Le sang glissait entre ses immenses doigts comme le vent caressait souvent la Montagne Solitaire. Entre ses paumes, le crâne écrasé d'une Gérudo qui avait eu la mauvaise idée de se dresser devant lui. «
B'onan-goro. » Siffla-t-il, alors que le visage de la jeune femme apparaissait enfin entre ses deux poings, broyé comme les roches qu'il brisait de la dent. Sans la moindre patience, le soldat qu'il était attrapa la gorge de l'amazone et la jeta au loin. Il en avait fini avec elle, mais la bataille était loin d'être terminée. Le Roi s'était éveillé et Darunia semblait craindre pour son peuple. Ji'obba jeta un oeil vers la sortie des mines, effrayé à l'idée que d'autres sauriens n'en sortent. Il ignorait que les Dodongos peuplaient encore certaines régions désaffectées des galeries. Son regard revint ensuite au chef à qui il avait prêté serment, plus chargé de colère que de compassion. Il se souvenait du jour où il avait fait don de sa force au Père des Gorons, devant tous les Frères et devant les Doyens. Aujourd'hui, il regrettait son acte et méprisait le manque de vision de Darunia. Si ce dernier ne s'était pas enfermé dans son mutisme, son orgueil et son absentéisme, peut-être auraient-ils été capable de défendre leurs femmes et leurs petits. Mais le Chef répudiait les Hyliens, eux qui... —
Une lance griffa son épaule, sans parvenir à en percer le cuir. «
V'renna ! » Grogna-t-il, vraiment agacé. Refermant le poing, le Goron envoya son bras cogner contre la mâchoire de l'insolente tandis que son front enfonçait celui d'une autre guerrière. La nuque de la première se brisa contre son poignet avant que la seconde ne s'effondre. «
Darunia ! » Hurla-t-il alors, alors que le Chef grimpait vers les hauteurs du Mont du Péril. Avant que le Père ne se retourne, le Volcan avait commencé. Le peu de lune qui éclairait maladroitement les lieux disparût, happée par un nuage de cendre. Une quatrième femme se jeta sur lui sans qu'il ne puisse l'apercevoir. La bougresse grimpait sur son dos et cherchait les failles de la roche de sa lame. «
Dioje-goro scias nime sat'as — ! » Tandis qu'il criait à plein poumons, les yeux braqués sur la salive du Dragon, qui fuyait ses Dents-de-Pierre, le Goron se saisit de la voleuse, par la chevelure. Sans la ménager il l'arracha à son échine, ignorant ses cris, avant de la laisser tomber à ses pieds comme une poupée de chiffon. Le mastodonte leva brusquement la jambe et une seconde avant que son talon n'épouse à nouveau le flanc de la montagne, la Gérudo sût qu'elle ne parlerait plus jamais. L'acier de son cimeterre chanta timidement, fuyant la main de la pauvre femme et ricochant contre les gravats.
Ji'obba martela son torse nu d'un violent coup de poing, avant d'invectiver le Volcan et l'eau-rouge qui en coulait. Il ne craignait pas, contrairement au Père, la colère des Dieux et de Ceux-d'en-dessous. Ce dont il s'inquiétait, à défaut d'avoir peur, c'était de la sécurité des siens. Il ne savait pas qui envoyait ces femmes – Darunia avait maintenu la Tribu dans une autarcie presque malsaine – mais il savait qu'il les tuerait toutes, s'il le fallait. Ses dents grincèrent sinistrement alors qu'il apercevait les cheveux blancs de l'une des fugitives. «
Nenie.. » Grommela-t-il, en s'élançant. Il était plus lourd qu'elle, c'était certain, mais elle manquait de force. Le colosse bondit de la plateforme qu'il avait gagné auparavant, parcourant les quelques mètres qui le séparait de sa proie. Ses chevilles fissurèrent la roche alors qu'il retombait juste devant la jeune femme, qui chancela pour ensuite tomber sur le dos. «
NENIE ! NENIE ! » Rugit-il alors, ouvrant les bras et rapprochant son visage de celle qu'il toisait. Au bas-mot, le Goron devait l'écraser d'au moins trois têtes, si pas plus. Lâche qu'elle était, il ne la laissa pas reculer, alors qu'elle essayait de ramper en arrière. Sa lourde main saisit la sorcière au col avant de la soulever au dessus du sol.
Les phalanges de la bête fauchèrent le foie de la jeune magicienne avec violence. Les veines du poing de Ji'obba, marquées de sa rage, ressortaient là où ses doigts s'enfonçaient et emboutissaient le ventre de l'Hylienne. L'uppercut l'avait balayée en plein abdomen. Elle vivait encore, à l'évidence, mais pas pour longtemps. «
Nenie. » Souffla-t-il, prêt à abattre son crâne contre celui de sa victime. Si sa tête se fendillait comme celle des Gérudos, elle n'y survivrait pas. Mais avant qu'il ne passe à l'acte, son regard fut accroché par une autre silhouette, plus épaisse que les autres. Lâchant négligemment la sorcière, le Goron se lança à la poursuite du fuyard, qui prenait de l'avance sur lui. Pestant contre son poids et conscient qu'il ne parviendrait pas à rattraper qui que ce soit ainsi, il fit de grands gestes, agitant les bras en direction des quelques autres Gorons qui avaient participé à la bataille – ou qui rejoignaient tout juste. Quatre titans de pierre roulèrent ensembles, comme un seul.
... Alea Jacta Est ...
Si ce n'est pas là le début de la fin, c'est très certainement la fin du début. Du chaos qui prédomine, néanmoins, sur le champ de bataille semble se détacher une lueur d'espoir. Une lueur à laquelle les défenseurs s'accrochent résolument. Alors que Dark Link, la Prêtresse de Din et Songe tentent tant bien que mal de fuir, ils sont tous trois interceptés par les Gorons de Darunia. Trois D2 (Dé à deux faces) sont employés pour déterminer la résultante de chacun de ces échanges. Quant aux guerriers qui portent la bannière de Zelda ou agitent l'oriflamme de Cocorico, ils peuvent passer librement vers le Cratère.
*
D2 — Fuyez, pauvres fous : Songe Tristenuit
Si le résultat est 1 :
La sorcière suffoque, aussitôt qu'elle retombe au sol. Persuadée qu'elle est condamnée, elle cherche l'air une dernière fois, recroquevillée au sol et malmenée comme ça ne lui était jamais arrivé. Mais contre toute attente, son agresseur l'abandonne. Une minute passe, puis deux, puis cinq, sans que personne ne vienne à sa rencontre. Songe récupère doucement et trop peu pour se relever, mais à force d'effort autant que de peur, elle parvient à ramper jusqu'à un talus dans lequel elle se cache jusqu'à ce que se calment les événements. La jeune femme peut quitter le RP sans plus de tracas.
Si le résultat est 2 :
Les deux mains sur le poing du Goron qui l'a soulevée, Songe accuse le coup de plein fouet. Sa vue se trouble, l'air lui manque, alors qu'il lui semble que la mort vient la prendre. La jeune sorcière ne réalise même pas qu'elle s'effondre, quand le Goron la lâche. Sa tête percute les roches du Mont du Péril et bientôt ses cheveux pourtant si blancs se parent d'un joli carmin. Inconsciente et presque comateuse, elle est ramassée par le dernier Zora de l'escorte de Ruto, qui la livre aux troupes de Llanistar. De toute évidence, la magicienne risque de se réveiller fers aux poings et boulet aux pieds.
D2 — Fuyez, pauvres fous : Dark Link
Si le résultat est 1 :
Le garçon court si vite qu'il lui est possible de le faire, chargé comme il est. Un bref coup d'oeil en arrière l'informe sur ses poursuivants. Puisant dans ses dernières ressources, Dark Link continue sa course, avant de bondir dans une ravine qui borde le flanc de la montagne. L'atterrissage est rude et une violente douleur irradie sa jambe, mais il a réussi à semer les Gorons.
Si le résultat est 2 :
Dark Link réalise qu'il est poursuivi quand les Gorons de Darunia parviennent à gagner le terrain qu'ils avaient perdu plus tôt. Pestant, le garçon tâche de forcer l'allure, mais la fatigue de l'affrontement et la charge qu'il transporte l'empêchent de semer ses poursuivants. Alors qu'il force la cadence autant que possible, un premier Goron percute son flanc gauche. Dans la seconde qui suit, un deuxième frappe ses juste au dessus de ses reins, avant qu'un troisième ne roule violemment sur sa jambe droite. Le chevalier de cendre s'écroule, sans plus d'équilibre, perdant son fardeau. Bien vite récupéré par Ji'obba et ses compagnons, il est remis aux troupes de Zelda et fait prisonnier. La Prêtresse de Din, quant à elle, est projetée un peu plus loin. Blessée par la chute, le choix de son état et de sa capture revient à sa joueuse, en l'absence de jet de dé contraire à cette consigne.
D3 — Fuyez pauvres fou : Prêtresse de Din
Si le résultat est 1 :
La Prêtresse de Din parvient miraculeusement à s'en sortir. Si Dark Link est capturé auparavant, elle demeure dans l'ombre (mais peut faire le choix d'être capturée, si sa joueuse y voit une opportunité de jeu intéressante). Blessée, affaiblie et sonnée, elle peut néanmoins fuir, si elle fait le choix de ne pas être capturée.
Si le résultat est 2 :
Si Dark Link est percuté par les Gorons, la Prêtresse est également jetée à terre. Elle roule sur quelques mètres, incapable du moindre geste, secouée et aux portes de l'inconscience. Ramassée par un Goron, elle est remise aux gardes de Cocorico et capturée. Un réveil dans les geôles du Castel est à prévoir.
Si Dark Link parvient à s'enfuir, la Prêtresse ne réussit cependant pas à se maintenir contre le chevalier de cendre. Elle chute et avant que Dark Link ne puisse réagir, elle est capturée par les Gorons de Ji'obba. Comme dans le cas énoncé plus haut, elle est remise aux hommes de Llanistar et faite prisonnière.
Ce compte est un compte narrateur : les personnages joués par le narrateur ne peuvent pas être utilisés par les joueurs ou joueuses dans leur post (sauf autorisation d'un admin) et les jets de dé du narrateur sont contraignants.