On l'avait appelé Edval. Des années durant. Ou, du moins, était-ce qu'il avait cru. Oui. Mais qui l'appellerait encore ainsi, désormais ? Ni Malon, Ni Talon, Ni même Ingo ne pourrait le reconnaître. Sa mère elle même aurait peur en le voyant.
Edval pendait, au bout de sa chaîne de mailles noires. Un crochet de boucher le laissait tenu par un des derniers firmaments de sa peau, qui autrefois plaisait tant aux voyageuses qui passaient par le Ranch.
Mais il n'avait point souvenir de tout ça. Capturé lors de l'attaque, il avait été un otage, conservé jusqu'à quelques jours auparavant. Il n'aurait su dire combien. Il ne pouvait de toute façon plus parler, sa langue désormais arrachée.
Tout ce dont il se souvenait, c'est qu'il avait été l'objet de plaisir malsain, en cette immonde forteresse. La souffrance. La douleur, la honte. Le désir de mort, l'envie que tout s'arrête. Le désespoir, la haine contre ces prétendus héros incapables d'empêcher son tourment.
Et puis, enfin, la vraie peine. Plus ces petits picotements de femmelette. Il ne se souvenait plus des supplices qu'on lui avait infligé. Juste qu'il criât suffisamment longtemps pour qu'on décide de lui arracher la langue. Il se souvenait aussi de cette chaleur infernale. Qui n'aurait-il supplié pour sentir l'acier mordre sa peau, déchirer ses muscles et boire son sang ? Rien que pour ressentir un instant sa fraîcheur apaisante, en la bouche de ce volcan. Et il avait commencé sa descente en enfer pour de vrai.
Sans que jamais celle-là ne s'arrête. On avait su le maintenir en vie jusqu'à maintenant, même si son état faisait pitié à voir. En fait, il n'était pas plus en vie que ne l'était un Stalfoss, ou un Effroi, réellement.
Il n'avait pas conscience qu'il était en vie, comme il n'avait pas conscience qu'il était vivant. Il n'avait plus que la conscience de la douleur.
La femme passa, sans qu'il l'a vit, les trois hommes s'avancèrent sans qu'il ne les sente. Comment aurait-il pu, de toute façon ? Des mètres au dessus d'eux, l'acier rentrant dans sa chair, le tenant dans un équilibre des plus précaires. Mais ça non plus il ne le savait pas.
Il ne désirait plus que la fin de sa punition. Sa rage elle même contre ceux qui avaient laissé faire ça s'était envolée. Et il avait toujours eu trop peur de ses bourreaux pour éprouver quoique ce soit d'autre.
Sans que ce morceaux de viande agonisant n'en sache la raison, l'acier se mit à chanter. Douce mélodie que le grincement des maillons.
Lugubre. Morbide sonate que celle qui se jouait. Et ce froid là, il pouvait encore le sentir, sans être pour autant rassuré.
Pour la première fois depuis ce qui lui paraissait être des années, il eut peur à nouveau. Et il avait raison.
Les chaînes se balancèrent avec plus de force, il les entendait. Et son crochet lui saignait les omoplates. Din ! Souffrance triste, yeux sec. Inexistants ? Qu'importe. Il ne pouvait plus pleurer.
La Déesse ne resta pas pour autant sourde à son appel : alors que les mouvements des mailles noire se faisaient plus puissants, plus cruels, plus désordonnés, son corps lâcha. La chair se détacha de l'acier, et il sombra.
L'élan lui permit de comprendre plus vite ce qui lui arrivait.
Quelque puisse être l'état dans lequel l'humain se trouve, il est fait de telle manière qu'il s'accroche à la vie. Parasite tenace, il résiste aussi longtemps que faire ce peut. Edval tendit les bras vers l'avant.
Les moignons de mains qu'il avait rencontrèrent la fonte, et tant bien que mal, il s'agrippa, cherchant à survivre. Il ne se doutait pas un seul instant de ce qu'il y avait dans l'énorme cuve de métal comme il ne savait pas le moins du monde que son geste désespéré serait autrement plus lourd de conséquence que ne le serait sa chute.
L'équilibre parfait dans lequel se trouvait le récipient fut brisé par le surplus, et cette espèce d'énorme marmite bascula vers l'arrière, brisant les chaînes qui la maintenait en l'air.
Le métal en fusion eu tôt fait de sortir de sa prison et de brûler vif l'ancien palefrenier qui lâcha prise toujours aussi silencieux. N'était-il pas muet de toute façon ? Son cadavre vint s'écraser juste derrière le petit groupe de Chevaliers, qui venaient de franchir une lourde et massive arche de pierre, vieillie par le temps et la chaleur.
Cette même arche était pourvue d'une herse, et cette herse actionnée par des rouages de fer oxydé, trônant au sommet du monument.
Ils ne résistèrent pas à la cascade de métal liquide et brûlant. Dans un fracas assourdissant, le grillage noir de la herse s'abattit sur le dallage, bloquant tout chemin en sens inverse pour les trois chevaliers.
Pis encore ! La pierre elle même se brisa, et de lourds morceaux s'en détachèrent...
... Alea Jacta Est ...
Trois dés sont jetés pour déterminer la résultante de l'action de ce pauvre palefrenier. Le premier, le D6 (comporte donc six faces), mettras en oeuvre la chute des pierres, et en déterminera les conséquences sur les trois aventuriers. Le deuxième, un D3 (trois faces, cette fois-ci), indiquera l'un des trois couloirs que prendra le premier des individus restants (L'ordre est basé sur votre arrivée dans le RP : 1 pour Light, 2 pour Conan et 3 pour Daych.). Le dernier, un D2 déterminera la porte qu'empruntera le deuxième survivant, et s'il y a un troisième survivant, il sera contraint de prendre la porte restante.
D6 :
Si le résultat est 1 :
Light est violemment percuté par un pan de l'arche, qui le jette au sol. Trop surpris pour l'avoir vu venir, il perd la Broyeuse, et est assommé par la masse de pierre. Impossibilité de continuer plus avant pour lui.
Si le résultat est 2 :
Conan est violemment percuté par un pan de l'arche, qui le jette au sol. Trop surpris pour l'avoir vu venir, il perd son épée, et est assommée par la masse de pierre. Impossibilité de continuer plus avant pour lui.
Si le résultat est 3 :
Daych est violemment percuté par un pan de l'arche, qui le jette au sol. Trop surpris pour l'avoir vu venir, il perd Kabu Tsuchi, et est assommée par la masse de pierre. Impossibilité de continuer plus avant pour lui.
Si le résultat est 4 ou plus :
Vifs et prestes, les chevaliers bondissent en arrière, s'éloignant sensiblement des débris de pierre qui tombent. Aucun d'eux n'est touché, et tous continuent l'assaut contre Giulia.
D3 :
(Note : Le D3 dépend du D6. Ainsi, si le résultat du D6 a été 1, le D3 concerne Conan. Dans tous les autres cas, il concerne Light.)
Si le résultat est 1 :
Le concerné s'engouffre dans le couloir de gauche, menant à la porte de gauche, derrière laquelle se trouve un Lizalfoss (joué par le Narrateur, pour les besoins du RP. Le combat se déroule donc comme il se déroulerait contre un véritable joueur.)
Si le résultat est 2 :
Le concerné s'engouffre dans le couloir du milieu, menant à la porte du milieu, derrière laquelle se trouve un Hache-Viande (joué par le Narrateur, pour les besoins du RP. Le combat se déroule donc comme il se déroulerait contre un véritable joueur.)
Si le résultat est 3 :
Le concerné s'engouffre dans le couloir de droite, menant à la porte de droite, derrière laquelle se trouve Giulia.
D2 :
(Note : Le D2 dépend à la fois du D6, et du D3. Ainsi, si les résultats du D6 ont été 1 ou 2, il concerne Daych. Dans tous les autres cas, il concerne Conan.)
Si le résultat est 1 :
Le concerné s'engouffre dans la porte 1. (Note, la porte 1 n'est pas la même en fonction du D3 : si le résultat était 1, la porte 1 du D2 sera celle du milieu, dans tous les autres cas, il s'agit de celle de gauche.)
Si le résultat est 2 :
Le concerné s'engouffre dans la porte 2. (Note, la porte 2 n'est pas la même en fonction du D3 : si le résultat était 1 ou 2, la porte 2 du D2 sera celle de droite, autrement, ce sera celle du milieu.)
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Dans le cas d'un 4 ou plus au D6, Light sera concerné par le D3, Conan par le D2, et Daych prendra la porte restante.
Ce compte est un compte narrateur : les personnages joués par le narrateur ne peuvent pas être utilisés par les joueurs ou joueuses dans leur post (sauf autorisation d'un admin) et les jets de dé du narrateur sont contraignants.