement d’esquive après avoir porté son coup à l’enfant. Il n’a pas souhaité l’achever tout de suite alors qu’il en avait la possibilité par exemple avec un coup en plein cœur. Vlad a souhaité ainsi tester la capacité de réaction des garnements afin de découvrir leur habileté et leur ruse éventuelle au combat.  

Alors que Vlad s’apprêtait à subir les assauts de ces trois assaillants en représailles de sa première attaque et de son agression, le mage vint encore en aide à Vlad. Il utilisa un nouveau sort qui immobilisa l’un des jeunes assaillants de Vlad qui semblait être le plus téméraire des trois.

Surpris une nouvelle fois par cette situation inattendue, les deux autres jeunes, dont celui que Vlad avait blessé à la jambe quelques instants plus tôt, restaient médusés et se tournèrent vers le mage en lui jetant un regard de haine et de dégoût. Vlad en profita pour se jeter à nouveau dans une attaque de mêlée et parvint jusqu’au jeune enfant.

Vlad poussa alors un cri et s’adressa à la jeune fille au loin :
‘‘Aaaaaaahhhhhh ! Voici ta vengeance fillette !’’

Vlad, dans un accès de fureur et en repensant à son mentor Borum lâchement assassiné, tordit le cou du garçon infernal paralysé par le sort d'immobilisation sous les yeux du mage et de la fillette. Au bruit du craquement des os du cou de l’enfant qui faisait froid dans le dos, ses deux camarades d’infortune se retournèrent et découvrir l’horreur ! Le corps sans vie de leur ami reposait au sol… Il avait subi le courroux de Vlad.

En larmes, le garçon blessé lança de toute ses forces une dague qu’il venait de sortir à l’arrière de son pantalon. Elle fut propulsée à une telle vitesse que Vlad ne put l’éviter et la prit en pleine épaule droite. La douleur était vive. Le jongleur dut mettre un genou à terre.

Les deux gamins profitèrent de cet instant pour s’éclipser. Ils réussirent à grimper sur un cheval qui était à quelques mètres de là pendant que Vlad s’occupait de sa plaie et tâchait de retirer la dague de l’enfant en réponse au meurtre de son camarade. Les deux enfants réussirent à grimper tant bien que mal sur le cheval et s’éloignèrent de la place du marché.

Vlad impuissant regardait le mage et la fillette au loin, tout en réalisant la gravité de son geste face au garnement.


Nathanael Utan


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(vide)

Tout alla très vite une fois l'enfant immobilisé. Le mage ne prêta pas attention aux regards qu'on lui lança, mais ne perdit rien de l'action qui se déroula à leurs pieds. Le jongleur fondit comme une flèche sur le petit groupe, et s'empara de celui qui ne pouvait pas bouger. Le noble ne vit rien venir, et il pensa que le jongleur non plus. Dans un cri, il enleva la vie du garçon, et un horrible craquement retentit. S'il arracha des frissons de dégoût au mage, la fillette poussa un cri qui exprimait toute la joie qu'elle avait à voir un de ses agresseurs subir le retour de ses mauvaises actions. Les deux autres garnements n'en perdirent par leur ruse car l'un d'eux blessa le jongleur avant qu'ils ne fuient.

La foule, qui avait déserté la place pendant le combat, commença à revenir bien trop vite. Nathanael descendit du toit sans l’usage de magie, peu désireux d’attirer l’attention. Il porta la fillette, et ils s’approchèrent de Vlad. Les murmures fusaient déjà à la vue du corps sans vie de l’enfant. Le noble savait que les gardes seraient bientôt là, et que le temps leur manquait. Il prit la main de la jeune fille pour poser la seconde sur le bras du jongleur.


« Vous devez fuir Messire, la garde sera bientôt là. » souffla-t-il.

Il se surprit lui-même de son geste, d’habitude peu enclin à encourage ou du moins à ignorer les gestes de violence. Mais la situation était particulière, et il ne pouvait nier les intentions louables qui avaient d’abord animées l’artiste dans ce combat. Il ne l’avait pas fait pour rétablir son honneur suite à l’injure des garnements, mais bien pour sauver la fillette. Il mit son bras sous l’aisselle du jongleur, et l’aida à se relever. Il savait qu’il profitait encore d’un certain anonymat, n’aillant que peu quitté le château jusqu’à aujourd’hui. Il fallait en profiter.

« Cet assassin sera trainé devant la justice ! » scanda-t-il aussi fort qu’il le pouvait, malgré sa voix peu sûre. Il fallait convaincre la foule.

Car même si les trois garnements étaient de la pire espèce, ils restaient des enfants, et le peuple crierait vengeance. Il n’avait pas vu la détresse de la fillette, et ne chercherait pas à la comprendre.
Sans plus attendre, le noble dirigea sa petite troupe vers le chemin du château, comme s’il emmenait réellement Vlad devant les gardes. La petite vociférait et pleurait, ne comprenant pas le manège du mage. Elle voulait seulement qu’on laisse tranquille celui qui l’avait débarrassé de l’un de ces pires cauchemars. Nathanael ne lui dit rien pour la rassurer, car dans son innocence elle ne rajoutait que plus de crédit à leur petite pièce.

Arrivé dans l’enceinte propre au château, le mage força la petite troupe à se diriger vers un petit renfoncement qu’il connaissait bien. S’il n’était pas souvent sorti en ville, il avait profité de cet espace verdoyant pour y faire de nombreuses promenades. Et il avait pu y détecter des lieux intéressants. Il intima à la jeune fille de se taire, et posa son regard semi aveugle sur le jongleur.


« Je.. Je sais que vous n’avez pas voulu mal faire Messire. Mais la garde ne l’entendra pas comme ça. » Il rajusta le morceau de verre à son œil. « Si vous me laissez faire, je peux soigner cette plaie. Mais vous devez me promettre de ne jamais revenir ici à découvert. »

En effet, avec leur scène, le mage jouait sa place. Si jamais on découvrait plus tard qui il était et ce qu’il avait fait –laisser fuir un assassin-, il n’osait pas imaginer ce qui lui arriverait. Mais son cœur lui dictait la bonne décision.

« Je tâcherais de m’occuper des deux qui restent, pour qu’il la laisse tranquille. Je ferais en sorte de la mettre à l’abri du monde cruel de la rue. Ne vous inquiétez pas pour ça, je vous donne ma parole. »

Il tendit la main vers le jongleur, en signe de sa promesse. La petite fille avait séché ses larmes, et s’était blottie dans les bras du bras armé de sa justice, en la personne de l’artiste.


Vlad Astaroth


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Vlad contenait sa rage et sa soif de vengeance du mieux qu’il le pouvait. La blessure infligée par l’un des enfants était vive. Impuissant, la bave aux lèvres, il contemplait avec malheur la fuite des garnements au loin. De rage et épuisé après son engagement et la décharge d’adrénaline qu’il avait subie lors du combat, il tapa son poing sur le sol. A la vue du corps sans vie du garçon, Vlad redescendit très vite sur terre.

Face à une foule compacte qui découvrit avec horreur le corps du garnement, le mage Nathanael trouva un stratagème afin d’éloigner Vlad d'un lynchage probable en place publique ou d'une arrestation par la garde.

Totalement harassé, Vlad se laissa porter par le mage. Vlad ne comprenait pas bien ce que ce dernier manigançait. Vlad se sentait empli d’un sentiment de bonheur et d’une grande satisfaction en voyant le visage de la jeune fille qui semblait enfin épanouie. Le sourire qu’elle esquissait laissait présager qu’elle avait repris goût à la vie en voyant le bien triompher. Entourée par ses deux anges gardiens dans une épopée, elle avait l’impression qu’un monde nouveau s’ouvrait pour elle, qu’une nouvelle vie, qu’un avenir était envisageable.

Une fois arrivé dans l’enceinte du château, Vlad fut impressionné par les actes et le dévouement du mage. Les mots de ce dernier rassuraient le jongleur. A l’abri des gardes et des passages de la foule, la douleur de Vlad fut atténuée grâce aux soins prodigués par l’homme au monocle.

Vlad fit ses adieux au mage et à la jeune fille auprès de laquelle il s’agenouilla :
« Je dois dorénavant vous quitter. Il est temps pour moi de poursuivre ma quête. Je ne veux plus être un fardeau pour vous. Je suis heureux d’avoir pu te défendre jeune enfant. Tâche de t’éloigner de tels monstres et brigands comme ces odieux gamins. Des hommes de la trempe du mage ne sont pas légion ces temps-ci. La lâcheté, la couardise et la loi du plus fort semblent prévaloir. J’ai tenté de rétablir la balance. Même si tu as dû trouver que j’étais allé un peu loin, je n’arrivais pas à déceler la moindre lueur d’humanité dans les yeux de ce trio infernal. Sois très prudente à l’avenir. Tu as déjà payé un lourd tribut à travers ta mutilation au bras… Sèche tes larmes et ne pense plus à tout cela. Un avenir meilleur t’attend. Et peut-être que le destin te mettra un jour sur le chemin de la princesse ou le légendaire et valeureux Link. Qui sait ? Je te laisse entre de bonnes mains. »

Vlad se releva et s’adressa à Nathanael Utan :
« Je te serai à jamais reconnaissant. Tes actes de bravoure au combat ont démontré ton grand courage et ton attachement à la défense de cette jeune âme en détresse.
Sans ton aide précieuse, je pense que ces gosses infâmes seraient parvenus à leur fin et auraient pris le dessus sur moi.
Je ne sais comment qualifier ton stratagème final pour nous extraire sain et sauf d’une foule ayant assisté au déferlement de violence dont j’ai fait preuve afin de venger la jeune fille qui est maintenant à nos côtés. Je tâcherai de ne pas faire de vague et de rester discret afin de ne pas te porter préjudice. Je te souhaite le meilleur et peut-être nous reverrons nous plus tôt que nous ne puissions l’imaginer. »


Après ces quelques mots avec le mage et des adieux déchirants avec la jeune fille, Vlad s’éloigna et quitta ses deux compères d’infortune avec le cœur lourd. Il commençait à s’être attaché à la frimousse de la fillette. Il avait été également impressionné par l’implication du mage et par son soutien lors de moments critiques et si dangereux face à trois adversaires imprévisibles et prêts à tout.    

Alors que le jongleur se remettait tout juste de sa blessure grâce aux soins prodigués par Nathanael et à ses pouvoirs de guérison, le cœur et l’âme de Vlad saignaient toujours. La vision du sang lui remémorait le corps sans vie de Borum.

Il était temps pour Vlad de continuer sa longue marche et de tenter d’en savoir plus sur les commanditaires de l’assassinat de son père de substitution. La vérité finira bien par triompher un jour.

Mais le jongleur aurait dû être sur ses gardes. Il n’était pas totalement remis de son affrontement, sa blessure était encore fraîche malgré les soins de Nathanael. A mesure qu’il avançait à pas de loup, tout en se faufilant dans les allées et en se collant aux coins des murs afin de guetter une éventuelle surveillance au sein du palais, Vlad avait bien conscience de la gravité de son geste et savait grâce au mage qu’il allait devoir se grimer ou trouver un moyen de changer d’apparence afin de ne pas fausser les plans élaborés par Nathanael. Le jongleur cherchait à tout prix à éviter d’attirer l’attention des gardes en faction près des points stratégiques du château ou ceux qui effectuaient leurs rondes.

Accablé de fatigue, Vlad fut contraint de stopper sa progression derrière un muret. Après s’être épongé le front et avoir inspecté  sa plaie, son sang se glaça. A quelques mètres de là, de l’autre côté du muret ou le saltimbanque s’était positionné pour reprendre des forces avant de s’éloigner, deux gardes apparurent et stationnèrent près d’une porte qui donnait sûrement sur l’intérieur du château.  

Face à une telle pression et une si grande dose de stress et d’adrénaline, les tempes du jongleur commençaient à lui faire mal. Plusieurs choix s’offraient à lui. Attendre patiemment, tenter un mouvement d’esquive, se concentrer sur la conversation de deux gardes maintenant en faction.

Mais malheureusement, tout portait à croire que la chance avait délaissé Vlad, depuis qu’il s’était éloigné de la fillette et du mage, ce tandem improbable, alliance en apparence de la carpe et du lapin, qui avait pourtant su redonner un sens et une certaine noblesse à l’existence de Vlad lors de cet affrontement avec les trois agresseurs de la jeune fille. Comme si la simple présence des gardes ne suffisait pas, Vlad, indisposé par sa position accroupie, en bougeant son pied  et sa jambe gauche qui commençaient à être gagnés par des fourmis, fit valdinguer un caillou.

L’un des gardes remarqua ce bruit. Il réagit tout de suite. Il avait bien l’impression d’être face à une menace suspecte, peut être quelqu’un tapi dans l’ombre souhaitant attenter à la vie de la princesse…  
« Qui est là ? Montrez-vous ? »

Le garde voulait en avoir le cœur net, il commença à patrouiller en direction du bruit après avoir été rappelé à l’ordre par l’autre garde en maugréant.


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