Errance dans les ténèbres

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Eckard Falskord


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Eckard et Darunia avaient quitté la belle et grande Citadelle d'Hylia depuis maintenant une poignée de jours ; au moins autant que le nombre de doigts prorogeant une poignée de main. Le temps s'était bien adouci depuis la venue du Nordique au pays : arrivé avec le départ d'un hiver frigorifiant, et maintenant, le printemps avait touché à sa fin pour voir fleurir la face jaune du soleil. Le barbu se délectait des rayons brûlants comme de la malepeste. Autant la saison précédente lui paraissait étrangement agréable et douce, mais l'été, il ne le supportait que trop difficilement. N'ayant connu que la morsure sournoise de la saison froide sur les terres oubliées de Fröstvalland, cela n'était guère étonnant. Jamais connu chaleur pareille, par la peste ! Ni par le feu de feue ma femme, ni par le feu de l'âtre, guigne que cette foutue saison de feu ! Il allait lui falloir un sacré temps d'adaptation pour supporter une chaleur décuplée par toutes les fourrures qu'il portait sur lui, n'osant que peu s'en délester de peur de se retrouver plus tard pris dans la tenaille glacée de l'hiver. Et puis il n'avait pas d'argent pour acheter quoi que ce soit, ni de maison ou de coffre pour y ranger des affaires. Les temps sont durs. Ils sont putain durs, renchérit-il une millième fois.

La nuit venait de tomber rapidement, et tard. Plus il fait chaud, plus la lune est pressée de se lever, mais elle prend son temps, avait-il un jour expliqué à sa fille Olivia qui n'avait pas bien compris ses paroles. Les étoiles apparaissaient petit à petit, infimes points lumineux dans l'obscurité nocturne. Le hululement d'une chouette retentissait dans le lointain, à moins qu'il ne soit en fait très proche ? Le chasseur ne percevait que des échos de "hou hou" dispersés d'arbres en arbres.  Une centaine, un millier de chouettes ? L'une d'entre elles était perchée sur la branche basse d'un vilebrequin rachitique, un bouleau semblait-il. Eckard fit signe de la main à Darunia de cesser sa marche puis mis l'index de cette même main sur la bouche afin de lui faire comprendre que ses pas faisaient un bruit d'enfer, même sur un sol meuble et herbeux comme celui de la plaine. L'homme continua son avancée prudemment tandis que ses esgourdes percevaient comme un grognement mécontent de goron ; il prit son arc et se saisit précautionneusement d'une flèche du bout des doigts dans le carquois pendant en bandoulière à son dos. Le Nordique, toujours dans le plus grand silence, encocha, banda, visa un instant la forme sombre se détachant sur la branche morte et tira. La flèche siffla et fila à toute vitesse, et vint se ficher dans la branche sur laquelle se tenait l'oiseau. Celui-ci, effrayé, s'envola en poussant un hululement de colère. Le barbu jura également.
« Bordel de... ! » Même un chasseur pouvait rater sa cible en pleine nuit.

Les compagnons se rendirent alors compte que de lourds nuages obstruaient la lumière des étoiles, on n'en voyait presque plus une, de même que la lune gibbeuse, qui dans quelque jours se noircira pour devenir une nouvelle lune. La chasse allait se compliquer. L'homme et le goron continuèrent leur marche interminable sans plus de lumière que la torche dans la main de l'homme-montagne et celle des lucioles qui vaquaient çà et là. Ils avaient croisé d'autre voyageurs, une famille dans une charrue conduite par deux bœufs ; un petit garçon regardait ces insectes luminescents et demandait à sa mère s'il s'agissait là d'étoiles tombées du ciel. La remarque fit sourire Eckard, bien que ce dernier se posât la même question, n'ayant jamais vu ces bestioles dans son pays natal. Il avait décidé de les appeler "insectes-étoiles".
De la lumière surgit au loin comme un point enflammé se rapprochant rapidement à mesure que les deux compagnons rejoignaient le Village Cocorico -qui était encore bien loin d'après les dires du goron- et la montagne, leur destination. Errer dans les ténèbres avait finit par fatiguer grandement le marcheur, sans compter cet échec cuisant contre la chouette ; il l'aurait volontiers rôtie avec quelques oignons pour accompagner. Cette pensée lui procura une faim de loup. Peut-être y avait-il de bonnes choses à manger dans le hameau dont les toits de chaume et de paille se dessinaient progressivement dans les méandres de la nuit.

Une fois arrivé au seuil du petit village ne comportant qu'une vingtaine d'habitations tout au plus, le barbu se mit à analyser les lieux. Une auberge, ce serait une aubaine, se dit-il. De la pitance et un toit pour le reste de la nuit ! Toutefois, il se rappela que le voyage devrait continuer de se faire de nuit et que tous deux allaient devoir attendre le lever du jour pour se reposer enfin. Il émit un grognement et ne pensa plus qu'à bouffer. Une simple pause ne serait pas de refus, après ces cinq heures de marche.
Eckard s'arrêta alors devant une enseigne où filtrait de la lumière chancelante par les fenêtres. Devant la maison se trouvait un large four ainsi qu'une meule à aiguiser. Ses yeux s'illuminèrent alors autant que les insectes-étoiles et il en oublia les hurlements rageurs de son estomac. Il leva les yeux et discerna un écriteau accroché un peu plus haut où se discernait en lettres découpées dans le bois le nom "Dalbarde". Le Nordique frappa alors trois coups à la porte de la forge.


Alwyn Dalbarde


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La journée était passée à une vitesse folle, comme souvent. Dès son réveil, au lever du soleil, alors que les premiers rayons de celui-ci pénétraient dans la pièce et venaient déranger ses songes, Alwyn n'avait le temps que de se préparer et de manger un morceau avant de commencer sa journée. Comme à son habitude, il aidait le village dans ses quelques tâches et labeurs quotidiennes, comme les récoltes, la distribution du lait, ou encore les petites choses à réparer telles que les enseignes cassées, etc. Plus tard, comme Jaroch était de voyage, il reprenait totalement les reines de la forge dès lors que ses services n'étaient plus requis.
Il savait parfaitement que ce rythme ne ferait plus parti de sa vie très longtemps puisqu'il avait déjà quelques projets pour la suite qui lui tenaient à cœur.
En effet, sa soif de connaissances le poussait en dehors de son village où il n'y avait que les aventures et le savoir de son père pour le sustenter.

L'astre lumineux qui surplombait le ciel devait être quasiment à la verticale lorsque le métis rentra à la forge. Il se fit cuir un bon morceau de viande avec quelques légumes qu'on lui avait gentiment offert, en échange de son aide. Il s'installa sur le terrasse, mangeant calmement tout en lisant un livre que Jaroch lui avait donné, il y a peu. Impossible de savoir d'où ce manuscrit pouvait provenir, le forgeron l'avait simplement acheté à un vendeur ambulant lors de son dernier voyage du côté du lac.


"Angol Sû..." prononça-t-il d'une voix énigmatique. "C'est un titre original."

Il contempla longuement le livre, écrit dans une langue inconnue, qui contenait plusieurs symboles, dessins et autres bizarreries. Une chose était certaine, il allait passer du temps sur ce livre et il allait adorer ça !

Plus tard dans la journée, il eut quelques clients, notamment un voyageur et deux paysans d'un village voisin. Le premier voulait réparer une de ses jambière qu'il avait fracturé en chutant de son cheval, lors d'une perte de contrôle. Les deux autres voulaient, tous deux des fers pour leurs bêtes. Un travail qui prenait quelques heures en tout et pour tout, mais qui ne gênait pas du tout Alwyn, puisque pour lui ces tâches étaient quotidiennes et plutôt rébarbatives.

La journée passa calmement ensuite, les derniers rayons du soleil flirtaient avec les toitures et l'horizon, pour bientôt disparaître et laisser place à la lumière blanche d'un tout autre astre qui perla, haut dans le ciel, partiellement caché par une couche de nuages menaçants. Alwyn n'attendait pas le retour de son père avant deux ou trois jours alors il se permettait quelques fantaisies comme jouer un peu de musique. Il lui arrivait quelquefois de gratter légèrement les cordes de son instrument afin de produire une mélodie plutôt douce allant, le plus souvent avec son humeur. Il joua très peu ce soir là, préférant s'asseoir et déchiffrer un peu le livre ouvert plus tôt dans la journée. C'est lorsqu'il se leva pour préparer de quoi calmer sa faim, qu'il entendit trois coups à la porte.
"C'est étonnant ça..." déclara-t-il à voix basse, non pas inquiet mais plutôt curieux. Les visites tardives avaient été quasiment inexistantes durant toutes sa vie et ce soir, quelqu'un frappait à la porte. C'est en ouvrant celle-ci qu'il comprit que les deux énormes silhouettes qui s'élançaient devant lui n'était pas des gens du coin. Dans la pénombre, il lui fallu quelques secondes pour distinguer la première personne, celle qui devait avoir pris les devants et toquer à la porte. C'était un homme barbu qui semblait plus âgé que lui mais tout de même moins que son père adoptif. Alwyn eut même le temps de se demander pourquoi aucune goûte de sueur ne perlait sur son visage au vue de la quantité de fourrure qu'il portait.

Sa réflexion fût subitement interrompu par l'imposante stature de l'autre personne. Quand il comprit qu'il s'agissait d'un goron, ses pensées tournèrent dans tous les sens. C'était la seconde fois qu'il en rencontrait un dans sa vie et ça ne l'étonnait donc pas plus que ça. En revanche, quand il reconnut la personne qu'il avait en fasse de lui, le roi du peuple Goron, Darunia en personne, il ne pensa plus à rien, il se contenta de se pousser légèrement sur le côté, les invitant à entrer. Tout s'était passé très vite et bien que le visage du métis n'aie montré aucune expression particulière, son esprit bouillonnait de l'intérieur. Rencontrer de telles personnes était, pour le moins, inattendue, surtout à une heure pareille.


"Je vous en prie, donnez-vous la peine d'entrer et installez-vous."

Il les contempla, prenant le temps d'essayer de comprendre ce qu'il se passait. Le barbu devait habiter dans les pays froids. Seul cela pouvait justifier une telle tenue. Qui était-il ? Sa tête ne lui disait absolument rien mais, une aura plutôt bienveillante s'en dégageait. Le fait que ce soit lui qui ait frappé démontrait que malgré l'auberge qui se trouve à quelques pas, il avait vu la forge en premier... Un forgeron ? Pas de jugement hâtif, il était aussi possible qu'ils recherchaient bel et bien une forge en premier lieu et non une auberge...

Ses pensées virevoltaient toujours mais tandis que les secondes passaient, Alwyn regagna son calme intérieur.
"Une visite à cette heure est inattendue. Recherchez-vous quelque chose en particulier ?" déclara-t-il, parcourant du regard ses compagnons de soirée. Le métis n'arrivait toujours pas à comprendre pourquoi Darunia pouvait être ici. L'homme qui l'accompagnait devait aussi être une illustre personne pour côtoyer une haute autorité telle que le chef du peuple Goron.


L'homme-montagne quitta la citadelle d'Hylia avec son camarade barbu, rempli d'espoir. Il proposa un peu plus tôt à ce dernier de l'initier aux techniques de forge du peuple goron, lequel accepta, sembla-t-il, sans sourciller. L'espoir de vaincre l'oppression du Roi Gerudo illuminait les yeux du Goron tels les astres qui parsemaient cette douce nuit d'été.
Darunia avait un plan à exécuter, et il décida de le mener à bien à l'aide de cet étranger qu'il commençait à beaucoup apprécier. Ce chasseur était un homme au parlé cru, à la langue bien pendue et d'une franchise sans pareille, et Darunia appréciait rapidement les gens de cette trempe. Malheureusement, la plupart des hyliens n'étaient pas de ce type, ce qui l'amena à ne plus trop les apprécier et à écarter la montagne de toute forme de commerce et de communication avec l'extérieur. De toute façon, le Mont du Péril et leurs habitants se suffisaient à eux-mêmes, alors pourquoi s'embêter à aller voir là où les ennuis étaient légions ? Mais désormais, la montagne était également devenue une cible, et Darunia ravala enfin sa fierté et son égoïsme après tant d'années d'autarcie pour aider ses voisins et une fois pour toutes faire d'Hyrule un pays en paix.

Ils marchaient sans fin, en direction du fief de Cocorico depuis quelques jours. Ils avaient encore une longue route à parcourir jusqu'aux cavernes de la montagne. Au cours de cette nuit étoilée, les deux voyageurs aperçurent au loin un petit hameau sur le chemin. Une poignée de maisonnettes se trouvaient là, couvertes de chaume et de paille. Les lieux avaient l'odeur caractéristique des champs que Darunia détestait tant et dont il n'avait pas l'habitude. Voilà environ deux semaines qu'il était parti, et les falaises escarpées lui manquaient déjà horriblement. Mais la nostalgie de l'homme-montagne fit rapidement place aux rires chaleureux qu'on lui connaissait bien. Il ne manquait jamais une occasion de se moquer d'Eckard, qui venait tout juste de rater sa cible ; une chouette, qui semblait apparemment être au goût du chasseur.

« Enfin, t'aurais quand même pas mangé cet animal ! lui dit-il tout en reprenant un air sérieux. Je ne connais pas bien vos goûts et le peu de choses que j'ai pu goûter me répugne. Mais il ne me semble pas que ces oiseaux fassent partie de la chaîne alimentaire des humains... »
Darunia était soulagé que l'animal ait pu s'en tirer en vie. D'une part car il n'était pas particulièrement enthousiaste lorsqu'il pensait à la quantité de viande que les humains pouvaient manger, mais pire que tout, l'idée de partager ce repas avec son nouvel ami l'avait encore plus inquiété.

Heureusement, ils s'approchaient petit à petit du hameau et ils espéraient y trouver une auberge pour se restaurer et se reposer ne serait-ce qu'un instant. Alors que le Goron s'enquit de trouver un lieu semblant correspondre à ce qu'ils cherchaient, Eckard s'arrêta d'examiner les environs lorsqu'il aperçut ce qui s'apparentait à une forge.
" Une forge ? Dans un si petit village ? " Le chasseur frappa à la porte de celle-ci, curieux. « Enfin, on n'a pas le temps. On est là pour trouver une auberge, c'est à la montagne qu'on va forger, pas ici. » Mais le barbu ne répondit pas, et frappa à la porte. Quelques lumières chancelaient çà et là par la petite fenêtre, ce qui signifiait que les occupants ne dormaient pas encore. " Et merde. " jura-t-il en chuchotant, passant sa main dans sa barbe comme s'il réfléchissait. Enfin, quelqu'un vint ouvrir la porte.

« Je vous en prie, donnez-vous la peine d'entrer et installez-vous, leur dit-il après quelques instants. Darunia grogna ouvertement tout en montrant son désappointement devant leur "hôte". Ce dernier leur demanda directement ce qu'il cherchait à cette heure si tardive, mais Darunia reprit vite la parole avant qu'Eckard n'aie le temps de sortir un mot.
-Allez l'ami, tu vois bien qu'c'est une forge ici, dit-il en donnant un coup de coude à Eckard. Nous n'sommes que deux simples voyageurs. On cherche une auberge ou quelque chose qui y ressemblerait. Vous en avez une dans le coin ? Et on n'a pas de temps à perdre. »
Darunia restait froid face à leur hôte, même s'il commençait à bouillonner de l'intérieur. Il ne voulait pas perdre une seule seconde de ce précieux temps dont ils manquaient déjà.

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Eckard Falskord


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« Fermes donc ta putain de gueule, le gros. »

La phrase avait surgit instantanément de la bouche d'Eckard et donna lieu à un silence plombant. Ce silence dura, dura et devint très vite extrêmement gênant. Qu'allait penser l'homme sur son seuil ? Quelle allait être la réaction de Darunia ? Le nordique roula des yeux et perdit son regard sur tout et n'importe quoi avant d'éclater d'un rire tonitruant, explosif, qui aurait bien pu faire sursauter un rocher. Visiblement, le chasseur semblait satisfait de l'effet produit. « Ha ha ha ! Fais pas cette tête-là, l'ami ! Je n'en ai pas pour bien longtemps. Le voyageur redirigea son attention sur l'homme qui venait d'ouvrir sa porte. Bien le bonsoir ! Veuillez excuser mon rustre de compagnon. Sa bedaine est aussi grosse que votre maison, il fait peur, mais c'est un adorable chaton quand on le prend dans le sens du poil. Hein, le gros ? À ces mots, l'homme envoya une tape amicale dans le dos de l'homme-montagne et crut bien se briser le poignet. Il grimaça. Aïe... Mh. Messire. Me permettrez-vous que je visite un peu votre lieu de travail ? »

L'homme qui semblait être le propriétaire de la forge venait de refermer la porte et Eckard ne se fit pas prier pour se lancer plus avant vers le centre de la pièce. Ici se trouvait une énorme roue permettant de faire chauffer le four qui se trouvait à l'extérieur. Celle-ci semblait fonctionner avec un système de poids se lâchant en deçà de la roue afin de mettre en marche le four situé au dehors. Une idée ingénieuse qui était du goût de l'autre forgeron, qui n'avait pas exercé depuis de nombreux mois. Depuis qu'il était arrivé sur les terres d'Hyrule.
L'essentiel de la forge se trouvait en réalité à l'extérieur du bâtiment qui, à dire vrai, avait tout d'une simple et honnête résidence. Aux murs, on pouvait voir toutes sortes d'objets métalliques, créations artistiques des artisans de la forge. Parmi ces articles de premier choix figuraient divers ustensiles comme des fers à cheval et autres babioles, mais notamment, on pouvait y voir des armes. Glaives, stylets, bâtardes, couteaux, haches, machettes... la liste était longue. L'endroit rappelait beaucoup la vieille grange que le nordique avait, dans ses jeunes années, réaménagée en forge digne de ce nom. Il régnait ici une chaleur agréable, tout du moins pour le voyageur, qui s'y sentait à l'aise, presque comme chez lui.
D'autres choses trônaient dans la vacillante lueur de la pièce. Quelques fauteuils confortables et une petite bibliothèque bouffie d'ouvrages récents ou anciens contre un mur, en-dessous des belles pièces de métal exposées au mur.
Dès lors, le chasseur n'avait plus aucune pensée pour cette éventuelle excursion dans l'auberge du coin. Son estomac ne le torturait plus comme il y a quelques minutes, et tout son intérêt se dirigeait pour le lieu dans lequel il se trouvait et qui lui rappelait tant de souvenirs. Un frisson le parcourut alors même que son corps était également sujet à ces réminiscences. Une montée de chaleur raviva en lui les flammes de sa propre forge, sûrement la seule chaleur qu'il appréciait encore. L'enclume martelée sous la lame rouge, chauffée à blanc, et le son du métal froid sur le métal brûlant, sur le métal s'échauffant... La vapeur du baquet d'eau embaumant toute la pièce, le charbon pétillant dans le four, et les braises ardentes... La sueur sur son corps dénudé, dégoulinante et le rafraîchissant. Le poids du marteau dans sa main droite, il ne le sentait que trop clairement à présent ; ce n'était que la claque qu'il avait mise au dos de l'homme-de-pierre qui n'avait absolument pas bronché ; il se rendit compte que ce n'était pas un poids mais une douleur dans sa main qui subsistait, celle de la tape, et le manque. Il manquait un marteau dans sa main.
L'homme restait planté là, les yeux braqués sur les créations au mur, fiers trophées d'un artisan probablement fier, de même, pour les avoir ainsi mis en valeur sur cette cloison.
Il fut toutefois tiré de ses rêveries mélancoliques bien contre son gré. Il y avait une fin à tout instant de bonheur, et Eckard ne le savait que trop bien. Le bonheur... se dit-il en son for intérieur. On n'en a conscience qu'une fois qu'on l'a définitivement perdu. Mais il s'en sortirait, il trouverait un moyen de s'en aller d'ici pour rejoindre sa famille qui l'attendait sur les terres glaciales et immortelles de Fröstvalland. Bourgfroid est loin. Tu fantasmes au ressouvenir de ta vie passée, mais te voilà à présent bien loin de chez toi songea-t-il à nouveau, les yeux perdus dans le vague, en direction des étagères du meuble aux livres. Tu avais ta propre forge, de l'argent, ta famille, la plus belle femme et la plus belle fille du pays ; et maintenant tu n'es plus qu'un déserteur sans le sou, un blasphémateur et un assassin. Et tu erres en quête de rédemption ? Fou !
De nouveau, il se tira de lui-même de ses songes devenus torture. C'était ainsi à chaque occasion où il se souvenait de son propre bonheur, celui-là même qui finissait avec la saveur de la cendre dans sa bouche. Réprimant une nouvelle fois la moindre larme et avalant sa salive descendant dans son gosier lentement et difficilement comme un palefroi qui ne souhaitait guère s'avancer, il releva les yeux et sourit au propriétaire de la forge.


« Si je suis ici, c'est pour me renseigner brièvement à propos de vos techniques de travail, simple curiosité... commença-t-il avec hésitation. Je suis forgeron, moi aussi. »


Alwyn Dalbarde


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"Nous n'sommes que deux simples voyageurs. On cherche une auberge ou quelque chose qui y ressemblerait. Vous en avez une dans le coin ? Et on n'a pas de temps à perdre."

Ce qu'il se passait au sein de sa propre maison le dépassait totalement. Le caractère du Roi Goron était bien trempé et il ne voulait, en aucun cas, le contrarier. Cependant, il n'eut pas vraiment le temps de répondre puisqu'instantanément après les remontrances de Darunia... "Fermes donc ta putain de gueule, le gros." gueula le barbu. Ce ton, qui avait l'air d'avoir surpris tout le monde, était à la fois autoritaire et plutôt moralisateur, sans grande méchanceté. Le silence qui suivi l'altercation sembla interminable. Les secondes étaient des minutes où les trois mâles, se regardaient, se demandant probablement qui allait faire le prochain geste ou rompre cet absence totale de sonorité. Durant cette longue pause, Alwyn en vint même à se demander si le gueulard n'avait pas un peu trop bu... Et cette interrogation revînt dans son esprit lorsque ce dernier éclata de rire, un rire rauque qui rappelait un peu celui du peuple Goron d'ailleurs. La complicité des deux personnes qui avaient frappé à sa porte ne faisait aucun doute, ils s'appréciaient et devait donc avoir des points communs.

N'ayant pas pour habitude d'afficher le moindre sentiment sur son visage, l'expression faciale du métis n'avait pas changé depuis l'arrivé des montagnards. Tout se passait en son fort intérieur... Il invita le barbu à visiter la résidence, comme il le souhaitait, d'un geste de la main. Il vint ensuite se poser aux côtés du Grand Frère. Le Colosse l'impressionnait énormément. Il avait lu pas mal de choses sur les Gorons et sur Darunia mais jamais il n'aurait imaginé le rencontrer en personne. C'est dans un léger soupir qu'il se décida à lui répondre :
"L'auberge est miteuse. Je dispose de deux lits à l'étage qui seront bien plus confortables et j'ai aussi assez de nourritures pour rassasier une dizaines de personnes." Il hésita longuement à lui faire savoir qu'il le connaissait, mais il préféra se raviser pour le moment car la pertinence de cette information était évidemment moins importante pour eux, qu'un bon repas revigorant. N'attendant pas de réponse de la part du Roi, il installa trois écuelles à sa table de salon, puis sortit dans le même temps saucissons, terrines et autres charcuteries. À côté de cela, il déposa aussi les quelques légumes, offert plus tôt dans la journée, qu'il n'avait pas mangé ce midi là ainsi qu'un pichet d'eau.

C'est à ce moment que le barbu revînt à lui, comme s'il avait voyagé dans sa conscience en visitant cette forge. Il était même possible qu'il ne ce soit pas aperçu de ce que préparait le basané, sur la table.
"Si je suis ici, c'est pour me renseigner brièvement à propos de vos techniques de travail, simple curiosité..." commença-t-il avec hésitation. "Je suis forgeron, moi aussi." Alwyn avait vu juste... Un autre forgeron. Pour la première fois de la soirée, les invités purent voir un léger sourire se dessiner sur son visage tandis qu'ils disposait des tabourets autour de la table.

"Installez-vous et n'hésitez pas à manger, vous devez avoir très faim. Ainsi, vous ne perdrez pas de temps et nous pourrons discuter." dit-il en prenant place à la tablée. Alwyn était vraiment content d'avoir de la compagnie, surtout une compagnie composée d'un autre forgeron et d'une grande personnalité d'Hyrule. "Cette forge appartient à mon père qui a énormément voyagé dans sa jeunesse, un aventurier quoi." Il fit une petite pause, plutôt fière de ce qu'il allait déclarer ensuite. "La technique que nous utilisons est très particulière car elle rassemble le meilleur des savoir-faire de chaque civilisation de ces terres. Nous utilisons principalement les matériaux indestructibles des Gorons mêlés à leur expertise, par exemple... Mon père a beaucoup appris auprès d'eux. Après ses nombreux voyages, il a gardé ce qu'il trouvait être le meilleur de chaque peuple et a développé son style, qu'il m'a transmis."

Même si sa pudeur tendait à disparaître en présence de ces deux personnes, Alwyn n'avait pas l'habitude de s'ouvrir aux autres et ne parlait, en général, que très peu. Mais là, ces invités étaient vraiment particulier et il était certain qu'il allait passé une bonne soirée.
Il commença à manger sans retenue et espérait que les montagnards en feraient autant.


« Fermes donc ta putain de gueule, le gros, dit sèchement le barbu. S'ensuivit un long silence qui fit rapidement place aux éclats de rire d'Eckard. Ha ha ha ! Fais pas cette tête là, l'ami ! Je n'en ai pas pour bien longtemps, ajouta-t-il.
-Bwahaha ! J'ai bien cru qu't'étais sérieux, vieux ! enchérit le goron à son tour en claquant le dos de son compagnon du plat de la main. Prends ça, p'tit con, marmonna-t-il enfin dans sa barbe. »

Leur hôte les invita à passer un moment dans sa demeure, soulignant que l'unique auberge des environs était, selon ses dires, miteuse. Darunia esquissa un sourire, heureux d'être invité sans avoir à payer quoi que ce soit. Et l'homme avait également su attiser la curiosité de l'homme-montagne ; il disait que son père avait affiné ses techniques de forgeron auprès du peuple goron, remarque qui l'étonna énormément. Par conséquent, il ouvrit grand les yeux et effaça subitement son sourire.

« Étrange cher ami, étrange, lui dit-il, presque en le foudroyant de son regard et de son mécontentement. L'accès à la montagne a été fermé pendant longtemps, presque une décennie. Les peuples humains n'étaient en aucun cas admis dans ma montagne. Nous vivions en autarcie et refusions l'accès à tous les voyageurs qui parvenaient à passer à travers nos filets. Je suis âgé, au moins autant que votre père. Nous les gorons, jouissons d'une grande longévité et restons fidèles à nos principes et traditions. Darunia marqua un temps d'arrêt, lança un regard à ses pieds tout en affichant malgré lui sur son visage une once de tristesse, puis reprit aussitôt. J'ai toujours été égoïste et borné, et si ce n'est plus trop le cas aujourd'hui, dit-il en lançant un regard à son compagnon de voyage, je n'aurai jamais fait don du savoir de mon peuple aux humains que j'ai autrefois tant méprisé. »

Le silence fit de nouveau son apparition. Darunia avait, semblait-il, jeté un froid dans la discussion des deux hommes qui semblait déjà s'apprécier mutuellement. Il remarqua que son effrayant manque de tact joua encore une fois en sa défaveur.

« Bah ! C'est du passé, tout ça. Je regrette amèrement tout ce que j'ai fait les années précédentes. D'ailleurs, je me dis que tu ne dois pas tout comprendre ! Mon p'tit discours a pu t'éclairer, ou peut-être ma barbe et muscles saillants, rajouta-t-il, pointant de ses gros doigts un biceps qu'il contractait avec fierté, tout en souriant. Je suis Darunia, chef de la tribu goron de la montagne de la mort ! M'enfin, t'en fais pas, j'suis pas non plus un illustre noble à qui il faut faire des courbettes, hein. Tiens ! On ne connait pas encore le nom de notre hôte, n'est-ce pas gamin ? lança-t-il à Eckard en lui donnant un petit coup de poing sur l'épaule. »

L'homme-montagne jeta un rapide coup d'oeil à son repas de ce soir : charcuterie, charcuterie et encore de la charcuterie. Il soupira une fois encore, alors qu'il espérait repartir le ventre plein. "Vivement qu'on arrive à la montagne, les humains ne savent décidément pas recevoir un goron..." pensa-t-il.

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Eckard Falskord


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Eckard fut définitivement tiré hors de ses rêveries intempestives lorsque l'homme prononça les quelques mots qui allaient argumenter la raison pour laquelle le nordique allait beaucoup apprécier ce dernier. Nourriture. Rassasier. Dizaine de personnes. Le barbu se sentit alors comme un animal dont les cinq sens étaient également agrémentés d'un sixième : l'instinct de survie. Inutile de préciser qu'il était un énorme amateur de bonne chère ; il suffisait simplement que l'hôte l'invite à sa table et voici presque qu'il se faisait un nouvel ami. C'était tout du moins ce que l'homme tout en fourrures se disait des gens qui se faisaient aussi généreux avec un banal inconnu tel que lui. Le chasseur ne se fit donc pas prier à la suite de l'invitation du rouquin et prit un tabouret sur lequel il s'installa avec envie. Il étira ses deux jambes sous la table, heureux de pouvoir, après tant d'heures de marche, les soulager enfin. Endolories et engourdies par les aléas de la plaine entre trous de taupes indésirables, racines pernicieuses et autres rochers sadiques, ses gambettes se sentaient enfin à l'aise. L'homme du nord se délectait en premier lieu de sa position assise, un repos bien mérité, mais la pause n'allait pas devoir s'éterniser. Il allait falloir reprendre la route dans une heure au plus tard.
Quelques coupelles et planches s'étalaient déjà sur la table, arborant différentes charcuteries de toutes sortes et de toutes provenances. Eckard n'avait pas vraiment eu le temps de se rendre compte du moment où l'homme avait disposé tout cela céans. Il ne se fit pas prier lorsque l'autre les invita, lui et Darunia, à se repaître de tous ces mets succulents. Toutefois le barbu ne mit guère longtemps à se rendre compte de l'air quelque peu dépité de son compagnon de route qui avait toujours eu, depuis qu'il eut fait sa connaissance, du mal à cacher ce qu'il ressentait. Il était de toute évidence clair que l'homme-de-pierre n'avait toujours pas eu de repas à sa convenance depuis plusieurs semaines, voire même plusieurs mois. Le voyageur se saisit d'une planche de bois où trônait un appétissant saucisson qu'il rapprocha de lui avidement. À sa ceinture, au côté gauche, logeait son couteau de chasse dont il se saisit également et entama la découpe de quelques rondelles.
Il but silencieusement les paroles de leur hôte tout autant qu'il buvait l'eau dans son gobelet, piquant de ci, de là, une tranche de ci, une tranche de ça. Lorsque Sieur Dalbarde -car il sembla au nordique que ce fut un nom de famille- évoqua la technique de forge des peuples des quatre horizons sans omettre de préciser particulièrement celle des Gorons, le forgeron de Bourgfroid manqua recracher son eau par le nez. Par chance, il ne le fit oncques. Le chasseur jeta un regard amusé vers l'homme-montagne, se demandant quelle allait être sa répartie. La tournure des choses allait peut-être l'indigner, sûrement allait-il crier au mensonge, à la fabulation ? Ce fut presque cela, car Darunia démentit immédiatement, niant fermement avoir accueilli le moindre hylien au cours de nombreuses années dans son humble village de la montagne. Le voyageur et compagnon de l'imposante masse musculaire et rocheuse le savait déjà et il se demandait toujours ce qu'allait dire le rouquin à ce sujet. À la suite d'une petite démonstration vaniteuse de la corpulence supérieure de Darunia, Eckard prit la parole, émettant son point de vue approximatif.


« M'est avis que votre père ait voyagé au-delà d'Hyrule. Je me trompe ? Certains pays limitrophes pourraient bien contenir quelques tribus Gorons, mh ? »

De toutes évidence, il connaissait la réponse. Cela serait fort étonnant qu'une telle race, aussi ancienne soit-elle, n'existe que sur les terres d'Hyrule. Le coup de poing amical de son compagnon manqua lui démettre l'épaule et peut-être même l'omoplate. Bien plus tard, le barbu découvrira assurément un énorme bleu à cet endroit, comme cela s'était déjà produit après les nombreuses tapes voulues amicales de l'homme-montagne. Il finira par me tuer, ce gros caillou, se dit-il sans lui en vouloir pour autant. La question de ce dernier réveilla une nouvelle fois le chasseur. « Son nom ? Dalbarde, je dirais, si la pancarte à l'extérieur n'est pas un nom hasardeux donné à l'enseigne ou un terme de je ne sais quelle langue. Éclairez-nous à ce sujet ! Le nordique piqua une nouvelle tranche de saucisson du bout de son couteau et l'enfourna dans sa bouche. Tout en effectuant le geste de se servir une nouvelle fois, il porta son regard sur Darunia qui n'avait touché à rien depuis qu'ils étaient tous trois attablés. Alors, le gros, comment ta panse peut-elle être si boursouflée alors que tu ne bouffe rien depuis des jours ? Prends donc un peu de terrine, ne serait-ce que par respect pour notre hôte qui se déleste de sa bonne pitance pour d'horribles rustres comme nous ! Tu feras toujours la grimace, mais défais-toi un peu de ta sale gueule, l'ami ! »
Buvant une nouvelle lampée de flotte qui, mine de rien, lui faisait le plus grand bien, il se dit qu'il valait mieux ne pas tarder à changer de sujet. On n'était pas ici pour tergiverser, bien que cette petite halte dans leur marche se voulut aussi reposante. Il voulait aussi profiter du savoir d'un forgeron comme lui. « Qu'y a-t-il de particulier dans votre technique de forge ? Je comprendrais que vous ne souhaitiez guère délivrer de telles informations à une personne comme moi, un rival, et puis je suis bien mal placé pour vous demander quoi que ce soit, à vous qui nous avez accueilli si généreusement à votre table. À ces mots il jeta un regard attristé à l'intérieur de son gobelet d'eau mais le leva tout de même en remerciement, comme pour porter un toast. Pas bien crédible avec de l'eau, que n'ai-je de l'hydromel à l'intérieur ! Il s'en ficha comme d'une guigne. Aussi, ne répondez pas si vous en jugiez juste, car il serait sûrement malvenu pour vous de transmettre votre art au simple paysan que je suis. »


Alwyn Dalbarde


Inventaire

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(vide)

Les mots du goron le remplirent de doutes... Il ne savait pas grand chose de cette aventure là et il ne s'était jamais posé la question. Il n'y avait jamais eu de questions à se poser surtout et puis le peu qu'il savait lui suffisait. Jaroch n'aimait pas trop en parler... Et il le comprenait !

"Je m'appelle Alwyn... Alwyn Dalbarde. C'est, du moins, le nom que Jaroch m'a donné le jour où il m'a trouvé ! Il soupira en se coupant un morceau de barbac. Une fois le morceau entamé, il poursuivi après quelques secondes de silence. J'ai su qui vous étiez à l'instant où je vous ai vu... Vous ne passez pas vraiment inaperçu. Un léger sourire se dessina sur son visage puis disparu aussitôt. Il laissa s'écouler, à nouveau, quelques secondes. Mon père a énormément voyagé et je connais tous ses voyages par cœur ! Tous, sauf un. Je ne sais pas comment il est parvenu jusqu'à la montagne... Je ne sais même pas s'il s'agissait de votre tribu. Mais ce jour-là, un goron lui a sauvé la vie... Et c'est le jour où sa femme est morte. Je ne sais rien d'autre, si ce n'est que c'est à ce moment-là qu'il a appris son métier d'aujourd'hui. C'est à ce moment-là qu'il a décidé de tout arrêter pour devenir forgeron."

Le visage impassible, Alwyn repensait à la description que Jaroch lui faisait de sa femme. Rousse, cheveux bouclés, yeux claires et pétillants, il aurait aimé la connaître. Mais le métis revînt vite à la réalité, regardant, tour à tour, ses deux invités. Il s'arrêta sur le barbu qui lui avait demandé quelles particularités avait leur technique. C'était une très bonne question mais il lui semblait qu'il serait difficile pour lui d'y répondre étant donné que la technique de son père était la seule qu'il connaissait. Il n'avait pas grand chose pour comparer. "Eh bien... C'est assez compliqué à expliquer mais je ne suis pas forgeron de métier, je ne connais que ce que m'a appris mon père. De ce fait, je ne saurais pas vous expliquer les particularités, si ce n'est le matériel que l'on utilise, comme l'eau des Zoras pour refroidir les lames, où encore le sable des Gerudos dont nous nous servons pour la polissage. les grains sont d'une densité incroyable et offre des propriétés insoupçonnées aux lames et armures. Mise à part ça et ce que j'ai déjà dit plus tôt à propos des matériaux incassables des Gorons, je vais avoir du mal à vous décrire notre technique. À moins que je vous montre, vous devez faire cela depuis bien plus longtemps que moi et vous devriez avoir l’œil pour comprendre nos techniques ! Mais avant toute chose, vous qui parlez de vous comme un simple paysan, vous êtes le seul ici qui n'ai pas encore dévoilé son nom. Vous êtes un forgeron des terres froides du nord, vrai ? lança-t-il avec un sourire."

C'est après un certain temps qu'il remarqua à nouveau, comme l'avait dit le l'homme à la fourrure plus tôt, que Darunia ne mangeait rien. Il y avait pourtant tout ce qu'il fallait et les questions commencèrent à s'enchaîner dans sa trombine tandis qu'il se levait pour débarrasser les quelques planchettes vide de toute viande, dévorée avidement par les deux fabriquant d'armes. C'est en revenant s'asseoir que l'illumination lui traversa l'esprit. Alwyn, certainement à la grande surprise des deux autres, se mit à rire aux éclats, reprenant son souffle quelques dizaines de secondes plus tard. "Désolé de rire sans vous. Un jour, mon père m'a raconté que les gorons ne mangeait que des pierres en tout genre... Et la façon dont il me l'a raconté a fait que je croyais à une blague. Je suis juste en train de me rendre compte que c'est vrai... C'est pour ça que vous ne mangez pas Darunia, n'est-ce pas ? Il marqua un temps d'arrêt dans sa tirade puis parla un tout petit peu plus doucement. Il y a une mine cachée sous un arbre de l'autre côté du hameau... Si ça vous intéresse. Vous pourriez en profiter pour aller manger discrètement pendant que je montre à Eckard notre façon de faire."

Il se leva à nouveau, débarrassant encore une fois les quelques plats vidés de la table puis se baissa pour attraper, dans un coin reculer de la cuisine, une petite bouteille contenant un liquide qui n'était pas de l'eau. "Jaroch m'a dit que s'il y a des invités de marque, il faut toujours bien les recevoir. Il m'a raconté aussi que cet alcool était l'un des plus féroces qu'il ait jamais goûté... Qu'attendons-nous ?"
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[HRP : Je ne suis pas très fier de cette réponse, j'ai l'impression de m'être contenté du strict minimum. Mais je me rattraperai, promis !]


Les pensées de Darunia tournèrent et se retournèrent de plus en plus après l'énigmatique explication d'Alwyn. Il connaissait toutes les histoires de son père sauf celle de la montagne ? Voilà qui semblait bien étrange. Il y avait effectivement plusieurs tribus de Gorons qui arpentaient les falaises du mont de la mort, mais la plus proche est celle de Darunia, et un passage par la place forte de sa tribu est presque obligatoire pour continuer à parcourir la chaîne de montagnes.
Leur hôte leur offrit donc de quoi boire pour réchauffer les deux voyageurs. Mais le Goron, pressé et vexé de ne pouvoir encore une fois rien se mettre sous la dent, se leva tout en posant sa main sur l'épaule d'Alwyn, délicatement afin de ne pas lui broyer la clavicule.


« C'est très gentil de ta part Alwyn, mais nous avons beaucoup de chemin à faire et on ne peut se permettre de boire maintenant. Nous sommes fatigués et affamés, enfin, surtout moi maintenant... marmonna-t-il dans sa longue barbe. On peut pas se permettre de boire, même un tout petit peu. On pourrait très bien se faire attaquer sur la route, et encore plus de nuit. Il se tourna vers Eckard, qui n'avait pas quitté son assiette des yeux. Allez gamin, fini de grailler, on y r'tourne ! »

Darunia attrapa son compagnon par le bras et le traîna dehors sans lui laisser l'occasion de lutter. Et même s'il avait pu, il lui était impossible de rivaliser avec la force colossale d'un Goron. Les deux barbus se dirigèrent à nouveau en direction du mont du Péril. Peut-être en profiteraient-ils cette fois pour faire une halte dans une auberge de Cocorico et pour Darunia l'occasion d'aller chercher des rochers comestibles au pied de la montagne.

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HRP : J'ai clos ce RP histoire de... Le clore, tout simplement. Ça fait bien trop longtemps que ça dure. Pour ceux qui nous lisaient, la suite arrive bientôt !

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