L'acier perça sa chair maigre sans mal, silencieusement. Superficiellement, aussi, puisqu'elle était encore capable de lever ce boulet de fonte au dessus de leurs crânes. Sa bouche se déchira en une grimace quand la lame s'enfonça à nouveau. Mais ce qui la différenciait de sa proie, c'était certainement qu'elle n'avait aucune envie de la laisser en vie. Il fallait bien que quelqu'un paie ; avant que l'Homme-Bête ne la batte, et elle réservait ça à celle qui l'avait alerté.
Le boulet semblait lui résister, elle tira avec plus de force. Encore, et encore. Un peu comme si elle redécouvrait le plaisir de tirer sur quelque chose sans qu'aucun acier ne lui morde les poignets. Sur son front, les ronces la brulaient encore, son ventre avait été charcuté par une bouchère de seconde classe, mais ses poignets ne saignaient plus. Elle fut secouée d'un rire anémique, malgré la lame qui approchait son visage.
Elle tirait, et la chaine hurlait sa douleur. Sans doute le pied du condamné à laquelle elle était attachée était trop loin ? Il ne le resterait pas longtemps. Dans un craquement sourd, sec, et ô combien repoussant, la Gérudo parvint à débloquer l'énorme pièce de fer. D'un simple mouvement du bras, elle plia en deux l'acier de la blonde. Si celle-ci ne lâchait d'ailleurs sa pauvre dague, sans doute son poignet tout entier finirait aussi brisé que son coutelas de pacotille n'avait été écrasé.
Ses yeux presque aveugles se relevèrent sur cette jeune femme qui prétendait apporter l'aide des Déesses. «
Vous ne comprenez donc rien... » Lâcha-t-elle tandis que son visage se déformait en un rictus malsain. Ses cheveux poissés de sang et de crasse lui retombaient sur les pupilles désormais laiteuses et pratiquement vides. La couronne de ronces traçait de sublimes tranchées carmin sur son faciès halé. «
Les seuls dieux sont ceux qui tuent. Pas ceux qui sont tués. Cessez d'implorer ! » Son sourire avait cet air dément que seuls les fous savent comprendre. «
Il n'y a pas de salut dans l'au delà. Il n'y en a un que pour ceux qui vivent. Que pour ceux qui vivent. Que pour ceux qui vivent. »
L'enfant laissa tomber son arme, au dessus du thorax de sa prisonnière ; sans pour autant avoir l'intention de la blesser à cet instant précis. Cependant, l'objet animé d'une dangerosité propre saurait se frayer un chemin à travers la cage qui protégeait les poumons de cette idiote qui prévoyait de s'opposer au plus grand dieu d'Hyrule : celui qui en fermant le poing saurait broyer des centaines si non des milliers de vies. «
Le salut n'existe pour le dernier. Celui qu'on ne peut pas tuer. Celui qu'on ne peut pas tuer. Celui qu'on ne peut pas tuer. »
Brusquement, elle tira à nouveau sur la chaine, alors que le boulet venait de percuter le diaphragme de la chasseresse devenue proie. La jambe d'un gamin mort quelques mois plus tôt vint percuter les grillages d'acier noir, juste devant la prêtresse de Farore, avant de retomber sourdement au sol. Déchirée à l'articulation, juste après le genou, il ne restait qu'un tibia décharné, aux viandes à moitiés rongées par les rats et les scarabées ; un pied jadis habité par des champignons désormais mort. C'est sur le mollet du mort que se ferma la main de Dalia. «
QUE CELUI QU'ON NE PEUT PAS TUER ! » Hurla-t-elle soudainement, avant de frapper la jolie gueule de cette Hylienne qui n'en était peut être pas une. La chair et les os morts rencontrèrent la pommette pour ne laisser aucune ambiguité sur le vainqueur. Dalia répéta le coup, tandis que les cartilages craquaient sournoisement.
Ce fut soudain, quand la Gérudo cessa de frapper ; et sa masse d'arme aussi sinistre qu'improvisée souffrait déjà de multiples fractures. Sa proie toujours sous elle, Dalia la gifla violemment. Ses lèvres s'approchèrent ensuite de celles qui seraient bientôt aussi froide et rigide que les carcans qui lui mordaient les poings. «
Je veux vivre. Et je vais vivre. » Souffla l'enfant, avant d'embrasser le pauvre animal qui se débattait sous son poids. «
Voilà qui est tient. Si toutes les femmes sont des reines, te voilà Reine de la souffrance. » Termina-t-elle, avant d'entamer une passation de pouvoir des plus étranges, alors que la couronne de ronciers changeait de tête.
"
Maintenant, meurs." Dalia leva la jambe au dessus de la couronne. Une des épines griffait déjà le front de Judith.
... Alea Jacta Est ...
Un unique dé à trois faces (D3) sera lancé pour déterminer l'état de Judith après la dernière action de Dalia. La gérudo tache d'enfoncer une griffe de ronce entre les yeux de la chasseresse, et de la tuer sur le coup ; mais les Déesses n'en ont peut être pas décidé ainsi, n'en déplaise à certaines.
D3 : Les ronces
Si le résultat est 1 :
Alors que Dalia frappe avec le tibia, Judith mène avec brio un exercice difficile de contorsionniste, et parvient à éviter l'assaut qui lui est porté. Dalia, emportée par son élan, perds l'équilibre alors que son arme se brise contre les dalles du sol. Il est possible à Judith de la renverser.
Si le résultat est 2 :
Dalia parvient à porter un coup dévastateur, que Judith ne peut esquiver que partiellement. La chance est néanmoins de son côté, la jambe arrachée par la Gérudo éclate un peu avant l'impact, déviant son assaut. La ronce perce l'arcade sourcilière et rend Judith temporairement borgne. (il lui sera possible de rouvrir l'oeil en cas de soin). Tout logiquement, son estimation des distances est faussée et la douleur est telle qu'un violent mal de crâne empêche toute utilisation de magie.
Si le résultat est 3 :
Judith ne parvient pas à éviter l'assaut porté par Dalia mais y survit miraculeusement. Les Déesses la font sombrer dans une inconscience protectrice, alors que le coup de la Gérudo ripe, mais la blesse sévèrement.
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