[Petit message pour vous remercier de participer à mon RP, je ne m'attendais pas à voir autant de personnes le rejoindre. Je dois bien avoué que j'ai été pris de court mais ce n'est rien car c'est tout bonnement une agréable surprise ! (^^)]
Sous la lueur vacillante du soleil, ses deux prunelles, nuancées caramel, apparaissent. Palpable, l'intensité de son regard darde avec une désinvolture certaine la jeune demoiselle, perplexe. Une vision amère mais en rien soudaine pour les yeux entraînés et bleutés de la belle, jadis adepte de ce vice, effronté à souhait. Une amertume éphémère qui, toutefois, s'efface lentement dans l'oubli à la vue naturelle d'une simple mèche, rebelle, retombant allègrement sur le visage mat du bel homme. Sa présence, proche, suffit à la lady pour le contempler d'un peu plus près, son œil encore avide de détails. Une perception s'attardant cette fois-ci sur sa carrure, fine et chétive, rappelant sans mal celle d'un adolescent, à l'aube de la majorité. Une apparence légère qui, cependant, ne dénigre en rien la musculature évidente de l'inconnu. Bien au contraire, elle se dessine subtilement entre les courbes minces de sa silhouette et se devine évidement dans sa gestuelle, propre aux hommes de cette ère. Un personnage agréable à dévisager en somme même si, toutefois, son charme prompt à toute raison ne dure que l'espace d'un instant. Un laps de temps, court, où les sentiments bienveillants quittent tous les cœurs, désormais dénués d'émotions. Une allégresse enjouée qui s'efface indéniablement à mesure que le jeune inconnu prend la parole, s'adressant ainsi à l'humble écoute de la dame. Hélas, ce n'est guère la voix du garçon qui suscite tant de tristesse mais bien ses mots. Innocents au premier abord puis haineux au second, il est plutôt aisé -pour celui qui les entends- de percevoir le petit pique nonchalant émanant de ses dires, tel un sifflement strident dans son interrogation mélodieuse. Un désagrément passager, certes, mais un désagrément quand même pour Eyhna, encline à afficher aucuns malaises dans cette joute de langage, digne des couards d'autrefois.
« Tant d'inquiétudes envers ma personne vous honore, Monseigneur.. » commença-t-elle à dire avant de continuer sur sa lancée. « Sachez que la couleur de l'herbe n'a aucune importance pour mon être à partir du moment où elle se plait dans de l'eau fraîche.. » termina d'articuler la lady d'un ton, incroyablement posé.
Malgré ses terribles efforts pour surmonter son mal-être, la belle demoiselle laisse pourtant transparaître sur ses traits fins sa contrariété, désormais à peine voilée. Une moue guère joviale tentant de s'estomper derrière une main délicate, ingénieusement placée. Une attention particulière pour, ainsi, détourner les regards insistants..ou bien une accusation grossière révélant par la même occasion une bise de vent soufflant trop fort sur une joue de porcelaine, fragile ? Non, bien sûr que non, cette attitude défensive ne semble en rien être anticiper. Au contraire, elle reste un simple réflexe répété, coordonné puis conditionné et cela, depuis bien des années. Un geste quasiment routinier qui, cette fois-ci, n'a aucune raison de paraître. En effet, les bavardages attirent -aussi sauvages qu'elles puissent être- les oreilles discrètes et attentives, prêtant ainsi une attention particulière à la malencontreuse scène. D'ailleurs, l'une de ces dernières se retire du fond, silencieux, avant de se rapprocher tranquillement devant les deux orateurs en herbe. Lentement, sa propre voix se jumelle à son tour dans la conversation, laissant ainsi la dame, toute charmée. Une voix -à la fois grave et mystérieuse- se dissimulant subtilement derrière le son grisé d'un heaume, ne laissant filtrer que deux prunelles en amande, couleur noisette. Un regard franc et direct que la bourgeoise remarque aussitôt malgré le miroitement du soleil sur son armure à plaque, dominant indéniablement son humble corps. Une présence en rien anodine esquissant enfin un sourire sur le minois de la belle, quémandeuse de ce genre de surprises.
« Je suis enchantée, Seigneur Robert, je vous note de ce pas dans mon humble liste, toutefois.. » répondit la lady, avant de continuer plus loin son dire. « je constate avec une joie sincère que votre personne est déjà éprise du thème de la soirée, hum.. » lâcha-t-elle amusée tout en levant son regard de biche sur le casque de l'homme, masquant ainsi la vérité de son visage, absent.
La plume s'active, reprenant de plus belle sa magnifique danse. Sa robe, d'encre, prend son envol pour atterrir inévitablement sur le sol jaunâtre de la liste, ternie par la vie. Dans son énième passage, elle dépose élégamment un nouveau nom sur sa fidèle piste, retapissant ainsi ses terres, fines et agiles.
*Robert l'Innocent, hum..Je sens que que sa présence va rajouter du piquant à cette petit fête..* pensa intérieurement la demoiselle, s'attardant davantage dans sa propre réflexion.*Je suis curieuse de voir comment son innocence va se comporter devant certains de mes futurs hôtes, un brin dépravés hum..*
Semblant en accord avec sa maîtresse, la liste se courbe avec souplesse. Le poids de son écrit la gêne, sans pour autant lui déplaire. L'écriture régulière de la bourgeoise ne montre aucunement des marques d'imperfection, ne laissant plus que sa liseur ce confondre avec le papier. Une page, lourde de noms, qui pourtant affiche par endroits encore de la place ! Un appel à un ami, une invitation ouverte à toutes choses, une porte menant vers la future délectation. C'est ce que compris le nouvel inconnu apparaissant non loin de la lady, le sourire aux lèvres. Son attirante apparence semble envoûter l'œil de celui qui le perçoit, ce la ne fait aucun doute. La pâleur de la neige se reflète aisément sur sa peau, à première vue très douce. Contrastant à merveille avec sa chevelure de jais, il semble bien difficile d'échapper à tant de beauté. Une magnificence presque irréelle pour la demoiselle, troublée, par ce bellâtre bien aimé. Sans oublier sa voix, tendre douceur, qui lui donne par moment quelques palpitations...trop de palpitations.
« Je.... » bafouilla-t-elle tout en sentant son cœur se comprimer en son sein. « Oui, bien sûr..Certes ! Vous voilà désormais un invité officiel à la Fête, Monseigneur Sylvère ! » commenta la bourgeoise en un souffle, par peur de le perdre.
Prisent de panique, les deux prunelles de Eyhna se reposent nerveusement sur sa liste. La tête basse, une pensée lui parvient clairement à l'esprit..
*Il n'y a pas de doute, c'est un noble, c'est un...beau mouton bleu..*